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EAN : 9782234059726
173 pages
Stock (03/01/2008)
3.6/5   49 notes
Résumé :
Des amants est un magnifique chant d'amour et d'humanité. A travers l'histoire incandescente de Balthazar et Sébastien, il dénonce l'intolérance de la société, d'hier et d'aujourd'hui.
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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En 100 chapitres, courts avec des phrases brèves, des mots jetés sur la page mais toutefois choisis, Daniel Arsand nous conte (tel un conte, un sauvetage, un amour qui jaillit, des forêts, des animaux, un château, un roi), l'amour incandescent entre un jeune paysan et un noble au XVIIIème siècle, deux êtres coupables de s'aimer car hommes parmi ceux qui ne conçoivent pas imaginable leur passion charnelle. Alors que les mignons jouaient à Versailles, ces deux là ont perdu.
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Je ne connaissais pas Daniel Arsand avant de découvrir ce roman : Des amants. le titre m'a intrigué et la quatrième de couverture m'a convaincu :

Ne nous quittons jamais. Nous ne nous quitterons jamais. Comme dans une chanson qui a sans doute déjà été écrite. Une chanson de rien.
Rien. Un mot qu'affectionne Sébastien.
Rien. Un mot que Balthazar prononce très peu souvent. le temps n'en est pas encore venu. Mais cela viendra, comme le reste. Et c'est, ce sera quoi, le reste ? Et le reste de quoi ?
Rien. Pas vraiment, se dit Sébastien. Il y a Balthazar. Et il y a l'amour.

Des amants est un magnifique chant d'amour et d'humanité. A travers l'histoire incandescente de Balthazar et Sébastien, il dénonce l'intolérance de la société, d'hier et d'aujourd'hui.


L'action se déroule en 1749, quarante ans avant la Révolution. Sébastien Faure a quinze ans, c'est un fils de paysan. Balthazar de Créon est un jeune noble. Après une chute de cheval à laquelle Sébastien assiste, Balthazar fait de lui son protégé, son ami, son amant. A Moulins puis à Paris où le roi requiert sa présence, contre l'avis de sa mère, Balthazar ne sépare plus de son compagnon et risque sa réputation et sa vie par amour pour Sébastien. Celui-ci lui sera infidèle, mais l'amour sera toujours là entre eux.

Comment ne pas noter l'étrange similitude avec Un homme accidentel de Philippe Besson ? J'ai lu ces deux romans l'un après l'autre et la ressemblance m'a frappé. Dans les deux livres, nous assistons à une rencontre accidentelle de deux êtres que tout oppose (le flic et l'acteur pour Philippe Besson, le noble et le paysan pour Daniel Arsand). Dans les deux histoires, la passion va isoler les deux hommes du reste du monde et les mener à leur chute.

Les deux romans sont malgré tout différents. Dans Des amants, Daniel Arsand dépeint habilement la folie d'une mère qui perd son fils et le désespoir d'un garçon qui réalise qu'il ne verra plus son compagnon. C'est parfois grandiloquent et mélodramatique, à l'inverse de l'émotion retenue que Philippe Besson parvient à créer dans Un homme accidentel. J'ai apprécié Des amants mais ma préférence va nettement au roman de Philippe Besson. Il ne restera pas dans ma mémoire, peut-être parce qu'il a précédé un roman qui, lui, restera inoubliable à mes yeux.
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Un petit roman lu très vite pendant le confinement. Les chapitres sont courts, voire très courts, et malgré le contexte historique, la plume est moderne, incisive, juste ce qu'il faut de poétique. J'ai beaucoup aimé. L'auteur dépeint le drame d'une histoire d'amour au 18e siècle entre un jeune berger et un prince désabusé depuis le décès de son père ; une histoire d'amour qui scandalise la mère du prince, craignant de perdre son fils unique, et provoque des remous à la cour de Versailles, Balthazar refusant d'y retourner.
Le couple est fusionnel, passionné, à la fois physiquement et intellectuellement. Sébastien (le berger) est un de ces garçons rêveurs et contemplatifs, beaucoup trop pour réussir à survivre à la rudesse de la vie de paysan. Lorsqu'il croise la route de Balthazar de Créon, c'est son salut qu'il voit dans son sourire. En quittant sa famille, c'est la possibilité pour lui de fuir la merde et les quolibets, d'apprendre la médecine, mais l'amour aussi, dans les bras d'un Balthazar aussi rêveur que lui, mais tourmenté par ses propres démons et la crainte qu'un jour le jeune berger ne lui échappe.
Le scénario en lui-même n'est pas particulièrement original, mais c'est un livre à lire pour la plume, le style, et la couv est vraiment très belle. Si vous ne craignez pas les dépressions post lecture, c'est à rajouter dans votre pal.
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En une centaine de chapitres très courts qui sont autant d'instantanés, Daniel Arsand déploie l'histoire d'un amour aussi passionné qu'interdit. Interdit car il s'agit de deux hommes, interdit car l'un est noble et l'autre simple paysan, interdit car l'action se passe au XVIIIè siècle. Mais cet amour-là dépasse brave les interdits, il s'affranchit aussi longtemps que possible des regards désapprobateurs, il résiste aux incartades. Fidèle à son habitude, l'auteur manie une langue poétique qui suggère, avec une grande économie de mots, plus qu'elle ne dit réellement. Chaque mot est choisi soigneusement, pesé, et cela crée une atmosphère qui n'est pas sans rappeler le conte. L'auteur dénonce l'hypocrisie et l'intolérance des hommes, qui sont restées les mêmes depuis l'Ancien régime.
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La première fois que j'avais lu ce livre, il y a à peu près un an, j'avais été séduite et impressionnée par la force de l'amour de ces amants : un amour capable de résister à l'infidélité, aux hommes et à la mort. Un amour mythique, tel celui de Roméo et Juliette, en moins idéalisé peut-être, mais tout aussi indestructible.

