AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 3440 notes
Je suis tombée amoureuse d'Apollinaire adolescente et depuis, j'ai toujours la fièvre...

Derrière le visage rond, gouailleur, coquin, présenté sur la couverture de ma vieille édition Poésie / Gallimard, se cachent tant de sensibilité,de ferveur, d'inventivité, de force créatrice!

J'aime tous ses recueils mais celui-ci reste pour moi le plus abouti, le plus varié, le plus évocateur de son talent.Non, je ne suis pas objective, je reste indéfiniment subjuguée...

Envoûtée peut-être aussi, comme les marins devant le rocher de la Lorelei, par les poèmes sublimes de la période rhénane.Quelle magie dans les vers !

" Mon verre est plein d'un vin trembleur comme une flamme"
Et mon préféré entre tous: " Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire"...

J'ai la fièvre de ces soirs de brume, à Londres, de ce nouveau monde moderne, de la " Bergère ô tour Eiffel", de ce bel automne , " saison mentale" du poète, de cet amour malheureux pour des femmes entrevues, perdues,rêvées.J'aurais aimé être l'une d'elles.

J'ai la fièvre de toi, Guillaume !

Excusez-moi, je me suis laissé emporter ! Je n'ai plus aucune mesure quand il s'agit de ce poète.

Toujours vibrer, frissonner, imaginer, m'émouvoir, m'enchanter...grâce à tes vers.



Commenter  J’apprécie          11020
♫Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure♫
Guillaume APOLLINAIRE - Alcools - page 13 -
+ innombrables Reprises dont :
Leo FERRE -1953-
Serge REGIANI- 1967-
Marc LAVOINE - 2001-

------
♪--♫----♪--♫--♪--♪--♪--♫--♪----♫--♪------
Tu t'es vu quand t'as bu !?
Même qu'un jour tu t'attendais toi-même
Fort minable, tu tétais, même pas r'connu !
Un hymne d'esclave aux migraines.

Dans l'au-delà Fontaine tu ne boiras point
Mieux vaut être né dans les vers que d'avoir l'contraire !
Pour tes Calligrammes j'aurais été moins sévère
que t'entendre pleurer ta Marie Laurencin
Colle chic mêle ancolie du soir au matin
A croire elle te planche à dessein
Pisse t'il et tu pleureras moins
Passe-t-elle soûlot ses feuilles mains
Et ta mine feuillolait après avoir été
Secoue-toi l'Oranginal pour un indien agité
Dans le vent dément tu sens venir le sapin
Ton alcool anaphore n'y changera rien...

"Les feux rouges des ponts s'éteignaient dans la Seine
Les étoiles mouraient le jour naissait à peine"
Vendémiaire- les deux derniers vers -

"Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie
Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie"
Zone- vers 147 av ou après JC !!?
Commenter  J’apprécie          1034
Le temps de sa lecture, ce recueil m'a rendue à moi-même. Parmi ses pages, s'étend l'empreinte de l'automne. Comme un bonheur en sursis, comme un cri envers tout ce qui s'éloigne et ne cesse de choir à nos yeux. J'aime Apollinaire, immodérément et pour bien des raisons. Ses rythmes parfois déstructurés, son lyrisme inépuisable ainsi que ses images mentales me collent à la peau. Et quoiqu'un peu sottement, il m'a semblé à travers Alcools l'avoir toujours connu.
Commenter  J’apprécie          831
Les poètes sont peu nombreux, mais les grands poètes sont rares. Et Apollinaire, à mon avis, en est un.

La poésie d'Apollinaire est située entre deux temps majeurs, le XIXème et le XXème siècles. Une transition incontournable. C'est le vol (le moment de cet acte) de l' "Oiseau tranquille (au vol inverse)" de la poésie symboliste vers la poésie surréaliste. Car "à la fin tu es las de ce monde ancien".

La lecture de ce recueil est fort agréable. Ce n'est ni une poésie naïve au métaphores consommées, ni une poésie rebutante par sa complexité exagérée et fade. Au contraire, c'est un recueil qui vous entoure de plaisir une fois ouvert comme ces boîtes à merveilles.

