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EAN : 9782070382262
632 pages
Gallimard (22/03/1990)
3.83/5   53 notes
Résumé :
Depuis plus d'un demi-siècle, le nom d'Albert Londres est synonyme de mythe. Ce journaliste hors pair a su donner ses lettres de noblesse à une profession qui expédie, de par le monde, charognards impénitents, vagabonds internationaux et flâneurs salariés du reportage au long cours.

En quittant Vichy pour Lyon puis Paris au début de ce siècle, alors qu'il n'avait pas vingt ans, Albert Londres voulait être poète. Il le restera toute sa vie, à sa manièr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Le 21 septembre 1914, le Matin titrait en une «Ils ont bombardé Reims et nous avons vu cela », les lecteurs voyaient tomber la première pierre de la cathédrale, Albert Londres signait son premier article.

Le 16 mai 1932, le paquebot Georges-Philipar sombrait et Albert Londres entrait dans la mythologie du journalisme.

La biographie que Pierre Assouline lui consacre raconte la carrière du journaliste qui vécut l'invasion allemande en 1914, accompagna le Général Sarrail lors de la Campagne d'Orient, dévoile les missions de l'agent de renseignements qui entra à Fiume sur les pas de d'Annunzio puis visita la Russie des soviets et l'Asie.

1923 est une année charnière ; le journaliste devient parallèlement écrivain et s'intéresse aux bagnards, au Tour de France, aux fous, à la traite des blanches et des noirs, puis aux juifs errants vers la Palestine. Albert Londres côtoie Henri Béraud, Francis Carco, Léon Daudet, Joseph Kessel, Pierre Mac Orlan, Paul Morand son épouse et celle d'Edouard Herriot, Francis Ambrière et c'est « La république des livres » (https://larepubliquedeslivres.com/) que décrit (fort bien) notre auteur.

Distinguée par le prix de l'Académie française en 1989, cette biographie m'a passionné et nous rappelle que de nombreux écrivains-journalistes comme Florence Aubenas, Jean-Paul Kaufmann, Georges Malbrunot, Daniel Pearl et Olivier Dubois risquent tout pour nous informer.

PS : ma lecture du Simenon de Pierre Assouline :
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Sous la plume enlevée de Mr Assouline, passionné par son sujet, une biographie très fouillée, vivante et enrichissante sur la vie journalistique d'Albert Londres, plus connu pour le prix que pour ses écrits.
Témoin privilégié (de 1914 à 1932) de périodes-clés de l'histoire du monde
Visiteur des bagnes de Cayenne, d'Afrique du Nord, et dénonciateur de leurs conditions de détention
Observateur attentionné des opprimés, exploités, condamnés, supposés aliénés, peuples de tout horizon, de toute condition, de toute confession
Homme de terrain, hors des sentiers balisés, jusqu'à sa mort prématurée, déclarée accidentelle après enquête, sur le bateau du retour sur lequel il embarqua IN EXTREMIS , et sa fatale destinée.
Formidable aventure humaine qui nous est ici contée.
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A lire la vie d'Albert Londres, sous la plume toujours captivante et très attachante de Pierre Assouline, on comprend pourquoi un prix de journalisme porte son nom. Ami des grandes autres plumes de l'époque, il croise Kessel et quelques autres, dont Henri Béraud qui tournera mal, mais ça c'est une autre histoire. Pour en revenir à Albert Londres, quelle vie! le tour de France suivi à bord d'une Citroën années 20, une valise toujours prête, un billet de paquebot toujours à portée de main et départ pour l'Orient, l'Afrique et la Guyanne Française bien sûr. Globe trotter infatigable, cet enfant de Vichy va faire fermer avec son talent les sinistres bagnes. Pourtant un jour de 1932, en partance pour la Chine, le Marcel Philippard prend feu...
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C'est après avoir lu plusieurs ouvrages d'Albert Londres que naturellement, j'ai désiré en savoir d'avantage sur cet homme d'exception. Cette bonne biographie de Pierre Assouline répond pleinement à cette recherche.
L'auteur suit et détaille l'itinéraire du reporter jusqu'à sa disparition aussi mystérieuse que tragique.
Albert Londres reste un modèle et beaucoup de journalistes qui prostituent aujourd'hui leur métier aux plus offrantx ou aux plus puissants devraient avoir lu ses ouvrages et cette biographie .
Car pour vivre comme le fit Londres, il faut un courage hors norme. Un courage certes physique pour affronter la mitraille et les endroits les plus mal famés du monde mais surtout une force d'âme inouïe pour s'opposer aux forces sociales cohérentes et brutales que furent en son temps armée, milieu médical et politique.
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Dans cette biographie, Pierre Assouline nous démontre avec beaucoup de talents et de simplicité les nombreuses facettes d'Albert Londres.

