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EAN : 9782896494927
VLB Editeur (11/09/2014)
3.11/5   9 notes
Résumé :

Le 24 juin, le vol 459 en partance de Paris s'est abîmé en mer. C'est la proposition de laquelle sont partis quatre auteurs de talent pour imaginer des histoires haletantes, touchantes, intrigantes. Voici celle d'Aline Apostolska.

Mark Nguyen, ingénieur pour l'armée américaine, ne s'est jamais intéressé à son passé. Mais lorsque sa mère adoptive meurt et que sa femme lui apprend qu'elle est enceinte, il n'a d'autre choix que de faire la lumièr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
" Anh Dao " : Fleur de cerisier. C'est le prénom de ma mère…

Mark-Chung Nguyen avait 4 mois quand sa mère de 15 ans, Anh Dao, l'a déposé dans les bras de Tiên et van Kim, faisant d'eux ses parents d'adoption. Ils se trouvaient alors aux Philippines, dans le camp de réfugiés de Subic Bay et s'apprêtaient à traverser les eaux agitées du Pacifique vers la base de Darwin, en Australie. Un enfer qui dura plus de 60 heures, sans boire ni manger. C'était le 22 octobre 1975. van Kim travaillait alors comme commandant de la marine sud-vietnamienne. À 21 ans, en 1964, l'Armée de la République du Viet Nam lui avait alors confié une importante mission : se battre contre le Viêt công communiste du Nord. Jamais il ne se sera remis d'avoir eu à abandonner son engagement. de l'Australie, il fut accueilli à Montréal avec sa femme et ses trois fils, dont le petit de quatre mois. Mark-Chung est un enfant de la guerre du Viêt Nam. Est-ce que cette période sombre de l'histoire a pu laisser en lui, à un si jeune âge, des stigmates de l'horreur?

« le passé est comme une lame de fond prête à vous noyer. »

Alors que sa mère d'adoption vient de mourir et que sa femme est enceinte, Mark cherche à faire la lumière sur son passé. En allant fouiller dans ses origines, il bouscule la tranquillité de son quotidien. En est-il plus heureux? Quelle sera l'ampleur des déceptions? Des blessures profondes? Des joies trop grandes dont il sera beaucoup trop tard pour pouvoir en jouir? Mark a reçu le plus beau cadeau de la vie, celui d'avoir été « choisi et aimé » de ses parents. Il en est profondément reconnaissant. Malgré les gènes, il est celui qui leur ressemble le plus. Docteur en physique nucléaire à McGill, les découvertes des derniers mois viendront remettre sa vie en question. Comment peut-on concevoir de donner la vie alors que son travail l'amène à « fabriquer la mort »?

« Aussi douloureuse et perturbante qu'elle soit, cette plongée dans mon histoire… s'avère nécessaire. »

L'histoire se déroule entre Boston et Ho Chi Minh-Ville, Los Angeles et Montréal. le 24 juin, alors qu'il fête son trente-huitième anniversaire, Mark est à l'aéroport Trudeau de Montréal. Il attend une passagère du vol 459 en partance de Paris. Lorsque l'avion s'abîme en mer, elle emporte dans ses flots un lourd secret. Il avait rendez-vous avec son histoire...

« À trop se retourner, on risque la chute. »

Je ne m'attendais pas à être happée à ce point par ce livre, quel coup de coeur! Aline Apostolska, québécoise d'origine macédonienne, a comblé plus que mes attentes avec son roman appartenant à la série de quatre tomes du « Vol 459 ». Elle parle avec poésie du lien et du lieu d'appartenance, de l'identité, du destin, de la paternité, de la nostalgie et de tant d'autres sujets. L'intrigue est e-x-c-e-l-l-e-n-t-e. le dénouement amené avec brio. Cette histoire d'une grande sensibilité m'a tenue en haleine jusqu'à la fin. Un court roman que j'ai lu d'une traite sans ne pouvoir m'arrêter. Il faut ABSOLUMENT que je découvre d'autres de ses romans!

