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Olivier Barbarant (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782070359592
156 pages
Gallimard (15/01/2009)
4.19/5   264 notes
Résumé :
Ce poème d'Aragon est un « roman achevé », au sens où l'on dit qu'une oeuvre est achevée ; c'est un roman en ce qu'il raconte une aventure du coeur. L'amour, l'expérience, la réflexion sur la vie en constituent les thèmes. Un Roman de la Rose. Et comme le Roman de la Rose, difficile à analyser, car sa signification est multiple, et la Rose ici, de l'aveu de l'auteur, indescriptible. Peut-être le lecteur en trouvera-t-il la clef dans les épigraphes au poème, l'une ti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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D'abord il y a l'amour. Elsa, belle comme la rose. Aragon reconnait l'influence du poète iranien Saadi. Moi j'ai fait le rapprochement avec le premier poème de « le jardinier d'amour » de Tagore …

Dans cet amour, il y a de la jalousie :

« Tu rêves les yeux larges ouverts
Que se passe-t-il donc que j'ignore
Devant toi dans l'imaginaire
Cet empire à toi ce pays sans porte
Et pour moi sans passeport »

Ou encore :

«Toi sur toi le soleil le jeune soleil d'hiver qui te caresse
Ah jusqu'au bout de l'année
Je serai jaloux du soleil et de tes pensées »

C'est un amour qui hésite entre servitude:

« Je suis le pauvre qui n'a point accès à ta suite
A peine entendra-t-il au loin l'avalanche de l'orchestre
Il n'entrera jamais dans la salle du Grand Opéra »

et domination :

« L'homme n'est heureux que de faire plier
Capituler ce qu'il adore »

A tout le moins, l'amour pour Elsa est complexe :

« L'amour de toi qui te ressemble
C'est l'enfer et le ciel mêlés
Le feu léger comme les cendres
Éteint aussitôt que volé »

Mais sous ces images lyriques, se cache un gouffre d'angoisse à cause du Temps qui toujours nous fuit tandis que les rêves continuent de briller :

« Mon ciel au fond des yeux demeure
Plein d'étoiles d'autrefois
La lassitude du semeur
N'éteint que ses bras et sa voix »

Une angoisse aussi provoquée par l'impossibilité de dire cet amour, puissant et ravageur :

« Je ne regrette rien qu'avoir
La bouche pleine de mots tus
Et dressé trop peu de statues
À ta mémoire »

Ou encore :

« Je vais te dire un grand secret Toute parole
À ma lèvre est une pauvresse qui mendie
Une misère pour tes mains une chose qui noircit sous ton regard
Et c'est pourquoi je dis souvent que je t'aime
Faute d'un cristal assez clair d'une phrase que tu mettrais à ton cou
Ne t'offense pas de mon parler vulgaire Il est
L'eau simple qui fait ce bruit désagréable dans le feu »


Le poème Elsa, c'est aussi une forme particulière: du rythme et des punchlines très modernes, une construction déroutante, poème entrecoupé par une scène de théâtre, ou peut-être une résurgence de la réalité dans l'imaginaire, dans l'acte créatif. Poème ensuite interrompu par un long monologue du poète se regardant écrivant et par là même s'écrivant écrivant, dans une espèce d'exercice hypnotique …

Un poème à lire d'une traite, au contraire d'autres recueils plus propices au picorement. Ici, il faut le lire de bout en bout et entrevoir une structure, et peut-être deviner une signification dans la chronologie des formes …
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Je traîne « Elsa » ce recueil de poème d'Aragon depuis 1967, je l'avais même offert en 69 à une jeune amie, qui le trouvant chargé de souvenirs tristes, me le rendit avec élégance par la poste !
Sa relecture m'a laissé comme un parfum d'autrefois. Son style très classique, est tissé toutefois de fulgurances, " le temps est femme il a besoin qu'on le courtise".

Le 5 Novembre 1928, Aragon rencontre Elsa Triolet (de son vrai nom de jeune fille Elsa Kagan) au bar de la Coupole à Montparnasse. L'écrivain, déjà connu, va dès lors consacrer son oeuvre à celle qui deviendra sa femme en 1939.

Ce recueil Elsa paru en 1959, où Aragon mêle poésies, textes en prose et même une courte pièce de théâtre , est un chant d'amour à Elsa Triolet, un monument d'amour, où chaque mot échangé devient par magie, une déclaration, une intimité , une connivence, voire un abandon.
Elsa est sa muse. "Quand je dis tout bas la beauté du monde, je parle de toi. " Mais elle est plus que cela, elle est celle qui incarne la poésie d'Aragon.

