Quoi de plus agréable à lire en été qu'un recueil de nouvelles de science-fiction d'
Isaac Asimov. Celui-ci regroupe dans ce recueil des histoires à propos du futur et des éventuels scénarii auxquels l'humanité pourrait aboutir.
Il est maintenant aisé de reconnaître le style et l'ambiance caractéristiques des nouvelles d'
Asimov, car elles semblent toutes s'inscrire dans le même univers et gardent les mêmes constantes, avec une ressemblance frappante entre chacune d'elles, que ce soit au niveau de la narration, des intrigues, de l'humour et du fond. Cependant ces similitudes renforcent le sentiment de bien-être que l'on a à se plonger dans la lecture de ses textes, doublé d'un sentiment de grande cohérence et de logique qui permet lors de la lecture d'un récit d'
Asimov, d'être lié avec l'entièreté de son oeuvre. Ainsi ces ressemblances constituent-elles tous le génie et la profondeur des écrits de l'auteur.
D'autant plus que l'on ne cessera jamais d'être ébahi par la richesse des sujets des nouvelles d'
Isaac Asimov. Comment trouve-t-il autant de sujets originaux et comment arrive-t-il avec une aisance si déconcertante à transcrire sur papier ce qu'il a dans la tête? Il raconte qu'il lui arrive parfois d'écrire une nouvelle en deux heures, d'un seul jet, sans qu'aucune modification soit faite avant publication. Cette spontanéité explique aussi son style si agréable à suivre et souvent qualifié de « facile à lire ». Être facile à lire ne signifie pas que ses textes soient simples à écrire ou dénués de fond, mais trahit au contraire un formidable travail d'écriture.
Si le lecteur assidu connaît la créativité sans limite d'
Asimov, cela ne l'empêche pas de s'émerveiller à chaque lecture. Décrire le futur avec un tel réalisme relève parfois de la magie mais prouve surtout la capacité de l'auteur à bien cerner les futurs enjeux de notre société.
Dans la nouvelle « Sept fois neuf », le niveau technologique des hommes est tellement élevé que la prochaine évolution serait de se passer des ordinateurs; dans « Profession », chaque homme apprend son métier en se faisant implanter les connaissances directement dans le cerveau, mais il n'y a donc plus place pour la créativité; dans « La nuit et la mort » et « Je suis à Port-Mars sans Hilda » il est question de trouver un coupable mais dans deux styles totalement différents; « Les tendres vautours » met en scène des espèces extraterrestres voulant venir en aide à la Terre; « L'ultime question » est sans doute la plus connue du recueil et en dehors du recueil grâce à sa chute sensationnelle et sa dimension métaphysique et enfin « L'affreux petit garçon » est la nouvelle la plus touchante du recueil, avec un sentimentalisme rare chez
Asimov, et a même inspiré un roman, que celui-ci a écrit en collaboration avec Silverberg.
C'est donc avec un sentiment de bonheur que l'on sort de la lecture de ce recueil, rassuré par le fait qu'
Asimov a écrit tant de nouvelles, qu'il en reste de nombreuses à découvrir.