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EAN : 9791097222017
Magic Mirror éditions (27/02/2017)
3.85/5   67 notes
Résumé :
Orphelines d'un passé dont elles n'ont aucun souvenir, Sirona et sa jeune sœur Eloane sont aussi différentes qu'inséparables.
Quand leur tutrice, Iphigénie Whitecombe, fiance l'aînée à un inconnu, leur avenir sombre dans l'incertitude... Pour échapper au mariage qui l'effraie et à la colère dévastatrice de Mme Whitecombe, Sirona prend la fuite.
Au cœur d'une fôret obscure et de sa propre tourmente, elle se fait toutefois une promesse : celle de revenir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
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Agréablement surprise par cette réécriture de Blanche Neige et Rose Rouge.

Pour ma part, c'est mon tout premier roman de Laetitia Arnould et je suis totalement conquise.
La plume de l'auteure est vraiment très fluide et poétique, ce qui a rendu la lecture très agréable.
On rentre assez facilement dans l'histoire et on retrouve ce côté magique et enchanté que j'ai particulièrement apprécié.

Le livre se lit très facilement et rapidement, j'ai passé un très bon moment avec les personnages.
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Ronces Blanches et Roses Rouges est le premier titre publié des éditions Magic Mirror, nouvelle maison qui compte se spécialiser dans la réécriture des contes de fées et dans le merveilleux. Voilà des mots clefs qui me parlent énormément, comme vous le savez peut-être.
J'étais donc très curieuse de découvrir ce premier titre que j'ai réceptionné avec beaucoup de plaisir. Et c'est non sans déplaisir que j'ai tourné les pages de cette histoire, séduite par l'histoire et convaincue par la forme soignée même si tout n'est pas parfait (rien n'est jamais parfait entre mes mains).

Ronces Blanches et Roses Rouges se base sur un conte assez peu connu des frères Grimm, conte baptisé Blanche-Neige et Rose-Rouge et non pas du tout sur le célèbre Blanche Neige comme j'ai pu le lire sur un blog.
De ce très court texte de base publié dans la première moitié du XIXe siècle, Laetitia Arnould reprend les éléments principaux mais elle s'en éloigne assez vite, créant son propre univers, des personnages à part entière et surtout une intrigue plus tortueuse. C'est donc à la fois une qualité et un défaut. Qualité car elle a su produire un roman qui a sa vie propre et n'a donc absolument pas besoin des références du conte des Frères Grimm pour exister ; défaut car si l'on se penche sur ce texte justement pour y trouver une réécriture de conte, on peut peut-être être un peu déçu par la légèreté du lien qui existe entre les deux. Oui l'auteure reprend quelques lieux communs des contes de fées (les enfants orphelines, une marâtre – ou assimilée –, une chaumière à la lisière de la forêt, un château mystérieux, un prince déguisé…) mais pas tellement ceux qui caractérisent absolument ce conte en particulier. Oui elle met en scène l'ours qui n'est jamais bien loin mais par contre, le nain, qui me semble être l'élément clef de l'intrigue, n'apparaît que très très très tardivement dans cette réécriture. Pas que je m'en plaigne vraiment parce que sa présence n'était pas franchement nécessaire avant mais sa place n'est finalement que minime ici, alors qu'elle est principale dans le conte originel. Vous voyez ce que je veux dire ?
Bref. J'ai aimé ce parti pris qui ne m'a pas du tout dérangée. Peut-être parce que je n'avais que de très vagues souvenirs de Blanche-Neige et Rose-Rouge et n'ai donc pas pu faire la comparaison lors de ma lecture… ce n'est qu'à la toute fin, lors de sa redécouverte – parce que l'éditrice a eu la brillante idée de l'intégrer dans les dernières pages – que j'ai pu peser le pour et le contre. Mais je me dis que quelqu'un qui connaît extrêmement bien l'histoire des Frères Grimm aura peut-être des attentes un peu plus élevées ?

