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Critique de VanessaV


"Loin des bras" de Metin ARDITI nous plonge dans les solitudes d'une communauté.
L'Institut Alderson est une école renommée en Suisse. Les parents fortunés envoient leurs fils pour leur faire profiter d'une éducation de qualité: enseignement de premiers niveaux incluant le sport comme dépassement de soi et la danse comme entrainement à la vie.
Mais depuis la mort du fondateur, sa veuve entrevoit la fin de l'Institut. Il faut remplacer certains professeurs, minimiser les coûts... peut-être même vendre.
Vera D'Abundo arrive pour un remplacement comme professeur d'Italien. Elle est au bord de l'effondrement. Et par elle, tous les liens se détricotent et les cheminements se dévoilent.

Chaque membre de l'équipe dirigeante, enseignante ou d'organisation, a eu une vie avant l'Institut, pleine de secrets que tous connaissent pourtant. Des amoures contre-nature ou homosexuelle, le rôle d'un homme pendant la guerre, la culpabilité d'une mère, la dissimulation, la honte, l'opprobre antisémite, l'éducation privilégiée mais aussi sacrifiée, les conséquences de la collaboration.

Ce livre parle de douleurs et de culpabilités. Les femmes et hommes se débattent avec un passé. Ils ont subis et se sentent dans l'obligation de continuer à subir. A l'Institut, l'organisation est rodée, l'emploi du temps chronométré, les enseignants sont impliqués dans le rouage. Et pourtant ils n'ont pas prise sur leur présent, comme une parenthèse. La modification de structure à prévoir pour l'Institut et l'arrivée de la nouvelle recréaient des liens et focalisent les souffrances de tous.

Et là, c'est l'école et la vie.
Le décalage entre les attentes parentales, vouloir le mieux, vouloir la fierté, vouloir que son enfant "brille", et la vie, pleine d'abandons, d'exigences personnelles, de solitudes.
Chacun cherche un pis-aller, une attache... mais seul: prendre des photos pour trouver une maitrise, traduire un auteur pour garder une identité, jouer pour oublier, etc...

Tout au long apparait cette mise à l'écart, des enfants par leurs parents, des adultes par la vie. Mais le soulagement, le lâcher-prise seront peut-être au rendez-vous... par le pire ou par la danse.
Il faut peut-être être "setchmé", choisis... ou se choisir comme quelqu'un de bien.
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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