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EAN : 9782266073707
321 pages
Pocket (12/06/1997)
3.55/5   33 notes
Résumé :

Viverols, une commune de montagne entourée de bois, de pâturages, aux confins de quatre provinces : Auvergne, Forez, Velay, Vivarais.

En 1902, un gendarme corse, Pancrace Cervoni, y est nommé chef de brigade. Il épouse une jeune paysanne à peu près illettrée, Tiennette Farigoule, dont la mère se prétend descendante du dauphin Louis XVII, échappé du Temple et réfugié dans la région. Ils ont ensemble trois garçons. Le premier deviendra prêtre, l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Les auteurs dit "régionaux" ont un statut particulier dans la littérature française : on leur reconnait une force d'évocation réaliste par la proximité avec les sujets évoqués et ils jouissent donc de l'attachement d'un lectorat local qui se reconnait totalement dans la description des lieux, des coutumes, de l'Histoire du pays. Mais dans le même temps, on diminue leurs talents littéraires en les cantonnant à cette proximité.

Après une première lecture d'Anglade (Y a pas de bon Dieu) qui m'avait plutôt séduite, notamment par la focale qu'elle mettait sur un évènement précis de l'Histoire, cette saga familiale que dresse Un lit d'aubépine m'a moins enthousiasmée. L'auteur a voulu enchainer les époques (toute la première moitié du vingtième siècle, riche en bouleversements), mais aussi les contextes (la Corse, l'Auvergne mais aussi l'Algérie, la gendarmerie, la prêtrise, l'armée, le milieu rural...). En cherchant à trop élargir, il en a perdu un peu du charme du propos en survolant tout sans vraiment rien approfondir. La construction des chapitres avec des premiers chapeaux anecdotiques dont on ne comprend pas toujours le lien avec ce qui suit et ce qui précède perd également le lecteur.
La lecture reste malgré tout agréable dans l'ensemble mais ne parvient pas à emporter totalement et à attacher réellement au destin de tous ces personnages.
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Jean Anglade nous convie au récit de la vie d'une famille auvergnate sur la première moitié du XXème siècle.
Pancrace Cervoni, chef de gendarmerie, est nommé à Viverols (Puy de Dôme) où il épousera une jeune paysanne ingénue Tiennette. de cette union naquit trois garçons Annet, Jean et André aux destinées bien différentes, mais toujours aimés avec passion par leur mère.
L'auteur nous conte de façon truculente, entre Pagnol et Giono, l'existence parfois comique, parfois tragique du clan Cervoni et plus généralement de toute la communauté paysanne au gré des saisons et des méandres de l'histoire.
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En 1902, Pancrace Cervoni, un gendarme d'origine corse, débarque à Viverols, petite commune sise aux confins de l'Auvergne, du Velay, du Forez et du Vivarais. Il tombe amoureux d'une paysanne quasi illettrée, Tiennette Farigoule, qui accepte de devenir sa femme plus par devoir que par sentiment. le couple aura trois garçons, Annet, Jean et André. L'aîné perdra un oeil lors d'un jeu de gamins et deviendra prêtre. le cadet entrera à Saint Cyr et se retrouvera officier en Algérie où il épousera une autochtone après s'être converti à l'islam. Quand au benjamin, après des débuts peu enthousiastes comme facteur, il sera tenté par des profits plus substantiels et moins fatigants et deviendra proxénète à Lyon. Tiennette, en bonne mère, gardera un égal amour pour ses trois garçons aux destins aussi dissemblables.
Cette humble saga familiale qui s'étend sur un demi siècle permet au lecteur de traverser la Belle époque, la Première Guerre mondiale, la Seconde, l'Occupation et de terminer par l'Epuration, tels que ces évènements majeurs furent vécus par de petites gens de la campagne profonde. Les personnages de Tiennette, cette mère courage pas très finaude, et celui d'Annet, le prêtre borgne qui ne profite que de la moitié des choses de la vie, sont particulièrement attachants. La fin de l'homme de Dieu, en forme de montée au calvaire, a même quelque chose de christique. le père et les deux autres frères relèvent plus du picaresque voire de l'eau-forte mais traités avec compassion et humanité par un Anglade toujours aussi excellent dans la description des ambiances villageoises. Bien que l'histoire soit assez banale malgré quelques anecdotes surprenantes comme cette improbable descendance de Louis XVII, l'ensemble reste agréable à lire ne serait-ce que par le dépaysement dans l'espace et le temps.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Bofffffffff. Écriture simple, pas de surprise, les mots défilent sur une histoire sans saveur....
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Magnifique roman