Cela dit, comme je le disais, les lieux communs des contes de fées sont bien présents entraînant une atmosphère un peu magique, un peu hors du temps. Et là j'en viens à un point que j'ai particulièrement apprécié lors de cette lecture : son caractère atemporel bien que modernisé.
En effet, dans le premier chapitre, l'on découvre la vie d'une famille modeste, dans un appartement lui aussi modeste mais dans lequel l'on trouve tout de même une télévision et la radio. Mises à part ces références à la fée électricité, difficile de dater cette histoire. Plus moderne que les contes de Grimm, c'est évident, mais de quand exactement ? On ne sait pas vraiment. Et c'est tant mieux, parce que ça aide à entrer dans l'univers du conte de fées qui ne possède ni temps ni lieux. Côté géographie, c'est pareil. Est-on en France ? En Allemagne ? A part qu'il y a une ville, une forêt, une chaumière et un château… ça pourrait être n'importe où. Je trouve que c'est bien joué.
De façon générale, j'ai beaucoup apprécié l'ambiance qui se dégage de ces pages. L'univers semble tout riquiqui et fermé sur lui-même. Oppressant. En fait, je m'imaginais très bien être entrée dans une boule à neige dans laquelle aurait été installée les rares éléments que je vous ai cités au-dessus, les frontières étant très proches et le monde semblant s'arrêter après la paroi en verre. Ajoutez à cela une pointe d'effroi lorsque l'on se rend dans le château mystérieux (presque magique) du talentueux pianiste… et voilà, il me semble, un clin d'oeil au château de la Belle et la Bête, lorsqu'on le découvre au début de l'histoire (sombre et bien peu accueillant).

Je ne vous dirais pas grand chose de l'intrigue, je pense que la quatrième de couverture le fait suffisamment bien, si ce n'est qu'elle nous emmène sur un chemin que je n'avais pas du tout imaginé en tournant la première page. Surprise, je l'ai été plus d'une fois et c'est tant mieux.
En revanche, mais c'est là encore une des caractéristiques des contes de fées, je ne me suis pas sentie très proche des personnages, notamment de son héroïne principale : Sirona. Si j'ai pu plus ou moins comprendre ses faits et gestes, une certaine distance s'est maintenue entre nous de la première à la dernière page. Mais c'est toujours le cas avec ce genre d'histoires pour lesquelles je me sens à la fois très impliquée et pas du tout. Paradoxe un peu incompréhensible.

Le style de Laetitia Arnould m'a convaincue. J'y ai trouvé une assez belle maîtrise de la description et moi j'aime bien les décors bien campés. Je n'ai eu aucun mal à m'imaginer les scènes, notamment celles plus musicales, dans le château. J'ai cru comprendre que certains lecteurs avaient quelques raisons au sujet des dialogues, il ne me semble pas avoir relevé quoi que ce soit à ce sujet-là mais ma lecture commence à remonter un peu…
A noter que le texte est hyper soigné dans sa forme. L'éditeur a fait un bel effort et seules une ou deux coquilles sont à déplorer dans le texte ce qui reste bien peu comparé à certaines grosses maisons qui ont bien plus de moyens pour la relecture/correction.

L'objet-livre est beau, on sent que l'équipe des éditions Magic Mirror a mis du coeur à l'ouvrage et j'aime beaucoup cet état d'esprit. Merci à eux !
J'ai d'ailleurs lu à plusieurs reprises, des récriminations au sujet du prix du livre papier, à savoir 18€, ce qui ne me choque absolument pas. Si l'on compare aux mêmes formats chez les autres petits éditeurs, les prix sont similaires… et dois-je vous rappeler combien la collection R (par exemple) vend ses titres, certes paraissant plus gros mais à la police d'écriture incroyablement énorme, aux marges disproportionnées et au grammage du papier scandaleusement élevé (et donc épais) ? Je ne pense pas qu'ils aient, quant à eux, l'excuse du petit tirage.

