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Isabelle Caron (Traducteur)
EAN : 9782877066952
153 pages
Editions de Fallois (04/11/2009)
3.32/5   104 notes
Résumé :
On a de la chance de vivre aujourd'hui est le second recueil de nouvelles de Kate Atkinson.
D'un mini-thriller à l'humour grinçant et plein de fantaisie (Affaires de coeur) à Dieu qui décide de revoir sa copie après ce que l'homme a réussi à faire de sa création (Genèse) en passant par une vision glaçante de ce que donnerait l'application de la charia en Écosse (La Guerre contre les femmes), nous retrouvons la plume ironique et poétique de Kate Atkinson.
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
3,32

sur 104 notes
Il est toujours compliqué de donner un seul avis pour un recueil de nouvelles.
Dans "On a de la chance de vivre aujourd'hui", Kate Atkinson explore des territoires divers et fait plusieurs incursions vers le fantastique.
Le résultat est parfois surprenant, déroutant, mais ce que je retiens c'est que l'auteure fait une nouvelle fois la preuve de son talent pour épingler les travers de ses personnages, l'ineptie de leurs petites vies, pour mettre le doigt là où ça fait mal.
Sa plume est d'une efficacité redoutable.

Voici quelques exemples parmi tant d'autres:

"Pam se fit couler un bain et s'y allongea en se demandant quel effet cela ferait d'être dans un cercueil. On ne l'enterrerait peut-être pas. Il y avait de grandes chances pour que Rebecca choisisse une incinération et il semblait peu probable que Simon ait une opinion sur la question. Elle devrait peut-être leur signaler ses préférences dès maintenant? En avait-elle? Brûler ou pourrir? Qu'est-ce qui serait le mieux?"

"Je n'ai pas d'enfant.Ma peau n'a pas été distendue, mon cerveau n'a pas été harcelé. Je profite au maximum de chaque instant,tout mon temps m'appartient."

"Elle était bon prof. Dommage que les élèves mettent tant de mauvaise volonté à apprendre"

Challenge Multi-défis 2017
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Je ne sais pas vous mais je trouve que le titre fait sourire autant qu'il interroge le lecteur, qu'il l'interpelle. Est-ce ironique ? Un triste constat du monde dans lequel nous vivons ? Une façon de positiver ? Je ne peux que vous inviter à ouvrir les pages de ce livre pour vous forger votre propre opinion. En feuilletant les pages de On a de la chance de vivre aujourd'hui, vous découvrirez des situations incongrues, vous lèverez les yeux au ciel, vous vous demanderez en quoi les événements relatés sont-ils proches de la réalité. C'est un livre qui fait sourire et grincer des dents, un recueil rafraîchissant mais aussi pertinent.

Parlons peu parlons bien, j'ai eu un peu de mal avec le style de la première nouvelle, l'entrée en matière a été quelque peu compliqué… J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup trop de parenthèses et j'avoue que cela a tendance à devenir agaçant. Au fil des nouvelles la situation s'est améliorée et je me suis familiarisée avec la plume de Kate Atkinson. Car oui, avouons-le, l'auteur possède une plume très particulière, dans le genre mordante mais pas dénuée de charme pour autant, c'est à la fois piquant et sarcastique.


Une chose est sûre : les femmes occupent une place TRÈS importante dans ce livre (sans tomber dans des récits féministes indigestes), nous les découvrons sous de nombreux jours. C'est souvent bien pensé, cela dénonce à chaque fois quelque chose ; un comportement, une attitude, une dure réalité… Kate Atkinson, sous couvert d'humour et d'héroïnes particulièrement créatives et fantasques, critique une partie de la société, certaines représentations et façons de penser. Dans ce livre, on se moque (gentiment?) des hommes, de leur crédulité et de leur volonté de tout contrôler – surtout dans certains domaines. Les nombreuses nouvelles sont criardes de vérité, tristes parodies d'une réalité souvent écartée voire reniée.

