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Le Cycle de Fondation tome 1 sur 7

Jean Rosenthal (Autre)
EAN : 9782070415700
251 pages
Gallimard (11/10/2000)
  Existe en édition audio
4.25/5   5239 notes
Résumé :
En ce début de treizième millénaire, l'Empire n'a jamais été aussi puissant, aussi étendu à travers toute la Galaxie. C'est dans sa capitale, Trantor, que l'éminent savant Hari Seldon invente la psychohistoire, une science nouvelle permettant de prédire l'avenir. Grâce à elle, Seldon prévoit l'effondrement de l'Empire d'ici cinq siècles, suivi d'une ère de ténèbres de trente mille ans. Réduire cette période à mille ans est peut-être possible, à condition de mener à ... >Voir plus
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4,25

sur 5239 notes
Ebouriffant. Laissez Isaac Asimov vous embarquer dans une aventure intergalactique de près de mille ans.
L'Empire qui règne sans partage sur plusieurs galaxies n'a jamais été aussi puissant et rayonnant. Pourtant, un mathématicien du nom de Harry Seldon prévoit son effondrement inéluctable dans un demi-millénaire grâce à une science de son invention : la psychohistoire (« Branche des mathématiques qui traite des réactions des ensembles humains en face de phénomènes sociaux et économiques constants. »)
Il ne s'agit pas là de vagues intuitions, mais de vérités mathématiques et elles font tache au milieu de la magnificence de l'Empire. Déjà, certains signes ne trompent pas : un centre trop dépendant de sa périphérie, les intrigues de cour, le culte du passé et des connaissances vitales qui se perdent irrémédiablement…
Harry Seldon, personnage falot et plutôt pédant, en rajoute même une couche en affirmant que la période de barbarie qui suivra la chute de l'Empire pourrait être ramenée à mille ridicules petites années si on appliquait les règles de la psychohistoire…
Faut-il préciser qu'il avait tout bon ? L'Empire finit par disparaître de la périphérie de son territoire à la grandeur incommensurable, ou plutôt s'évanouit comme un homme qui s'enfonce dans la brume. Au bout de quelques générations, il n'est plus qu'un vague souvenir et ses hauts faits sont transformés en légendes…
La période de reconstruction peut ainsi commencer à partir de Fondation, minuscule planète, bout de roche sans aucune ressource, ni importance stratégique. Guidée par la psychohistoire au fil des siècles, elle sera menée par des hommes hardis et intrépides.
Et quels hommes ! Salvor Hardin, Limmar Ponyets, Hober Mallow… Ils enjambent les décennies et les crises comme ces coureurs de relais qui se transmettent le témoin. Roublards, téméraires, résolus, froids calculateurs, cyniques, ils parviennent à soumettre des planètes entières gouvernées par des roitelets belliqueux, mais ô combien dangereux et surarmés…
La Fondation devient ainsi de plus en plus puissante. À mesure qu'elle étend son influence et repousse la barbarie, elle prend vaguement conscience que loin, très loin dans la galaxie, l'Empire n'est pas mort. Il est blessé, il est diminué, mais il est toujours là, redoutable et plein d'arrogance…
Livre dévoré en quelques heures. À bientôt pour le tome deux.

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Un monument ! Voilà comment considérer la toute première pierre apportée par Isaac Asimov à sa fabuleuse entreprise de science-fiction qu'est la Fondation !

