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EAN : 9782070305254
256 pages
Gallimard (20/01/2005)
3.42/5   56 notes
Résumé :
"... Entre ses amius rangés et ses amis dérangés, il éprouverait toujours une secrète attirance pour les seconds. Ceux dont l'esprit avait fait un pas de côté. La fêlure, voilà ce qui le captivait chez les gens. Toute sa curiosité n'avait pour objet que de cerner le lieu et l'instant de cette faille dans une vie. Jusqu'à en être hanté..."

Pierre Assouline est journaliste et écrivain. Il est l'auteur d'une vingtaine de livres, dont plusieurs biographie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
François-Marie Samson est généalogiste.
Il a fait l'arbre de la famille de Chemillé du XVIème et est invité à une réception familiale chez eux.
Pour s'y rendre, il prend le métro.
Avec sa belle écriture, stylée et intelligente, Pierre Assouline nous dresse une galerie de portraits.
Portraits de gens ordinaires dans le métro.
Portraits de la bourgeoisie lors de la réception..
L'ambiance générale est assez particulière, de même que les personnages.
François-Marie, qui aime les gens un peu « à côté » s'attache particulièrement à Ines de Chemillé et à son fils Sixte.
Après un début qui semble descriptif et un François-Marie plutôt passif et spectateur, la tension monte et la famille modèle n'est pas si claire que ça.
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Humour fin et mordant pour petites histoires dérangées.
Pas celles de Pascale Roze, mais les histoires de famille dont le linge à particule du XVI° se lave dans les méandres d'un arbre généalogique commandé tout express à François-Pierre Samson, expert en la matière, homme "moyen en toutes choses", fraichement divorcé et domicilié, lui, Paris XV°.
"Vous serez le héros de la fête", une "fête à la bonne franquette" lui ont promis ces gens "de la même génération" mais pas du même monde".
Un cocktail dinatoire appétissant pour ce généalogiste curieux des autres qui "aime soulever le tapis pour voir ce qu'on a glissé dessous".
Des portraits hauts en couleurs d'une société bien pensante, de bon ton mais aux prénoms aussi tarabiscotés que leurs comportements.
Rencontre déstabilisante de Sixte de Chemillé, adolescent surdoué au don médiumnique capable de se refermer comme une huitre dans certaines circonstances. Rencontre un brin choquante de Mathilde ronde nymphomane à éviter.Et rencontre éblouissante de la mère de Sixte, Ines de Chemillé à l'élégance souveraine et à l'érotisme caché, sous une grande maîtrise de soi, qui va l'émouvoir plus que de raison.
"Un côté sombre, un côté soleil". Sixte et sa mère,la belle Ines lui réservent bien des surprises dépassant les limites de son imagination de petit scribouillard décortiqueur.
L'état limite dépassera-t-il dans leur cas les limites du border line?
Pierre Assouline, journaliste et écrivain, auteur reconnu de moult ouvrages, manie l'ironie par petites touches imagées qui prêtent à sourire et mène cet Etat limite à la manière d'une enquête policière aux rebondissements captivants.
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Un vendredi en soirée, François-Marie Samson , généalogiste réputé , emprunte le métro, ligne 6 – Nation- Charles de Gaulle.
La soirée s'annonce compliquée : ciel colérique , altercations entre usagers, incident technique paralysant la rame au-dessus de la Seine. Cela va permettre de révéler les réactions des voyageurs comme dans « Boule de suif » : hypocrisie , bassesse, fanfaronnade, sang-froid, indifférence, égoïsme, altruisme …
Cette mésaventure se termine sans trop de mal , Samson peut donc se rendre à la soirée des de Chemillé , réception organisée pour présenter au cercle amical et parental l'arbre généalogique commandé qu'il vient d'achever.