Ce n'est pas un sans faute pour Ronces Blanches et Roses Rouges qui manque un peu d'émotions à mon goût mais qui respecte assez bien les caractéristiques des contes de fées. L'histoire a su me surprendre plus d'une fois et je n'ai pas eu de mal à m'immerger dans les scènes écrites par Laetitia Arnould. Nul doute que je suivrai attentivement les futures parutions des éditions Magic Mirror, c'est prometteur !
Lien : http://bazardelalitterature...
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Avant toute chose, j'aimerais parler de ma relation avec le conte original "BlancheNeige et Roserouge". Je le connais depuis que je suis toute petite et à l'époque, aucun enfant de mon entourage ne connaissait. On me disais "Mais non, c'est Blanche-Neige et les sept nains !". J'ai alors perdu espoir et j'ai gardé ce conte oublié dans un coin de ma tête, le relisant de temps en temps et rêvant de cet ours se transformant en prince charmant, remplaçant le crapaud de nos contes traditionnels. Imaginez donc mon excitation quand Magic Mirror a annoncé quelle réécriture de contes avait été choisie pour devenir leur première parution ! Je me suis donc proposé pour le Servive Presse et me voici donc avec cette chronique. J'espère qu'elle va vous plaire. Enjoy !

Par où commencer ? J'ai beaucoup de choses à dire, que ce soit en positif (surtout !) ou en négatif (beaucoup moins). Je vais donc commencer avec l'environnement de l'oeuvre. L'auteure a inventé son propre monde dans cette réécriture de contes en posant des décors dignes de films et de contes de fées, que ce soit au travers de la forêt lugubre et dangereuse, la chaumière aussi petite qu'une geôle de prison et cet immense château aux couloirs interminables et froids. On se retrouve confrontés à nos propres peurs et nous sommes propulsés au sein d'un roman bâti avec beaucoup de poésie, un très bon point !

Parlons ensuite d'un ensemble de points : trois positifs et un négatif sur certains personnages du récit.
Le Pianiste. J'ai beaucoup aimé ce personnage par son côté un peu "bipolaire" et mystérieux. Beaucoup de questions et d'intrigues sont présentes dans cette histoire et ce personnage en fait partie. Un coup il est amoureux et fait tout pour conquérir sa promise, et de l'autre il peut-être d'une rare violence envers elle. Nous apprendrons pourquoi il agit comme cela à la fin du roman.
Madame Whitecombe. Je suis plutôt mitigée sur ce personnage mais je trouve que l'auteure a bien réussit à créer un personnage à la fois protecteur et horriblement manipulateur. Une vraie méchante comme on aime retrouver dans les contes.
Le valet. Je voulais structurer cette partie en parlant des points positifs puis négatifs mais ce point, qui est le valet, va dans la continuité des sujets du Pianiste et de Madame Whitecombe donc je le case là. le valet est un petit bonhomme qui accueille Sirona dès qu'elle arrive au château. Je suis déçue de ne pas l'avoir croisé plus que ça dans ma lecture car même s'il est un personnage secondaire, je pense qu'il méritait qu'on lui donne un peu plus d'importance, surtout lorsque nous apprenons qu'il a eu un rôle à jouer . Je n'en dirai pas plus !
Pour finir, LE personnage le plus important dans le conte des frères Grimm : l'ours. Laetitia Arnould a très bien dosée la présence du personnage emblématique de ce conte (et je suis vraiment soulagée qu'elle ait décidé de le garder sinon j'aurais fait un vrai scandal !). présenté comme un vrai monstre dès le début de l'oeuvre, il a une réelle place dans le récit, tout au long de celui-ci, avec un très bon équilibre ! de plus, on se demande qui se cache derrière cet ours, on s'implique encore plus dans l'oeuvre et ça c'est vraiment chouette !

Il y a un petit point négatif qui me vient à l'esprit. J'ai conscience de ne pas être auteure et que cela n'est pas facile mais j'ai eu un peu de mal avec la cassure entre l'histoire de Blanche et Rose et celle de Sirona et Eloane. le fait de ne pas être auteur ne me permet pas de dire "il aurait été mieux de faire ça ou ça" (et de toute façon ce n'est pas mon rôle) mais j'avoue que cette cassure stoppe la lecture pour laisser le lecteur avec deux autres jeunes femmes dans une chaumière qu'il ne connait ni d'Eve ni d'Adam. Bon après tout est expliqué donc ce n'est pas un gros point négatif non plus.

J'aimerai parler d'un point très important : celui de la réécriture. Comme vous le savez, Ronces Blanches et Roses Rouges est une réécriture du conte Blancheneige et Rougerose comme dit ci-dessus et je la trouve vraiment très réussie ! Laetitia Arnould a prit les bases du roman originel est s'est construit son propre petit monde tout autour pour créer une oeuvre originale et d'une pure douceur poétique. Les éléments les plus importants tels que la présence de l'ours, du fameux nain et la relation très fusionnelle entre les deux soeurs rendent cette histoire et réécriture sérieuse mais néanmoins inédite.

