J'ai beaucoup aimé cette biographie, vestige (ou non ?) d'une Auvergne d'antan. le patois auvergnat n'est quasiment plus, et pourtant il serait plaisant de pouvoir le parler et le faire revenir à la vie. Il est difficile de déposer une critique pour une biographie, puisqu'il s'agit de la vie de quelqu'un. J'ai apprécié découvrir son histoire, la manière de vivre et d'être dans un Thiers d'autrefois. Je ne peux que recommander sa lecture aux curieux et amoureux de l'Auvergne !
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La France, l'Auvergne, mes deux patries complémentaires, venaient ainsi à moi subrepticement, par la petite porte. L'une restait confinée dans le bâtiment décrépit de l'école ; elle sentait la poussière, l'encre, le jus de chaussettes. L'autre m'attendait au-dehors, avec ses hectares de ciel, ses montagnes, ses prés, le crottin de ses petits ânes.
J’apprends dans le livret les dates de tes vaccinations antityphoïdiques, la grosseur de ton tour de tête et de ta ceinture, ton aptitude à lire et à écrire, ton adresse au tir, ta nullité en natation. Cela ne m’étonne point : peu d’Auvergnats de ton époque avaient le goût de l’eau. Les simples bains de pied n’étaient acceptés que sur prescription médicale, enrichis de farine de moutarde. – p.88
Personnellement, je m’étais juré de ne jamais tomber dans cette littérature narcissique, n’ayant accompli nulle prouesse extraordinaire, si ce n’est de m’obstiner à vivre en Auvergne tout en publiant beaucoup de bouquins à Paris et ailleurs : n’ayant jamais gravi que des poiriers de modeste altitude. – p.10
J'accepte donc, à côté des italiens-macaronis, des anglais-rosbeefs, des français-grenouillards, d'être un thiernois-mange-bique, car j'apprécie l'esprit d'indépendance de cet animal qui ne sait pas ce qu'obéissance veut dire, happe le défendu et refuse l'autorisé. Une vraie anarchiste. (p.37)
Elle inscrivait sur un cahier la somme due, réglée en principe chaque fin de mois. Peu de gens payaient alors au comptant leurs achats quotidiens, excepté à la buvette. Les épiciers, les boulangers, les bouchers étaient les banquiers du pauvre monde. – p.239
A l'occasion du centenaire de l'écrivain auvergnat Jean Anglade, les éditions Presses de la Cité proposent un cycle de lectures dans la régions. Elles ont confié à "Acteurs, Pupitres et Compagnie" la mise en place de ces lectures et la sélection des extraits de textes parmi les plus remarquables de Jean Anglade.
En savoir plus : http://bit.ly/1KPtMBy
Sa première ?période bleue? de romancier social des années 50 à 70, sera particulièrement mise en lumière avec ses oeuvres plus littéraires (Des chiens vivants) puis ses textes populaires dans sa veine auvergnate à partir de 1969 (La pomme oubliée). Ces lectures donneront à découvrir ou redécouvrir un grand auteur qui a su fédérer un public nombreux, fidèle, transgénérationnel. Il est un homme aux valeurs humanistes et son oeuvre considérable aborde des genres et des sujets très différents: romancier, essayiste, traducteur (de Boccace et de Machiavel), biographe, mais surtout intarissable conteur, Jean Anglade est l?auteur d?une centaine d?ouvrages.
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