Il approchera la plupart des convives de cette soirée, observera, discutera , se forgera une opinion sur chacun d'entre eux, Il sera intrigué par Sixte, le jeune fils de la famille qui manifestement est paré du don de voyance 'vision transpigmentaire" dira un spécialiste de la chirurgie oculaire.
L'hôtesse, Inès Chemillé, ne lui est pas indifférente, ils se reverront et deviendront amants.
Entre temps, le commanditaire du premier travail, Tanneguy de Chemillé, repasse commande pour l'établissement d'un nouvel arbre généalogique , celui de la famille de son épouse, les Créange de Vantoux, cela sonne comme un nom juif "Créange de Ventoux".
Mais étrangement , à partir de cette soirée, de curieux événements vont se produire, Inès, son fils sombrent-ils dans la folie ? Que cherche Tanneguy ?
Samson trouvera certaines réponses. Toutes ?
Pierre Assouline décrit avec réalisme , avec une ironie caustique, un humour acide, les réactions, les comportements de la société celle des usagers du métro, celle de la tribu aristocratique, celle des dirigeants d'un grand laboratoire pharmaceutique...,
Le roman s'achève, de façon surprenante, telle une enquête policière.

PS

Un soir, la nuit bien avancée, Samson suggère à Inès d'écouter "le Pas du chat noir" d'Anouar Brahem", compositeur contemporain tunisien .
Moi aussi, je vous invite à vous immerger, les nuits d'insomnie, dans cette musique narrative où oud, accordéon et piano racontent la tristesse de la vie, le temps qui passe avec peut être la lueur d'espoir du lendemain qui vient.
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François-Marie Samson a pris le métro, malheureusement immobilisé à la suite d'une panne de courant due à un orage violent. Il descend à la station Passy dans le XVIème…pour se rentre à un cocktail dinatoire dans un appartement bourgeois….Généalogiste de renom il vient y présenter devant la famille réunie l'arbre généalogique de la famille, remontant sur plusieurs siècles…Une famille à particule de « sang noble », fierté du père de famille Tanneguy de Chemillé, il travaille au Quai d'Orsay et attend même une décision du Conseil des Ministres qui doit le nommer à un poste d'ambassadeur…Ce cocktail dans l'appartement cossu aux tapis lourds, lui permet d'observer les membres de la famille, notamment un ingénieur acoustique, des monarchistes, une jeune fille qui a des problèmes avec sa banque …. les cousins, tous étant des « gens qui n'avaient pas seulement un curriculum vitae mais une biographie que leur conférait leur origine »…Notre généalogiste, « pratique l'observation en solitaire comme un sport, étant entendu que cette activité relevait autant de l'exercice d'admiration que du jeu de massacre »

Pierre Assouline a le don de nous faire partager avec humour et cruauté ce jeu de massacre, les portraits de ses personnages souvent précieux et l'atmosphère des lieux. Il est aussi à l'aise pour décrire les personnes bloquées dans une rame de métro à l'arrêt que celles invitées dans un appartement cossu des quartiers chics, il est ce généalogiste qui observe les invités du cocktail : « il détaillait chacun de ses membres avec d'autant plus d'esprit critique que son cynisme était muet ».

Nous suivrons plus particulièrement au cours du roman, la maitresse de maison Inès, troublante cadre de direction dans une grande multinationale et le fils de famille Sixte, gamin de quinze ans qui, lors du cocktail regarde fixement le tapis, et le père Tanneguy.Le généalogiste érudit nous emporte dans son monde de recherches, de pistes, de sources pour bâtir un arbre généalogique, un monde fait d'études de vieux textes, d'études des sceaux, d'étude de la petite histoire locale et de la grande Histoire….une découverte passionnante en ce qui ce concerne…que j'aurais aimé plus poussée…