Pour finir, parlons du livre en lui-même. L'équipe de Magic Mirror m'a fait la merveilleuse surprise de m'envoyer le livre en version brochée en plus de la version ebook que je possédais déjà pour ce Service Presse. Une surprise qui me permet de faire le point sur la qualité et l'esthétisme de ce livre. Alors pour la couverture, comme vous pouvez le voir sur l'image que j'ai postée, elle est sublime. Mina M a parfaitement bien réussi à capter l'univers de Laetitia et de l'histoire et a proposé une couverture remplie de ronces, de roses et de poésie. Bravo à elle ! Il y a aussi la qualité du papier qui est top mais mon coup de coeur est le numéro de page entouré par le miroir enchanté de la maison d'édition. Un petit détail qui compte beaucoup pour moi ! le fait d'avoir mit le conte des Frères Grimm est également un très bon choix car le lectorat peut directement comparer les deux oeuvres et se faire une idée de la qualité du travail proposé. Très bonne initiative !

En bref : Une très jolie découverte non loin du coup de coeur. Une très bonne pioche de l'équipe éditoriale et du comité de lecture qui me conforte dans ma joie et ma fierté d'avoir donné une chance à cette maison d'édition encore toute neuve quand je l'ai découverte. Un grand BRAVO pour cette première parution pleine de féerie !
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Avant d'aborder Ronces Blanches et Roses Rouges, j'aimerais d'abord vous présenter la jeune maison d'édition Magic Mirror. Leur ligne éditoriale s'intéresse à nous faire (re)voyager dans les contes de notre enfance en les revisitant au gré de l'imagination de leurs auteurs. Ils prévoient trois collections : une qui reprend les contes bien connus, une autre qui mettra les vilains sous les projecteurs et enfin une dernière qui nous fera découvrir des histoires souvent inconnues du grand public. Un pari très intéressant et qui titille ma curiosité, moi la grande passionnée de contes. Leur aventure a ainsi commencé avec la publication de ce premier roman. Si jamais vous vous sentez l'âme d'un écrivain, sachez que la maison d'édition réalise un appel à texte concernant le conte de la Petite Sirène ! Un prochain livre qu'il me tardera d'avoir entre les mains.

Comme j'étais encore au Japon lorsque je me suis procurée Ronces Blanches et Roses Rouges, je l'ai acheté en numérique. Je le regrette malheureusement car je trouve la couverture magnifique et j'aurais bien aimé posséder un exemplaire dans ma bibliothèque physique. J'ai pu ainsi découvrir par moi-même Mina M, une illustratrice que @fungilumini adore et dont elle parle régulièrement dans ses chroniques. J'espère que l'occasion se présentera lors d'un salon d'acheter la version papier et de peut-être le faire dédicacer ! Enfin, avec une aussi belle illustration de couverture, j'aurais apprécié en admirer davantage entre les pages durant ma lecture du roman. Je trouve généralement que les dessins font toujours une belle paire avec les contes… pas une déception, mais une demande – pas très discrète – auprès de Magic Mirror :p

Abordons à présent Ronces Blanches et Roses Rouges ! le roman reprend le conte de Blanche-Neige et Rose-Rouge des Frères Grimm. Je ne connaissais pas du tout ce conte et j'ai été très heureuse de le découvrir via Laetitia Arnould ainsi que la version originale, disponible à la fin du livre, qui m'a permis de comprendre jusqu'à quel degré il avait été réécrit. L'auteure nous conte en premier lieu la vie quotidienne de deux petites filles, Rose et Blanche, auprès de leur papa, qui exerce le rare métier d'illusionniste. Mais ce récit prend fin de manière brutale et nous envoie plusieurs années plus tard auprès de deux jeunes filles, Sirona et Eloane que l'on suppose être Rose et Blanche. Malheureusement, elles sont devenues orphelines, ont perdu la mémoire et vivent désormais avec une étrange dame nommée Whitecombe. Dès le départ, on sent que cette femme cache quelque chose à ses filles et qu'on ne peut lui faire confiance. Et nos inquiétudes se confirment puisqu'elle fiance de force et sans prévenir l'aînée à un inconnu, qui est certes charmant, mais qui dégage une froideur particulière. Alors que Sirona tente de faire entendre raison à sa gardienne, celle-ci entre dans une colère noire, forçant la jeune fille à s'enfuir en abandonnant sa soeur qu'elle se promet de revenir chercher. Après avoir bravé le rude froid de l'hiver, fui ses assaillants qui tentent de l'emmener, rencontré son destin et vaincu sa peur de l'ours qui demeure dans la forêt, Sirona arrive devant un étrange château…