Suivons pas à pas, plutôt articles après articles la fabuleuse carrière journalistique du grand reporter.

De la cathédrale de Reims jusqu'à son dernier voyage, Albert Londres par ses nombreuses révélations nous désaile les yeux sur la vie quotidienne des bagnards ou des prostituées d'Amérique Latine.

Tel Zorro, il se proclame comme le défenseur des opprimés, par ses diatribes qui font mouches, il fait vaciller sur leurs fondations les différents gouvernements aussi bien français qu'étrangers. Non pas pour sa gloire personnelle dont il n'est pas trop vaniteux mais pour "ses" opprimés.

Inéluctablement il se fait de nombreux ennemis comme les coloniaux, les militaires ou les psychiatres.

Ses reportages l'emmènent aussi bien en Afrique Noire qu'en Chine ou dans le désert de Biribi où il côtoie aussi bien les princes que les manants.

Pages après pages, nous le suivons dans ses différents périples pour que nous puissions grâce à ses nombreux écrits et ouvrages être des citoyens du monde.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Le reporter va de surprise en surprise. Pour un homme de contact et de rencontres, il est servi. Sa collection personnelle d'étranges et d'excentriques s'est enrichie depuis son arrivée en Afrique. Mais s'il est un homme dont il ne s'apprêtait pas à faire la connaissance dans ces lieux désolés, c'est bien Paul Morand !

A Paris ou ailleurs, ces deux grands voyageurs auraient eu mille fois l’occasion de se croiser. Mais c'est à Niafounké plutôt qu'au restaurant du Quai d'Orsay qu'ils se lient d'amitié bien qu'ils se soient aperçus peu avant à Bamako. L'écrivain, accompagné de son épouse Hélène et de la femme d'Édouard Herriot, «fait l'Afrique» pour l'écriture de son prochain livre Paris-Tombouctou, promis à Flammarion. Sa valise est remplie de livres et d'atlas qu'il s'apprête à confronter sur le terrain avec la réalité pour en tirer une vaste étude sur la mentalité des Noirs.

L'écrivain et le journaliste, qui semblent également étonnés de se retrouver nez à nez en Afrique, s'essaient de concert à la chasse aux panthères et aux autruches. Seul un colon du voisinage fait les frais de leur équipée, sans trop de dommages fort heureusement. Leur coup de fusil est décidément moins sûr que les flèches qu'ils ont l’habitude de décocher, l'un dans ses livres, l'autre dans ses articles.
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Entre l’éditorialiste et le grand reporter, il ne saurait y avoir de dialogue. Ils ne font pas le même métier bien qu'ils œuvrent dans la même profession.

«Nous ne pouvons faire paraître vos articles sur la Ruhr.
-Pourquoi? N'ai-je pas dit la vérité ?
-Justement. Ne pourriez-vous modifier ? Oh! à peine quelques coupures ?
- Des coupures ? Je ne raconterai jamais que ce que j'ai vu. Strictement vu. Rendez-moi mes papiers. »

La tension monte d'un cran. Ils insistent mais ne changent en rien leurs arguments.

«Votre reportage n'est pas dans la ligne du journal... »
Piqué à vif, Albert Londres prend ses articles sous un bras, sa canne sous l'autre, tire un coup de feutre taupé à la compagnie avant de claquer la porte sur une parole demeurée historique :

«Messieurs, vous apprendrez à vos dépens qu’un reporter ne connaît qu'une seule ligne: celle du chemin de fer...»

Et il s'en va. Sans regrets.
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Pourtant, il ne savait pas conduire et ne connaissait pas l'anglais. La seule langue qu'il pratiquait, d'expérience, avec une certaine habileté, c'était l'« étranger ». Il le parlait partout, tous les jours avec n'importe qui dans toutes les situations.