Aragon célèbre le génie d'Elsa l'écrivain, à travers le thème de la rose « La Rose du premier de l'an ». Aragon suggère «  Roses à crédit » d'Elsa Triolet. Pour Aragon, Elsa sublime la rose, au point de la réinventer, " la rose des doigts adorants" , Aragon la mène à l'autel de l'amour, à la croyance en la vie partagée, à sa transcendance. Jusqu'à la fureur de vivre, à la fureur d'aimer.

Elsa et Aragon formeront un couple légendaire. Aucun amour ne fut plus chanté et plus affiché que celui de ces deux écrivains, partageant les mêmes convictions.
Respirons ces mots odorants, et portons les, " avant de fermer nos yeux à la lumière".
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Je n'aime pas écrire sur la poésie, car je me sens maladroit pour décrire mes impressions quand je lis une oeuvre poétique.
Pourtant, je vais faire cet effort pour Elsa, car c'est sans doute à mon sens une des plus belles oeuvres de la poésie. Elsa, ou le culte de l'amour porté à son sommet ! Aragon nous emmène sans prétention mais avec un talent immense par sa prose démesurée et infinie dans les vertiges des émotions, nous fait connaitre les joies et les angoisses d'un homme amoureux.
Toutefois, je ne vais pas aller bien plus loin dans cette critique, car il me semble que ce type d'oeuvre ne peut pas être critiqué : comment vouloir porter un regard objectif sur le sujet peut être le moins objectif du monde qu'est l'amour ?
Un oeuvre dont l'unique sujet est l'amour, soit on est sensible à ce message d'amour, soit on ne l'est pas !
Alors je vais être lapidaire, et me contenter d'un unique mot pour donner mon sentiment sur Elsa : MAGNIFIQUE !
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Je suis très heureuse de m'être enfin plongée un peu plus avant dans l'oeuvre de Louis Aragon. Grand bien m'en a pris : ces vers sont tout simplement magnifiques. C'est bien sûr une ode a la femme aimée, Elsa Triolet. Ce n'est pas tant que l'univers d'Aragon tourne autour d'Elsa : Elsa est l'univers d'Aragon, elle est tout, omnipotente, omniprésente. Bien sûr, le lyrisme de la poésie est sublime. Il y a à la fois toutes les qualités des grands auteurs lyriques mais aussi quelque chose d'incroyablement moderne : incursions de "scooters", d'Aznavour... qui nous rappellent que l'on est bien au XXème siècle.
Ce que j'ai apprécié c'est la multitude des niveaux de lecture. Il ne faut pas s'arrêter à l'incommensurable amour présent dans chaque poème. En effet, Elsa est bien plus qu'une longue suite de poésies à la gloire de la femme adorée. A travers Elsa, c'est Aragon qu'on découvre, dans ses insomnies, ses peurs, ses doutes... Je craignais que ma lecture soit dérangeante, s'immiscer ainsi dans l'intimité, dans les sentiments ce n'est pas rien ! Aragon nous guide jusque dans le lit conjugal. Mais en fait il n'en est rien, on est juste témoin d'un amour sans bornes, complice même des états d'âme de l'auteur. Elsa est infiniment plus qu'un recueil empli d'une admiration aveugle, et on se surprend sans cesse à découvrir autre chose. A travers Elsa, c'est le monde intérieur d'Aragon qui s'ouvre à nous. Evidemment, elle reste la pièce maîtresse des vers, le soleil qui éclaire les rimes mais il serait par trop réducteur de penser que ce n'est que ça.
Les vers sont beaux, rythmés, les sonorités originales pourtant on ne bascule pas dans le surréalisme "à l'état pur" (celui d'Eluard, par exemple) que je n'affectionne pas du tout. Il y a une grande fraîcheur aussi : on tombe sur une sorte de petite pièce de théâtre, un long texte plutôt sibyllin...
Une très belle découverte.
Lien : http://lantredemesreves.blog..
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🌹 « Mais l'âme dans tout cela mais l'âme »
(P.17)

Et vous lecteurs ? Que faites-vous de votre âme ? Qui êtes-vous ? le fruit d'un amour indicible, indéfinissable ? Une nuit d'amour faite chair ? Avez-vous aussi l'air absent d'une mère, l'intransigeance d'un père ? N'êtes vous que ressemblance physique, mimétisme inévitable ? Ou êtes-vous autre ? Êtes-vous plus ? Chérissez-vous cette âme de vos élans d'amour, y mettez-vous du coeur à l'ouvrage, écoutez vous cette voix intérieure dont vous seul(e) êtes maître(sse)?