Fondation, c'est une vision novatrice au sein de la science-fiction, pour son époque comme pour la nôtre. Fondation, c'est un concept ô combien tentant : la psycho-histoire, c'est-à-dire la prescription potentielle des événements à venir par le biais de calculs mathématiques correspondant aux grandes tendances économiques et sociétales de l'Histoire humaine. À cette imagination féconde, Isaac Asimov ajoute toute sa verve et son talent de narrateur, car incontestablement, on ne peut lui enlever son talent certain pour le récit et Fondation en est le meilleur exemple !
Des textes courts, presque des nouvelles en somme, viennent ainsi ponctuer ce premier volume de l'Histoire de la Fondation (qui prend place dans l'Histoire du Futur écrite par l'auteur). La force de cette entrée en matière réside dans le fait que la forme du récit a un rapport double avec le fond de ce même récit. En effet, la psycho-histoire met en avant les grandes tendances invariables de l'Histoire au détriment de l'action des individus, et cela est confirmé par ce choix du format « nouvelles » puisqu'on quitte des personnages une fois leur aventure terminée, sans avoir idée qu'on ne les reverra plus.
Pourtant, à l'inverse, chaque nouvelle montre bien que les individus agissent malgré tout, malgré ces « invariants ». Voilà d'ailleurs le seul bémol de ce premier tome, s'il faut en trouver un : l'habitude systématique prise par le lecteur à voir le plan de Seldon et la Fondation en général se réaliser et se préserver à chaque fois (tout petit spoiler en fait par cette phrase…) ; c'est dommage de s'attendre ainsi à ce que certaines choses arrivent sans possibilité de variations quelconques.

Cette inéluctabilité est d'ailleurs un jeu latent, orchestré par l'auteur, pour mettre en place ses deux ouvrages suivants dans le Cycle de Fondation : Fondation et Empire, puis Seconde Fondation, deux ouvrages pleinement dans la continuité talentueuse de ce début de cycle…

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Le cycle "Fondation" d'Asimov est à la science fiction ce que le "Seigneur des anneaux" est à la littérature fantasy, ou encore "James Bond" au roman d'espionnage.
Je cite la quatrième de couverture : "Récompensé par le prix Hugo de la -meilleure série de science-fiction de tous les temps-, le cycle de Fondation est l'oeuvre socle de la SF moderne, celle que tous les amateurs ont lue ou liront un jour."
L'histoire débute à Trantor, capitale de l'empire galactique où Hari Seldon, inventeur de la psychohistoire (science se basant sur les statistiques), prédit la chute de l'empire, chute qui sera suivie de 30 000 ans de barbarie due au déclin de la science et des connaissances.
Afin d'anticiper au mieux cet événement inéluctable et réduire à 1000 ans seulement cette régression, il propose et obtient que soit créée une Fondation dont le rôle sera de rassembler le savoir de toute l'humanité dans une Encyclopédie, le lieu choisi est "Terminus", une petite planète à l'extrémité de la Galaxie.
Très vite une ambiance oppressante s'installe, les oracles ne sont pas toujours les bienvenus, surtout quand ils annoncent des désastres, et Hari Seldon doit disparaître...
Voilà pour l'introduction, ce premier tome va s'étaler sur 150 ans d'histoire post empire galactique et instaurer le mythe de "Fondation", car Hari Seldon a su voir loin, très loin même.
A intervalles réguliers, sur Terminus, il apparaîtra sous forme d'hologramme pour continuer à prédire l'avenir.
Il y a une rumeur, une rumeur qui dit qu'une seconde Fondation épaulerait secrètement la première et serait située à l'autre bout de la galaxie, aux confins, là où finissent les étoiles...
Le premier de cinq tomes qui constituent une saga haletante, riche, pleine de mystères et magnifiquement écrite, le tout s'étalant sur des centaines d'années, un must !
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Par l'Espace et par Seldon, quelle épopée ! Isaac Asimov est ahurissant et surtout d'une intelligence folle ! Les mots qui me viennent à l'esprit sont les termes de roublardise, de finesse et, oui d'intelligence c'est bien le maitre mot.

Notons que ce roman est en fait la juxtaposition de plusieurs nouvelles : Les psychohistoriens (ma préférée) écrite en dernier en 1951, Les Encyclopédistes et Les Maires écrites en 1942, Les Marchands et Les Princes Marchands en 1944. le tout est unifié pour former un roman en 1951. C'est sans doute la raison pour laquelle on trouve des résumés énoncés par les personnages dans chaque nouvelle, ce qui n'a pas été pour me déplaire tant le scénario est subtil. Cela explique aussi pourquoi certains personnages arrivent puis ne réapparaissent plus (alors qu'on s'est attaché à eux). En tout cas je comprends mieux pourquoi la première nouvelle (écrite en fait en dernier) m'a happée à ce point tant elle est bien écrite, plus aboutie.