Ainsi, à Moscou il comprit l'antagonisme entre Lénine et Trotski, dans les Dardanelles il démêla l'écheveau balkanique, en Chine il réussit de justesse à percer la folie des dirigeants avant qu'elle ne le gagne à son tour, en Inde il observa Gandhi et Tagore en pleine action méditative...

Albert Londres s'abîma les fesses en enquêtant sur celles des forçais du Tour de France, il tendit la main à des bagnards dans leur trou à rats, à des fous en rupture de camisole, à des évadés nostalgiques de la mère patrie, à des juifs sionistes qui avaient eu trop d'histoires et pas assez de géographie, à des maquereaux argentins et des blanches maltraitées, à des casseurs de pierres des bat'd'af et de noirs portefaix oubliés par le décret d'abolition de l'esclavage, aux victimes de la terreur macédonienne et à des pêcheurs de perles aux poumons crevés...
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(En 1927)…l'Afrique est dans l'air du temps.

André Gide vient d'y effectuer un périple dont il a ramené deux livres : Voyage au Congo (1927) et Retour du Tchad (1928). Ce sont des notes très impressionnistes dans lesquelles l'auteur dénonce les abus coloniaux contre les indigènes. Une indignation sincère, mais plus poétique que politique. Car quand il demande à l'administration coloniale et aux exploiteurs de prendre leurs responsabilités en Afrique, il ne remet pas en cause la légitimité de la colonisation. Les ouvrages de Gide sont des récits de voyage, critiques et véhéments, mais indifférents aux mœurs des civilisations locales et cantonnés dans les limites habituelles de la mentalité coloniale et du système qu'elle a engendré. Voyage au Congo suscitera peut-être une commission d'enquête, il n'en est pas moins dédié à la mémoire de Joseph Conrad.
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Comme tout envoyé spécial qui se respecte, Albert Londres ne veut connaître du Petit Parisien que le premier et le quatrième étage, celui de la caisse et celui de la direction. Moins il y traîne, mieux il se porte. Il appartient à cette catégorie de journalistes qui se sentent chômeurs quand ils sont à leur journal.

Il n'a qu'une hâte, suivre sa chère valise au bout du monde, si tant est que le monde ait un bout. En 1923, pour Albert Londres et Elie-Joseph Bois qui refont équipe, il se situe très exactement en Guyane, du côté de Cayenne.

Au bagne. C'est une idée fixe. Pour la satisfaire, il n'y a guère que deux moyens : le «crime» ou le grand reportage. Albert Londres choisit le moins compromettant.
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Vidéo de Pierre Assouline
Une rencontre avec L Ecole Biblique de Jérusalem au présent et au futur
- Accueil par Alain Rémy, président de l'Association des Amis de l'École - Introduction par le nouveau directeur de l'Ecole, fr. Olivier Poquillon suivie d'une conférence à trois voix par des enseignants-chercheurs de l'École, « Les Écritures à l'École biblique et archéologique française de Jérusalem en 2023 » : les Écritures au pays de la lettre même (fr. ukasz Popko), au pays d'un renouveau juif polymorphe (fr. Olivier Catel), au pays d'une réception interconfessionnelle et interculturelle (fr. Olivier-Thomas Venard ).
- Échanges avec le public
- Capsules - « La Bible en ses Traditions aux Bernardins », témoignage sur l'usage de la base de données par le P. Jacques Ollier, enseignant-chercheur au Collège des Bernardins. - À la découverte de Bibleart, application culturelle de la Bible en ses Traditions, avec l'équipe de Prixm
- Pause : possibilité de visiter le stand de l'Association des Amis pour y découvrir ses activités, les propositions de l'École et ses dernières publications ainsi que le stand École biblique des éditions Peeters.
- Table Ronde "Sous l'invocation de saint Jérôme : traduire les Écritures en 2023, entre Jérusalem et Paris". Échange entre Pierre Assouline, de l'Académie Goncourt, pour la littérature, le professeur Olivier Munnich (professeur émérite à l'Université Paris – Sorbonne) pour la philologie et l'histoire et Olivier-Thomas Venard pour l'exégèse et la théologie.
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