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EAN : 9782070376247
179 pages
Gallimard (01/02/1985)
3.55/5   57 notes
Résumé :
Quel mélange que ce mélange de nature torride, de botanique aberrante, de magie indigène, de théologie de Salamanque, où le volcan, les moines, l'Homme-Pavot, le Marchand de bijoux sans prix, les " bandes d'ivrognesses dominicales ", les " maîtres mages qui vont dans les villes enseigner la fabrication des tissus et la valeur du Zéro ", composent les plus délirants des songes.
Ma lecture me fut un philtre, car cet ouvrage se boit plus qu'il ne se lit. Il me ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Avec ces légendes bigarrées et hallucinées, j'ai été bien surprise de retrouver, longtemps après le choc de Monsieur le Président, un Asturias dans une veine, comment dire, moins linéaire!
Tout est déroutant dans cette oeuvre: la construction avec un prologue, des légendes mais aussi une pièce de théâtre; le style, déroutant, foisonnant, presque dissonant parfois comme une musique céleste que l'on envie de slammer. La lecture est ardue, et pourtant elle laisse au final la sensation d'un rêve éveillé pendant lequel on aurait touché avec ses cinq sens un peu de l'âme de la grande Amérique originelle.
Une expérience de lecture riche et originale, qu'à mon regret je n'aurai pas su vivre pleinement.
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Paru en 1930, c'est le premier livre publié par l'auteur. le livre a été écrit à Paris, où Miguel Angel Asturias suivait des cours d'anthropologie et où il a aidé son professeur, Georges Raynaud, à traduire le Popol-Vuh, un texte en langue quiché évoquant la religion maya. Mais la dédicace du livre évoque aussi les histoires qui lui racontait sa mère. Il ne faudrait toutefois pas s'attendre à un livre présentant une collecte de récits au plus près de la mémoire indienne, ni un ouvrage anthropologique. Même si l'auteur connaît ces histoires de l'intérieur, et qu'il maîtrise la démarche scientifique, Légendes du Guatemala, est avant tout l'oeuvre d'un écrivain, ambitieux et personnel, dont l'écriture poétique et très travaillée donne une résonance très particulière à l'ouvrage. Les légendes qu'il évoque lui donnent la possibilité de se réapproprier sa culture, mais aussi de l'interroger, et en filigrane de se positionner dans le présent, ce qu'il fera d'une manière plus explicite dans certains de ses ouvrages suivants.

La structure du livre est complexe. Lors de la première parution, le livre se composait d'une sorte d'introduction, intitulée Guatemala, dont la première partie évoque en particulier les villes du pays, leurs fondations, mi-mythiques mi-réelles, puis une deuxième partie, « Maintenant je me souviens » qui est centrée sur les conteurs, un vieux couple mais aussi le narrateur et qui lance en quelque sorte l'acte de conter. Puis suivent cinq récits intitulés Légendes. A ces textes se sont ajoutés dans les éditions postérieures, deux autres textes, plus longs. « Les sorciers de l'orage du printemps » peut être rattaché aux Légendes précédentes, avec sans doute plus d'ampleur, c'est à mon avis le texte le plus ambitieux du cycle, mais le dernier texte, "Cuculcan" se présente sous la forme d'une pièce de théâtre, même si contenu est aussi légendaire.

Il ne faut pas que le lecteur s'attende à ce qu'il a l'habitude de lire en ouvrant un livre de contes et légendes. Il s'agit ici plus de poèmes en prose, qui traitent d'un contenu légendaire, mais réinvesti par l'auteur, et narré d'une manière qui n'est pas réellement explicite. Il s'agit plus de créer une ambiance, de suggérer, de broder, de créer de superbes images, que de raconter une histoire, avec un début, une fin, et un enchaînement logique des événements. La lecture de notes s'avère indispensable pour s'y retrouver à peu près. Miguel Angel Asturias brode en quelque sorte un tissu riche et coloré, où telle ou telle figure, telle ou telle image, évoque tel ou tel personnage légendaire, mythe, ou événement. Il faut noter que l'univers mythologique de l'auteur associe aussi bien les mythes indiens des sociétés précolombiennes, que les récits liés à l'arrivée des conquistadors. Il y a parmi les personnages des religieux catholiques par exemple. C'est une mémoire métissées, mélangée, que revendique l'auteur.

