AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782818502099
448 pages
Fayard (25/04/2012)
3/5   13 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Fayard - 04/2011)
ISBN : 9782213662589


Demain, qui gouvernera le monde ? Les États-Unis ? La Chine ? L'Inde ? L'Europe ? Le G20 ? L'ONU ? Les multinationales ? Les mafias ?

Quel pays, quelle coalition, quelle institution inter-nationale aura les moyens de maîtriser les menaces écologiques, nucléaires, économiques, financières, sociales, politiques, militaires, qui pèsent sur le... >Voir plus
Que lire après Demain, qui gouvernera le monde ?Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le titre du dernier ouvrage en date de Jacques Attali est trompeur. On s'attend en ouvrant ce gros volume de 400 pages à lire le prolongement de la « brève histoire de l'avenir » qui fut en 2006 un beau succès de librairie (avant d'être décliné en poche, en livre-audio et même en bande dessinée). Il faut attendre le neuvième des dix chapitres que compte ce livre pour découvrir enfin ce que pourrait être le gouvernement du monde demain.

Les huit premiers campent le décor. C'est un peu long pour une introduction. Jacques Attali y brosse à grands traits une ambitieuse histoire de l'humanité et de ses laborieuses tentatives d'unification. La guerre fut longtemps l'instrument de l'unification du monde : Alexandre, Jules César, Attila, Charlemagne, s'ils ne furent pas maîtres du monde, furent maîtres de mondes bornés par les connaissances géographiques de leurs temps. Puis, vers le XIVe siècle, la paix devint la condition de l'expansion de l'ordre marchand. L'histoire de l'humanité se lit dès lors comme la succession de gouvernements marchands organisés autour de « coeurs » : Bruges, Venise, Anvers, Gênes, Amsterdam, Londres et au XXème siècle, Boston, New York et enfin la Californie. Cette présentation n'est pas nouvelle : empruntée à Braudel, Attali la répète de livres en livres depuis Lignes d'Horizon (Fayard, 1990). A supposer qu'elle ait jamais été valable, elle ne l'est certainement plus aujourd'hui. L'ordre mondial est polycentrique et le sera de plus en plus. Attali le confesse : américain, chinois, indien ou européen, le « dixième coeur » reste introuvable.

Le tableau qu'il dresse de l'état actuel du monde est particulièrement alarmiste. L'anarchie menace. Certains problèmes locaux, faute d'être maîtrisés, s'étendront à toute la planète : désordres financiers en chaîne, démographie hors de contrôle, guerres en cascade. D'autres problèmes sont globaux par nature : la pénurie des matières premières, la destruction de la nature et la destruction de la Terre par un astéroïde (sic). le plus préoccupant, nous dit Attali, est que rien n'est fait pour s'en protéger. Les Etats poursuivent des objectifs égoïstes et les institutions internationales, qui sont placées sous leur tutelle, sont dépourvues de moyens. Même si le mythe d'un gouvernement mondial secret a la vie longue, le monde souffre aujourd'hui d'un défaut de gouvernement.

Arrivé à la page 300, Jacques Attali esquisse enfin une réponse à la question qu'il pose. Dans un monde idéal, dit-il, on pourrait imaginer un gouvernement démocratique mondial. Comme Jean-Jacques Rousseau l'avait fait pour la Pologne ou la Corse, Jacques Attali en dessine les contours pour la planète. le Parlement serait tricaméral avec une « Chambre de patience » ; l'Exécutif serait coiffé par un heptavirat composé de sept membres désignés pour sept ans non reconductibles ; une Cour suprême mondiale serait chargée de faire respecter le Codex mondial des lois et traités.
Jacques Attali – que l'on redoutait un instant de s'être égaré du côté de Asimov ou de Herbert – sait qu'un monde pareil ne se réalisera pas dans le monde réel. Il a la sagesse, sinon la modestie, de proposer une mise en place graduelle, qui suppose la transformation de certaines organisations existantes (on retrouve sa vieille marotte d'un Conseil économique et social de l'Onu). On peut être bluffé par tant d'encyclopédisme et d'audace visionnaire. On a aussi le droit d'être plus sceptique.
Commenter  J’apprécie          131
Avant de (se) poser la question, l'auteur, un «homme à tout penser» (il en a les capacités intellectuelles), nous emmène loin, très loin dans l'histoire des premiers gouvernements du monde. Depuis le temps où les dieux gouvernaient le monde jusqu'au temps où les hommes ont commencé à gouverner au nom des dieux.