Nous sommes au 13ème Millénaire. La Terre est devenue inhabitable depuis très longtemps et les hommes ne savent même plus où elle est située. La Galaxie comporte alors près de vingt-cinq millions de mondes habités. Et pas une seule de ces planètes n'échappe à l'autorité de l'Empire dont le siège se trouvait alors sur Trantor. Les voyages entre ces mondes se font en saut dans l'hyperespace :

« Puisqu'il était impossible de se déplacer dans l'espace ordinaire à une vitesse supérieure à celle de la lumière ordinaire (c'était là un de ces principes scientifiques vieux comme le monde dont l'origine se perdait dans la nuit des temps), rallier un système habité — fût-ce le plus proche — eût demandé plusieurs années d'effort. En empruntant l'hyperespace — cette inconcevable dimension qui n'était ni espace ni temps, ni matière ni énergie, et qui existait sans exister vraiment —, il était par contre possible de parcourir la Galaxie d'un bout à l'autre en une fraction de seconde à peine ».

Hari Seldon est maître dans l'art de la psychohistoire, science qui arrive à prédire l'avenir en se basant sur les mathématiques et les probabilités. Celui-ci prévoit la destruction de l'Empire dans trois siècles. Cette chute sera suivie de 30 000 ans de barbarie avant la naissance d'un autre Empire. Pour réduire cette barbarie à 1000 ans, Seldon veut créer une Fondation. Avant même que cet Empire galactique ait en effet commencé à mourir (il avait vu juste notre mathématicien), avant la barbarie et la régression, Hari Seldon et son équipe de psychologues ont réussi à installer une colonie, la Fondation donc, sur une planète éloignée, Terminus, située aux confins de la spirale galactique, seule et unique planète d'un soleil isolé, sans grandes ressources naturelles et dépourvue de véritables possibilités économiques. Son objectif est que les scientifiques puissent préserver l'art, la science et la technique de la civilisation moribonde dans une vaste entreprise d'Encyclopédie, et puissent former le noyau du second Empire.

L'avenir de cette Fondation a été déterminé suivant les équations de la psychohistoire qui était alors à son apogée. Oui, la psychohistoire va guider la Fondation au fur et à mesure des siècles, l'âme et le souffle de Seldon toujours présents. Ont alors été créées les circonstances susceptibles de provoquer une série de crises qui pousseront les hommes plus vite sur la route du nouvel Empire. Chaque crise, chaque « crise Seldon » comme la Fondation l'appelle, marque le début d'une nouvelle ère de l'histoire. de façon récurrente, grâce à l'intelligence et à la ruse de Salvor Haldin, le maire de Terminus, et d'autres personnages talentueux, chaque crise sera résolue sans recourir à la violence mais avec beaucoup d'habilité. « La violence est le dernier refuge de l'incompétence ».

Ce livre aborde avec intelligence le thème de la sauvegarde de l'humanité dans un horizon lointain alors que nos vies humaines sont bien plus courtes. le thème de la chute possible des civilisations. N'est-ce pas prodigieusement d'actualité ? A l'aune de la crise écologique…et du contexte politique de notre pays aussi. Comment espérer et agir quand on sait que l'avenir a peu à nous apporter ? Cela ne conduit-il pas à la nostalgie, à songer avec envie à la vie que menaient nos grands-parents ? A des idées et des propos réactionnaires ? A vivre dans le culte du passé ? La population ne va-t-elle pas estimer que seul compte ce dont chacun peut profiter dans l'instant présent ? « Les ambitieux ne voudront plus attendre, et pas davantage les gens sans scrupule. La moindre de leur action contribuera à précipiter le déclin des mondes habités ». La nécessité d'une vision de long terme qui dépasse nos vies terrestres sur la base d'un projet innovant et humaniste est alors indispensable et contre l'entropie propre à tout système. C'est que propose Seldon sur cette toute petite planète. La résolution de chaque crise se fera indirectement via sa voix, via son âme et cela aussi est quelque chose d'original et de fédérateur.

