Un livre complexe et difficile. D'apparence, c'est un livre qui raconte l'histoire d'oiseaux qui partent à la recherche de leur roi, qui vit très loin dans une vallée difficilement accessible. Nombre d'oiseaux refusent le voyage, mas la grande majorité part. Au travers des aléas du voyage, beaucoup meurent ou abandonnent et seules une trentaine d'entre eux y parviennent.
Le livre raconte ces différentes péripéties et chaque chapitre est accompagné de paraboles autour de ces thèmes.
Dans le fond, c'est un livre religieux avec beaucoup de mysticisme. La connaissance du Coran, la sensibilité au religieux, la prise de recul que nécessitent ces textes (il faut le lire par petites doses), tout cela rend ardu l'appréciation de la beauté du texte.
Le texte est beau, on sent que l'auteur est habité par son texte et en même temps, j'avais le sentiment de la répétition et de l'ennui par des redites, tout cela peut-être parce que je le lisais trop vite et que je ne connais pas bien la religion musulmane.
Commenter  J’apprécie         20
C'est un joyau de la spiritualité musulmane mais il peut être très bien compris et apprécié par tout ceux qui croient en Dieu, en l'amour . Cette quête de l'oiseau sinorg, c'est un voyage dans notre propre inconscient, une introspection dans notre essence.
Commenter  J’apprécie         30
L'obéissance à Dieu de la part des esprits celestes a lieu en ta faveur. Le ciel et l'enfer sont le reflet, l'un de ta bonté, l'autre de ta méchanceté. Les anges t'ont tous adoré. La partie et le tout se sont perdus dans ton essence. Ne te regarde donc pas avec mépris, car rien n'est au-dessus d'elle. Ton corps est la la partie du tout, et ton àme est le tout entier. Ne te rabaisse donc pas à tes propres yeux. En connaissant ton tout, ta partie se manifeste à toi. Quand ton àme s'est montée, tes membres se sont produits. Le corps n'est pas distinct de l'àme, il en est une partie, et l'àme n'est pas distincte du tout, elle en est une partie. Dans ce chemin unique, il n'y a pas de nombre; on ne doit donc jamais y parler de portion ni de tout. Au-dessus de toi il y a des milliers de nuages qui versent la pluie de la miséricorde pour augmenter ton désir. C'est pour toi que le temps arrive où la rose déploie la beauté de son vétement. Quelque chose qu'aient faite les anges, ils l'ont faite pour toi, ainsi qu'il est dit dans le Coran. Le Créateur te prodiguera, en effet, tous leurs services, comme un éternel niçar.
Reste devant la porte si tu veux qu'on te l'ouvre. Ne quitte pas la voie si tu veux qu'on te guide. Rien n'est fermé jamais, sinon à tes propres yeux.
Lors de l'émission “Cultures d'Islam”, diffusée sur France Culture le 24 janvier 2014, Abdelwahab Meddeb s'entretenait avec Leili Anvar autour de sa nouvelle traduction du “Cantique des Oiseaux” du poète mystique persan Farîd od-dîn ‘Attâr. Réalisation : Rafik Zénine. Avant d’arriver à l’Absolu, demeure du Sîmorgh, des milliers d’oiseaux traversent sept vallées : celles du désir, de l’amour, de la connaissance, de la plénitude, de l’unicité, de la perplexité, du dénuement, de l’anéantissement. Presque tous meurent ou abandonnent en chemin. Seuls trente arrivent au but : sî morgh, « trente oiseaux ». A travers ce jeu de mots (sî morgh, Sîmorgh), ‘Attâr nous signifie que les sept vallées ne sont que les étapes d’un cheminement intérieur. Au bout, les âmes ne pouvaient que se voir elles-mêmes. Même à ce stade ultime, les oiseaux restent noyés en eux-mêmes.
« Vous avez cherché l’Autre en cheminant longtemps / Vous ne voyez pourtant que vous, rien que vous ! » (distique 4277).
C’est que l’objet de la quête n’est pas en dehors de vous, il est en vous. Simorgh demeure invisible pour les yeux, indicible par la parole, inaudible à l’ouïe. Il ne vous reste qu’à plonger dans le feu de sa Présence et disparaître. De cet état, personne n’est revenu.
Comment en faire alors le récit ? s’interroge ‘Attâr (circa1158-1221), l’immense poète de Nishapur dont le “Mantiq at-Tayr” nous est donné ici en vers en conservant le paradoxe qui habite l’original : Comment dire l’indicible ? Comment figurer l’invisible ? Comment penser l’impensable ?
La tâche du traducteur est de rendre l’œuvre dans son ambivalence entre l’opacité et la transparence, où se déploie sa densité.
Farîd od-dîn ‘Attâr, “Le Cantique des Oiseaux” : traduction Leili Anvar, choix d’illustrations de peintures islamiques d’Orient analysées et commentées par Michael Barry. (éd. Diane de Selliers)
Invitée :
Leili Anvar, de l'INALCO
“Cultures d’Islam” participe à la levée d’une méconnaissance pour que les références islamiques circulent dans le sens commun et, d’une façon plus ouverte, moderne et polyphonique, approche l’Islam en tant que phénomène de civilisation.
Abdelwahab Meddeb, le producteur de “Cultures d'Islam”, s'est éteint dans la nuit du 5 au 6 novembre 2014. Abdelwahab Meddeb était romancier, essayiste, scénariste, traducteur et poète, et il était devenu au fil des années l'une des voix marquantes de France Culture.
Thèmes : Idées| Civilisation| Peinture| Poésie| Islam
Source : France Culture
+ Lire la suite