Le recueil est constitué de 12 nouvelles et 4 poèmes. S'ajoutent: une préface informative rédigée par Yves Tillet, directeur scientifique de l'INRA de Tours parlant de la recherche sur le cerveau, un avant-propos résumant la biographie de madame PLANIOL, chercheur et professeur de physique médicale, et un descriptif de la fondation Thérèse et René Planiol, qui se consacre à la recherche sur le cerveau...Les nouvelles se réfèrent au cerveau selon différents thèmes: maladies, addictions, émotions ( amour, peur...). 1 nouvelle et 4 poèmes rendent hommage à la dimension artistique à laquelle notre cerveau nous permet d'accéder.
1 nouvelle que je qualifierais de science fiction fera réfléchir le lecteur sur l'intérêt de l'éthique dans une société qui maîtrise si bien la science et la technique. Les textes portent un autre regard sur le sujet traité. En aucun cas ils ne donnent dans le mélo mais ils sont tous chargés d'émotion. J'ai écrit ces textes au fil des années, restituant à ma façon un visage, un regard, une situation qui m'avaient interpelée dans ma vie privée ou professionnelle. le médecin est là pour soulager la souffrance en toute discrétion. Pudique, il tait ce qu'il éprouve, ce qui ne signifie pas qu'il est indifférent à ce qu'il voit et entend. Singe chinois par respect du secret professionnel, il demeure sensible. Voici quelques extraits du recueil, destinés à permettre de mieux comprendre la démarche d'un écrivain-médecin tentant de partager avec autrui ses impressions et émotions.
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Rick ouvrit les yeux en songeant qu’il allait fêter son quatre cent cinquantième anniversaire. A côté de lui, Cyria dormait encore. Sa peau noire et veloutée contrastait agréablement avec la blancheur du drap. Une fois de plus, Rick rendit hommage au génie de Fred. C’était lui qui avait conçu Cyria pour l’offrir en cadeau d’anniversaire à son ami. Il s’était appliqué à la dessiner avec des proportions parfaites, de longues jambes, une taille fine, des fesses charnues et des seins provocants. Cyria s’étira et ouvrit ses yeux verts légèrement bridés. Il y avait incontestablement du félin dans cette fille. Prodigieux dessinateur, Fred était aussi un informaticien de haut niveau. Seul l’œil entraîné de Rick pouvait deviner que Cyria était une femme virtuelle. L’animation était excellente, le mouvement naturel, les volumes parfaitement reproduits. Un nouveau type de cyber-femme était né. L’invention de Fred était révolutionnaire, du jamais vu et à proprement parler du jamais vécu. Pour la première fois, une cyber pouvait être touchée, caressée, aimée comme une humaine. Au bout de dix ans consacrés à ce projet, Fred avait réussi.
Quand les ombres de la nuit
Dansent autour de moi
Quand la nuit, telle un magma
M’étouffe et m’engloutit
Quand les papillons de nuit
Dansent sous mes prunelles
Quand j’entends le vilain bruit
De leurs ailes cruelles
Je pense à l’oiseau.
Quand l’ombre blanche des spectres
Piège l’aube dans ses filets
Quand la nuit circonspecte
Hésite encore à s’en aller
Quand mon âme se noie
Dans l’eau trouble
Dans l’eau sale
D’un désespoir inutile
D’un doute futile
Je pense à l’oiseau.
L’oiseau qui s’enfuit à tire d’aile
Dans le vaste et grand ciel
L’oiseau quittant le sol
Pour de beaux horizons
Là où ni folie ni raison
N’alourdiront jamais son vol.