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Michèle Albaret-Maatsch (Traducteur)
EAN : 9782264035950
662 pages
10-18 (05/06/2003)
3.72/5   257 notes
Résumé :
Elles sont sœurs. Elles aiment le même homme. 1945. Dix jours après la fin de la guerre, Laura se jette d'un pont au volant d'une voiture. Elle laisse à sa sœur aînée, Iris, un roman posthume au parfum de soufre, Le tueur aveugle. Cinquante ans plus tard, Iris raconte leur histoire... Filles de la Première Guerre mondiale, Iris et Laura deviennent femmes quand débute la Seconde. Avec en toile de fond la saga de notre siècle, le destin bouleversant de deux sœurs liée... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 257 notes
Une lecture dense et intense.
Margaret Atwood a une écriture bien à elle, très complexe. Il faut suivre et ce n'est pas toujours facile. Il faut se plonger dans ses textes et j'ai parfois eu l'impression de me noyer. J'ai combattu les marées dans cette lecture. Peu à peu, je me suis approchée du bord et je suis arrivée au terme de ce pavé littéraire.
Roman un peu spécial dans lequel il est parfois compliqué de se repérer. Il faut découvrir les codes, ou plutôt les imaginer sans certitude.
Le résumé nous propose l'amour de 2 femmes pour le même homme. Je ne trouve pas ce résumé fidèle à l'histoire.
Il s'agit plus d'une vieille dame qui relate comme elle le peut ses propres souvenirs d'enfance, sa relation avec sa soeur et la façon dont elle ressent sa soeur et les personnes de son entourage. C'est une plongée dans la vie d'une jeune femme canadienne dans une vie qu'elle n'a pas choisi, dans un milieu aisé et public. Une vieille femme qui tente de poser le bilan de sa vie.
Ai-je aimé ce roman ? Je ne sais pas vraiment, j'avoue être sceptique... Et ce n'est pas la première fois que j'ai ce ressenti après la lecture d'un livre de cette auteur.
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Quel pavé !
Parsemé d'éclats de lumière où une vieille dame, âgée de quatre - vingt- trois ans conte l'histoire de sa famille, les difficultés de son présent, ses problèmes cardiaques avec une touche d'humour noir et de malice !

Madame Iris Chase , merveilleuse pour son âge , personnalité de premier plan égrène ses souvenirs , tente de retrouver l'exact enchaînement des événements qui poussèrent sa soeur cadette Laura à se suicider à l'âge de vingt- cinq ans ...Cinquante ans plutôt à Toronto ...

Elle conte maints anecdotes et drames qui émaillèrent son existence , la mort précoce de sa mère, son grand- père et l'usine de boutons qu'il fonda, la crise économique ,le refus de licencier de son père (Ses ouvriers qu'il considère comme ses hommes )et la Faillite : La chute de sa famille —-Les Chase—— riche et célèbre famille d'industriels—- mais aussi la naissance de l'industrie , les horreurs de la première guerre mondiale et son cortège de disparus comme les deux frères de son père,——L'association de son père avec son gendre bénéfique ——la deuxième guerre mondiale —— transformations et changements Fondamentaux que génèrent Les conflits Mondiaux ..
Les personnages sont intéressants, complexes , riches, les portraits fouillés...
Trois récits composent ce roman substantiel, une première voix narrative , celle d' Iris, une deuxième fantastique:«  le tueur aveugle » : conte de science - fiction, (Histoires d'extra- terrestres) puis une troisième passionnante , sociale et journalistique celle d'articles de presse relatifs à l'histoire détaillée des Chase ...

Trois trames et trois tons , hypocrisie et convenances, emprisonnement dans les Traditions et Cruauté, rancoeurs et stratagèmes , qui tendent vers un drame , et surtout le portrait minutieux et émouvant d'une femme, très en avance sur son temps ...
N'en disons pas trop.

Malgré quelques longueurs et le sentiment de s'égarer au début, l'écriture, travaillée, est élégante , au sein d'un contexte historique Canadien .
753 pages !
«  Je me remets entre tes mains. Ai-je le choix ?
Quand tu en seras à lire cette ultime page, c'est là—- si je suis quelque part—- le seul endroit où je serai. »


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Un pavé réussi, une brique constellée d'éclats de pépites.