Le gros point fort de ce roman est sans aucun doute son ambiance. Tout le long, on se sent reclus, enfermés, voire même étouffés. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un huis-clos, on a l'impression d'être enfermés dans les divers environnements et de ne pouvoir trouver une issue de secours : la chaumière, la forêt, le château, l'hiver, la nuit… On est constamment mal à l'aise dans ce roman, ne comprenant pas trop ce qu'il se passe réellement. L'ambiance est magnifiée par le style de Laetitia Arnould qui nous décrit toujours en détails les lieux et les sensations.

Le meilleur passage du livre est sans aucun doute celui à l'intérieur du château à la fois enchanteur et terrifiant. Lorsque Sirona pénètre dans cette antre, elle se fait comme hypnotisée par la musique et le charme du mystérieux pianiste qui y habite. La jeune fille en oublie la raison de sa venue, les diverses émotions qui la traversent lorsqu'elle parcourt les pièces de l'immense édifice, et même sa tendre petite soeur. Tout comme elle, nous sommes complètement envoûtés par les mélodies du maître de maison et on tourne les pages les unes après les autres sans se rendre compte du temps qui passe et de la non-présence d'action. On est comme dans un état second, un rêve… quoique plutôt un cauchemar. le pianiste n'est donc pas le seul magicien ici, l'auteure est également une ensorceleuse des mots !

Concernant les personnages, j'ai été malheureusement moins séduite. Sirona possède l'allure des héroïnes fortes de caractère et indépendantes. Elle est bien décidée à ne pas accepter le terrible destin que Mme Whitecombe lui a concocté. Seulement, je l'ai trouvé peu développée et un peu fatigante à ne jamais vouloir croire en la magie qui est constamment présente. Son sérieux a quelque peu entaché le charme qu'elle aurait dû posséder en tant que personnage principal. Eloane est par contre un personnage sans intérêt, chose que j'ai trouvé très dommage. Incarnant la rêverie et le romantisme, elle apparait plus stupide que son ainée et facilement manipulable.

Les personnages secondaires m'ont davantage plu. Les méchants sont de véritables méchants ! Ils jouent parfaitement leur rôle et ont beaucoup de caractère. L'ours est adorable et touchant à vouloir protéger en permanence notre héroïne. L'Illusionniste est également un personnage marquant du début du roman, parent aimant, rêveur, faiseur de joie et grand justicier.

Bien que j'ai été également quelque peu déçue par la fin, j'ai passé un excellent moment à découvrir l'univers de Ronces Blanches et Roses Rouges et la plume de Laetitia Arnould. J'ai vraiment hâte de découvrir une autre production de l'auteure ainsi que de Magic Mirror.
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Sirona et Eloane, deux soeurs inséparables malgré leurs caractères bien différents, n'ont aucun souvenirs de leur enfance sans vraiment savoir pourquoi. Tout ce qu'elles savent, c'est que depuis plusieurs années, elles vivent sous la tutelle de Mme Whitecombe, dans une chaumière éloignée de tout. Plus les jours passent, plus Mme Whitecombe a un comportement étrange. Et en effet, Sirona apprendra que sa tutrice veut la marier à un homme et ainsi séparer les deux soeurs. Sirona, furieuse, refuse ce fiancé qu'elle ne connaît pas. Après un évènement que je vous laisse découvrir, Sirona sera forcée de fuir, laissant sa soeur derrière elle. C'est à ce moment précis que commence la folle histoire de Sirona, qui se retrouvera otage d'un château inquiétant habité par un Pianiste aussi dérangeant qu'envoûtant.