Dans ce recueil, j'ai trouvé un peu de tout; le lyrisme, le romantisme, le symbolisme, la mythologie, le fantastique, la modernité...Cela s'explique parfaitement puisque ce recueil est issu d'un travail de quinze ans! Une recherche du nouveau, avec des poèmes sans ponctuation (procédé déjà utilisé par Mallarmé) aussi variés (des vers libres, des vers classiques...) de thèmes différents (amour, industrie, fuite du temps, mort, l'identité...). On a le plaisir de retrouver là un carrefour entre tous les poètes français qu'on a adorés (Verlaine, Lamartine, Baudelaire...) tout cela mélangé et modifié habilement.

Je me souviens toujours de ces vers magnifiques:

Un jour je m'attendais moi-même
Je me disais Guillaume il est temps que tu viennes
Pour que je sache enfin celui-là que je suis
Moi qui connais les autres

Un recueil à lire et à relire toujours avec le même plaisir!
Commenter  J’apprécie          704
Un livre toujours à portée de main, qui s'ouvre tout seul, à certaines pages…
Réciter quelques strophes, n'importe quand, n'importe où comme par exemple aux feux rouges qui s'éternisent, c'est aussi la meilleure manière d'exalter ces poèmes pleins d'amours dangereuses, d'amours magiques, ensorceleuses, douloureuses, empreintes de cette joyeuse mélancolie et de cette nostalgie douloureuse comme peut être la vie qui va au fil de l'eau.
Commenter  J’apprécie          675
Je ne connaissais de Guillaume Apollinaire que ses deux romans érotiques publiés sous le manteau, et que je lus voici une bonne quarantaine d'années.
La poésie d' Apollinaire , dont je viens d'achever la bouteille d' Alcools, m'a semblé autrement plus exigeante et nécessitera que je me replonge dans l'une ou l'autre des pièces. Humblement, puisque j'avoue mes manques et limites en lecture de la poésie.
Pour tout dire, certains morceaux m'ont paru à la limite du pédant et de l'intelligibilité... Mais (me suis-je dit) Horusfonck, c'est la poésie de l' Apollinaire! Elle mérite respect et persévérance! Tu y retournera et tu retrouvera ces visages, visions et paysages qui ont pus t'échapper un instant. Rien n'est perdu.
Voilà aussi pourquoi, j'ai escamoté une cinquième étoile (que je remettrai peut-être) au ciel de mon billet.
Alcools, à déguster et à apprécier en plusieurs fois, d'autres fois.
Commenter  J’apprécie          560
Je voulais creuser un peu le cas "Apollinaire" et voir ce qui se cachait derrière un grand écart aussi impressionnant que celui qu'il a exécuté entre les gentillets "Saltimbanques", qu'on apprend au collège, et les pornographiques "Onze mille verges".

Je me suis donc plongée dans "Alcools" qui est sans doute son recueil le plus fameux. Est-ce justement le problème des recueils de donner au lecteur, au fil de la lecture, une vague impression de "fourre-tout" ? Dans cette boîte à gants pleine à craquer de rimes, j'ai trouvé un peu de tout : des suédines beurre-frais au toucher caressant, des cuirs fauves au parfum entêtant, des latex à la sensuelle élasticité, des laines réconfortantes aux nostalgiques odeurs de pluie, des gantelets d'acier impénétrables et des caoutchoucs imperméables.

Ces multiples mains du poète ont passé sur moi et mon imaginaire ; certaines y ont laissé leur empreinte, mais trop peu au regard des nombreuses autres qui n'ont fait que me frôler et ne laisseront guère de traces dans ma mémoire.

Dire d'un poète qu'il possède une belle sensibilité et cultive un grand mystère serait idiot, en plus d'être un pléonasme. Je me contenterai donc de dire que Guillaume Apollinaire m'a davantage séduite par ce qu'il semble dissimuler que par ce qu'il a exprimé. Derrière les allégories antiques, les références bibliques et les envolées lyriques, lui seul peut-être connaît la portée véritable de ses mots, la force et la violence de sa pensée en mouvement. Une main de fer dans un gant de velours ?


