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EAN : 9782253162261
264 pages
Le Livre de Poche (03/10/2012)
4.25/5   52 notes
Résumé :
On retrouve Maya Angelou au Ghana, où, en compagnie d’autres Noirs américains, elle fait la douloureuse expérience du retour. Avec acuité et humour, elle montre à la fois le malaise causé par l’indifférence des Africains vis-à-vis des nouveaux venus et l’ambiguïté des motivations de ces derniers.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Quelle vie! mais quelle vie ! Élevée par sa grand mère, en Arkansas où les lois Jim Crow et le KKK sévissent toujours, poète, chanteuse, amie de l.intelligentsia noire américaine, actrice, écrivain et activiste aux côtés de Martin Luther King , elle décide en 1963, de partir au Ghana.
Les Noirs Américains et les Africains n'ont pas la même histoire, les premiers ayant été vendus par les seconds il y a des siècles. D'ou Incompréhension, envie des seconds qui sont évidemment plus pauvres, douleur séculaire des premiers, ravivée quand elle visite Cape Coast, le lieu où les vendus par frères ou pères étaient parqués avant d'embarquer .
Maya Angelou se sent happée par le passé douloureux :
« Ils ne pleuraient pas, ne criaient pas, ne hurlaient pas. Aucun gémissement ne montait de leurs bouches. Ils vivaient dans un territoire muet, morts aux sensations, aux récriminations. Vendus par des soeurs, volés par des frères, achetés par des étrangers, asservis par des cupides, trahis par l'histoire , ils étaient légion. »
Cependant, même si elle se heurte , comme ses compagnons qui avaient voulu rejoindre Kwame Nkrumah, à l indifférence des Ghanéens, elle est tout de même reconnue par des descendants d'enfants qui avaient assisté au siège de leur village.
Elle ne cherchait pas ses origines en partant au Ghana, il est probable qu'elle les trouve, et sans devoir incriminer les survivants, puisque ce sont des enfants.
Très beau récit où Maya Angelou raconte plus son analyse sur la difficulté de vouloir s'intégrer ,ses illusions déçues sur l'Afrique, son rapport avec Malcolm X devenu plus conciliant et islamiste, lors de sa visite à Accra, que sur sa propre vie, dont elle souligne quelques bribes parfois.
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Poétesse, actrice, productrice de cinéma et de télévision, réalisatrice, professeure, scénariste, écrivaine et dramaturge, essayiste, autrice-compositrice..Maya Angelou. plus de quatre vingt ans de combat, de joie, d'amours, d'espoir. Plus de quatre vingt ans de l'histoire américaine. Biographie, récit, témoignage. Poésie. Parcours incroyable, qui ne doit rien au hasard. Détermination, audace, courage, obstination, résistance..talents...intelligence. Troisièeme opus de son autobiographie. Enfant du Sud, adolescente tournée vers le Nord. Etats-Unis... perpétuellement coupés en deux...à livre ouvert, au coeur fendu, aux mains ouvertes et poings levés. Voici l'Afrique. Mais est il facile pour l'Afrique d'accueillir ses enfants devenus malgré eux des américains. Est-il évident pour ces américains malgré eux de comprendre la complexité et la diversité de l'âme africaine.
Témoignage lucide d'un retour. L'Afrique en pleine lutte anticolonialiste; l'Amérique en pleine lutte pour les droits civiques. Un retour, une rencontre.
Un récit historique.
https://www.youtube.com/watch?v=VeFfhH83_RE&list=PLgFwtrQVubaxylBUhP2DBTq9_ggeZIYme&index=1356