Ce qui m'a davantage marquée lors de cette relecture et en fait à nouveau un coup de coeur, c'est le style : il m'apparaissait très sec, et je l'ai redécouvert lyrique par moments, rythmé à d'autres, toujours adapté à l'intrigue. Dans ce court roman, Daniel Arsand a su varier son écriture, sans jamais se départir de sa concision : le point de vue des courtisans et des ennemis est exprimé par des mots hostiles, voire grossiers, tandis que Balthazar a un débit de paroles très rythmé, haché presque, et musical. le narrateur omniscient se laisse même parfois aller à quelques passages lyriques, tout à fait magnifiques, lorsqu'il évoque l'amour de ces amants.

Un court roman très fort, sur lequel il est difficile de s'exprimer davantage sans en dire trop : vaut mieux se taire et le (re)lire.
Lien : http://minoualu.blogspot.com..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
"Balthazar avait écrit à sa mère: Je serai accompagné. Je parie qu'à l'instant où vous le rencontrerez vous serez sous le charme de Sébastien Faure, mon ami. De toute façon, je vous ordonne de l'aimer.
Curieuse, sceptique, épouvantée, elle toise et scrute l'étranger.
C'est cela la merveille dont il m'avait parlé? se dit-elle.
Elle se dit encore: Ils ne sont pas amants, j'en mettrais ma main au feu. Mais ils s'aiment.
Anne de Créon entre en défaite.
Soyez le bienvenu à Créon, lance t-elle à Sébastien."
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"Dieu! que c'est banal d'avoir des ennemis, et banals la naïveté, et la haine, et la petitesse d'esprit, et la lâcheté, et la jalousie, et la sournoiserie, et la trahison, et la mort, elle aussi, bien sûr, la mort qui va et qui vient, une grande marcheuse, et la folie, et la peur, et l'engouement. L'amour, lui, est beaucoup moins banal, moins que la mort en tout cas, mais la mort va et vient, elle est là, mais surgira, un événement clair, net et précis, sans fioriture, la mort n'est pas un roman."
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Sébastien a eu plusieurs aventures.
Contre moi tout son corps, se dit Balthazar, il se love contre moi, il ne peut s'endormir que contre moi, il est celui qui revient toujours, mais l'odeur de l'autre est là, entre nous, et il s'en moque, je le sais, puisqu'il est avec moi, ce n'est pas une telle odeur qui saurait nous séparer, il me l'a affirmé, juré, il ne ment pas. Mais pour moi, une intolérable odeur. Nous sommes différents, lui et moi. Pourquoi le nier. A lui, l'infidélité, à moi, la jalousie, à nous, l'évidence de notre amour.
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Un nouveau jour se pointe, une nouvelle nuit s’approche, il en oublie aussi le passage du temps, il oublie qu’il appartient à ce monde.
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"Créon n'oubliera rien de ce voyage. Le seul qui comptera vraiment pour lui. Parmi les rouges et l'argent des coussins et leur soie à odeur de craie, et contre les damas voilant la portière, un garçon de quinze ans, maigre, frêle, très frêle, mais sa chair est chaude sous le rêche des hardes. Un jeune paysan, un gosse exceptionnellement doué pour éprouver l'amour. Créon se le dira souvent."
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Videos de Daniel Arsand (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniel Arsand
Au sommaire de ce (Book) club, deux romans intimes qui racontent l'homosexualité à travers des souvenirs et des adolescences hors des normes imposées.
Daniel Arsand est éditeur et écrivain, auteur de "Moi qui ai souri le premier" (Actes Sud, août 2022). Il y rassemble trois souvenirs de jeunesse où se jouent des événements violents qui pourraient raconter l'homophobie.
Guillaume Perilhou publie "Ils vont tuer vos fils" (L'Observatoire, août 2022), l'histoire de Guillaume, 15 ans, qui, pour vivre sa vie comme il l'entend, résiste au foyer, aux électrochocs et à l'hôpital psychiatrique.
L'occasion de revenir sur le lien de ces auteurs avec les littératures traitant de l'homosexualité et, plus généralement, des thématiques LGBTQIA+, et avec des librairies comme l'emblématique Les mots à la bouche, aujourd'hui située dans le 11e arrondissement de Paris.
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