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Aharon Appelfeld (1932-2018) est un romancier et poète israélien. Il a connu la déportation dans un camp à la frontière ukrainienne durant ses toutes jeunes années d'où il s'est évadé pour errer dans la forêt. Son roman « L'amour soudain » relate la vie d'un écrivain âgé de soixante dix ans, Ernest, personnage taciturne qui va s'ouvrir telle une fleur en corolle au contact de Iréna sa jeune gouvernante. Celle-ci va le réconcilier avec ses ancêtres, l'amener à éclaircir les sombres non-dits de son for intérieur. Entre eux va naitre une tendre amitié amoureuse leur attribuant à l'un et à l'autre une énergie qui va donner sens à leur existence.
Malgré les répétitions longues et quelque peu rébarbatives de deux vies monotones, la profondeur du sentiment éclaire les pages de ce touchant roman.
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Au bord de la route...
Voici un livre à côté duquel je suis complètement passé. Un vieux monsieur qui raconte son enfance et qui a une sorte de relation étonnante avec une dame qui s'occupe de lui. Et le livre pose de belles questions poétiques : peut-on revoir "en vrai" des êtres disparus dans un rêve ? Dans une histoire entre deux êtres ce qui arrive dans un rêve est-il doté d'une forme de réalité ? Ey puis il y a la solitude, l'enfance au sein d'un monde juif disparu, la Shoah...
Difficile après cela d'émettre une critique négative, mais je me suis ennuyé de la première à la dernière page. Je n'ai pas été séduit par le style d'écriture froide et poétique si l'on peut dire. Kafka est cité en fin de livre et c'est aussi un auteur à côté duquel je suis passé. Je ne suis pas très "fan" de l'édition du livre qui ne comprend aucune note en bas de page pour les passages qui concerne l'histoire des juifs d'Europe orientale et la religion. Il me semble, pour moi qui ait trouvé un intérêt presque documentaire et historique à ce livre, que cela manque un peu ici. Ce sont des chapitres courts, mais mon esprit avait vraiment du mal à se fixer. Cela arrive et je suis heureux qu'il y ait aussi des amateurs. Mes deux étoiles ne veulent pas dire grand chose en l'occurence (comme si d'habitude c'était le cas !!!)...
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Ernest Blumenfeld, retraité, agé de 70 ans passionné par la lecture travaille sur un nouveau livre. La présence d'une jeune servante inculte Iréna va donner un nouveau sens à sa vie, les deux personnages vont s'aimer et libérer la parole de l'écrivain. La rencontre de deux êtres dont le passé très différend va servir de lien . Il y a beaucoup de tendresse, de silence qui en disent plus que les mots, de gestes affectueux dans ses solitudes. Si l'amour soudain est un roman, il est bon de rappeler le parcourt incroyable de l'auteur.
Aharon Appelfeld s'échappe d'un camp de concentration à l'age de dix ans, et va vivre caché et reclus dans les bois jusqu'a la fin de la guerre. Son oeuvre raconte la solitude, la folie des hommes à travers le vingtième siècle, la mémoire d'un peuple génocidé par la folie nazie.Comment lui, abandonné, esseulé, a su se reconstruire grâce à des rencontres majeures et devenir une des voix importantes de la mémoire des juifs.
Ce roman emplis de mélancolie et de douceur réussi à nous toucher par les non-dits, la tendresse qui se dégage des personnages. Et l'on devine que l'incroyable passé d'Ernest porte beaucoup d'Appelfeld en lui. Auteur aussi du magnifique "Histoire d'une vie".
Une voix importante de la mémoire juive.
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Un livre magnifique, par le grand écrivain israélien Aharon Appelfeld, sur la simplicité d'une rencontre entre un vieil homme (Ernest, écrivain au soir de sa vie) et la jeune femme qui s'occupe de lui (Irina), sur le sens de l'écriture, la quête de ses origines (juives, géographiques) et de son passé, seul moyen de se réconcilier avec soi-même et avec Dieu.