Comme je le disais, ce recueil n'est pas féministe. Il aborde la condition des femmes sans tomber dans un plaidoyer douteux. Chaque nouvelle (au nombre de huit), propose une situation cocasse ou extrême, elle traite toute d'un thème avec légèreté et maturité. La lecture est plaisante, rapide, on lève les yeux au ciel, on sourit, on rit et on s'exaspère parfois, c'est vivant et dynamique, drôle et rafraîchissant. Je dois reconnaître que l'humour est loin d'être mon genre de prédilection, toutefois j'admets que ce fut une sympathique découverte, je ne peux donc que remercier la bibliothécaire sans laquelle je serais passée à côté de cette lecture.

Parmi les thèmes abordés dans les nouvelles, on peut trouver Dieu, les clubs de lecture, la séduction, le meurtre et la discrimination, le panel est vraiment très large. On se demande à chaque fois ce que l'auteur nous réserve… Je n'ai pas particulièrement été séduite par ce recueil, j'en ressors avec une bonne sensation mais sans ce réel plus qui me donne envie de lire d'autres livres de l'auteure. La nouvelle sur Dieu et la création du monde m'a particulièrement plu. Je n'aborderai pas chaque nouvelle en détails, sachez simplement que vous pouvez les déguster, un cocktail à la main, le livre dans l'autre.

En définitive, cette chronique se veut plus courte que celles que j'écris d'habitude. Il est toujours difficile de parler d'un recueil sans spoil l'une des nouvelles. On a de la chance de vivre aujourd'hui offre un moment de détente, c'est une invitation à réfléchir sur la place de la femme dans notre société. La plume de l'auteure, aussi mordante qu'acérée pimente chaque nouvelle, créant une atmosphère unique dans laquelle la femme est mise à l'honneur. Si vous aimez les recueils de nouvelles, qui plus est humoristiques, je ne peux que vous inviter à découvrir ce livre.
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Résumé des nouvelles :
Affaire de coeur
Franklin fait la connaissance de Connie par hasard et c'est de suite le coup de foudre, du moins de la part de Connie. Quelques temps plus tard, Franklin est invité dans la famille et fait la connaissance des 2 soeurs de Connie, l'une, très dévergondée le rejoindra la nuit dans son lit, Connie et Franklin n'ayant pas l'autorisation de dormir dans le même lit sous le toit familial ; la mère semble très névrosée et le père est un patriarche taciturne à qui tout le monde obéit sans même qu'il n'est plus besoin de commander. Chirurgien, il a laissé mourir d'une méningite la dernière des filles, estimant que c'était du chiqué. le lendemain après la sieste Franklin se retrouve seul à la maison et découvre le cadavre assassiné du père 

Genèse
Dieu prend son pied à créer le monde, essaie, invente mais à chaque fois, à chaque essai il se plante toujours au même endroit, c'est quand il arrive à ce qu'il pense être son chef d'oeuvre, l'homme. Alors il recommence à zéro, modifie, change, supprime, ajoute mais rien n'y fait, c'est toujours le même échec, une créature qui gâche tout et salit tout.

On a de la chance de vivre aujourd'hui
Dans une ville où le retour à la nature est total, chez Geneviève, le processus atteint des proportions inquiétantes : la soie se transforme en mites, ses pulls en moutons, ses meubles en arbres, ses murs en rochers. Forcée de sortir de chez elle, tout sur son sillage reprend sa forme et son matériau originel. Elle reste seule au monde avec sa mère au milieu d'une nature chatoyante, sorte d'Eve sans Adam.

La lumière du monde
Pam, que l'on retrouve avec Simon de retour à la maison est en pleine ménopause et ne croit plus en rien Un soir elle accouche seule dans sa salle de bain, elle ne s'était jamais rendu compte qu'elle était enceinte et de toute façon sa dernière liaison remontait à bien plus que 9 mois. Elle imagine qu'elle est une nouvelle forme de Vierge pas vierge et que son enfant est divin.