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La terre grasse et rétive collait à ses semelles et à l'outil comme si elle se plaisait à le salir, à l'humilier. Il ressentait pour elle une aversion qui allait croissant. Il faut être auvergnat pour l'aimer, alors qu'elle te casse les reins, les bras et les genoux. Ingrate et ladre, elle n'accorde ses dons qu'au prix d'efforts inhumains. Elle sait que dans ce corps à corps, elle aura le dernier mot en recevant ta dépouille. Elle perpétue une malédiction originelle: tu gagneras ton pain en le suant du front et de toute ta personne. Pour s'en exonérer les Corses employaient cent autres occupations moins sudoripares : l'élevage, la pêche, l'artisanat, la prêtrises, le commerce, l'administration civile et militaire, le banditisme. Y déployant des trésors de courage et d'ingéniosité. Traçant chaque matin le signe de croix corse sur leur front, leur ventre, leurs épaules en prononçant: "Que celui-ci nourrisse celui-là, sans le secours de ces deux-là".
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_ Détrompe-toi, la corrigea-t-il. Là-bas tout ce qui est au-dessus des yeux est admirable en effet. Mais affreux tout ce qui est au-dessous.
_ C'est à dire ?
_ Au-dessus : le ciel, les montagnes, les mosquées, les orangers, les oliviers, les palmiers, les dromadaires. Au-dessous : les hommes, guenilleux, crasseux, ignorants, paresseux, les enfants pleins de poux, les yeux mangés par les mouches, les femmes enfermées dans leurs voiles, les ânes maigres, les chemins déplorables, les mendiants à tous les coins de rue, qui jouent du galoubet, les frères aînés qui pincent les cadets pour qu'ils pleurent et apitoient les passants européens ; des étrons partout, faute de cabinets. Je ne crois pas que le paradis terrestre ait de telles odeurs.
_ Alors que faîtes-vous là-bas, vous les Français ?
_ Nous apportons la civilisation. Mais ils la refusent. Il faudra bien deux ou trois siècles pour qu'ils l'acceptent.
Elle considéra avec inquiétude ce fils civilisateur. 
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Sensible à ces attentions, elle finit par éprouver pour son mari une amitié sincère. Mais ses sentiments n'allèrent pas plus loin. A cause sans doute de mauvaises habitudes qu'il avait prises dans les bordels d'Afrique et de Savoie, il ne sut point la conquérir par les sens. Antoinette avait averti sa fille des exigences maritales :
_ Cela fera partie de tes obligations et c'est indispensable pour avoir des enfants. Paraît que certaines femmes sont friandes de ces exercices. Des femmes sans honte. Pas moi, grâce à Dieu. Alors, pendant que la chose se produisait avec ton père, je pensais à ce que j'aurais à faire le lendemain, aux chaussettes à repriser, au linge à repasser. Ca m'occupait l'esprit. Je te conseille d'en faire autant. 
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Le nez dans leur assiette, les petits séminaristes s'efforçaient de consommer par l'esprit ces textes édifiants en même temps qu'ils consommaient par la bouche leur purée de pois cassés. Faisaient exception les individus en état de faute ou de péché, qui subissaient les punitions alimentaires. Elles étaient de trois espèces, de la plus légère à la plus grave. La première consistait à manger debout, derrière le chef de table, en se penchant, en picorant dans l'assiette comme la cigogne invitée par le renard. La seconde était le pain sec, mouillé d'eau claire tout au plus. La pire était « la table de pénitence » : le coupable se tenait au garde à vous près du pupitre lectoral et regardait manger les autres sans manger lui-même.
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Dans ce désastre, tout n'était pas négatif. Les maladies de foie disparurent presque entièrement. La paysannerie, longtemps méprisée par les seigneurs, les bourgeois, les citadins, les intellectuels, releva la tête puisqu'elle avait le privilège de pouvoir remplir les estomacs. Les humbles suppliants de Saint-Etienne, de Firminy, de Montbrison qui venaient se ravitailler clandestinement à la campagne devaient décliner des recommandations. De préférence en patois.
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Vidéo de Jean Anglade
A l'occasion du centenaire de l'écrivain auvergnat Jean Anglade, les éditions Presses de la Cité proposent un cycle de lectures dans la régions. Elles ont confié à "Acteurs, Pupitres et Compagnie" la mise en place de ces lectures et la sélection des extraits de textes parmi les plus remarquables de Jean Anglade. En savoir plus : http://bit.ly/1KPtMBy
Sa première ?période bleue? de romancier social des années 50 à 70, sera particulièrement mise en lumière avec ses oeuvres plus littéraires (Des chiens vivants) puis ses textes populaires dans sa veine auvergnate à partir de 1969 (La pomme oubliée). Ces lectures donneront à découvrir ou redécouvrir un grand auteur qui a su fédérer un public nombreux, fidèle, transgénérationnel. Il est un homme aux valeurs humanistes et son oeuvre considérable aborde des genres et des sujets très différents: romancier, essayiste, traducteur (de Boccace et de Machiavel), biographe, mais surtout intarissable conteur, Jean Anglade est l?auteur d?une centaine d?ouvrages.
+ Lire la suite
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