« Mon père est un chêne. Il a conduit sa vie comme il a dirigé ses navires, sans jamais ployer devant les ennemis ou les aléas de la vie. Si j'avais dû choisir un père, c'est lui que j'aurai choisi. La paternité a cela d'unique qu'elle est un choix. le père est celui qui reconnaît un enfant comme le sien, qu'il en soit ou non le géniteur. »

« Anh Dao » : Fleur de cerisier.
Parce que l'amour du coeur est le plus fort…
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Aline Apostolska a choisi de raconter l'histoire du propriétaire de son dépanneur avec Fleur de cerisier, campé entre Montréal, Los Angeles, Boston et Saigon (Hô-Chi-Minh-Ville), avec de nombreux allers-retours temporels.

On s'attache rapidement à cette famille d'immigrés qui fuit un pays en guerre pour recommencer à zéro ailleurs, avec un nouveau-né sur les bras (qui n'est même pas leur fils biologique). Cela permettra à l'auteure d'évoquer les concepts d'immigration, mais aussi de filiation, de résilience, de choix de vie. le narrateur qui sera bientôt père réfléchit aussi bien à son choix de carrière (il dirige une équipe qui travaille sur des missiles meurtriers) qu'à la façon dont il a été élevé et aux valeurs qu'il souhaite transmettre à sa fille, qui naîtra en sol américain. On finira par apprendre - avec une surprise certaine - qui il attend à l'aéroport Pierre-Elliott Trudeau cet après-midi-là et devinera l'impact que cette mort aura sur le reste de son existence.

Une histoire efficace de déracinement, que l'on aurait peut-être souhaité narrée dans un français moins « québécois », mais l'auteure a vraisemblablement ici choisi cette voie pour transmettre l'idée de l'intégration réussie.
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Le roman est bien écrit et se lit bien, mais c'est le sujet qui ne m'a pas emballée du tout: recherche d'identité, guerre du Vietnam, etc. Par contre, cette histoire pourrait plaire à plusieurs personnes.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Tiên hoche la tête. Voilà des mois qu’elle l’entend répéter la même phrase. En prenant le bol, elle sourit à son mari. Lui ne sourit pas plus qu’il ne mange. Pas plus qu’il ne dort. Pas plus qu’il ne parvient à accepter ce qui est arrivé, ce désastre qu’il rumine comme la plus inadmissible des injustices, lui qui, comme commandant de la marine nationale vietnamienne, a consacré onze ans à mener ses soldats à la guerre. Onze ans, quand on en a trente-cinq, autant dire toute sa jeunesse… Et dire que lui et ses hommes n’ont jamais perdu une bataille. Et qu’ils étaient prêts à continuer. Ils voulaient s’acharner. Et triompher. Jamais ils n’auraient abandonné le Viêt Nam du Sud aux mains des Viêt-cong communistes du Nord. Pourquoi diable les Américains, avec tous leurs moyens technologiques, l’ont-ils fait? Toutes les nuits, étalé sur la natte aux côtés de sa femme qui l’observe du coin de l’œil, dans la hutte qui leur est réservée, Kim ressasse les événements des derniers mois qui ont conduit à l’improbable et inexplicable abdication américaine. Il rumine sa révolte, son impuissance, sa rancœur. Son dégoût. Il ne retrouvera pas l’appétit ni le sommeil, encore moins le sourire, avant longtemps. Jamais peut-être. Tiên le sait mais, entortillée dans la toile acérée de sa propre inquiétude, elle ne voit pas encore comment l’aider. Ce ne sera pas possible de toute façon tant qu’ils n’auront pas quitté la région.
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Base américaine de Subic Bay, Philippines.