Mais cette histoire de famille, cette recherche peut parfois faire remonter des secrets bien cachés, des secrets qui peuvent perturber une vie, des secrets qui peuvent tuer : « de quel droit peut-on rappeler, sinon révéler, leurs origines à des gens qui n'ont rien demandé, les ignorent probablement et ne sont pas prêts à subir un tel bouleversement ? Imagine-t-on seulement la violence que cela représente d'imposer une telle vérité à ceux à qui elle demeure intolérable ? ». le généalogiste estime appartenir à la catégorie de « ceux qui ont tendance à soulever le tapis pour voir ce qu'on a glissé dessous »…Son travail va semer le trouble au sein de la famille, Inès femme forte, cadre supérieure va « se désagréger sous ses yeux. Un séisme avait eu raison d'elle. », presque en état limite

Sous le coté romanesque du livre, Pierre Assouline nous pose de vrais questions quant à l'identité…Faut-il tout connaître de la vie de nos ancêtres?…Une question qui me touche particulièrement, il n'est pas toujours agréable de découvrir par hasard le passé peu glorieux d'ascendants… le généalogiste François-Marie Samson va mener une enquête presque policière à la suite de suicides dans le métro, notamment celui du médecin qui suivait Sixte et qui lui permettait de s'ouvrir un peu. Il est mort d'une mort assez suspecte, et son corps a été autopsié…Je ne vous en dis pas plus

Sous le tapis se cachera une fin inattendue, un autre personnage que l'on attendait pas, en état limite lui aussi.

Une fin qui donne beaucoup de sel à ce roman….une chute …inattendue
Lien : http://mesbelleslectures.com..
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C'est un roman où les personnages sont constamment en “état limité” ou pour utiliser un terme anglais borderline. J'ai apprécié le style savoureux de Pierre Assouline et la réflexion que cette fiction suggère sur la réalité de l'identité des personnes.
Le héros de ce roman, François-Marie Samson, est un généalogiste, il est invité à un cocktail chez chez les “de Chemillé” une famille aristocratique qui vit à Paris dans un immeuble du XVI ème, square Alboni, juste au-dessus de la station Passy et la ligne 6 du métro. Beaucoup de scènes se passent sur cette ligne 6 que le généalogiste emprunte pour se rendre à son rendez-vous mondain: la soirée commence par une altercation dans le métro, un orage violent qui arrête un moment le métro sur le pont de Bir-Hakeim. Cette première partie du roman donne déjà à l'auteur l'occasion de brosser le portrait savoureux de voyageurs, dont les comportements révèlent hypocrisie, bassesse, sang-froid ou indifférence. Mais le sens de l'observation de François-Marie Samson va donner tout son cours lors du cocktail où il fait la connaissance de la femme Tanneguy de Chemillé, Inès, cadre supérieure, artistocrate issue de la famille des Créances Vantoux. Une famille sur laquelle Tanneguy, qui travaille au Quai d'Orsay et attend sa nomination à un poste d'ambassadeur, demande au généalogiste d'enquêter. La chute inattendue du roman lèvera le voile sur l'objet de cette commande.
François-Marie Samson est séduit par Inès, en tombe amoureux, et découvre peu à peu les failles de ce monde aristocratique décrit de façon truculente avec des phrases telle que celle-ci :« Chez eux, on ne devait ni se suicider, ni divorcer car ça ne se fait pas ; si nécessaire, dans le premier cas on évoquait un malencontreux accident de chasse, dans le second on assurait qu'un si sot mariage avait d'ores et déjà coupé les liens de famille. » le généalogiste observe ce qui se cache sous le tapis pour décrypter les secrets bien cachés de ces familles. Comme d'ailleurs, le fils des Chemillé, obnubilé par le dessin d'une tapisserie, comportement étrange et répétitif qui inquiète sa mère, la fin inattendue du roman en forme de thriller nous donnera l'explication.
Pierre Assouline a un style plutôt brillant, caustique, parfois un brin cruel pour décrire ce monde aristocratique où l'origine familiale se confond avec identité,des « gens qui n'avaient pas seulement un curriculum vitae mais une biographie que leur conférait leur origine ». La chute inattendue du roman montre à quel point cela peut-être illusoire.

