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EAN : 9782742769018
237 pages
Actes Sud (17/08/2007)
3.73/5   178 notes
Résumé :
Dans la beauté solaire de son île grecque, la jeune Pavlina aime celui qu'elle croit son cousin, Aris. Elle ignore le secret qui dévastera pour longtemps la famille : Aris est du même père qu'elle. L'enfant qu'elle aura de lui, fruit d'un inceste, sera confié à l'adoption.
La fille des Louganis raconte l'histoire de ce double arrachement, à l'île et à l'enfant. A Genève, où elle émigre, Pavlina poursuivra son existence, comme absente à elle-même, sans renonce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Non loin d'une petite île grecque, Spiros et Nikos trouvent la mort en pleine mer lorsque la dynamite qu'ils utilisent pour tuer les poissons explose trop tôt et les déchiquette.
Ils laissent derrière eux un fils pour l'un et une fille pour l'autre. Deux enfants qui vont grandir ensemble et se rapprocher.
Plus tard, une femme sacrifiera sa vie à parcourir les rues à la recherche d'une ombre.

Secrets et drames familiaux sont les thèmes du roman.
Des secrets honteux, dévoilés ou non, qui mènent les protagonistes à commettre des erreurs fatales, à danser sans cesse sur le fil de la déraison ou à se perdre dans le dédale des rues en poursuivant une chimère.
J'aime d'habitude beaucoup l'écriture de Metin Arditi.
Pourtant j'ai été assez décontenancée par ce récit, très noir et couplé par moment au désespoir.
Je n'ai pas éprouvé beaucoup de sympathie pour les personnages, masculins ou féminins, trop passionnés et extrêmes dans leurs actions.
Le roman enchaîne les drames et ça ne s'arrête jamais. J'ai peu vu la lumière pendant mon errance dans l'histoire.
Les femmes sont au centre de l'intrigue mais leur rôle est de subir, sans cesse, les trahisons, la rancoeur et les humiliations. Elles sont souvent ramenées à de petites choses qui n'ont pas voix au chapitre et ce sont elles qui paient longtemps le prix de l'absurdité des hommes. Elles subissent plutôt que d'agir. C'était un peu exaspérant par moment.
L'histoire est très linéaire et se suit donc bien. Metin Arditi sait concevoir du lyrisme même dans les ténèbres et j'ai beaucoup aimé la musicalité du texte même si, au final, le chant en lui-même sonnait un peu faux.
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Destination : la Grèce, dans la petite île de Spetsos. le propos débuté dans la violence : Spiros et Nikos perdent la vie sur leur bateau de pêche en manipulant la dynamite qu'ils utilisent pour tuer les poissons. La mort des deux frères n'est pas un accident. Une faute a été commise, entraînant la vengeance et le suicide. Mais rien n'a été révélé, et le secret aura des conséquences dramatiques. Sans répit sur les traces de sa fille qu'on lui a retirée dès la naissance, X sombre dans une tristesse infinie. L'oubli est impossible et la quête sans fin.

Malgré l'ambiance mortifère du récit, jonché de deuils et de séparation, Métin Arditi nous offre là un récit empreint d'une grande sensualité : les amours se disent et se vivent quels que soient les sexes et les générations. Les corps s'unissent et les couples se créent, à plus ou moins long terme. Seule notre héroïne, encore attachée au père disparu de son enfant perdu, s'isole dans un deuil sans concession.

Il n'est pas question là de révélation tardive en guise d'appât pour le lecteur qui connaît des la départ la donne. le seul suspens réside dans la recherche de l'enfant perdue, mille fois fantasmée, mille fois suivie en vain dans la rue, sur de maigres indices, l'âge, la couleur des cheveux ou des yeux.

L'écriture retranscrit bien les états d'âme des personnages, leurs incertitudes et leur désespoir, la symbiose est aisée avec l'héroïne dont on partage les doutes et les espérances. Quelques coups de griffes au passage pour certains personnages secondaires viennent alléger le propos.

C'est facile et agréable à lire, mais il n'est pas certain que l'ensemble résiste aux limites de la mémoire .
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Une île grecque où vit la famille Louganis. Des secrets et des drames familiaux. Une passion dévorante de Pavlina pour son cousin Aris.
de bons ingrédients pour faire un bon roman, mais pour moi c'est une petite déception. C'est agréable à lire, pas mal écrit, mais j'étais restée sur l'émerveillement du « Turquetto » et de la plume de Metin Arditi. Et ce deuxième roman que je lis de lui n'a pas sa puissance ni sa force et m'a laissée un peu sur ma faim.
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Spetses, sa mer bleue, son ciel dégagé, sa misère, son peuple dur à la tâche, économe dans ses attitudes, connaîtra en 1952, une tragédie, celle que l'on appelle la malédiction des Louganis… Ils sont nombreux, sur l'île, à utiliser cette expression. Et voici ce qu'ils ajoutent toujours: les hommes cachent, le destin dévoile. Ces dévoilements sont nos petites apocalypses. La clarté a ses risques. La lumière ou le feu… le destin dévoile et ensuite on souffre.