Le jour de Lucy
Lucy a quatre enfants mais le dernier est le mieux. Toujours et quoi qu'il arrive…

La guerre contre les femmes
Un jour en Ecosse la charia est votée et s'applique. Et Tine, femme superficielle et amante fait l'apprentissage de l'obéissance et de la réclusion comme toutes les autres femmes devant un mari qui juge tout cela normal et naturel. Un jour elle n'en peut plus et décide de se révolter :

Je ne suis pas une Joan
Joan est le symbole de la femme d'un certain âge qui s'aperçoit mais un peu tard que sa vie est ratée, qu'elle est laide, grosse et pas désirable. Mais quelque part vit une femme idéale, dans un manoir, avec des servantes, tous les hommes qu'elle veut, belle, désirable, svelte :

L'amour à mort
Skylar est une jeune starlette écervelée ; lors d'une soirée elle rencontre le fils du roi et tout deux tombent amoureux fou et s'enfuient à l'abri de tous regards. Joel et Campbel forment un jeune couple en goguette à Paris, mais ça n'est plus le grand amour comme lors de leur voyage de noce. Un soir il vont à l'opéra voir la Traviata. L'idylle de Skylar et du prince est découverte, le roi qui connaît l'aura sulfureux qui tourne autour de l'actrice la somme de rompre ce qu'elle fait. Elle se réfugie dans les médicaments.
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Ses romans parlons-en. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est à découvrir absolument ! A commencer par une trilogie garantie valeur sûre : La souris bleue + Les choses s'arrangent mais ça ne va pas mieux + A quand les bonnes nouvelles ? On peut tout à fait lire les romans indépendamment les uns des autres, puisqu'ils traitent chacun d'une intrigue spécifique, mais il y a quand même un ordre chronologique qu'il est préférable de respecter. On part sur une base de polar, et on suit le personnage de Jackson Brodie (entre autres), un privé raté un peu à la dérive (le privé raté, voilà une belle catégorie de livres à créer sur le blog ! J'adore les privés ratés) enquêtant sur une histoire de famille sordide. C'est très drôle, les personnages sont attachants (les inoubliables Julia et Amelia par exemple), et l'intrigue est sacrément bien ficelée. Bref, vous pouvez y aller en toute confiance.

Deux autres romans (indépendants, ceux-là), qui reçoivent également ma totale approbation : Dans les replis du temps et Dans les coulisses du musée, un régal, le genre de bouquin que l'on retrouve avec un plaisir non mesuré à l'issue d'une grosse journée.

Mais Kate Atkinson ne se contente pas des romans, elle écrit aussi des nouvelles. Après l'intéressant C'est pas la fin du monde, où elle exploitait la veine mythologique, la voici lancée sur le canevas biblique dans On a de la chance de vivre aujourd'hui. On est ici dans une veine plus noire que dans ses romans (quoique ?), où l'humour, toujours présent, est toujours grinçant, pour ne pas dire assez amer. Les héroïnes des nouvelles, empêtrées dans des mariages ratés ou des situations désolantes, semblent ne pas avoir d'issue, mais la plume acide et ironique de Kate Atkinson régale toujours. Elle manifeste toujours ce vrai talent du nouvelliste, qui pose un décor et une ambiance en un paragraphe avec une stupéfiante précision.

On passera ainsi sans crier gare de l'univers du thriller d'Affaires de coeur, rudement bien fichu, à la déception cruelle de Dieu qui décide de revoir sa copie après avoir créé l'homme dans Genèse, en passant par les errements sentimentaux d'une actrice midinette dans L'Amour à mort, et par une inquiétante nouvelle d'anticipation sur la condition féminine dans La guerre contre les femmes.

