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EAN : 9782809420173
150 pages
Panini France (24/08/2011)
3.9/5   10 notes
Résumé :
John Arcudi (Gen13) et Peter Snejbjerg (Midnighter) ont imaginé un incroyable Graphic Novel qui revisite le mythe du super-héros.
À travers le regard de Sam, le lecteur observe le parcours de son meilleur ami, Eric Forster, un jeune garçon sans histoire qui se retrouve d’un jour à l’autreavec des super-pouvoirs. Fort de ses incroyables capacités, il choisit de servir la société, mais il va rapidement découvrir que son nouveau rôle le met à l’écart de l’humani... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Il s'agit d'un récit complet en 1 seul tome initialement paru en juin 2010, écrit par John Arcudi et illustré par Peter Snejbjerg.

L'histoire s'ouvre sur une page terrifiante : une scène de carnage dans laquelle une voiture brûle, la fumée tourbillonne, c'est la nuit et une très jeune fille (moins de 10 ans), la tête ensanglantée, contemple désemparée et terrifiée le cadavre de sa mère dont la moitié de la tête a été emportée par une cause inconnue. le texte qui accompagne les images résume la vie comme la découverte que le monde ne tourne pas autour de soi, et que l'on est qu'un figurant de plus dans la vie des autres. Hugh Forster est marié à Alma Talino. Les 2 époux reçoivent Eric Forster (le frère d'Hugh) et Sam Knowle, un ami commun. Ce quatuor est uni par des liens d'amitié très forts. Eric et Hugh sont venus en aide à Sam alors qu'il était agressé par un groupe de brutes à l'université qui lui reprochaient d'être noir. Et il semblerait bien que chacun des 3 hommes en aient pincé pour Alma à un moment ou à un autre, sans que cela n'ait donné lieu à une véritable rivalité ou à une jalousie. À la fin de la soirée, Eric demande aux 2 autres de rentrer chez eux car lui et Alma doivent se lever tôt le lendemain. Pendant la nuit une explosion survient dans l'immeuble où loge Eric. Il est indemne dans sa chambre et il découvre à l'hôpital qu'il a acquis une force surhumaine et une résistance exceptionnelle. Que va faire Eric de ses superpouvoirs ? Quelle sera l'incidence de sa transformation sur son frère, sa femme et son meilleur ami ? Quel accueil lui réserve le reste du monde à commencer par les États-Unis et son président ?

John Arcudi est un scénariste connu pour avoir créé The Mask avec Doug Mahnke, Major Bummer (également avec Mahnke) et pour avoir co-écrit la série du BPRD avec Mike Mignola à partir du quatrième tome Les morts. Il propose ici sa version de l'apparition d'un être humain doté de superpouvoirs dans une réalité très proche de la notre. Eric Forster est un jeune homme qui a abandonné ses études, qui vit d'on ne sait pas trop quoi, dont le caractère semble généreux et dont le lecteur apprécierait de cultiver l'amitié. Il ne présente pas de qualité vraiment remarquable si ce n'est la force du lien qui l'unit à son frère et le fait qu'il ait défendu un jeune noir agressé par une bande d'idiots.

John Arcudi sait donner une forte personnalité à chacun des 4 principaux protagonistes au travers de scènes simples et ordinaires. Quand Eric acquière ses superpouvoirs, il les utilise immédiatement pour aller sauver les habitants prisonniers des décombres de son immeuble. Il intervient également pour mettre fin au braquage d'une banque. Ce sera les seuls éléments qui pourront rappeler de loin les comics de superhéros traditionnel. Il n'y aura pas non plus de joli costume coloré ou de patronyme impressionnant, et aucun autre individu devenant un supercriminel pour servir d'ennemi à Eric. Arcudi n'est pas intéressé par une origine secrète, le lecteur ne saura pas ce qui a provoqué l'apparition des superpouvoirs. Il est plus intéressé par ce qu'Eric fait de ses superpouvoirs et la manière dont réagissent Hugh, Alma et Sam. L'histoire est d'ailleurs racontée du point de vue de Sam qui est embauché par un journal pour suivre les faits d'Eric et écrire des articles sur ses agissements. Arcudi ne croit pas non plus que l'acquisition de superpouvoirs transforme un individu en un saint qui se met à faire le bien grâce à un compas moral exceptionnel. Sam essaye donc de comprendre les actions d'Eric, de leur donner un sens, de déterminer ce qui guide Eric, ce qui le motive.