Cette année là, les frères Louganis meurent la tête arrachée par un pain de dynamite lors d'une partie de pêche. Meurtre, suicide ou accident stupide?

Fuyant la pauvreté, Spiros et Nikos Louganis arrivent au monastère de Spetses 20 ans plus tôt. Ils y trouvent un travail, prennent femmes, bâtissent une maison qui accueillera les deux familles, se lancent ensemble dans la pêche au filet. La tranquillité de ces deux familles s'en trouvera bouleversée lors d'un repas d'anniversaire durant lequel Spiros, l'aîné, remarque l'attention appuyée que Nikos porte à sa nièce Pavlina, une marque d'intérêt qui éveille sa suspicion. La mort brutale des hommes laissent deux familles dans l'indigence. Magda et Fotini trouvent différents emplois pour subvenir aux besoins de leurs enfants, Pavlina (12 ans) et son beau cousin pour lequel elle nourrit des sentiments intenses, Aris (17 ans).

Menuisier l'hiver, Aris décide de transformer le caïque de leurs pères en caboteur l'été, Spetses étant devenu au fil des années un lieu de destination touristique prisée. Secondée par Pavlina, ouvrière l'hiver, les gains rapportés mettent les deux familles à l'abri du besoin. L'obsession maladive que nourrit Pavlina envers son cousin les conduira à un tragique dénouement. Aris, sensible, fragile, tourmenté par une passion inavouable se réfugiera dans la mort laissant une Pavlina inconsolable, enceinte, victime tragique ignorant tout de la fatalité implacable qui la poursuivra toute son existence. On suit son parcours pendant trois chapitres, chacun représentant une ville qui la marquera. Spetses, ville de la faute originelle; Athènes, ville où l'abandon de son enfant la mènera au bord de la folie; Genève, ville de l'errance, de l'oubli, de l'espérance. Innocente victime expiatoire, esclave de sa nature compulsive, elle attendra la mort de sa mère et les confessions du pope Kosmas pour se libérer de la malédiction familiale. Lors de son combat pour retrouver l'enfant du déshonneur abandonné 17 ans plus tôt, elle croisera les soeurs Papazoglou, deux vieilles filles un peu revêches qui l'abriteront durant toute sa grossesse. Il y a aussi Madame Chrissoula, épicière, et Myrto sa soeur qui sauront l'entourer, l'aimer, la protéger.

Les sentiments que j'ai ressentis pendant la lecture sont contradictoires. Les talents de conteur de Metin Arditi sont réels mais pourquoi avoir choisi un ton si morne? Certes l'apathie du récit permet d'échapper à ce qui aurait pu être une chick lit de mauvaise qualité, tous les ingrédients réunis ici concourent à cela: la faute+le secret+la culpabilité+le déshonneur, douleur belle et stupide inventée par les hommes, comme si les autres ne suffisaient pas mais la distance que l'auteur met entre le lecteur et l'histoire est telle, que l'on ne se sent pas en empathie avec la malheureuse héroïne. L'avalanche des catastrophes ne suscitent ni pitié ni terreur, au mieux on est en présence d'un conte moralisateur. Si la portée de ce livre est didactique alors c'est une réussite car il y aborde de façon retenue les problèmes de la promiscuité, de l'impossibilité de communiquer, la sexualité, l'arrachement à la terre et aux êtres, le mal-être sans jamais juger. Sujet de réflexion sur le destin, en sommes-nous les victimes? les acteurs?, LA FILLE DES LOUGANIS, sans forcément me déplaire ne m'a pas du tout bouleversé. Je me suis sentie étrangère au sort de Pavlina.
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Pavlina, une jeune fille Grecque volontaire et heureuse de vivre sur son ile de Spetses, doit traverser de multiples épreuves, perdre son père et son oncle dans un accident terrible, son cousin qui se suicide, abandonner son enfant illégitime, perdre coup sur coup sa tante et sa mère, etc
Heureusement, elle croise sur son chemin de croix deux soeurs qui vont l'aider à s'en sortir malgré toutes ces épreuves.
J'ai lu ce roman de bout en bout, j'ai apprécié toutes les références à la langue et à la culture Grecque qui donnent envie de connaître ce pays. Mais je trouve que cette histoire manque d'action, même si Metin Arditi dépeint à merveille la psychologie des personnages, je dois avouer que je n'ai pas été autant emballée que par le Turquetto.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
La voix âpre et rauque de Sotiria Bellou déchira l'air.