Comme toujours, ce foisonnement crée un joyeux bazar, qui, même s'il est inégal (grosse préférence pour Affaires de coeur et L'Amour à mort) reste très plaisant et surtout étonnant (ce qui me paraît être la qualité essentielle de Kate Atkinson).
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Huit courtes nouvelles sont au sommaire de ce second recueil publié par Kate Atkinson. Toutes sont excellentes, corrosives. Concentrés d'humour, d'impertinence, d'intelligence satirique, dans lesquelles elle décrit un monde légèrement décalé, des femmes cachant sous une apparence de normalité, un dérèglement, une perversité qui ne demandent qu'à se révéler sous l'effet de la plume à la fois caustique et onirique de l'auteure.


Bien que ces huit bijoux soient tous irréprochables, ma préférence va à la seconde, intitulée Genèse. Kate Atkinson ré-invente sur un mode poético-loufoque, la création du monde. Dix pages savoureuses, chaque mot percutant, décrivent Dieu en plein boulot, occupé à créer d'abord les gros trucs, le ciel et la terre, la lumière, puis à fignoler avec les mers, les montagnes, les forêts qu'il colorie ensuite de bleu et de vert, avant de placer dans son oeuvre les baleines, alligators, tortues, ornithorynques, ou moustiques. Dans ce paradis, il ne reste plus à Dieu qu'à introduire l'homme, est-ce une bonne idée ?  : « Waouh. Il ne l'avait pas vu venir. Que s'était-il donc passé ? Une minute cosmique, tout marchait à merveille, la suivante, c'était le foutoir. Guerre, pestilence, famine. Affreux ». « Mea culpa, murmura Dieu avec tristesse ». Ou a-t-il bien pu se tromper ?


Style épuré, subtile satire sociale, fine analyse psychologique, humour ravageur, rien ne manque dans cette alternance de chaud et de froid, à la manière d'une douche écossaise revigorante et bienfaisante.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Ses enfants seraient-ils jamais heureux? Sans doute pas. Quasiment personne ne l'était. Des petits moments, c'est tout ce qu'on pouvait espérer, une révélation ici et là, une boufée de joie éphémère de temps à autre. Le lever du soleil, le retour du printemps, un bébé qui se réveille en vous souriant. Des petites lumières dans l'obscurité.
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On décida d’un commun accord de marquer une pause avant l’apparition d’un millefeuille à la framboise qui attendait plutôt nerveusement en coulisse. « Je n’étais pas d’humeur à faire de la pâtisserie », dit maman en fronçant les sourcils à l’adresse des roses jaunes comme si elle craignait quelque chose d’imprévisible de leur part. « Toujours au Prozac, maman ? » demanda Patience. (« C’est papa qui rédige toutes les ordonnances de maman », dit Connie.)
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Il y a un tas de Joan au cours de danse du ventre. Elles ont toutes les formes et les tailles possibles et imaginables et conviennent que c'est "merveilleux" de pouvoir faire quelque chose d'aussi sensuel avec leur corps, "fantastique" que des femmes qui ont de grosses hanches, de grosses cuisses, de gros culs et de gros ventres puissent pratiquer une activité qui leur donne un tel sentiment de bien-être et que les une ou deux femmes minces du cours (qui ne sont pas des Joan) sentent pour une fois qu'il leur manque quelque chose.
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Les membres du groupe de lecture dressèrent la tête comme des suricates au bruit de la porte d’entrée qui s’ouvrait et se refermait en claquant, suivi de près par Simon qui entra en trombe dans le salon comme s’il faisait partie d’un commando d’intervention spéciale. Il tressaillit devant le spectacle inattendu d’une pièce remplie de femmes d’âge mûr (des vieilles peaux). Il n’aurait pas eu l’air plus horrifié s’il était tombé sur un sabbat de sorcières nues en train de sacrifier une chèvre sur la moquette. Simon avait beau avoir vingt et un ans, il ne donnait aucun signe d’avoir grandi.
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« Un foulard ? » Tina n’avait jamais porté de foulard de sa vie. On ne pouvait pas le porter comme la reine, noué lâche à la manière des mordues d’équitation, il fallait empaqueter la tête. Dingue ! Noir en plus ! Elles allaient toutes ressembler à des veuves siciliennes.
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