Autant prévenir d'emblée le lecteur curieux qui voudrait tenter l'aventure de ce livre : cela demande un certain effort. Il faut aimer les textes poétiques, et ne pas s'attendre à des récits structurés, et la multiplicité de références à la culture, à l'histoire et à la mythologie du Guatemala font que beaucoup de choses échappent à un lecteur qui ne connaît pas parfaitement toutes ces questions. Pour ma part, j'avoue une certaine difficulté à entrer dans l'univers du réalisme magique, dont Asturias est considéré comme l'un de ses précurseurs ou créateurs, tout particulièrement dans ce livre. Il aurait aussi subi une influence des surréalistes, lors de son séjour parisien, et là aussi ce n'est pas le courant littéraire qui me passionne le plus. Je suis restée un peu sur le bord du chemin pendant une partie du livre, même si j'ai trouvé certains passages splendides. Il faudrait sans doute lire ce type de livre à haute voix, pour trouver le rythme, la scansion, le souffle qui habite le texte. Plus qu'un écrivain au sens classique du terme, Asturias se pose en barde halluciné, qui chante des récits immémoriaux, pour un public qui les connaît déjà, et pour qui une image, une métaphore, un nom, vont être source de réminiscences, d'associations, vont libérer un imaginaire préexistant tout en provoquant une surprise par une manière inhabituelle ou différente de présenter les choses. C'est incontestablement puissant, original, mais difficile à pénétrer.
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LÉGENDES DU GUATEMALA de MIGUEL ANGEL ASTURIAS
Une dizaine d'histoires et de légendes guatémaltèques.
Ça parle de Palenque et de Copan, de villes empilées les unes sur les autres, de vieux qui discutent avec Satan, ferment leurs portes aux bohémiens qui enlèvent les enfants. Ça parle de Tikal, « le coucou des rêves file les contes », six hommes peuplèrent le pays des arbres, trois venaient dans le vent, trois dans l'eau. Cabrakan le géant « crache une salive qui brûla la terre », alors qu'Hurakan gravit le volcan pour lui « peler le cratère avec ses ongles ». le Symbole dit »certain siècle, il y eut un jour qui dura plusieurs siècles « . C'est l'histoire de Nido, et le Calejo dans les plaines qui coupe les tresses aux filles comme celle de Mère Elvire de St François chargée de couper les hosties qu'elle donnait à l'homme Pavot. La légende du Maître Amandier qui à la pleine lune du Hibou-Pêcheur, partagea son âme entre Quatre Chemins, hélas le chemin noir la vendit à un marchand de bijoux sans prix. La légende du Sombreron, un garçon perd une balle en caoutchouc qu'un moine ramasse, il a envie de sauter tout le temps, sa mère voit le moine et lui dit qu'elle est l'image du démon, le moine s'en débarrasse, elle rebondit sur la tête du garçon sous forme de chapeau noir. Et la première ville émergea, Serpent à Fontaine
D'Horizons, les serpents éternuaient du soufre, les hommes qui les surveillaient furent appelés prêtres. «La religion primitive fut ainsi pétrie avec de la cendre de poils et de la salive de prêtres, écorce de silence et fruit amer des premières magies ». Et pour conclure la merveilleuse histoire de Cuculkan et de Guacamayo, le Serpent à plumes et l'Oiseau de feu qui sont contés dans le Popol Vuh avec la création du monde selon les Quichés.
Asturias reprendra une autre légende de la création du monde dans « les hommes de Maïs.
Un très beau livre plein de poésie qui nous plonge aux origines du Mexique et du Guatemala ainsi que d'une partie de l'Amérique centrale dans un temps où ces pays n'étaient qu'un. Un mélange de nature, de croyances, de religions et de fantastique le tout agrémenté de la langue délirante f'Asturias.
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Petite mise en garde à tous les futurs lecteurs, Légendes du Guatemala n'est pas une lecture facile. La plume de Miguel Angel Asturias n'est pas facile à appréhender : les phrases sont longues, on passe du coq à l'âne mais surtout il y a une quantité de notes ajoutées (je parle ici de l'édition folio) pour nous faciliter la lecture. Malheureusement, cela ne fait qu'empirer les choses puisqu'elle sont ajouter a la fin du roman et classé par ordre alphabétique et non par ordre d'apparition dans le roman. Bref, il faut faire une série d'aller retour incessant ce qui est assez agaçant.