22 octobre 1975

Tiên regarde son mari avancer vers elle, Kim fend la foule compacte des réfugiés, qui semblent prêts à piétiner leurs semblables pour parvenir à embarquer sur le bateau. Ils ont peur. Ce convoi est sans doute le dernier. Le Mayday a déjà convoyé plus de trois cent mille Vietnamiens vers la liberté depuis la démission du président Nguyên Van Thiêu le 21 avril et la chute de Saïgon. Cette nuit, il effectuera un ultime voyage depuis la base américaine de Subic Bay vers celle de Darwin, en Australie. Il s’agit de ne pas laisser passer sa chance de partir dans des conditions sécuritaires vers les pays occidentaux qui ont accepté d’accueillir les Sud-Vietnamiens. La rater signifierait se condamner à fuir comme des pestiférés dans ces embarcations de fortune qui chaque nuit quittent les côtes au péril de leurs occupants. Ou, pire encore, devoir retourner vivre dans la République socialiste du Viêt Nam, dont le gouvernement provisoire est installé à Saïgon depuis le 30 avril. Pour tous ceux qui se bousculent sur le quai dans l’espoir de quitter Subic Bay, cette dernière éventualité n’est pas envisageable. Retourner sous le joug des communistes qu’ils ont combattu vingt ans durant équivaudrait à accepter une survie dénuée d’honneur. Même la mort serait plus douce.
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Mais, quand j'aurai tenu Hope Tien dans mes bras, que j'aurai veillé sur elle comme je veille aujourd'hui sur sa mère, qu'elle aura planté dans mon cœur un rosier de fleurs et d'épines qui grandira, m'enchantera et m'emprisonnera chaque jour un peu plus, pourrai-je continuer à me rendre à mon bureau, m'asseoir derrière mon écran...
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C’est le moment que je préfère. Chaque fois. Armer puis envoyer le missile. Le regarder atteindre sa cible. Se sentir submergé d’allégresse, comme lors d’un feu d’artifice.

Je m’apprête à tirer. Immobilisé à deux millimètres de la touche, mon index tremble. Bon signe. Une zone de chaleur, pareille à une brûlure de cigarette, s’étend progressivement et irradie bientôt jusque sous l’ongle. C’est l’appel de la mise à feu. Je garde les yeux rivés sur la cible dont le clignotement vert iridescent magnétise mon iris aussi sûrement que le regard de l’anaconda captive celui du lapin qu’il va engloutir. Un frisson parcourt alors mon échine, remonte le long de mes vertèbres et vient produire une explosion de chaleur dans mon occiput. Les hindous nomment cette sensation «montée de la Kundalini», mais moi, je la compare à la tension qui accapare le bas de mon dos au moment de l’éjaculation. Et comme à cet instant magique, je me retiens. Puis je laisse aller.
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Les essais sur le nouveau modèle de missile sont concluants. Je n’aurais pas attendu jusqu’à demain pour l’annoncer à mon assistant et lui demander de transmettre la fabuleuse nouvelle à toute l’équipe que je dirige. Le courriel s’en va lui aussi dans l’espace intersidéral. Je rabats alors mon ordinateur, saisis ma carte d’embarquement et mon passeport américain, et cours vers l’hôtesse.

Au-dessus du comptoir d’embarquement, l’écran indique qu’en ce 23 juin, à Montréal, la température au sol s’élève déjà à vingt-trois degrés. À l’arrivée demain matin, il fera au moins trente. Et voilà. Une p’tite canicule pour mon trente-huitième anniversaire. Heureusement, mon père a installé la clim chez lui comme dans son dépanneur.
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De qui? de quoi? Êtes-vous le contemporain?
Nous nous intéressons aux influences et aux sources d?inspirations de personnalités du monde culturel. Que ce soit à travers des figures marquantes de notre temps, des rencontres exceptionnelles ou des mouvements sociaux qui bouleversent notre façon de voir le monde.
Diffusion le 24 novembre 2015
Anne-Pascale Lizotte reçoit la journaliste et auteure Aline Apostolska. À la question de qui êtes-vous la contemporaine? Elle répond de l'altérité, de la rencontre avec l'autre et de l'ailleurs.
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