Astrid Shriqui Garain
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Grâce à l'opération Masse Critique de septembre proposée par Babelio j'ai eu la chance de découvrir Maya Angelou par le biais de son livre « Un billet d'avion pour l'Afrique ».
J'avoue que je ne connaissais pas du tout cette auteure, alors bien sûr, je me suis renseignée un peu histoire de comprendre son livre et plus largement sa vie, puisque ce dernier est autobiographique.
Femme noire-américaine, Maya Angelou nous parle ici de ses années passées en Afrique, plus particulièrement au Ghana, pour une grosse partie du livre.
Elle y arrive en 1962 et, si elle ne devait y rester que quelques jours, un événement de la vie de son fils en décidera autrement. de là, elle nous raconte ses moments passés avec les habitants de ce pays, sa relation à ses racines africaines, son vécu ainsi que ses propres réflexions sur ses origines.
Elle est rapidement confrontée à la perception de sa nationalité américaine par les locaux, un vrai décalage pour cette femme qui ne regrette pas le pays où elle est née car encore trop marqué par la ségrégation raciale. En effet, les africains lui réservent un accueil assez froid auquel elle ne s'attend pas. La période où les africains étaient embarqués sur des bateaux pour être esclaves est encore très prégnante dans les esprits, Maya partage ses origines avec ses personnes, elle est une descendante de ses hommes et femmes et pourtant elle n'est pas accueillie comme elle l'espérait.
Elle va tout de même chercher à travailler, vivre sa vie de femme, et affrontera plus ou moins facilement les différences culturelles et linguistiques. Elle aura la chance de côtoyer des femmes qui l'aideront, des hommes qui l'aimeront, des notables qui la questionneront, et un certain Malcolm X avec qui elle aura l'occasion d'échanger.
L'écriture de Maya Angelou est fluide, on se laisse prendre par l'histoire de cette femme, à tourner les pages pour en savoir toujours plus sur son retour « aux sources », et l'on partage son désenchantement. Je pense que le fait de ne pas faire de chapitres, de laisser les mots se suivre sans être ordonnés permet de toujours être en lien avec l'auteure, au plus près de ses pensées, de sa vie.
J'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture, alors c'est sûr, je lirai ses autres livres!
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Je tiens à remercier de tout mon coeur Babelio ainsi que l'édition Livre de Poche qui m'a envoyé gracieusement ce livre lors de l'opération « Masse critique 16ème édition ». Heureuse gagnante, je me suis engagée à donner mon avis sur ce livre dans un délai de 30 jours après la réception du bouquin. J'étais tellement contente de l'avoir reçu au point d'avoir abandonner toutes mes autres lectures pour me concentrer sur celle-ci.
Nous retrouvons Maya Angelou vingt après la première partie de sa biographie, Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage. Elle vient de débarquer au Ghana, avec son fils Guy, pour y vivre l'expérience du « retour » en Afrique en tant que Noir Américain.
Ce livre est une collection de souvenirs qui l'ont marquée durant son séjour : ses rencontres avec plusieurs personnalités africaines et américaines, notamment Malcolm X ; sa vie quotidienne au Ghana ; ses relations avec son fils devenu un jeune adulte ; son cercle d'ami(e)s…
Elle évoque aussi les difficultés qu'elle a éprouvées durant son installation. L'Afrique, continent idéalisé et rêvé par les Noirs Américains, n'est finalement qu'un mirage. Les déceptions et les désillusions sont grandes pour ceux qui ont décidé de rentrer : ils font face à l'indifférence, et même à la méfiance, des Ghanéens ainsi qu'à la barrière linguistique et culturelle. Parfois, l'auteur a du mal à se sentir à l'aise et à trouver sa place dans ce continent qui a continué à vivre malgré l'ombre sanglante de l'esclavage dans son histoire. Même si son point de vue était intéressant, j'ai trouvé que l'auteur insistait beaucoup trop sur ce sujet et se répétait souvent. Elle avait des positions parfois tranchées et radicales mais je ne rentrerai pas dans ce débat stérile.
Le livre a été écrit à une époque où la ségrégation raciale aux Etats-Unis existait encore. le lire au XXIème siècle nous éclaire sur les changements survenus depuis et sur l'espoir que les gens avaient sur le développement du continent africain. Mais je n'ai pas été emballé pour deux raisons : le style d'écriture est simple, un peu trop plat et presque ennuyeux à mes yeux. L'histoire est assez éparpillé et ne retient que certains évènements marquants, ce qui donne un flou chronologique dérangeant et parfois un manque de profondeur dans ces anecdotes.
Quoiqu'il en soit, Maya Angelou reste une personnalité atypique qui a eu une vie très riche. Si le sujet vous intéresse, c'est un livre qui en vaut quand même le détour !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Un billet d'avion pour l'Afrique est le récit d'une afro-américaine, Maya Angelou, qui décide de retourner à ses racines pour échapper au régime de ségrégation en vigueur aux Etats-Unis. Elle pensait aller au Liberia, pays fondé par "l'American Colonization Society", pour y installer des esclaves noirs libérés, mais s'installe au Ghana, pays réputé progressiste sous la gouvernance de Kwame Nkrumah.

Beaucoup de noirs américains ont fait ce choix, et pour eux ce retour est un geste fort, qui génère de grandes attentes. Or les Ghanéens les regardent arriver avec indifférence, voire avec méfiance. Au summum de la paranoïa, certains officiels iront jusqu'à dire :"L'Amérique peut utiliser ses citoyens noirs pour infiltrer l'Afrique et saboter notre lutte, car la peau des Noirs américains leur offre le camouflage idéal".

