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Citations sur L'Enfant et la vie familiale sous l'Ancien Régime (9)

Dans la société médiévale, que nous prenons pour point de départ, le sentiment de l'enfance n'existait pas ; cela ne signifie pas que les enfants étaient négligés, abandonnés, ou méprisés. Le sentiment de l'enfance ne se confond pas avec l'affection des enfants : il corresponde à une conscience de la particularité enfantine, cette particularité, qui distingue essentiellement l'enfant de l'adulte même jeune. Cette conscience n'existait pas. C'est pourquoi, dès que l'enfant pouvait vivre sans la sollicitude constante de sa mère, de sa nourrice ou de sa remueuse, il appartenait à la société des adultes et ne s'en distinguait plus.
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Il en est de même pour les spectacles musicaux ou dramatiques : à trois ans, Louis XIII danse la gaillarde, la sarabande, la vieille bourrée, joue son rôle dans les ballets de cour. A cinq ans, il assiste aux farces, à sept ans aux comédies. Il chante, joue du violon, du luth. Il est au premier rang des spectateurs pour voir un combat de lutteurs, une course de bague, une bataille d'ours ou de taureaux, un acrobate sur la corde raide. Enfin il participe aux grandes réjouissance collectives qu'étaient les fêtes religieuses et saisonnières : la Noël, le Mai, la Saint-Jean... Il apparaît donc qu'il n'existait pas alors de séparation aussi rigoureuse qu'aujourd'hui entre les jeux réservés aux enfants et les jeux pratiqués par les adultes. Les mêmes étaient communs aux uns et aux autres.
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Ainsi, quoique les conditions démographiques n'aient pas beaucoup changé du XIIIe au XVIIe siècle, que la mortalité des enfants se soit maintenue à un niveau très élevé, une sensibilité nouvelle accorde à ces êtres fragiles et menacés une particularité qu'on négligeait auparavant de leur reconnaître : comme si la conscience commune découvrait seulement que l'âme de l'enfant était aussi immortelle. Il est certain que cette importance donnée à la personnalité de l'enfant se rattache à une christianisation des mœurs plus profonde.
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Dans l'ancienne société le travail n'occupait pas autant de temps dans la journée, ni d'importance dans l'opinion : il n'avait pas la valeur existentielle que nous lui accordons depuis plus d'un siècle. A peine peut-on dire qu'il avait le même sens. Par contre les jeux, les divertissements, s'étendaient bien au delà des moments furtifs que nous leur abandonnons : ils formaient l'un des principaux moyens dont disposait une société pour resserrer ses liens collectifs, pour se sentir ensemble.
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Un homme du XVIe ou du XVIIe siècle s'étonnerait des exigences d'état civil auxquelles nous nous soumettons naturellement. Nous apprenons à nos enfants, dès qu'ils commencent à parler, leur nom, celui de leur parents, et aussi leur âge. On est très fier quand le petit Paul, interrogé sur son âge, répond bien qu'il a deux ans et demi. Nous sentons en effet qu'il est important que petit Paul ne se trompe pas : que deviendrait-il s'il ne savait pas son âge? Dans la brousse africaine, c'est encore une notion bien obscure, quelque chose qui n'est pas si important qu'on ne puisse l'oublier.
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Un peu plus de poupées et de jeux d'Allemagne, avant sept ans, plus de chasse, de cheval, d'armes, peut-être plus de comédie après sept ans : le changement se fait insensiblement dans cette longue suite de divertissements que l'enfant emprunte aux adultes, ou partage avec eux. A deux ans Louis XIII a commencé à jouer au mail, à la paume ; à quatre ans, il tirait à l'arc ; ce sont des "jeux d'exercice" que tous pratiquaient : Mme de Sévigné félicitera son gendre de son adresse au mail.
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la rue était le siège des métiers, de la vie professionnelle, aussi des bavardages, des conversations, des spectacles et des jeux.
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À partir de la fin du XVIIIe siècle, l’école s’est substituée à l’apprentissage comme moyen d’éducation. Cela veut dire que l’enfant a cessé d’être mélangé aux adultes et d’apprendre la vie directement à leur contact. Malgré beaucoup de réticences et de retards, il a été séparé des adultes et maintenu à l’écart dans une manière de quarantaine avant d’être lâché dans le monde. Cette quarantaine, c’est l’école, le collège. Commence alors un long processus d’enfermement des enfants (comme des fous, des pauvres, des prostituées) qui ne cessera plus de s’étendre jusqu’à nos jours et qu’on appelle la scolarisation.
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Un livre a sa vie propre, il échappe vite à son auteur pour appartenir à un public qui n'est pas toujours celui que l'auteur a prévu.
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