L'Inde classique est le titre phare conseillé par notre professeur d'Arts de l'Inde en 1ère année de l'École du Louvre. Je l'ai lu avec d'autant plus d'intérêt que c'est la matière que j'ai choisie comme spécialité.
Ce livre n'est pas centré sur les arts, bien qu'ils soient très rapidement évoqués, mais se présente plutôt comme une première approche générale de l'Inde antique et classique.
Nous retrouvons donc une division en chapitres, de longueur très variable, selon les thèmes abordés : ce sont tour à tour la géographie de l'Inde, son histoire, la société, l'organisation politique, la vie économique, la perception de l'espace et du temps, les religions, la littérature, les sciences, et enfin les arts qui sont traités.
Certains thèmes sont donc beaucoup plus développés que d'autres, et la partie traitant de l'histoire gagnerait à être plus longuement détaillée.
Globalement, ce livre est de bonne qualité et offre des clés sur la manière d'appréhender le monde des indiens.
Néanmoins, même si ce livre est présenté comme une initiation à la culture indienne s'adressant à tous, je ne suis pas certaine qu'il soit si facilement accessible. Il est assez dense et on y trouve (notamment dans le chapitre sur les philosophies) des explications sur certains concepts qui sont très délicats à appréhender pour quelqu'un n'ayant jamais eu de contact avec les spiritualités indiennes.
Michel Angot a pourtant le mérite d'essayer de donner une définition assez claire et qui ne soit pas trop réductrice de ces notions, complètement étrangères en Occident. Je vous conseille donc de bien prendre votre temps lors de la lecture pour les assimiler.
Il n'y a qu' un sujet sur lequel j'ose émettre une réserve , c'est la manière dont le végétarisme est traité. J'ai vraiment eu le sentiment que l'auteur avait une incompréhension du sujet, qui le conduit à faire une caricature du végétarisme tel qu'il est pratiqué en Inde.
Il associe de manière simpliste le fait de manger de la viande à une célébration de la vie par le védisme, tandis que le végétarisme serait le fait de sectes ascétiques ayant un goût pour le morbide et les pratiques extrêmes (je caricature un peu son propos mais l'idée est là). Il s'agit d'une simplification partiale, qui donne une vision très tronquée de la réalité du végétarisme indien.
S'il est tout à fait vrai que le végétarisme en Inde est très lié à la notion de pur/impur, et qu'il est pratiqué par des mouvements religieux "extrêmes", c'est le modèle alimentaire d'une part beaucoup plus large de la population générale (30% de la population indienne actuelle, il était encore plus répandu auparavant). de plus, il est aussi pratiqué dans des communautés célébrant la vie (je pense aux Bishnoïs entre autre), et dans le cadre de l'Ahimsa (non-violence). Le phénomène du végétarisme en Inde est très particulier, et il est facile de succomber à une vision tantôt idyllique (à laquelle il me serait tentant de céder, étant moi-même végétarienne de longue date), tantôt diabolisée, qui ne correspondent pas à sa réalité, bien plus complexe et nuancée.
Enfin, on retrouve un index des personnages importants et des lieux (mais trop succinct), une annexe expliquant la prononciation du sanskrit ( très utile !) et une bibliographie qui propose une très bonne sélection d'ouvrages.
L'Inde classique fait partie de la collection Guide Belles Lettres des Civilisations, dans laquelle on retrouve d'autres titres comme les Khmers, Siam ou le Vietnam ancien, que je ne manquerai pas de lire.
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Il existait une médecine magique d'origine védique qui n'a jamais cessé d'exister. Mais l'ayurveda "savoir sur la longévité" est d'une autre nature : sans être une science à proprement parler, ce savoir a intégré dans plusieurs théories remarquables de nombreuse pratiques fondées sur l'observation et le bon sens. Médecine surtout préventive, l'ayur-veda se présente comme une hygiène de vie générale, très attentive à l'environnement : pour ne pas être malade il faut vivre en harmonie avec son environnement qui est constamment changeant [...]
Il semble d'ailleurs que l'essentiel de la conquête visait moins à absorber le royaume ou la province voisine, ou à supprimer un roi rival qu'à lui faire courber le front, à établir des liens de vassalité, en quelque sorte. Le paiement régulier d'un tribut, la fourniture de contingents militaires, une politique de mariages et d'otages semblent avoir été les pratiques les plus courantes.
Les hymnes védiques et les brahmana, comme le montre l'érudition ancienne et contemporaine, résonnent d'un e conception somme toute optimiste de la vie [...] Si ce que disent les hymnes est à l'unisson des populations qui les récitaient ou les écoutaient, on peut imaginer une société jeune, dynamique, confiante dans l'avenir, peu sensible aux doutes métaphysiques.
D'ailleurs les hymnes du Veda ignorent la loi du karman, la réincarnation, la souffrance générale de l'existence, la valeur du renoncement et de la non-violence, toutes notions qui vont prospérer dans la partie de la société de l'Inde classique qui, pendant des siècles, aura quasiment le monopole de la parole
On ne connaît pas la religion pratiquée par la population de la civilisation de l'Indus. Quant à la population qui entre - 1500 et - 1000 composa et institua les Veda, on ne sait pas et, à moins de découvertes improbables, on ne saura jamais quelle était sa religion [...]
Mission française aux îles Kerguelen
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- à 54" - Pierre ICHAC reçoit le chef de mission Pierre SICAUD, le capitaine LEGAL spécialiste d'aéronautique et de recherches ionosphériques, les biologistes
Michel ANGOT et Patrice PAULIAN, à leur retour de mission aux îles Kerguelen : histoire de la découverte de ces îles, situation de l'archipel sur le globe terrestre, ses aspects physiques.
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