Un récit à plusieurs voix, d'abord celle de la vieille dame, Iris Chase, qui raconte avec humour les difficultés de son présent, mais qui revient aussi sur son histoire et celle de sa famille, les anecdotes et les drames qui ont rempli son existence, de la mort de sa mère au piège du mariage arrangé, en passant l'amour et la maternité. Elle décrit les singularités de sa jeune soeur qui prend tout au pied de la lettre, ce qui donne de moments savoureux, par exemple lorsqu'on lui recommande « Réfléchissez-y à deux fois », Laura rétorque : « Pourquoi juste deux fois ? »

À travers la vie de cette femme, c'est l'histoire du vingtième siècle qu'on découvre : la naissance de l'industrie dans une petite ville ontarienne, les horreurs de Première Guerre mondiale telle que vécue par le père d'Iris, puis la crise économique avec le refus de licencier ceux qu'il considère comme ses hommes et la faillite qui s'ensuit, l'association avec un gendre providentiel, la dure répression des « Rouges », la Seconde Guerre qui enrichit les industries et finalement les changements de l'après-guerre et de la fin du siècle.

D'un tout autre ton, des chapitres prennent la voix de sa soeur Laura, par le biais d'un texte qu'elle aurait écrit avant son suicide à vingt-cinq ans. Dans son roman « Le tueur aveugle », elle raconte ses amours, mais aussi des histoires fantastiques de civilisations extra-terrestres où de jeunes enfants tissent inlassablement des tapis jusqu'à en devenir aveugles.

Pour compléter l'étonnante diversité de ce roman, des événements sont présentés sous la forme d'articles de journaux qui auraient pu paraître à l'époque.

Une belle écriture, un roman très riche dans un contexte historique canadien.
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Je vous rassure Margaret Atwood n'est pas aveugle, elle sait où elle va, elle ne perd à aucun moment le fil de sa construction, même si nous, au début, nous sommes un peu déroutés.... Dans ce roman il n'y a pas une histoire mais des histoires. La principale est celle écrite par Iris Griffen née Chase. Elle a 83 ans en cette fin du XXème siècle et décide de se lancer dans le roman de sa vie enfin je devrais dire le roman de sa famille et même plus précisément de ses femmes, en particulier de Laura, sa jeune soeur, récit qu'elle destine à sa petite fille Sabrina qui voyage à travers le monde.

Et puis il y a une autre histoire : le tueur aveugle, composé elle-même d'histoires de science-fiction mais aussi de rencontres d'un couple qui se cache. Et puis il y les coupures de presse qui annoncent les événements de cette famille d'industriels prospères du Canada et si finalement tout cela n'était qu'une seule histoire....  Et c'est à cela que l'on reconnaît un(e) écrivain(e)..... L'originalité dans la construction. Moi j'aime.

Fidèle à elle-même Margaret Atwood à travers ce roman parle des femmes sur presque un siècle dans le milieu bourgeois où le mariage est souvent une manière d'arranger les affaires, où les femmes mouraient en couches, où les femmes dites influentes prenaient le pas sur le jeune mariée discrète, où les hommes usaient déjà de leur force et leur puissance pour abuser, où l'on enfermait celles qui osaient se rebeller. Mais elle ne le fait pas dans le genre dystopie, comme dans La servante écarlate, ici nous sommes dans un passé récent, réel et malheureusement pour certains faits toujours dans notre présent.

Difficile d'en dire plus car jusqu'aux dernières pages l'auteure maintient le suspens : qui est le tueur aveugle ? Qui est ce couple ? Pourquoi se cache-t-il ? Mais finalement là n'est pas le plus important. Il n'est que le prétexte pour évoquer la condition féminine, le cheval de bataille de Margaret Atwood, mais aussi pour donner dans la science-fiction et la dystopie à travers les chroniques "d'un autre monde" qu'elle inclut dans sa narration mais ne vous inquiétez pas tout est cohérent au final, tout traite du même sujet.

Alors, certes, c'est un pavé, près de 600 pages, il pèse lourd et parfois j'ai dû m'installer confortablement sachant que je partais pour quelques heures de lecture car il faut de l'attention pour ne pas perdre le fil mais plus j'avançais et plus les pièces du puzzle se mettaient en place, tout s'emboîtait parfaitement. Un seul regret peut-être la fin un peu prévisible en ce qui concerne certaines révélations, assez conventionnel et j'attendais un dénouement plus flamboyant.

Mais j'ai beaucoup aimé l'écriture d'Iris, cette vieille dame qui veut laisser une trace de son passé et surtout parler de Laura, cette soeur complice disparue à 25 ans (je ne dévoile rien nous l'apprenons dès les premières pages), alors que je l'ai trouvée bien soumise et obéissante jeune, j'avais envie de la secouer, elle qui avale tant de couleuvres sans ciller deviendra pourtant une femme libre, indépendante au prix fort, mais à l'aube de son dernier voyage elle lève enfin le voile sur tous les secrets, sur tous ses secrets...

