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EAN : 9782882506443
260 pages
Noir sur blanc (20/08/2020)
3.92/5   153 notes
Résumé :
Silhouette imposante, port de tête altier, elle fait résonner la voix d’une femme noire, fière et volontaire, qui va devoir survivre dans un monde d’une extrême dureté, dominé par les Blancs. Une voix riche et drôle, passionnée et douce qui, malgré les discriminations, porte l’espoir et la joie, l’accomplissement et la reconnaissance, et défend farouchement son droit à la liberté.
Après l’inoubliablement beau Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage, Maya An... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Dans la riche bibliographie de Maya Angelou, Rassemblez-vous en mon Nom est communément considéré comme le deuxième tome de sa fabuleuse autobiographie puisqu'il prend place directement à la suite de Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage.
Retraçant deux ans de son histoire mouvementée (de ses 19 à ses 21 ans) Maya nous raconte cette fois non pas la vie dans le Sud des États-Unis comme elle l'avait fait avec l'Oiseau mais celle qu'elle mène à San Francisco lors de son entrée dans l'âge adulte, mère d'un petit garçon à qui elle essaye par tous les moyens de façonner un destin différent du sien (si elle savait !). Pas que sa vie soit si abominable mais Maya Angelou en quête éperdue d'amour se laisse souvent séduire et berner par des hommes qui ne mettent pas des lustres à entrevoir cette soif jamais étanchée de reconnaissance et d'affection et n'hésitent jamais à en tirer profit.
Sa sincérité et les sentiments démesurés qu'elle porte à ces hommes la jettent à corps perdu dans des relations où elle fait siens les besoins de ses amants respectifs et entre le recel de vêtements volés et l'offrande de son corps dans un bordel louche pour éponger les dettes d'un bonhomme marié qu'elle s'imagine fou d'elle, rien ne l'arrête.

Crédule, Maya ? Quelque fois oui mais sa fidélité et sa sensibilité à fleur de peau semblent incapables de concevoir la perfidie et la malveillance et finalement, tant mieux.
Oui, tant mieux pour nous car de toutes ces expériences souvent désastreuses, elle tire grâce à l'humour et l'intelligence qui la caractérisent si bien un nouvel opus de sa vie houleuse de femme africaine-américaine appréhendée avec authenticité et courage.

De son style reconnaissable entre tous, Rassemblez-vous en mon Nom ne déroge talentueusement pas à ce à quoi cette immense figure de la littérature américaine nous a habitué. Avoir un Maya Angelou entre les mains c'est la promesse jamais déçue d'un rendez-vous littéraire remarquable.
Quelle femme elle fut et quelle inspiration elle demeure !
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La seconde guerre mondiale, vient de s'achever, les héros sont rentrés au Pays, Blancs et Noirs ont participé à la libération des camps nazis alors on espère que le racisme a fait long feu… En fait, ce n'est pas si simple, les usines d'armement ferment, les ouvriers sont plus en moins renvoyés vers leur sud natal, certains préfèrent rester.

Leur intellect élargi ne pourrait plus jamais se réadapter à ces étroits confins. Ils étaient libres, ou du moins plus poches de la liberté que jamais auparavant, et ils refusèrent de repartir.

Maya nous raconte une période de sa vie de ses dix-neuf à ses vingt et un ans pour être précise. Elle est mère d'un petit garçon, âgé de quelques mois, dont le père n'a fait que passer dans sa courte vie. Il faut travailler, alors elle va enchaîner les boulots difficiles : serveuse, cuisinière, avec un petit passage par la danse… son frère Bailey qui travaille aux chemins de fer américain, est présent par intermittence. Elle a gardé des liens avec sa grand-mère, sa mère et son beau-père mais ils sont plus ou moins harmonieux. Elle a bien compris qu'elle en pouvait que se débrouiller seule.

Côté amour, ce n'est pas la joie non plus, elle a le chic pour rencontre des hommes qui ne peuvent que la faire souffrir : Curly, un homme qui est, en fait, fiancé avec une autre, un danseur de claquettes, amant doué mais qui reste amoureux de son ex-femme, droguée, un gigolo…

Maya est intelligente, lit beaucoup, fascinée par les auteurs russes, elle dévore Dostoïevski dont l'univers lui semble tellement proche du sien puis s'attaque à Gorki, Tchekhov Tourgueniev qui deviennent ses compagnons sous le soleil californien. Elle est souvent obligée de partir, revenir au Sud après le séjour californien, par exemple, est une sorte de régression sociale dont ses anciens amis se moquent ouvertement…