Ce point de vue très pragmatique, très terre à terre, s'exprime pleinement grâce aux illustrations de Peter Snejbjerg. Il s'agit d'un dessinateur danois qui a déjà travaillé, entre autres, avec Garth Ennis pour ses séries Battlefields "Dear Billy" et The Boys ("Le glorieux plan quinquennal"). Il utilise un style réaliste simplifié avec de gros aplats de noir. La simplification apparaît le plus dans les traits des visages. Toutefois par le biais d'une conception visuelle travaillée, le lecteur ne peut jamais confondre 2 personnages ou se méprendre sur leur sentiment. Par contre cela lui permet de légèrement exagérer certaines expressions pour les rendre plus intenses. de la même manière, ce style très prosaïque lui permet de créer des décors à la fois crédibles et spécifiques, tout en ne se focalisant que sur leurs traits essentiels et ainsi leur conférer un caractère universel. La page d'ouverture comporte des remerciements vis-à-vis de Ryan Sook qui a dû aider Snejbjerg à maîtriser ses aplats de noir pour qu'ils flirtent avec l'abstraction et qu'ils confèrent plus qu'un ombrage accentué aux illustrations.

L'approche prosaïque d'Arcudi et de Snejbjerg ne signifient pas que cette histoire est dépourvue d'action ou de destructions massives ; elle implique que ces éléments sont vécus d'un point de vue d'un être humain normal éprouvant un sentiment d'amitié sincère et même de reconnaissance pour Eric. Dans un premier temps cette approche fait naître un sentiment de déception chez le lecteur : pas de sensationnalisme, pas d'effets pyrotechniques, pas de vérité absolue et définitive sur les superhéros. Finalement ce n'est que le point de vue de Sam sur Eric, comment il profite des retombées de la renommée de son pote, comment il devient un observateur étranger, comment il découvre la distance qui les sépare, etc. Arrivé à la moitié du récit, cette perception subjective et le manque de compréhension des actes d'Eric finissent par submerger le lecteur dans une expérience humaine intense. En extrapolant un tout petit peu, le lecteur peut même deviner qu'Arcudi a écrit une fable sur les ravages de l'hégémonie du superhéros dans un média qu'il affectionne (ou peut être que je lis trop de choses dans cette histoire). En tout cas derrière l'apparente banalité de la narration se cache un récit poignant sur l'un des aspects les terribles de la condition humaine.
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Après avoir lu Supergod, j'enchaîne avec A god somewhere qui est basé pratiquement sur la même idée à savoir le super-héros qui devient un Dieu. J'ai nettement préféré ce récit bien qu'il parte sur un terrain plus glissant mais avec une approche qui m'a séduit.

Il est question d'un trio d'ami et d'une femme. Il est également question de la transformation des relations suite à quelque chose qui vient tout chambouler dans la vie de l'un de ces protagonistes. Avoir des super pouvoirs n'est pas toujours une très bonne chose.

Une oeuvre finalement assez tragique qui part de quelque chose de simple et qui gagne en profondeur au fil de la lecture.
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Que feriez-vous si vous aviez le pouvoir d'un Dieu? A God somewhere s'attaque à la question de la façon la plus répugnante possible. Pourquoi un homme avec des pouvoirs de Dieu accepterait-il de rester parmi nous? C'est une façon très tragique de voir le mythe du superhéros déconstruit. Les dessins sont extrêmement généreux sur les massacres et l'hémoglobine, mais en même temps, le but de l'histoire est de faire comprendre chaque répercussion des gestes d'un homme qui n'a plus rien à faire de son humanité. Cette histoire d'apparence simple gagne beaucoup en profondeur durant sa durée et s'avère une intéressante réflexion sur un phénomène très populaire. Coeurs sensibles s'abstenir cependant.
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Le nombre de sagas qui mettent à mal le mythe du super-héros n'arrête pas de croître et ce « A God Somewhere » apporte une nouvelle réflexion sur la capacité des humains à gérer des super-pouvoirs.

