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Citations sur Le Roman de Renart (76)

Mais le monde est si méchant,
si médisant, si répugnant
qu'il jure avoir vu ce qu'il ignore
et qu'il blâme ce qu'il faut louer !

(Mes li secles est si maveis,
Si mesdisans et si pugnés,
Qu'il tesmoinne ce qu'il ne voit
Et blame ce que loer doit.)

Branche I, Le Jugement de Renart (vers 195-198).
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Alors se donnèrent le baiser d'amitié ceux qui ne s'aimoient guère et ne s'aimeront jamais. Qu'ils disent ce qu'ils veulent, qu'ils jurent toutes les réconciliations du monde, même en présence du Roi, ils se détesteront toujours, et je ne donnerois pas une prune de leurs baisers. C'est la paix la plus mensongère et la plus trompeuse ; pour tout dire en un mot, c'est la paix Renart.
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Seigneurs, vous avez assurément entendu conter bien des histoires : on vous a dit de Paris comment il ravit Hélène, et de Tristan comme il fit le lai du Chevrefeuil ; vous savez le dit du Lin et de la Brebis, nombre de fables et chansons de geste : mais vous ne connaissez pas la grande guerre, qui ne finira jamais, de Renart et de son compère Ysengrin. Si vous voulez, je vous dirai comment la querelle prit naissance et avant tout, comment vinrent au monde les deux barons.

Un jour, j’ouvris une armoire secrète, et j’eus le bonheur d’y trouver un livre qui traitait de la chasse. Une grande lettre vermeille arrêta mes yeux ; c’était le commencement de la vie de Renart. Si je ne l’avais pas lue, j’aurais pris pour un homme ivre celui qui me l’eût contée ; mais on doit du respect à l’écriture et, vous le savez, celui qui n’a pas confiance aux livres est en danger de mauvaise fin.

Le Livre nous dit donc que le bon Dieu, après avoir puni nos premiers parents comme ils le méritaient, et dès qu’ils furent chassés du Paradis, eut pitié de leur sort. Il mit une baguette entre les mains d’Adam et lui dit que, pour obtenir ce qui lui conviendrait le mieux, il suffisait d’en frapper la mer. Adam ne tarda pas à faire l’épreuve : il étendit la baguette sur la grande eau salée ; soudain il en vit sortir une brebis. « Voilà, » ce dit-il, « qui est bien ; la brebis restera près de nous, nous en aurons de la laine, des fromages et du lait. »
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[...] ... Ô Dieu de Trinité
Toi qui m'as délivré de tant de périls,
Et qui m'a laissé faire tant de mauvaises actions,
Protège-moi désormais
Par ta sainte volonté !
Arrange-moi de telle manière,
Déguise-moi de telle façon
Qu'aucune bête, en me voyant,
Ne puisse me reconnaître."
Il incline sa tête vers l'orient,
Il se bat vigoureusement la coulpe,
Lève la patte et fait le signe de la croix.
Il s'en va par monts et par plaines
Mais la faim le fait cruellement souffrir. ...[...]
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Heureux Tybert ! sa queue lui suffisait pour exercer son adresse et lui donner carrière : il la guettait de l’œil, la poursuivait, la laissait aller et venir, la saisissait au moment où elle y pensait le moins, l'arrêtait entre ses pattes et la couvrait alors de caresses, comme s'il eût craint de l'avoir un peu trop malmenée. Il venait de prendre la pose la plus abandonnée, tour à tour allongeant les griffes et les ramenant dans leur fourreau de velours, fermant les yeux et les entrouvrant d'un air de béatitude, entonnant ce murmure particulier que notre langue ne sait nommer qu'en l'imitant assez mal, et qui semble montrer que le repos parfait du corps, de l'esprit et du cœur peut conduire à l'état le plus doux et le plus désirable.
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Brun s'inquiète déjà lorsque, enfin, fusent les aboiements d'une meute acharnée. Et là aussi, le goupil peut montrer son talent. Comme Renart le lui a indiqué, le paysan fait coucher l'ours dans un sillon des labours. (...)
Et Constant de ligoter alors la bête fauve, suivant en cela les conseils de Renart, lequel mène toujours beau tapage tout aux alentours de là.
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[...] ... mais cependant,
Il y en a beaucoup
Pour soutenir la cause de Renart.
Parmi eux, le seigneur Grimbert
Qui n'avait jamais pu souffrir le seigneur Brun :
Cousin germain de Renart,
Il ne pouvait lui faire défaut ;
Rousselet, l'écureuil,
Dont la paresse est le moindre défaut,
N'y court pas, il s'y précipite au galop,
Comme Madame More, la marmotte,
Courte la taupe, et sire Pelé
Le rat, le bien nommé.
Sire Galopin, le lièvre, se joignit à eux,
Avec le loir, la martre et le castor,
Le hérisson et la belette.
Et le furet, loin de dissimuler ses intentions,
La mine fière,
Décidé à aider hardiment
Renart en cas de besoin,
Vint à lui sans crainte.
Quelle foule à la rencontre !
Renart n'a pas de cesse,
Ainsi que ses partisans,
Qu'ils n'aient atteint le village
Où doit se tenir l'entrevue
Et où se trouve déjà Isengrin.
Les deux adversaires ont divisé
Leurs troupes en trois,
Le seigneur Isengrin dans la plaine
Et Renart du côté de la montagne.
Roenel, qui guette Renart,
Cou baissé, langue pendante,
Fait le mort,
Ne bougeant ni patte, ni tête,
En position dans le fossé.
Il avait placé en embuscade,
Près de la clôture d'un verger,
Ceux qu'il avait amenés avec lui,
Des mâtins aussi bien que des lices,
Plus de cent de ses compagnons,
L'élite des chiens sans conteste,
Tous ennemis jurés de Renart.
Brichemer dirigeait l'assemblée
Et toute la cour s'inclinait devant lui
Car il avait été d'un commun accord
Désigné comme le porte-parole du conseil. ... [...]
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Après les Vigiles, les Matines puis le corps fut porté en terre. On l’avait auparavant enfermé dans un beau cercueil de plomb. La fosse creusée au pied d’un chêne fut recouverte d’une lame de marbre sur laquelle on traça à la griffe ou au ciseau l’épitaphe suivante :

CI GIST COPETTE LA SEUR PINTE,
QUI MOURUT EN ODEUR DE SAINTE,
LIVRÉE À MARTYRE DOLENT
PAR RENART LE VILAIN PUANT.
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L'école est dure à qui veut, dans le siècle, mener sa propre vie et mériter sa liberté.
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Par Dieu, seigneur, dit Renart,
vous savez bien qu'il est nécessaire de recourir
à la ruse et à l'astuce
lorsque la fore se révèle inefficace.
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