D'actualité aussi l'accaparement des ressources naturelles et de l'énergie entre ces mondes, la puissance qu'elles permettent, la domination qu'elles promettent, les interdépendances qu'elles engendrent. le fait de posséder une énergie (le nucléaire pour Terminus), avantage contrebalancée par le fait de manquer totalement de métaux.

Cette psychohistoire est très intéressante. Rappelons que ce livre a été écrit en 1951 et que la mise en équation dans des ordinateurs afin d'établir des scénarios prédictifs n'existait alors pas vraiment. Cette notion met en valeur également les tendances invariables de l'Histoire au détriment des actions individuelles. Comme si tout était inéluctable. Écrit. J'ai même été sur ma faim et attendais peut-être un peu trop d'elle. La faute au tout début où les projecteurs sont braqués sur ce concept, ce qui m'a réjoui tant je trouvais l'idée croustillante et brillante. Elle est bien présente par la suite mais moins que les intrigues politiques et religieuses. J'espère vraiment retrouver ce concept excellent dans les prochains tomes !

J'ai adoré la façon dont chaque crise est résolue. Nous arrivons à chaque fois à une solution complètement différente de ce que nous, lecteurs, croyons voir arriver. J'ai été complètement surprise et prise au dépourvu au point parfois de me faire des noeuds au cerveau. Isaac Asimov joue avec la psychologie et les nerfs de ses lecteurs…Une vraie anguille ! C'est là où est contenue avec le plus d'intensité l'intelligence dont je fais allusion au début de cette critique. Chaque résolution de crise amenant la Fondation a de plus en plus de pouvoir. Mais, prenons garde, l'Empire n'est en réalité pas mort. Certes diminué, mais il est toujours là…vraiment hâte de lire la suite…


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Il m'aura fallu le temps, mais enfin, je me suis lancée dans la découverte de l'auteur Isaac Asimov, considéré par beaucoup comme un pilier de la science-fiction. Et ce fut une véritable révélation !

Dans les années 12 000, les humains sont entrés depuis de nombreux siècles dans l'ère galactique (au point où ils ont complètement oublié leur planète d'origine). Les psychohistoriens sont un groupe de psychologues qui ont la capacité de prévoir le futur en se basant sur des données principalement psychologiques et sociologiques. Grâce à leurs travaux, ils prédisent la chute de l'Empire au bout de trois siècles pour enchainer sur une longue période de révolution et de précarité. En vue d'empêcher ce chaos ou en tout cas de réduire sa durée, les psychohistoriens ont l'idée de conserver le savoir de toute la civilisation dans une immense encyclopédie. Hal Seldon, le dirigeant des psychohistoriens propose alors d'emmener les 100 000 personnes qui composent son groupe sur une planète éloignée pour créer Fondation, une planète complètement dédiée à cet immense travail.

La principale raison du temps que j'ai mis à découvrir Isaac Asimov est que j'avais dans l'idée que les différents ouvrages écrits par l'auteur étaient complexes et scientifiques (malgré mes efforts, moi et la science avons toujours eu beaucoup de mal à se comprendre…) alors oui, l'intrigue est complète et la science n'est jamais très loin mais ce premier tome du cycle de fondation est fluide, addictif et très compréhensible. Publié au départ sous forme de nouvelles, Fondation nous propose à chaque nouvelle « partie », de nouveaux personnages, une nouvelle époque, un nouveau contexte et une nouvelle problématique et malgré cela, on n'est jamais perdu et on se retrouve très facilement sur le fil principal de l'intrigue et c'est ça un des gros talents d'Asimov pour moi. Les questionnements posés dans ce roman sont également forts intéressants et donnent envie de relire le roman une fois le cycle terminé pour peut-être avoir une meilleure vue d'ensemble de la réflexion de l'auteur. L'écriture d'Asimov est loin d'être lourde de descriptions comme j'avais peur avant de me lancer, mais au contraire, le tout est très fluide et s'appuie énormément sur des dialogues superbement écrits. Je ne rentrerai pas trop dans les détails dans cette critique, car les 108 critiques qui m'ont précédé le font beaucoup mieux que moi mais n'hésiter plus, lancez-vous !