Et puis il y a le spectre de l'esclavage, omniprésent dans ce livre. Maya Angelou explique que les ethnies les plus fortes capturaient les plus faibles pour les vendre aux esclavagistes, et se pose l'horrible question : "Laquelle des deux éventualités était la plus détestable : descendre de brutes ou de dupes ?"
Un moment du récit est particulièrement émouvant. A Keta l'auteure reçoit un accueil exceptionnellement chaleureux. L'explication est qu'à l'époque de la traite, la ville avait été entièrement détruite et tous ses habitants emmenés en captivité. Les rares enfants qui ont assisté de loin à la scène ont répété cette histoire à leurs propres enfants et, plusieurs siècles plus tard, ce drame est encore vivant dans l'esprit des habitants de la ville.

Ce livre est truffé de phrases merveilleusement bien tournées, ce qui explique le nombre élevé de citations présentes sur Babelio.

Un petit bémol : les personnages historiques ne sont pas présentés, quand il s'agit de Malcom X ça ne pose pas de problème, mais pour les autres on a du mal à suivre.
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critiques presse (3)
Actualitte
29 novembre 2011
C'est un témoignage particulièrement intéressant qui nous est livré là. Parsemé d'anecdotes mettant clairement en évidence le choc de deux cultures qui se jouent de la couleur de la peau avec une ironie manifeste.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Bibliobs
14 novembre 2011
Ce cinquième volume autobiographique de la superstar de la littérature américaine (ses livres se sont vendus à plusieurs millions d'exemplaires) revient sur les années 1960, quand Maya croisait Malcolm X, Muhammad Ali et tant d'autres. Elle est bloquée au Ghana? Tant mieux, c'est à l'époque le pays phare de l'émancipation africaine, dirigé par le mythique Kwame Nkrumah.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LaPresse
10 octobre 2011
Lire Maya Angelou, c'est vivre de l'intérieur la grande marche de l'émancipation des Noirs américains, mais aussi découvrir l'éveil d'une femme que rien ne destinait au départ à devenir l'une des figures les plus importantes de la gauche aux États-Unis.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (69) Voir plus Ajouter une citation
Avant même d arriver, nous portions, tel un collier, des squelettes de désespoir séculaire et nous étions marqués au fer par le cynisme. En Amérique, nous dansions, riions, procréions; nous devenions juges, législateurs, instituteurs, médecins et prêcheurs, mais nous conservions sous nos glorieux habits l’insigne d’une histoire barbare cousue à notre peau foncée.
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Nous rivalisions d éloquence pour éreinter l'Amérique et porter l’Afrique aux nues
Il n'était jamais question des caniveaux à ciel ouvert qui longeaient les rues d’Accra, des cabanes en tôle ondulée de certains quartiers, des plages sales et des moustiques voraces. Et jamais au grand jamais nous n’évoquions notre désillusion devant l'indifférence que nous manifestaient les Ghanéens.
Notre besoin d’appartenance était tel que nous niions l évidence et créions des lieux réels ou imaginaires à la mesure de notre imagination.
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Les Noirs se racontent une plaisanterie éculée dans laquelle un raciste se fait reprocher par ses amis de traiter tous les noirs de « nègres ».
– Mais c'est ce qu'ils sont, se récrie-t-il.
– Comment appelles-tu le pasteur de la vénérable église baptiste de White Rock ?
Le raciste répond :
– Un nègre
– Et le président de l'université noire ?
– Un nègre
– Et le scientifique qui a remporté un prix ?
– Un nègre
– Et l'homme noir qui nous observe, là, avec un couteau ?
– Ah ! Lui, je l'appelle monsieur.
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J’enviais sans limites ceux qui, grâce à la chance ou à la perfidie, étaient restés sur le continent africain. Leurs pays avaient été exploités et leurs cultures discréditées par le colonialisme, certes, mais, grâce à leurs chefs et à leurs prêtres, ils avaient malgré tout bénéficié de siècles de continuité. Les Africains les plus humbles pouvaient citer les noms d ´ancêtres ayant vécu des siècles auparavant.
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On disait souvent que les Noirs étaient puérils, mais, en Amérique, nous étions parvenus à la maturité sans avoir connu le véritable abandon de l'adolescence. Les actes jugés puérils étaient le plus souvent des bravades, un peu comme entrer dans un rassemblement du Ku Klux Klan en fredonnant un air de jazz.
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