"Plus que jamais importe à Ernest que son écriture  soit claire, ordonnée, sans quoi que ce soit de superflu, et d'exagéré. Il efface une phrase longue lorsqu'elle comporte un soupçon de coquetterie  ou d'enjolivement. Il a même ôté  le mot "amusement" d'une phrase car il lui semblait trop mou. L'écriture  doit aller au fait sans contorsion. Seuls les êtres  à l'âme tourmentée  ont une écriture sinueuse, brumeuse, il semble toujours qu'ils ont quelque chose à dissimuler."
[...]
"S'il possédait la foi de ses pères, il remercierait Dieu de lui avoir montré le chemin vers lui-même, vers ses ancêtres et ses parents."
(p. 204)
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Iréna travaille chez Ernest, un écrivain vieillissant. Elle s'occupe de lui et de sa maison.
Entre eux naît une amitié amoureuse.
Je me suis plutôt ennuyée entre les radotages égocentriques d'Ernest et l'admiration béate d'Iréna.
C'est très répétitif.
Certes on en apprend beaucoup sur l'histoire et les coutumes des juifs, mais les deux personnages semblent d'une autre époque, englués dans leurs préoccupations.
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Ernest est un vieil homme de soixante dix ans guetté par la maladie et la solitude...Iréna, jeune femme, la trentaine, l'aide le matin dans ses tâches ménagères. Ernest et Iréna vivent à Jérusalem. Une fois son travail achevé, Iréna retourne chez elle
Ernest est un personnage tourmenté par son passé. Un passé difficilement oubliable : Ernest a été un juif antisémite combattant les Juifs orthodoxes dans ses Carpates natales. A l'age de douze ans il adhéra au Parti Communiste et fit les quatre cent coups contre les juifs en commettant toutes sortes d'exactions contre eux. Il fit la guerre comme sous-officier dans l'armée soviétique, qui ne fut pas un modèle de tendresse pour les juifs, vécu à la libération des camps. Une libération qui le hante. Il fut même décoré pour ses actes de bravoure face à l'ennemi nazi sur ordre de Staline.
Il quitta l'Europe à la fin de la guerre pour Israël, mais aurait pu tout aussi bien partir de Naples pour l'Australie.
A t-il été heureux dans sa vie ? Je ne le pense pas. Fils unique, il ne garde pas un bon souvenir de ces parents épiciers et put difficilement communiquer avec eux. Ils furent sans doute à l'origine inconsciente de ses engagements de jeunesse. Seuls ses grands parents ont laissé en lui de bons souvenirs. Il en parle souvent avec tendresse et nostalgie. Plus tard, il se mariera deux fois pour divorcer deux fois..
Iréna l'aide dans son ménage et lui prépare ses repas. Elle le voit partir tous les matins au café, revenir, écrire et déchirer régulièrement les pages qu'il vient d'écrire...des pages qui ne lui conviennent jamais.
Il a pourtant tant de choses à dire ! "De longues années il a tenté de reconstituer sa vie, mais écrire une histoire, semble-t-il, n'est pas une bagatelle. Tantôt le «quoi» est un obstacle, tantôt le «comment», et, le plus souvent, les deux vous font échouer ensemble. Cependant, il est des jours où l'écriture et fluide, un mot se lie à un autre, une expression à une autre, et un passage acceptable surgit enfin. C'est un miracle, et des miracles de cet ordre n'ont pas toujours lieu."
Progressivement, ces deux solitudes vont s'apprécier et devenir indispensables l'une à l'autre. Il trouve en elle quelqu'un qui le comprend, qui jamais ne lui reprochera son passé, et qui, semble-t-il lui transmet un certain calme qui manque à son âme. Il est pour elle celui qui, bien sûr lui donne du travail, mais qui surtout peut donner un sens, un but à sa vie, quelqu'un qui l'écoute et la considère...
Progressivement chacun deviendra indispensable à la vie de l'autre..
J'ai beaucoup apprécié cette montée du bonheur simple, ce rapprochement du vieux bougon mal dans sa peau et de la jeune femme seule, ces petits gestes et ces petits mots de tendresse, ces sentiments naissants tout en retenue, ces conversations sur la vie, le temps qui s'enfuit, la violence, l'écriture, la solitude, le remord, l'amour...et j'en passe.
"Il n'y a pas plus simple qu'aimer, plus naturel qu'aimer."
Au fil des pages, on ne peut s'empêcher de donner à Ernest le visage d'Aharon Appelfeld, non pas du fait du passé du personnage bien sûr, mais surtout du fait de la sagesse et du calme d'Ernest, cet homme tout en retenue, qu'on aurait aimé rencontrer, hanté par son passé, recherchant la perfection de ses textes. Hasard?
On referme ces deux cents pages, ému par ces deux personnages, persuadé aussi, qu'un jour ou l'autre on relira ce livre, persuadé qu'une deuxième lecture intégrale ou de quelques pages piochées par-ci, par-là, nous permettront d'autres découvertes.
Un livre de sagesse.

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Bon moment de lecture avec Ernest et Irena. J'ai juste été surprise par l'âge d'Ernest et son comportement. Il n'a que 70 ans et il me faisait penser à une personne âgée de 20 ans de plus "A mon âge, on ne fête plus ce genre de choses." Ah bon ! "On est seulement plus faible, et la mémoire vous trahit plus souvent."