Ce premier tome du cycle de Fondation a été une réelle découverte pour moi et m'a enfin prouvé qu'il faut que je mette mes préjugés de côté et qu'enfin je découvre les nombreux classiques de science-fiction. Je pense (j'en suis même quasi certaine) qu'il y aura un après-Asimov dans ma vie de lectrice, voilà c'est dit !
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critiques presse (1)
SciFiUniverse
17 janvier 2013
Cette première brique fait partie intégrante d'un chef-d'oeuvre de la science-fiction, une œuvre aux multiples thèmes abordés avec une très grande justesse, et ce sans jamais oublier ce petit souffle narratif qui nous pousse à faire défiler les pages avec plaisir.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Citations et extraits (192) Voir plus Ajouter une citation
Un cheval, qui avait pour ennemi un loup aussi puissant que dangereux, vivait constamment dans la hantise de périr sous les crocs du féroce animal. Poussé par le désespoir, l’idée lui vint de s’attirer les faveurs d’un puissant allié. Il alla donc trouver un homme et lui proposa de faire un pacte avec lui, arguant que le loup était également l’ennemi de l’homme. L’homme accepta aussitôt et proposa de tuer le loup sans tarder, à la condition que le cheval mît sa vélocité, qui était considérable, au service de son nouvel allié. Le cheval y consentit volontiers et permit à l’homme de lui passer une bride au cou et de mettre une selle sur son dos. L’homme enfourcha le cheval, partit aussitôt en chasse, retrouva le loup et le tua.
Le cheval, tout à la joie d’être débarrassé de son ennemi, remercia l’homme en ces termes : « Maintenant que notre ennemi commun est mort, retire cette bride de sur mon cou, ôte cette selle de mon dos, et rends-moi ma liberté. »
Ce à quoi l’homme répondit en éclatant de rire : « N’y compte pas ! » Et il l’éperonna derechef.