Lorsque tu bois à la taverne
Tu restes assis sans rien dire
De temps à autre tu soupires
Du fond de ton cœur

Ghikas étendit les bras, fléchit les jambes et se lança dans une suite de mouvements circulaires dont il calquait le rythme sur celui de la musique.
Il tournoyait lentement, dans un sens, puis dans l'autre, les yeux mi-clos. On aurait dit qu'il s'imbibait du chagrin que chantait la Bellou, que ce qu'il cherchait, ce n'était pas de guérir sa tristesse mais de la raviver.

J'aimerais te demander
Quel est le chagrin
Qui t'a rendu mélancolique
Peut-être as-tu aimé ?
As-tu été trompé ?
Allez viens t'asseoir avec nous
On passera un bon moment ensemble

La musique s'arrêta, on entendit le grésillement du soixante-dix-huit tours durant quelques secondes, puis il y eut le silence. Les conversations reprirent faiblement. Plusieurs tables se vidèrent. Le rebetiko terminé, Ghikas retrouva son expression impassible. D'un pas lent, il se rendit à l'intérieur de la taverne, dit quelques mots à Dinos, et pris le chemin d'Analipsi.
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Fotini ne disait jamais rien, et l'on ne pouvait pas savoir si e fait de dîner à trois lui était une charge ou un réconfort. Elle avait été placée en famille à l'âge de sept ans et n'avait jamais cessé d'être, au fond d'elle même, une sans-logis. Le destin lui avait été doux lorsqu'elle avait épousé Nikos, puis lorsqu'elle avait eu un fils. Mais elle avait perdu l'un et l'autre, et ces arrachements lui paraissaient maintenant naturels. C'était le bonheur des premières années qui l'avait surprise. Face à l'hostilité silencieuse de sa belle-soeur, elle retrouvait un sentiment familier qui l'avait accompagnée durant toute son enfance, celui d'être tolérée.
Elle montait dîner le cœur lourd et Magda se réjouissait de sa tristesse, observant avec plaisir sa belle-soeur se débattre avec ses démons.
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Le propos de ces soirées était contradictoire, et l'ambiance légèrement forcée. Kiria Natalia souhaitait aider les immigrés de la communauté à s'adapter à la vie genevoise, mais aussi à maintenir le lien à la patrie. Il en résultait un sentiment d'appartenance mitigé, ou plutôt une coexistence de loyautés insatisfaites. Les Grecs de Genève étaient souvent incertains de leur identité. Pas de vrais Suisses malgré de gros efforts, pas davantage de vrais Grecs, ils vivaient dans un état de mélancolie douce de laquelle, au fil des ans, il leur devenait de plus en plus difficile de s'extirper.
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Chrissoula lui prit la main. Elles restèrent ainsi plus d'une heure, sans parler. Puis Chrissoula fit soudain :
- Regarde- moi dans les yeux.
Pavlina se tourna vers elle. Chrissoula reprit :
- Il y a une place vide dans la vie de cette petite.
Pavlina ne dit rien.
- Elle n'est pas ta fille, c'est entendu. Et alors ?
Chrissoula s'interrompit, réfléchit quelques intants, puis demanda :
- Est-ce que tu m'aimerais plus si j'étais ta mère ?
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[…]
- As-tu envie de mourir?
- j'ai abandonné mon enfant. Je veux le retrouver. Le reste m'est égal.
- Tu veux donc vivre. C'est bien. Pour ce qui est de ton enfant, il a été adopté, Pavlina. Tu le sais. Tu as fait un immemse sacrifice pour le bien de ton enfant.. Personne ne te juge.
- Mon enfant me jugera.
- Rien ne pourra changer le passé, Pavlina. Devant-moi, je vois une jeune femme qui plonge.
Il laissa s'écouler un long silence, puis reprit:
- Je ne suis pas ton ennemi. Je suis médecin. Mon travail, c'est de t'aider. Et pour ça, il faut que tu me parles.
- Je pense à mon enfant sans cesse, dit enfin Pavlina d'une voix blanche. Je pense à elle chaque minute, chaque seconde.
[pour la suite voir la citation d'Astazie]
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L'Homme qui peignait les âmes de Metin Arditi aux éditions Points https://www.lagriffenoire.com/l-homme-qui-peignait-les-ames-1.html • le Turquetto de Metin Arditi aux éditions Babel https://www.lagriffenoire.com/le-turquetto.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=n... • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #conseillecture #editionspoints #editionsbabel
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