Puis, on a droit ainsi aux premiers gouvernements marchands (1300-1600) ; au premier gouvernement atlantique du monde ( 1600-1815) ; aux premiers gouvernements du monde entier...avec les utopies entre autres européennes, les «internationales» et les premières institutions internationales informelles, ou non (1815-1914) ; puis à la grandeur et à la décadence du gouvernement américain du monde (1914-2011 : G2 anglo-américain, Sdn, Onu, deuxième G2 Etats-unis/Urss, G5 puis G7, deuxième «globalisation», G8 puis G20), enfin à l'état actuel du gouvernement du monde.

A l'arrivée, donc, un «gouvernement du monde d'une extraordinaire complexité...qui se résume en fait à un ensemble de pouvoirs multilatéraux qui se complètent, s'enchevêtrent, parfois se contredisent, mais prolongent de façon presque dérisoire l'action des gouvernements... en particulier de celui qui reste, malgré les mutations en cours, le principal maître du monde : celui des Etats-Unis d'Amérique».

Mais la messe n'est pas totalement et définitivement dite. En effet, dans ce monde, le pouvoir «monarchique» des Américains est contrebalancé par le pouvoir «aristocratique» des acteurs du marché mondial et par le pouvoir «démocratique» des plus démunis (dont ceux du «Double vert» fondamentaliste... les religieux, tous les religieux et les écolos ( Dieu et/ou la Nature) avançant leurs idées... et plus).

le commencement de la fin ? Un monde impossible à vivre avec des désordres continuels? Heureusement qu'il y a les mille et un projets et autres propositions des utopistes : Karl Popper, Jurgen Habermas, Toni Negri et Michael Hardt, Zhao Thinyang, Sheng Hong, Francis Fukuyama, Pascal Lamy, Ulrich Beck ... et Jacques Attali, of course.
Avis : énormément d'informations. Beaucoup de réflexions et de commentaires. Ouvrage très utile pour comprendre le monde et son devenir. Mais, en partie seulement !
Commenter  J’apprécie          100
On n'assiste donc nullement au déclin de l'Occident, mais bel et bien à l'occidentalisation du monde. C'est-à-dire à une uniformisation de l'identité culturelle de la planète même s'il existe encore, dans la majeure partie du monde, une grande diversité de valeurs spécifiques d'ordre religieux, philosophique ou idéologique.
L'avènement d'Internet et des réseaux sociaux accélère ce phénomène, facilitant la constitution de communautés de choix, affaiblissant les identités nationales, et produisant un monde d 'immédiateté, de globalisation culturelle, de métissage généralisé. Les individus deviennent directement des sujets de droit international.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le problème n'est pas d'accepter ou de refuser un abandon de souveraineté. Il aura lieu. La question est de choisir si on abandonnera sa souveraineté aux marchés ou à une entité fédérale européenne
Commenter  J’apprécie          40
«Comment sera gouverné le monde ? Par personne, sans doute, et c'est là le pire» (p 262),
Commenter  J’apprécie          80

Videos de Jacques Attali (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques Attali
Emission de France Culture :Inégalitaire, trop compétitive ou trop laxiste, l’école française est aujourd’hui accusée de tous les maux. Entre le développement rapide des plateformes numériques, l'état inquiétant de l'enseignement public et la concurrence exigeante des modèles éducatifs internationaux, comment se réinventer ? Pour l'économiste et écrivain Jacques Attali, c'est "une question de méthode"
autres livres classés : gouvernanceVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (61) Voir plus




{* *}