Voyons voir :
Proust (1871-1922) et
Cocteau (1889-1963). Il m'a fallu ce livre pour réaliser qu'ils se sont connus! Sans doute
Cocteau ne m'évoquait-il que La belle et la bête et son décès en 1963 (le même jour que Piaf, pas de chance)
Claude Arnaud, dont je découvre (décidément!) qu'il est aussi l'auteur d'une biographie de
Cocteau, après deux chapitres sur leurs origines et leur mère à chacun, évoque leur rencontre (où? on ne sait pas précisément) et leurs rapports mi amicaux mi conflictuels.
Cocteau, jeune homme doué, à 17 ans sa poésie est publiée, face à
Proust, qui à la quarantaine se cherche encore et désespère d'écrire son "grand roman" qu'il sent possible. Après la parution d'
Un amour de Swann, tout bascule, c'est
Proust qui reçoit les honneurs de la critique, et
Cocteau devra reconsidérer son oeuvre à venir, jusqu'à renier ses premiers recueils.
Admiration et jalousie réciproques, remarques incisives sur l'autre, description de l'ambiance littéraire et mondaine du temps, analyse de A la recherche du temps perdu par
Cocteau (chouette chapitre 9, Posthume), et laissons la postérité s'exprimer... Un assez court volume que j'ai dévoré, bien sûr! Même si j'ai finalement peu découvert de nouveau sur
Proust (c'est un de mes chouchous). Une façon originale de le découvrir pour les débutants, tiens.
Comme Madame de Chevigné (Madame de Guermantes?) refusait de donner à
Proust son avis sur son roman,
Cocteau lance : "On ne peut pas demander à un hanneton de lire l'histoire naturelle!"
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