Si on court à l'infini, on revient à son point de départ.
Les romans vous donnent une idée tout à fait fausse de la vie, ils racontent des bobards et laissent entendre qu'il y a un dénouement, alors qu'en réalité il n'y en a pas : ça n'en finit jamais...
Amélia aurait aimé ne pas être trop prude, elle avait l'impression de s'être trompée de génération. Elle aurait dû vivre à une époque codifiée par le rang et des règles [...] Elle avait lu trop de Henry James et d'Edith Wharton. Personne dans l'univers de Wharton n'avait envie d'être là, mais Amélia se serait débrouillée comme un chef dans un roman d'Edith Wharton. En fait, elle aurait vécu heureuse dans n'importe quel roman écrit avant la Seconde Guerre mondiale.
La seule fois où on était à l'abri de tout danger, c'est quand on était mort.
on ne regrette jamais ce qu'on n'a jamais eu. Et une fois qu'on l'a eu, on le regrette tout le temps.
Il se mit à pleuvoir. Jackson n'arrivait pas à se rappeler quand il avait plu pour la dernière fois. Aqua lateris Christi, lava me. Jackson pleura. Pas sur Niamh, ni sur Laura Wyre, ni sur Kerry-Anne Brockley, ni sur une autre des gosses perdues, il pleura sur la petite fille aux rubans écossais dans les cheveux, la petite fille qui avait jadis tenu Souris bleue dans ses bras et lui avait dit de sourire à l'objectif.
Plus curieux encore que le fait que personne ne désirait Amelia était le fait qu'elle-même ne désirait personne... en dehors des hommes peuplant les romans du dix-neuvième siècle, ce qui renouvelait le concept d'« inaccessibilité ». (p. 201)
Le temps est un voleur, il vous dépouille de votre vie et la seule façon de la récupérer, c'est de jouer au plus malin avec lui et de la lui reprendre.
Elle était toujours blonde et arborait le cuir tanné par le soleil de ceux qui pensent que le cancer de la peau n'arrive qu'aux autres, bien qu'à en juger à sa toux de fumeuse, ce serait une course au finish avec le cancer du poumon.
Amelia qui avait sous les bras des chairs qui pendouillaient tellement qu'elle aurait pu sans problème faire du vol à voile entre les cimes des arbres.