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« Je vais vous raconter une histoire, dit-il, une légende si ancienne que les plus vieux ouvrages qui en font état se contentent en fait de citer des sources plus anciennes encore. Je crois que ça devrait vous intéresser.
« Un cheval, qui avait pour ennemi un loup aussi puissant que dangereux, vivait constamment dans la hantise de périr sous les crocs du féroce animal. Poussé par le désespoir, l’idée lui vint de s’attirer les faveurs d’un puissant allié. Il alla donc trouver un homme et lui proposa de faire un pacte avec lui, arguant que le loup était également l’ennemi de l’homme. L’homme accepta aussitôt et proposa de tuer le loup sans tarder, à condition que le cheval mît sa vélocité, qui était considérable, au service de son nouvel allié. Le cheval y consentit volontiers et permis à l’homme de lui passer une bride au cou et de mettre une selle sur son dos. L’homme enfourcha le cheval, partit aussitôt en chasse, retrouva le loup et le tua.
Le cheval tout à la joie d’être débarrassé de son ennemi, remercia l’homme en ces termes : « Maintenant que notre ennemi commun est mort, retire cette bride de sur mon cou, ôte cette selle de mon dos, et rends moi ma liberté. »
« Ce à quoi l’homme répondit en éclatant de rire : N »y comptes pas ! » Et il l’éperonna derechef »
Le silence se fit dans la pièce. Wienis, ombre parmi les ombres, ne bougea pas.
Hardin poursuivit tranquillement : « Vous voyez l’analogie, j’espère. Dans leur désir de s’assurer à jamais la domination sur leurs peuples, les rois des quatre royaumes ont accepté la religion de la science, laquelle leur octroyait un statut divin. Mais cette religion leur a ôté la liberté car elle plaçait l’énergie atomique entre les mains du clergé, lequel, vous l’avez oublié prenait ses ordre de nous, et non de vous. Vous avez tué le loup, mais vous n’avez pas pu vous débarrasser de l’’h… »
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Question. - Voyons, docteur Seldon, combien d'hommes travaillent actuellement au projet que vous dirigez ?
Réponse. - Cinquante mathématiciens.
- Y compris le Dr Gaal Dornick ?
- Le Dr Gaal Dornick est le cinquante et unième.
- Alors, cela nous en fait cinquante et un ? Un petit effort de mémoire, docteur Seldon. Peut-être sont-ils cinquante-deux, ou cinquante-trois. Ou peut-être même plus ?
- Le Dr Dornick n'appartient pas encore officiellement à mon organisation. Lorsque ce sera le cas, l'équipe comptera cinquante et un membres. Pour l'instant, ils sont cinquante, comme je vous l'ai dit.
- Ils ne seraient pas plutôt voisins de cent mille ?
- Cent mille mathématiciens ? Non.
- Je n'ai pas parlé de cent mille mathématiciens. Votre groupe comporte-t-il cent mille hommes, toutes activités confondues ?
- Toutes activités confondues, il se peut que votre estimation soit correcte.
- Il se peut ? Je l'affirme : je prétends que votre projet occupe quatre-vingt-dix-huit mille cinq cent soixante-douze individus. Cessons d'ergoter.
- J'accepte ce chiffre.
(consultant ses notes) - Mettons cela de côté pour le moment, voulez-vous. J'aimerai à présent revenir sur un point que nous avons déjà abordé tout à l'heure. Voudriez-vous nous répéter, docteur Seldon, ce que vous pensez de l'avenir de Trantor ?
- Je l'ai dit, et je le répète, que, dans trois siècles d'ici, Trantor ne sera plus que ruines.
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Pherl leva vivement les yeux et considéra le Marchand avec attention. Il semblait à la fois surpris et satisfait.
« Pas bête. Et maintenant expliquez-moi pourquoi vous teniez tellement à attirer mon attention.
- Voilà. Dans les brèves périodes que j’ai passées ici, j’ai observé des faits utiles qui vous concernent et qui, moi, m’intéressent. Ainsi, vous êtes jeune, fort jeune pour être membre du Conseil, et, de plus, votre famille elle-même n’est pas très ancienne.
- Critiqueriez-vous ma famille ?
- Absolument pas. Vos ancêtres sont grands et saints, tout le monde le reconnaît. Mais certains disent que vous n’appartenez pas à l’une des Cinq Tribus. »
Pherl se renversa sur son siège. «Avec tout le respect que je leur dois, dit-il sans chercher à cacher sa haine, les Cinq Tribus ont du sang de navet. Il n’en reste pas cinquante membres vivants.
