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Critique de fabienBx


Tout comme Maurice Leblanc estimait que son personnage Arsène Lupin avait gravement compromis sa carrière dans le monde des lettres, le créateur du célébrissime Sherlock Holmes considérait ce dernier comme sa malédiction personnelle, ayant même -infructueusement- tenté de le tuer.

La rédaction des aventures de Sherlock Holmes était en effet, à son idée, une activité alimentaire devant lui permettre de se consacrer à sa véritable vocation : le grand roman historique dans la veine de Walter Scott, dont il était un fervent admirateur.

Si le public n'a probablement rien perdu en ce qui concerne la production littéraire de Maurice Leblanc, il a en revanche la chance de pouvoir disposer de 2 oeuvres majeures de Conan Doyle : "La Compagnie Blanche" et "Sir Nigel".

Alors qu'il rédigeait à la hâte "Une étude en rouge" (1887) et "Le signe des quatre" (1890), Conan Doyle a effectué sur la "Compagnie Blanche" (1891) un énorme travail de rédaction et lui a consacré d'incessantes recherches documentaires, tant était obsessif son souci de perfection littéraire et historique.

Les aventures de Sherlock Holmes auraient-elles été aussi haletantes si elles n'avaient pas été conçues dans la fièvre de l'urgence ? Probablement pas ... Mais de son côté, la "Compagnie Blanche" a bénéficié plus qu'aucun livre de Conan Doyle de l'attention de son auteur, qui considérait ce roman comme son chef d'oeuvre.

15 ans après, son indissoluble attachement le ramenait à la jeunesse de son personnage fétiche dans "Sir Nigel", et ce second volet est au moins aussi achevé que le premier. Bien que rédigés à un intervalle de temps considérable, l'auteur concevait ces 2 romans comme un diptyque, pouvant être lu dans un ordre indifférent.

Si le style de Walter Scott est parfois fastidieux pour un lecteur moderne, ce n'est absolument pas le cas de celui de Doyle. Ces 2 volets consacrés à la guerre de 100 ans véhiculent un souffle épique qui vampirise littéralement le lecteur et l'intrigue ne souffre d'aucun temps mort. L'écriture -d'une remarquable limpidité- et la nervosité de la plume, sont en outre servies par une excellente traduction.

L'ensemble constitue sans aucun doute une pierre de touche du roman historique.
Difficile, donc de ne pas les dévorer l'un après l'autre.
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