Au-delà de ce bémol,c'est une lecture intéressante a la découverte d'un autre pays et d'une autre culture avec ces moeurs et ces croyances. Je suis heureuse d'avoir découvert ce livre mais il ne me laissera pas un souvenir extraordinaire.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Lecture intéressante sur les légendes traditionnelles guatémaltèques, le rapport à la nature et aux éléments est très présent bien évidemment. J'ai cependant trouvé la lecture plutôt ardue avec de nombreuses notes en fin de livre, classées par ordre alphabétique et non par ordre d'apparition ce qui est un peu perturbant et prend du temps à chercher, du coup j'ai dû de nombreuses fois relire les mêmes phrases pour ne pas être perdue après avoir lue la note.

Un livre à lire à tête reposée et au calme au risque sinon de ne pas tout suivre.
Le dernier conte en forme de pièce de théâtre m'a paru trop long également.
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Mère-Elvire de Saint-François, abbesse du monastère de Sainte-Catherine, allait devenir la novice qui coupait les hosties au couvant de la Conception, une jeune fille d'une beauté célèbre et d'un parler si candide que sur ses lèvres les mots semblaient de fleurs de douceur et de tendresse.
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L'haleine des arbres éloigne les montagnes, où le chemin ondule comme un filet de fumée, la nuit tombe, les oranges surnagent, on perçoit le moindre écho, si profonde est la répercussion, dans le paysage somnolent, d'une feuille qui tombe ou d'un oiseau qui chante, et le Coucou des Rêves s'éveille dans l'âme.
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Crépuscule... L'ombre effaçait sa pensée, récit lumineux de parcelles de poussière nageant dans un rayon de soleil. Les cloches rapprochaient de la coupe du soir leurs lèvres sans murmure. Qui parle de baisers ? Le vent agite les héliotropes. Héliotropes et hippocampes ? Et dans les torrents de fleurs, les colibris étanchaient leur soif de Dieu. Qui parle de baisers ?
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Une chronologie lente, sable de cataclysmes secoué à travers les pierres que la vérole des inscriptions corrompait comme la bave de l'hiver, avait corrompu le bois qui conservait les fastes végétaux de la chronologie des hommes peints, faisant oublier aux habitants ce qu'ils étaient en réalité : une création fictive, un amusement des dieux, et leur permettait de se croire immortels.
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C'est lui!Ne voyez-vous pas sa poitrine rouge comme le sang et ses bras verts comme la sève?C'est du sang d'arbre et du sang animal.Il est oiseau et arbre!Ne voyez-vous pas toutes les nuances de la lumière sur son corps de colombe?Et les longues plumes de sa queue?Oiseau au sang vert!Arbre au sang rouge!Le Quetzal!C'est lui!c'est lui!
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Video de Miguel Angel Asturias (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Miguel Angel Asturias
Jacqueline Duhême Une vie (extraits) conversation avec Jacqueline Duhême à la Maison des artistes de Nogent-sur-Marne le 8 février 2020 et où il est notamment question d'une mère libraire à Neuilly, de Jacques Prévert et de Henri Matisse, de Paul Eluard et de Grain d'aile, de Maurice Girodias et d'Henri Miller, de Maurice Druon et de Miguel-Angel Asturias, de dessins, de reportages dessinés et de crobards, d'Hélène Lazareff et du journal Elle, de Jacqueline Laurent et de Jacqueline Kennedy, de Marie Cardinale et de Lucien Bodard, de Charles de Gaulle et du voyage du pape en Terre Sainte, de "Tistou les pouces verts" et de "Ma vie en crobards", de Pierre Marchand et des éditions Gallimard, d'amour et de rencontres -
"Ce que j'avais à faire, je l'ai fait de mon mieux. le reste est peu de chose." (Henri Matisse ). "Je ne sais en quel temps c'était, je confonds toujours l'enfance et l'Eden – comme je mêle la mort à la vie – un pont de douceur les relie." (Miguel Angel Asturias)
+ Lire la suite
>Coutumes, savoir-vivre, folklore>Folklore>Littérature populaire orale (601)
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