Comme des frères qui défendent une noble cause, nous avons combattu ; comme des frères qui ont les mêmes idéaux, nous avons rêvé dans les tranchées ; comme des frères qui aspirent à un monde meilleur, nous sommes allés de l’avant avec notre courage.
Avec moi sortirent beaucoup d’hommes, qui en avaient autant enduré, qui étaient aussi marqués par les mauvais traitements subis depuis leur naissance.
Certains, dès qu'ils ont foulé le pavé de la rue, s'en sont allés par le monde; et les autres, nous nous réunîmes à nos libérateurs, qui nous traitèrent en amis et nous aimèrent en frères. Avec eux, peu à peu, nous avons formé "la Colonne de Fer".
Je suis l’un de ceux qui ont été délivrés de SanMiguel de los Reyes, sinistre bagne qu’éleva la monarchie pour enterrer vivants les hommes qui, parce qu’ils
n’étaient pas des lâches, ne se sont jamais soumis aux lois infâmes que dictèrent les puissants contre les opprimés. Ils m’ont emmené là-bas, comme tant d’autres, pour avoir lavé une offense, pour m’être rebellé contre les humiliations dont un village entier était victime : autrement dit, pour avoir tué un «cacique».