Pagaille monstre est de ces romans "à choix multiples" qui vous envoient lire le roman dans le désordre. Très déstabilisant, car impossible de vraiment savoir où on va, combien il reste de pages, que choisir, aussi!, et ne rien rater... J'ai donc bariolé les pages, utilisé des codes, pour suivre les aventures amoureuses, estudiantines et professionnelles d'un jeune étudiant en fac de cinéma, écrivant un scénario de film de zombies, et particulièrement cinéphile. Suivra-t-il le fil d'Ariane, de Clémence, de Mai ou d'autres jeunes personnes? Bien évidemment le tout est très ludique, mais à la réflexion, notre propre vie ne dépend-elle pas aussi de décisions anodines sur le moment? Rester ou partir? Discuter avec l'une ou l'autre? Dire oui ou non? Selon les décisions, notre narrateur verra passer telle jeune fille du statut de femme de sa vie ou simple connaissance (et vice versa). Fascinant.
J'avoue ne pas avoir maîtrisé tout à 100%, il me restait des chapitres sans lien, mais tant pis, je garantis que l'affaire est bien ficelée.
Dans ce roman j'ai retrouvé avec plaisir les réflexions de l'auteur qui vous attrapent sans crier gare. J'ai aimé les références cinématographiques (aaah Soledad Miranda!), le personnage d'Odilon, quelques petits mystères, une larme qui coule et tombe, quelques chutes terminant une des histoires...
"Les espaces verts dans les villes sont-ils entretenus par des filles en larmes qui se relaient sur les balcons?"
"Vous envisagez maintenant les rapports amoureux sous l'angle de grandes expéditions pour de petits instants." (la métaphore est ensuite filée pages 90 et 91)
"Il aura fallu la pluie pour qu'elle coure à ma rencontre, pensez-vous. C'est bien l'un des avantages du mauvais temps."
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