Malgré sa force de caractère et sa combattivité, elle a l'art de se mettre en danger, de se retrouver dans des situations compliquées, voire dégradantes, car elle espère toujours rencontrer le grand amour, mais elle est encore jeune, ceci explique cela…

A ma grande honte, je ne connaissais pas Maya Angelou, son talent, sa notoriété et en lisant cette autobiographie centrée sur 3 années de sa vie, j'ai beaucoup apprécié son écriture, sa personnalité qui commence à poindre dans cette fin d'adolescence ou début d'âge adulte, comme on préfère, et j'ai une furieuse envie de la découvrir davantage, dont notamment son précédent livre, autobiographique également : « Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage ».

Christine Taubira la décrit ainsi :

« Maya Angelou, c'est du feu. Un feu d'indicible joie, qui anéantit l'adversité et embrase la combattivité. Un feu qui éclaire, m'éclaire encore. »

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Notabilia qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure brillante.

#Rassemblezvousenmonnom #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Sacrée découverte que cette autobiographie de Maya Angelou. Quelle vitalité, quelle joie de vivre ! Un personnage de roman à elle toute seule !
Tout n'est pas rose dans la vie de notre héroïne, elle n'a même pas vingt ans, est mère célibataire d'un petit garçon, doit trouver du travail pour subvenir à leurs besoins mais nous sommes toujours confronté à la ségrégation qui ne lui permet pas d'espérer grand-chose, juste de rêver.
Si les femmes de sa famille sont coriaces et lui apporte leurs conseils pas toujours bien éclairés, cette dernière vit sa vie au gré de ses fantaisies à San Francisco et aussi dans le sud des États-Unis même si le racisme fait parti de ce livre par certains passages, ce n'est pas le thème principal.
Nous découvrons la vie d'une jeune femme spontanée, impulsive, confiante, soupe au lait, qui prend vite la mouche mais ce caractère a ses revers. Bien souvent elle dépassera les limites sans penser aux conséquences, son bon coeur et sa naïveté lui apporteront bien des déboires.
D'un autre côté, elle est incroyablement cultivée et j'ai apprécié ses réflexions. J'aime aussi beaucoup cette honnêteté à propos de sa vie, tout est dit : drogue, prostitution, arnaques… Mais j'ai adoré cette franchise et je me suis bien « amusée ».
Rassemblez-vous en mon nom est un énorme coup de coeur pour l'auteure qui n'est pas sans me rappeler Jesmyn Ward.
Je tiens à remercier les éditions Notabilia pour leur confiance.
#Rassemblez-vous en mon nom #NetGalleyFrance
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Je n'avais pas lu Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage avant d'entamer Rassemblez-vous en mon nom de Maya Angelou, traduit par Christiane Besse. Et commencer les mémoires autobiographiques de cette immense auteure américaine par le deuxième tome – sans le savoir - n'est probablement pas la meilleure façon d'en saisir toute la profondeur ni de recontextualiser ce texte.

Il n'en reste pas moins que cette tranche de vie qui voit Maya faire ses expériences de jeune mère noire et isolée, tentant de trouver sa juste place dans une société qui ne l'attend pas, est un délice. de l'insupportable conservatisme racial de son Arkansas natal où le temps reste figé, à l'attirante Californie où le champ de tous les possibles n'est parfois qu'apparent, Maya nous fait partager les années « entre-deux » qui ont changé le cours de sa vie.

Tour à tour serveuse, cuisinière, apprentie tenancière de bordel, éphémère élève officier dans l'armée, prostituée au grand coeur, Maya espère, tente, fait confiance, est déçue, apprend et forge son destin. Elle cède souvent et naïvement aux rêves que lui promettent les hommes qui croisent sa route, mais capitalise sur ses échecs pour mieux rebondir.

Les grands auteurs classiques américains (Hemingway, Wolfe) et surtout russes (Dostoïevski, Tolstoï ou Gorki) forgent sa culture ; la danse ou la musique aussi, surtout le jazz. Autant d'éléments additionnés qui vont l'emmener progressivement au-delà des limites fixées par la société de l'entre-deux guerres pour les jeunes noires comme elle. Jusqu'au déclic qui va conditionner la suite de sa vie.