- Il n’empêche qu’il y a des gens pour affirmer que le pays n’acceptera pas de Grand Maître autre qu’originaire des Cinq Tribus. Et le nouvel arrivé et si jeune favori du Grand Maître que vous êtes ne peut que s’attirer des ennemis acharnés parmi les grands personnages de l’Etat ; c’est du moins ce que l’on dit. Sa Grâce vieillit et sa protection ne durera pas au-delà de sa mort : elle cessera sûrement quand un de vos ennemis deviendra celui qui interprète les paroles de son Esprit. »
Pherl parut furieux. « Vous entendez beaucoup de choses pour un étranger. Des oreilles comme les vôtres sont faites pour être coupées.
- C’est une décision que vous pourrez prendre par la suite.
- Voyons. » Pherl s’agita sur son siège. « Vous allez m’offrir la puissance et la fortune grâce à ces petites machines diaboliques que vous avez à votre bord. Et alors ?
- Supposons-le. Quelles seraient vos objections ? Vos idées sur le Bien et le Mal ? »
Pherl secoua la tête. « Pas du tout. Ecoutez, l’opinion que quelqu’un du dehors comme vous, c’est-à-dire un homme sans foi, peut avoir de moi est ce qu’elle est ; mais, quoi qu’il y paraisse, je ne suis pas entièrement esclave de notre mythologie. Je suis un homme cultivé, monsieur. La religion telle que vous la voyez, c’est-à-dire rituelle plutôt qu’éthique, est pour les masses.
- Quelles sont vos objections, alors ? insista Ponyets très calme.
- Les masses, justement. Moi, je peux être prêt à traiter avec vous, mais, pour être utiles, il faudrait encore que vos petites machines puissent être utilisées. Comment pourrais-je devenir riche s’il me fallait me servir d’un de ces rasoirs que vous vendez, par exemple, seulement dans le plus grand secret et en tremblant de peur ? J’aurai beau être mieux rasé que les autres et plus vite, comment acquerrais-je la richesse ? Et si l’on me surprenait en train de me servir d’un de ces engins, comment éviterais-je de périr dans la chambre à gaz, ou sous les coups d’une populace déchaînée ? »
Ponyets haussa les épaules. « Votre raisonnement est juste. Je pourrais vous faire remarquer que le remède consisterait à enseigner à votre peuple l’usage des objets atomiques pour leur confort et votre profit. Ce serait un travail gigantesque, je n’en disconviens pas, mais les bénéfices en seraient plus gigantesques encore. Enfin, c’est vous que tout cela concerne et non moi, pour l’instant. Car je ne suis en train de vous offrir ni rasoir, ni couteau, ni vide-ordures mécanique.
- Que m’offrez-vous alors ?
- L’or lui-même. Directement. Vous pouvez entrer en possession de la machine dont je vous ai montré le fonctionnement la semaine dernière. »
Pherl se raidit et se mit à plisser le front par mouvements quasi spasmodiques. « Le transmutateur ?
- Exactement. Votre réserve d’or égalera votre réserve de fer.
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Le développement régulier et ininterrompu de la planète avait fini par aboutir au stade ultime de l'urbanisation : une seule et unique cité recouvrant les quelque deux cents millions de kilomètres carrés de la surface de Trantor. La population, à son maximum, y dépassa largement les quarante milliards d'individus, lesquels se consacraient presque tous à l'administration de l'Empire, et encore suffisaient-ils à peine à accomplir une tâche aussi complexe. (...) Chaque jour, des dizaines de milliers de vaisseaux apportaient la production de vingt planètes agricoles pour garnir les tables de Trantor…
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Vidéo de Isaac Asimov
Traduit pour la première fois en langue française, Isaac Asimov, le célèbre auteur du Cycle de Fondation, raconte l'histoire d'une petite tribu semi-civilisée qui a créé en l'espace de 500 ans, grâce à leur audace et leur ingéniosité, l'une des civilisations les plus brillantes jamais vues : Rome. Son don extraordinaire pour croquer des figures historiques, rendre simples et lumineux des batailles et des événements pourtant complexes plonger au coeur des systèmes socio-politiques pour en tirer les plus évidentes leçons, entraîne le lecteur dans une aventure mémorable aux quatre coins de l'Europe. A travers cette chronique menée tambour battant, c'est aussi notre histoire qu'il raconte tant les Romains ont influencé la forme de notre vie quotidienne, nos institutions et nos idéaux de justices et d'honneur.
Vidéo réalisée par Benjamin van Blancke à partir des illustrations du livre.
Disponible en librairie. Pour en savoir plus sur cet ouvrage, écouter un extrait audio ou feuilleter des bonnes pages : https://bit.ly/46V7V84
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