🌹 « Je vais te dire un grand secret J'ai peur
Peur de ce qui t'accompagne au soir vers les fenêtres
Des gestes que tu fais des mots qu'on ne dit pas
J'ai peur du temps rapide et lent j'ai peur de toi
Je vais te dire un grand secret Ferme les portes
Il est plus facile de mourir que d'aimer
C'est pourquoi je me donne le mal de vivre »

🌹 On dit qu'il y a les mots d'une part. Les sentiments de l'autre. Dire son amour n'est pas chose aisée : on se laisse tantôt dompter par ses émotions, tantôt avoir par la maladresse de ne pas savoir dire. On essaie pourtant, il faut essayer, l'écrire, le dire, il faut que l'autre entende ce qui se passe à l'intérieur, quand le rouge emporte tout, le rouge de l'amour de la passion, et qu'il échoue plus haut, sur les joues.

🌹 Paul Éluard aimait Elsa Triolet. Jamais je n'ai lu déclaration plus belle. Je ne sais pas si cela existe encore, cette virtuosité, ce génie. Chaque page est un écrin qui renferme une infinité de diamants purs. Je voudrais que l'on m'aime ainsi, comme Paul aimait sa douce et tendre Elsa.
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Citations et extraits (75) Voir plus Ajouter une citation
L’amour de toi qui te ressemble
C’est l’enfer et le ciel mêlés
Le feu léger comme les cendres
Éteint aussitôt que volé

L’amour de toi biche à la course
C’est l’eau qui fuit entre les doigts
La soif à la fois et la source
La source et la soif à la fois

L’amour de toi qui me divise
Comme un sable à dire le temps
C’est pourtant l’unité divine
Qui fait un seul jour de trente ans

L’amour de toi c’est la fontaine
Et la bague qui brille au fond
Et c’est dans la forêt châtaine
L’écureuil roux qui tourne en rond

Mourir à douleur et renaître
Te perdre à peine retrouvée
Craindre dormir crainte peut-être
De n’avoir fait que te rêver

Déchiré d’être pour un geste
Un mot d’ailleurs indifférent
Un air distrait La main qui jette
Un journal ou qui le reprend

Tout est toujours mis à l’épreuve
Rien ne sert ni la passion
Et toujours une angoisse neuve
Nous pose une autre question

Cet abime est comme un azur
Immensément démesuré
Aime-t-il celui qui mesure
L’amour de ses bras à son pré

Je n’ai pas le droit d’une absence
Je n’ai pas le droit d’être las
Je suis ton trône et ta puissance
L’amour de toi c’est d’être là

L’amour de toi veut que j’attende
Comme un drap propre sur le lit
Qui sent le frais et la lavande
Où ton chiffre brodé se lit

Que suis-je de plus que ton chiffre
Un signe entre autres de ta vie
Le verre bu qui demeure ivre
À son bord des lèvres qu’il vit
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J’inventerai pour toi la rose

Pour toi qui es la rose indescriptible
Au moins des mots qui sont de son processionnal coutumier
La rose que ne font voir que les mots étrangers à la rose
Ainsi qu’il en va du cri qui s’arrache et de la douleur qu’il traduit
Des étoiles du plaisir au-dessus de l’abîme amour

J’inventerai pour toi la rose des doigts adorants
Qui formaient nef et se croisèrent et se défeuillent
J’inventerai pour toi la rose sous le porche
Des amants qui n’ont point d’autre lit que leurs bras

La rose au cœur des gisants de pierre morts sans confession
La rose du paysan qui saute sur une mine dans son champs
Le parfum cramoisi d’une lettre trouvée
Où rien ne s’adresse à moi ni la caresse ni l’affront

Le rendez-vous où personne n’est venu

Une armée en fuite un jour de grand vent
Le pas d’une mère devant une prison

Un chant d’homme à l’heure de la sieste sous les oliviers

Un combat de coqs dans un pays de brumes
La rose du soldat séparé de son pays

J’inventerai pour toi ma rose autant de roses
Qu’il y a de diamants dans l’eau de la mer
Autant de roses qu’il y a de siècles dans la poussière du ciel
Autant qu’il y a de rêves dans une seule tête d’enfant