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Le métro, c'était ça mais aussi une dame en chignon si digne qu'elle n'osait pas mettre une soucoupe devant elle quand elle interprétait à la harpe un ave Maria qui clouait les passants jusqu'à la sidération tant çà devait les ramener à leur enfance, ou un monsieur laissant passer les trains tant il était absorbé par sa lecture de Tanizaki dans l'édition de la Pléiade, ou encore deux jeunes skinheads devisant sur un banc de la suprématie de la race blanche en termes peu amènes pour le reste de l'humanité et s'interrompant pour aider une jeune maman noire à faire entrer sa poussette dans la rame quand à l'intérieur nul ne levait le petit doigt.
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Elle n'avait pas été caressée depuis longtemps. Seules les caresses redonnent la sensation de leur unité aux morceaux d'un corps. L'invisible tracé qu'elles dessinent sur la peau est un concentré de vie. En la touchant longuement, il avait accédé à son véritable domaine réservé, là où l'incommunicable se partage enfin.
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-Çà prend combien de temps pour faire un tel arbre ?
-Environ six cents ans, quelques mois et une poignée de secondes répondit Samson en plongeant la main dans un bol d'amandes salées tendu par un maître d'hôtel en veste blanche. Vous n'en prenez-pas ?
-Des études ont montré à travers différentes analyses qu'après une heure de cocktail dans une soirée moyenne on avait relevé des traces de quarante-trois-urines différentes sur ces graines.
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Visualiser,décortiquer,analyser puis fragmenter pour mieux photographier mentalement,il ne pouvait s'en empêcher où qu'il fût,un scanner vissé dans la rétine,c'était plus fort que lui et tant pis si ses amis y moquaient une discipline de policier ou d'indicateur,comment leur faire admettre que lorsqu'on est sensible au mystère des gens on veut tout savoir.Surtout pas pour juger mais pour comprendre.Le démon de la curiosité dans l'acceptation première du mot.Avec le goût de l'observation et la passion de la conversation,c'était ce qui lui faisait accepter des invitations chez des inconnus.
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Il prenait conscience pour la première fois que la terre anoblit l'homme et non l'inverse, ce qui est le propre d'une seigneurie
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Videos de Pierre Assouline (90) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Assouline
Une rencontre avec L Ecole Biblique de Jérusalem au présent et au futur
- Accueil par Alain Rémy, président de l'Association des Amis de l'École - Introduction par le nouveau directeur de l'Ecole, fr. Olivier Poquillon suivie d'une conférence à trois voix par des enseignants-chercheurs de l'École, « Les Écritures à l'École biblique et archéologique française de Jérusalem en 2023 » : les Écritures au pays de la lettre même (fr. ukasz Popko), au pays d'un renouveau juif polymorphe (fr. Olivier Catel), au pays d'une réception interconfessionnelle et interculturelle (fr. Olivier-Thomas Venard ).
- Échanges avec le public
- Capsules - « La Bible en ses Traditions aux Bernardins », témoignage sur l'usage de la base de données par le P. Jacques Ollier, enseignant-chercheur au Collège des Bernardins. - À la découverte de Bibleart, application culturelle de la Bible en ses Traditions, avec l'équipe de Prixm
- Pause : possibilité de visiter le stand de l'Association des Amis pour y découvrir ses activités, les propositions de l'École et ses dernières publications ainsi que le stand École biblique des éditions Peeters.
- Table Ronde "Sous l'invocation de saint Jérôme : traduire les Écritures en 2023, entre Jérusalem et Paris". Échange entre Pierre Assouline, de l'Académie Goncourt, pour la littérature, le professeur Olivier Munnich (professeur émérite à l'Université Paris – Sorbonne) pour la philologie et l'histoire et Olivier-Thomas Venard pour l'exégèse et la théologie.
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