Sans modèle parental fiable pour la guider, elle tâtonne pour élever le petit Guy, seulement guidée par le sage adage de sa grand-mère : fais ce que tu veux mais quoi que tu fasses, fais-le bien. Ce livre refermé et désormais appâté, il ne me reste qu'une envie : me précipiter pour découvrir la suite de la vie de cette femme remarquable, icône inspirante de tant de mouvements actuels.
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Deuxième livre autobiographique de la grande Maya Angelou qui a oeuvré pour les droits civiques.
Le livre décrit sa vie de 17 à 21 ans avec un enfant en bas âge.
Derrière une attitude très sûre d'elle en apparence, elle montre également sa naïveté et sa fragilité.
Il faut qu'elle gagne sa vie et assurera en tant que cuisinière, chauffeuse de boxeurs, serveuse et se testera même en mère maquerelle.
Elle sera embobinée par un homme et se prostituera pendant un mois pour lui.
Il est aussi question d'un pays clivé entre les noirs et les blancs, de drogue, de son frère aimé, de sa mère, de son envie de trouver l'amour et surtout de courage et d'opiniâtreté.
D'une plume légère remplie autodérision, elle revient sur ses jeunes années qui l'ont marquées.
Une lecture intéressante
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critiques presse (1)
Liberation
24 septembre 2020
L’autrice américaine, icône de la lutte pour les droits civiques, évoque sa vie de jeune adulte.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
La plupart de ses amis, drôles et brillants autrefois à l'école, hantaient à présent les entrées d'immeuble, appuyés contre le mur, branlant du chef pendant que la dernière dose d'héroïne leur courait dans les veines. Des jeunes gens pétillants d'intelligence, espoirs de leur communauté, se heurtaient aux portes fermées d'une communauté plus large et, loin de réussir à les ouvrir, n'en ébranlaient même pas les verrous. Ceux qui partaient pour être l'avocat à l'éloquence irrésistible, le scientifique à l'oeil aigu et le chirurgien à la main sûre, renonçant à forcer les cadenas, se mettaient aux narcotiques pour pouvoir entrer par le trou de la serrure.
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La lourde richesse de l'univers de Dostoïevski était celle où je vivais depuis toujours.Les intérieurs tristes, sans lumière, les ratiocinations complexes des personnages et leurs humeurs fâcheuses m'étaient aussi familiers que la solitude.
Je battais le pavé ensoleillé de Californie enveloppée dans les brouillards russes.Je tombai amoureuse des frères Karamazov et mourrais d'envie de boire au samovar de leur vieux père lubrique.Puis Gorki devint mon favori.Il était le plus sombre, le plus attachant, le plus désespéré. Les livres n'étaient jamais assez longs pour moi.J'aurais voulu que tous les auteurs soient vivants, et produisent manuscrit sur manuscrit pour satisfaire mon vice de lecture.Je me mis au théâtre de Tchekhov et de Tourgueniev, mais retournai toujours la nuit, après avoir raflé mon butin, à Maxime Gorki et à son monde trouble et injuste.

( Éditions Noir sur Blanc, 2020)
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Je savais que les mots, malgré le vieux dicton, produisent toujours de l'effet et mes lectures m'avaient pourvue de mots à en revendre. Je pouvais réciter - et je le faisais souvent pour moi ou mon bébé - des passages entiers de Shakespeare, des poèmes de Paul Laurence Dunbar, le If de du Countee Cullen, Langston Hughes, le Hiawatha de Longfellow, du Arna Bontemps. J'avais certainement assez de mots pour noyer un moment d'embarras. J'en avais suffisamment pour des heures, si nécessaire.
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Je battais le pavé ensoleillé de Californie enveloppée dans les brouillards russes. Je tombai amoureuse des frères Karamazov et mourais d'envie de boire au samovar de leur vieux père lubrique. Puis Gorki devint mon favori. Il était le plus sombre, le plus attachant, le plus désespéré. Les livres n'étaient jamais assez longs pour moi. J'aurais voulu que tous les auteurs soient vivants, et produisent manuscrit sur manuscrit pour satisfaire mon vice de lecture.
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C'est à cette époque, où ma vie se déroulait mélodramatiquement à la charnière de l'intrigue et du mensonge, que je découvris que je les écrivains russes. Un titre retint mon attention. Non pas parce que je me sentais coupable de gagner de l'argent sur le dos des prostituées, mais à cause de son parfait équilibre. La vie, d'après ce que j'avais pu en conclure jusqu'ici, était une série de contraires : Noir/Blanc, dessus/dessous, vie/mort, riche/pauvre, amour/haine, heureux/malheureux, sans zones de compromis intermédiaires; D'où la logique crime/ châtiment.
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