C'est comme si Ernest ne s'autorisait plus le bonheur. Peu à peu, au fil des pages, l'auteur nous invite à découvrir sa vie, ses blessures, ses souffrances et du coup les raisons de son comportements actuel. Les souvenirs d'Ernest et Irena nous sont peu à peu dévoilés et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils n'ont pas du tout vécu la même vie, ce qui explique pourquoi Ernest a bien du mal à comprendre les réactions d'Irena.
Elle lui voue sa vie comme pourrait le faire une femme très amoureuse. je n'arrive pas à déterminer son âge. Peu importe d'ailleurs. Je comprends plutôt leur relation comme une profonde tendresse qu'Irena éprouve pour Ernest. Elle va jusqu'à caler sa propre vie sur celle d'Ernest. Elle entretient à foison ses souvenirs d'enfance heureuse. Rien n'a bougé chez elle. Elle vit toujours dans la maison où elle a vécu avec ses parents. Elle allume sans cesse des bougies...

Si vous cherchez un livre avec du rythme, des rebondissements, une belle histoire d'amour passion entre deux personnes... je doute que vous preniez du plaisir à lire ces 206 pages. Si comme moi vous appréciez les belles phrases, la douceur des relations entre deux personnes qui ont chacune leurs forces et leurs faiblesses, le questionnement sur le sens de la vie, la manière dont certaines personnes abordent leur âge... alors plongez vous dans ce texte que j'ai trouvé très sensible.
Belle lecture à vous.
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Livre d'une grande douceur et d'une grande délicatesse, entremêlant avec une grande finesse l'histoire d'un amour inattendu entre un auteur septuagénaire en quête du mot juste et une jeune femme dévouée à sa vie tout en renonçant à la sienne - et leurs histoires respectives qui s'inscrivent elles-mêmes dans un panorama historique plus large. Deux personnages seulement, que tout oppose en apparence, dans l'intimité d'un appartement, avec leurs fantômes respectifs...
Livre silencieux et solennel qui se savoure lentement.
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très triste et très lent, l'ennui gagne vite
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Aharon Appelfeld ne fait pas dans le spectaculaire et L'amour,soudain tient plus de la méditation que de la love story. J'ai lu ce livre à petites doses, suivant les chapitres eux-mêmes parsemés de manière très fragmentaire, c'est donc un livre que j'appellerai "homéopathique". Jerusalem, Ernest Blumenfeld, septuagénaire malade et tourmenté, Juif en quelque sorte antisémite, ancien officier de l'Armée Rouge, reste longtemps indéchiffrable aux yeux d'Iréna, trentenaire qui tient sa maison et le soigne avec dévouement. Ernest a jadis frôlé le terrorisme, condamnant férocement les Juifs orthodoxes,comme un combattant communiste qu'il était dans la Russie d'avant-guerre. Ses propres parents, modestes épiciers, ne trouvent guère grâce à ses yeux. Y a-t-il chez Ernest du remords maintenant, maintenant qu'il se bat avec les mots qu'il ne trouve pas et les années qui s'amenuisent? L'empathie qui s'est joliment insinuée entre le vieux lutteur et la jeune altruiste peut-elle les aider à aller un peu moins mal?

C'est à l'aide de tout petits gestes qu'Iréna et Ernest apprennent à se lire et à faire ensemble un petit bout de cette route sablonneuse,plus encore quand on vient de ces Carpates de basalte et qu'on s'appelle Blumenfeld. Si j'ai peiné un peu lors de la première partie de L'amour,soudain, un peu sentencieuse, j'ai lu ensuite des passages admirables sur les grand-parents d'Ernest par exemple,sur lesquels il revient,confiant à la douce et calme Iréna l'incompréhension et la violence qui furent siennes en ce siècle d'épouvante. Ernest, qu'as-tu fait de ton passé?

Les gens des Carpates ne meurent pas dans leur lit mais dans les champs, dans les potagers, entre les sillons de la plantation, parfois près d'un arbre qu'ils s'apprêtaient à abattre.

A la synagogue on se souvient non seulement de Grand-père mais aussi de son père et du père de son père. "Ne pense pas qu'en abattant l'arbre on fait disparaître son ombre". Cette maxime est comprise au sens littéral mais certains disent qu'elle parle de l'homme.

Je n'ai pas vérifié mais il me semble avoir assez souvent dit du bien de livres publiés aux Editions de l'Olivier. Il y a des maisons de référence et je crois que c'est le cas.Quant à la littérature israélienne elle est d'une richesse fabuleuse. J'ai déjà dit ça,non? Par ailleurs, mais alors là vraiment par ailleurs, le sympathique Australien ci-dessous est la mascotte du challenge de notre amie de la jument verte de Val qu'il convient d'encourager tout au long du mois de novembre.
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