Je ne connaissais que vaguement le conte des frères Grimm, Blanche-Neige et Rose-Rouge. D'ailleurs, ce conte est disponible à la fin du livre, si cela vous intéresse de débuter par l'histoire qui a inspiré Laetitia Arnould pour son roman. J'avoue avoir fait quelques petits liens avec La belle et la Bête également, pour mon plus grand plaisir. Sirona, détenue malgré elle dans un château où réside un homme mystérieux et effrayant. Ça vous dit quelque-chose ? J'ai adoré. La plume de l'auteure nous emmène dans un endroit à la fois féérique et inquiétant. Malgré qu'il s'agisse d'une réécriture de conte si l'on peut dire, tout n'est pas rose au contraire. L'ambiance du château dans lequel Sirona est enfermée est oppressante, angoissante. Imaginez : un château aux fenêtres condamnées, où règne l'obscurité et où bougies et chandeliers sont la seule source de lumière. Ajoutez à cela des airs de piano envoûtants qui résonnent dans chacune des pièces et un hôte qui semble apparaître et disparaître à sa guise. J'ai énormément aimé cette atmosphère mystérieuse et tentais de comprendre pourquoi Sirona était là et me demandais ce que cet homme étrange lui voulait. Vous verrez comment le passé des deux soeurs se révélera à elles et quelle importance leur vie d'avant aura sur leur futur.

Les évènements et les actions s'enchaînent rapidement et l'intrigue nous est dévoilée petit à petit. Chaque fois que quelque-chose semble se régler, un autre problème survient et remet l'intrigue en cause. Et tout ça de façon très cohérente. L'histoire respecte le code des contes puisqu'à chaque début de chapitre, un petit texte à valeur morale nous est présenté et il sera la ligne directrice de tout le chapitre ensuite. Ces petits textes pleins de vérité nous guident à travers tout le roman et ce sont le genre de petits conseils que l'on voudrait lire à nos enfants ou petits enfants et l'aspect féérique n'en a été que renforcé.

J'ai adoré le personnage principal, Sirona. Elle est forte, courageuse et loyale mais a tout de même des faiblesses. C'est une jeune fille très terre à terre pour qui la magie n'est qu'une bêtise qui n'existe pas. Sa soeur, elle, est tout l'inverse. Rêveuse, enjouée, elle s'émerveille de tout, tout le temps et je l'ai trouvée extrêmement touchante. La magie, elle y croit dur comme fer. Ces deux soeurs que tout oppose sont tout de même inséparables et se complètent parfaitement. Toujours là l'une pour l'autre, elles se sauveront mutuellement au court du récit. Mais n'oubliez-pas, dans les contes, il y a aussi les méchants. Et cette histoire ne fait pas exception. Un musicien à moitié fou et une sorcière d'un nouveau genre vous feront frissonner comme moi, je l'espère !

Je voulais m'attarder un instant sur le personnage du Pianiste que j'ai trouvé plutôt intéressant. Dans les contes pour enfants, en général, un personnage est soit tout blanc, soit tout noir. Il s'agit soit d'un gentil, soit d'un méchant. Ici, ce n'est pas le cas, et ce pour une raison que vous découvrirez en lisant ce roman. C'est un personnage nuancé à la fois touchant et effrayant, je l'ai beaucoup apprécié. Il donne à la musique une place très importante dans toute cette histoire et les mélodies enivrantes décrites à travers les pages ont su, moi aussi, me transporter.

La maison d'édition Magic Mirror, avec cette première parution, nous promet, je pense, de jolies choses à venir et que j'ai déjà très hâte de découvrir. Si vous aimez ces contes qui ont bercé notre enfance et que vous souhaitez les découvrir d'une manière nouvelle, n'hésitez pas à régulièrement vous renseigner sur les nouveautés de Magic Mirror ici.