Autant qu’il peut y avoir de lumières dans un sanglot
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Je vais te dire un grand secret Le temps c'est toi
Le temps est femme Il a
Besoin qu'on le courtise et qu'on s'asseye
A ses pieds le temps comme une robe à défaire
Le temps comme une chevelure sans fin
Peignée
Un miroir que le souffle embue et désembue
Le temps c'est toi qui dors à l'aube où je m'éveille

C'est toi comme un couteau traversant mon gosier
Oh que ne puis-je dire ce tourment du temps qui ne passe point
Ce tourment du temps arrêté comme le sang dans les vaisseaux bleus
Et c'est bien pire que le désir interminablement non satisfait
Que cette soif de l'oeil quand tu marches dans la pièce
Et je sais qu'il ne faut pas rompre l'enchantement
Bien pire que de te sentir étrangère
Fuyante
La tête ailleurs et le coeur dans un autre siècle déjà
Mon Dieu que les mots sont lourds Il s'agit bien de cela
Mon amour au-delà du plaisir mon amour hors de portée aujourd'hui de l'atteinte
Toi qui bats à ma tempe horloge
Et si tu ne respires pas j'étouffe
Et sur ma chair hésite et se pose ton pas

Je vais te dire un grand secret Toute parole
A ma lèvre est une pauvresse qui mendie
Une misère pour tes mains une chose qui noircit sous ton regard
Et c'est pourquoi je dis si souvent que je t'aime
Faute d'un cristal assez clair d'une phrase que tu mettrais à ton cou
Ne t'offense pas de mon parler vulgaire Il est
L'eau simple qui fait ce bruit désagréable dans le feu

Je vais te dire un grand secret Je ne sais pas
Parler du temps qui te ressemble
Je ne sais parler de toi je fais semblant
Comme ceux très longtemps sur le quai d'une gare
Qui agitent la main après que les trains sont partis
Et le poignet s'éteint du poids nouveau des larmes

Je vais te dire un grand secret J'ai peur de toi
Peur de ce qui t'accompagne au soir vers les fenêtres
Des gestes que tu fais des mots qu'on ne dit pas
J'ai peur du temps rapide et lent j'ai peur de toi
Je vais te dire un grand secret Ferme les portes
Il est plus facile de mourir que d'aimer
C'est pourquoi je me donne le mal de vivre
Mon amour.
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Prenez ces livres de mon âme ouvrez-les partout n'importe où
Brisez-les pour mieux en comprendre
Et le parfum et le secret
Coupez d'un doigt brutal les pages
Froissez-les et déchirez-les
On n'en retiendra qu'une chose
Un seul murmure un seul refrain
Un regard que rien ne repose
Un long merci qui balbutie
Ce bonheur comme une prairie
Enfant-Dieu mon idolâtrie
L'Avé sans fin des litanies
Ma perpétuelle insomnie
Ma floraison mon embellie
Ô ma raison ô ma folie
Mon mois de mai ma mélodie
Mon paradis mon incendie
Mon univers Elsa ma vie
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Tu m’as regardé de tes yeux jusqu’à l’horizon déserts

De tes yeux lavés du souvenir
Tu m’as regardé de tes yeux d’oubli pur
Tu m’as regardé par-dessus la mémoire
Par-dessus les refrains errants
Par-dessus les roses fanées
Par-dessus les bonheurs bernés
Par-dessus les jours abolis
Tu m’as regardé de tes yeux d’oubli bleu
Tu ne te rappelles rien de ce qui fut
Ô bien-aimée
Ni les gens ni les paysages
Tout est parti de toi comme les bras de fumées
Tu demeures
Et parcours le ciel pour la première fois
De tes yeux de lave et de lenteur
Le monde est devant toi comme si tu le pensais sous tes paupières
Comme s’il commençait avec toi devant toi
Jeune éternellement de ton regard paisible
Et je suis là jaloux de lui de sa beauté
Avec mes pauvres photos jaunies dont tu te détournes
Pour voir les nouvelles prairies
C’est promis je ne parlerai plus du passé
Tout part d’aujourd’hui sur tes pas
Ce qu’il me reste de vie est un pli de ta robe
Rien encore n’eut lieu je te rencontre enfin
Ô mon amour je crois en toi
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