Challenge MULTI-DÉFIS 2018
Challenge Petit Bac 2017 - 2018
Challenge XIXème siècle 2018
Challenge XXème siècle
Commenter  J’apprécie          565
Guillaume Apollinaire, avec son recueil « Alcools », se révèle au premier abord comme le poète de la modernité et le chantre du surréalisme en poésie. En effet, très souvent associée à la peinture cubiste et à la littérature surréaliste, sa poésie apporte une touche d’originalité et de musicalité au sein des vers classiques.

Dans la forme tout d’abord puisque le poète se détache du carcan de la ponctuation pour laisser ses vers couler et ses mots s’associer sans entraves. Ses poèmes ont souvent d’ailleurs la forme brève de la chanson. Pour Apollinaire, la musicalité des vers suffisait à donner tout son sens à la poésie. D’où parfois quelques petites incompréhensions pour le lecteur…C’est très beau en effet mais parfois un peu ardu pour qui veut donner un sens à chaque phrase. Ses calligrammes révèlent également toute la fantaisie de l’auteur.
Dans le fond ensuite, la poésie d’Apollinaire est un écho au monde moderne qui s’éveille en ce début du XXe siècle. De nombreux thèmes de l’actualité sont évoqués comme celui du monde industriel. Mais l'agitation du progrès se mêle aussi aux motifs consacrés de l'amour perdu, du temps qui passe et de la mythologie. Le lyrisme de ses vers reflète toute la mélancolie, l’emportement, l’amour, l’humour et les blessures d’un poète, certes très attentif aux bouleversements de son époque sur le point de basculer dans le chaos de la Grande Guerre, mais surtout à l'écoute de ses sentiments et ses passions.

Enfin et surtout, Apollinaire m’apparaît comme le poète indécis, celui partagé entre tradition et modernité, entre symbolisme et surréalisme. A l'avantage du lecteur, sa poésie est un tout où chacun peut trouver son plaisir.
Commenter  J’apprécie          551
"Il faut être toujours ivre", disait Baudelaire," de vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!"

Apollinaire a pris son confère et prédécesseur au pied de la lettre:" Alcools" par tous les moyens s'emploie à nous faire tourner la tête.

Entre le lyrisme romantique des "Rhénanes" - la partie la plus traditionnelle du recueil- des poèmes résolument modernistes comme "Zone" ou mystérieux comme "La Chanson du Mal-Aimé", on ne peut pas dire qu'il y ait une véritable unité dans ce très célèbre recueil, : le plus connu d'Apollinaire avec "Anagrammes".

On dit que, piqué au vif par la lecture, dans l'atelier des Delaunay , de Pâques à New York rédigé en une nuit par Cendrars, Apollinaire écrivit derechef "Zone", le plus moderne de ses poèmes d'alors, le fit figurer en tête de son recueil comme un manifeste, et fit supprimer toute ponctuation aux poèmes d'Alcools pour leur donner la liberté de lecture et l'autonomie musicale qui était dans l'air du temps...

"Pâques" et "Zone" se ressemblent: errance urbaine angoissée d'un poète à la recherche de lui-même, mais si Cendrars, l'athée, cherche une réponse à sa crise spirituelle, Apollinaire, croyant, n'éprouve pas le même vertige, et c'est son enfance et son passé qu'il recherche, lui, l'apatride, dans ce Paris moderne dominé fraîchement par la Tour Eiffel toute neuve..

Il n'y a donc pas plagiat, juste écho.. tout le reste du recueil est vraiment original et personnel...avec une petite préférence pour Rhénanes, où la tendresse du poète pour les légendes, les brumes et... les vins rhénans donne une couleur nostalgique et grisante aux poèmes.
Commenter  J’apprécie          531
Pour moi, c'est peut-être son plus beau recueil. En effet, on y retrouve ses plus beaux poèmes (goûts personnels), certains de ses vers nous transmettant sa mélancolie. On y ressent un virage dans son oeuvre et probablement dans sa vie, ou plutôt une évolution, mais c'est sûrement dû au fait que cette oeuvre a été écrite sur 16 ans. Un pur chef-d'oeuvre de poésie.
Commenter  J’apprécie          522




Lecteurs (13504) Voir plus




{* *} .._..