Ronces Blanches et Roses Rouges a été une très bonne lecture réunissant des éléments que j'adore : magie, mystère, amour. Foncez découvrir cette histoire !
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
La lune, accrochée au firmament, se mit à grignoter un à un les nuages qui la masquaient. Sirona leva les yeux vers sa face blanche et tachée, et eut presque envie de la remercier pour son retour. Elle baissa la tête et suivit les contours du carrosse – qui était toujours là –, d’arbres élancés, et d’un chemin sinueux qui serpentait entre des bosquets. Plus loin, elle vit une étendue d’eau tumultueuse qui s’en allait jusqu’à l’horizon. Ce devait être cela, la mer…
Une falaise subissait l’assaut répété des vagues, avec à son sommet, les ombres d’une demeure qui ressemblait presque à une créature contrefaite. Sirona cligna des paupières pour acclimater ses yeux à la semi-clarté que déversait la lune. La bâtisse était un assemblage de pignons, de faîtes et de hautes tours. Noueuses et biscornues, ces dernières se mêlaient les unes aux autres, elles s’en allaient dans des directions opposées et dans des courbes et des hauteurs qui paraissaient défier les lois de la gravité. Les toitures, noires et lustrées, faisaient office de miroirs à la lune et renvoyaient de multiples reflets de son visage rond et pâle.
Pressée de détailler rapidement le reste du paysage, Sirona se retourna. Comme elle ne vit rien d’autre que le néant, elle reporta son attention sur le château, la falaise et la mer.
C’était un décor à faire froid dans le dos.
Pourtant, Sirona attrapa sa jupe à deux mains et allongea le pas.
En approchant de la muraille d’enceinte qui protégeait les tours, elle constata qu’elle était hérissée de statues de bêtes hideuses, et tout autant de longues lames acérées. Cette vision n’augurait rien de bon, mais Sirona contourna la muraille jusqu’à se retrouver devant une herse de fer, haute de plus de dix mètres et ornée de faciès grimaçants et de corps difformes qui s’enroulaient sur le métal froid.
Dans la nuit, une plainte monta. Sirona eut une brusque envie de faire demi-tour, quand une ombre gesticula, par-delà la herse. Elle se figea sur place.
— Bonsoir, mademoiselle… Ce n’est pas courant de recevoir de la visite par ici. Puis-je vous aider ?
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Les souvenirs sont d'étranges personnages. Ils aiment faire naître les sourires comme les larmes, les joies comme les peines. Ils se plaisent à être regrettés, quand ils ne jouent pas à cache-cache comme des enfants. Certains d'entre eux préfèrent par-dessus tout se mélanger à des odeurs, à des sons ou à des gestes, pour réapparaître quand on ne les attend plus. Ceux-là sont certainement les plus émouvants, les plus étonnants, et les plus redoutables...
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Les souvenirs sont d'étranges personnages. Ils aiment faire naître les sourires comme les larmes, les joies comme les peines. Ils se plaisent à être regrettés, quand ils ne jouent pas à cache-cache comme des enfants. Certains d'entre eux préfèrent par-dessus tout se mélanger à des odeurs, à des sons ou à des gestes, pour réapparaître quand on ne les attend plus. Ceux-là sont certainement les plus émouvants, les plus étonnants, les plus redoutables...
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Sirona battit des paupières, se souleva difficilement sur son avant bras droit. Une jolie maisonnette coiffée de paille de seigle et aux murs en torchis structurées de colombages, venait d’apparaître de nulle part.

-La chaumière ?

Elle était comme le mirage dans le désert : la promesse d’une oasis, d’un refuge, d’une main tendue. Le décor dans lequel elle baignait paraissait lui aussi surgir d’un ailleurs idyllique. Et pour cause ! La tempête avait beau mugir encore et encore dans la foret, un écrin invisible préservait la chaumière, et ses proches alentours, de sa fureur glaciale. Les arbres avaient revêtu un harnais fait de neige fondue puis gelée en un éclair, qui coulait maintenant de leurs branches comme des cascades de diamants
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Les yeux sont le miroir de l’âme. On le disait jadis, on le dit aujourd’hui, et on le dira encore demain. Ces quelques mots peuvent sembler n’être rien de plus qu’une banalité, un vieux dicton auquel on ne prête que peu d’attention. Pourtant, ils ont un sens certain, et trop nombreux sont ceux qui l’oublient.
Car les yeux ne peuvent pas mentir...
Quand les lèvres se tordent en un faux sourire, quand les main s’enlacent avec hésitation, ou quand les bouches embrassent sans plaisir, les yeux, eux, ne parviennent pas, et ne parviendront jamais, à se parer d’une gentillesse, d’une tendresse ou d’une bonté, qui n’existent pas chez leur hôte
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