Si la récente trilogie thématique de Warren EllisBlack Summer », No Hero et Supergod) s'attaquait avec brio au mythe des super-slips, que Watchmen montrait déjà des justiciers vieux, fatigués, alcooliques et bedonnants, que ceux de « The Authority » étaient sadiques, homosexuels ou toxicomanes, que les vedettes de « The Boys » étaient arrogants, égocentriques, irresponsables et violents et que le héros irrécupérable de Mark Waid n'était psychologiquement pas assez fort pour supporter le poids de sa tâche, la nouvelle victime du jour s'appelle Eric Foster. du jour au lendemain, ce sympathique jeune homme va hériter de gigantesques pouvoirs qui vont bouleverser son quotidien et celui de ses proches.

John Arcudi, le scénariste de la série « B.P.R.D. » propose donc une nouvelle réflexion sur la capacité d'un être humain à gérer l'acquisition soudaine de super-pouvoirs. Ce nouveau pouvoir va en effet modifier sa vision des choses et bouleverser son quotidien de manière assez tragique. Si l'auteur ne s'attarde pas suffisamment sur le basculement psychologique d'Eric, rendant sa transformation un peu trop radicale / brusque, il livre cependant de l'excellent boulot au niveau des relations entre les proches d'Eric. le questionnement de son meilleur ami, Sam Knowle, qui s'émerveille et profite initialement de la popularité de son pote, avant de se transformer en témoin privilégié de l'évolution tragique de cet homme devenu Dieu, est à ce titre assez intéressant à suivre. En usant de plusieurs flashbacks pour revenir sur le passé des principaux protagonistes, l'auteur parvient à donner beaucoup d'épaisseur et d'humanité à ses personnages.

J'aime assez bien le style de Peter Snejberg, même si visuellement le carnage du super-héros ne ressort pas avec autant de puissance (et d'hémoglobine) que dans la récente trilogie publiée par Milady.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Suite à une terrible explosion d'origine inconnue qui a frappé le coeur d'une ville, Eric Forster, l'un des rares survivants, s'extrait des décombres indemne mais totalement transformé : sa force est décuplée, sa peau est devenue invulnérable et il possède désormais le pouvoir de voler...
Eric devient rapidement le sauveur, le super-héros de la ville en flammes, choyé par les politiciens et l'armée.
La main de Dieu l'a choisi, lui, comme il l'explique à son meilleur ami Sam . Mais Dieu semble avoir de sombres desseins car, ivre de pouvoir, Eric va sombrer dans l'orgueil, la démesure et l'irréparable au mépris de l'amour de sa propre famille et de son amitié pour Sam.

Dessin impeccable et juste, scénario mature et prenant, découpage ad hoc, « a god somewhere » ; un album coup de poing
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critiques presse (2)
ActuaBD
07 octobre 2011
John Arcudi et Peter Snejbjerg proposent une approche innovante de la mythologie du super-héros. Un Graphic Novel marquant par son ton et l’orientation perturbante qui a été choisie. […] Une réflexion sur le mythe du super-héros d’une belle crédibilité qui promet d’en étonner plus d’un par sa radicalité.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Sceneario
12 septembre 2011
Un album merveilleusement mis en image par un Peter Snejbjerg au sommet de son art qu'il fait énormément plaisir de retrouver ici !
Très conseillé en tout cas !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Quoi que l’on soit, quoi que l’on fasse, quoi qu’il arrive, on n’est qu’un personnage de plus dans l’histoire d’un autre.
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Où l'homme voit finir son pouvoir, Dieu commence.
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