Les personnages sont peut-être assez caricaturaux d'un certain milieu mais correspondent malheureusement à la triste réalité (tous les romans sur ce thème en sont la preuve), j'ai aimé le bon sens de Reenie, la gouvernante et sa sagesse populaire dont Iris gardera en mémoire tout au long de sa vie les préceptes et me suis sentie proche de Laura, de sa détresse, de ses doutes et de son désespoir. Et puis il y a Alex, un étrange jeune homme, qui apparaîtra que très furtivement sur une photo, qui se cache, lui si loin des conventions de la famille Chase et Griffen mais qui va souffler sur les deux jeunes filles un vent de liberté.

Une écriture fluide, détaillée sur la vie dans la maison familiale, Avalon, la fabrique de boutons, les différentes crises industrielles traversées,  la narration d'Iris sur le passé toujours introduite par quelques paragraphes sur sa vie de femme âgée, sur la dernière mission à laquelle elle voue ses dernières forces, dire la vérité mais avec lucidité mais sans oublier l'ironie. Chaque personnage est finement étudié, cerné, restitué avec une parfaite maîtrise du récit, de sa construction à tiroirs. Il faut accepter d'être un peu "aveugle" au démarrage et se laisser guider par la plume de Margaret Atwood car elle sait où elle va, ce dont elle veut parler et la façon dont elle le fait.
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A l'âge de vingt-cinq ans, la soeur d'Iris Chase s'est tuée. Laura a très calmement braqué le volant de sa voiture et l'a précipitée des dizaines de mètres plus bas dans un ravin. Elle n'a laissé derrière elle qu'une demi-douzaine de cahiers de collégienne, contenant l'ébauche d'un curieux roman « le Tueur aveugle » que sa soeur a fait publier par la suite. Plus de cinquante ans se sont écoulés depuis. Maintenant, Iris est vieille, seule, ruinée, coupée de sa famille et surtout de son unique petite fille que sa belle-soeur haineuse l'empêche de voir. Iris n'a plus que ses souvenirs. Pour tuer le temps durant ses longues soirées de solitude, elle les consigne un par un, revenant sur ces temps lointains avec un mélange de tendresse et d'ironie amère.

Elle se rappelle son père, homme digne mais à jamais brisé par la guerre qui l'a amputé d'une partie de lui-même. Elle se rappelle la demeure de son enfance, si riche de mystères et de secrets enfantins. Elle se rappelle sa mère, si dévouée mais si froide. Elle se rappelle son mariage de raison avec un riche entrepreneur. Elle se rappelle surtout Laura. Laura, Laura, toujours Laura, étrange petite fille si excentrique, si fantasque, si pragmatique, si étrange qui demandait à leur précepteur consterné : « Dieu nous ment-il ? » Laura qui s'est tuée, Laura qui la hante des années plus tard, Laura qui en disait si peu et savait tant de choses, Laura dont les secrets ne cessent de s'agiter sous la glace malgré les décennies écoulées.

Eh bien, en voilà un roman étonnant ! Il m'a fallu un petit moment pour rentrer dedans car sa construction n'est pas d'un abord très aisé, alternant les récits autobiographiques d'Iris, des coupures de journaux – dont j'ai toujours un peu de mal à saisir l'intérêt – et des passages du fameux « Tueur aveugle », le roman post-mortem de Laura. Si la voix narrative d'Iris, à la fois sarcastique et touchante, m'a tout de suite conquise, il m'a fallu plus de temps pour accrocher à ces passages plutôt obscurs et décousus : on y assiste aux rencontres secrètes d'un couple où l'homme raconte à sa compagne entre deux étreintes l'histoire du « Tueur aveugle », un jeune assassin tombé amoureux d'une de ses victimes au sein d'une civilisation extraterrestre lointaine. D'abord un peu chancelant, mon intérêt s'est petit à petit éveillé : j'ai voulu savoir qui étaient ces deux amants. Pourquoi se voyaient-ils en secret ? Quel était leur lien avec la vie d'Iris Chase ?

On pourrait reprocher au roman de manquer un peu d'originalité sur le fond. Les thématiques abordées – un mariage arrangé malheureux, la ruine d'une famille, l'adultère – sont somme toute très classiques et les destins d'Iris et de Laura ressemblent à ceux de nombreuses autres héroïnes de fiction. C'est sur la forme, originale et très habilement menée, que « le Tueur aveugle » se distingue de la mêlée. Les personnages sont fins, complexes, intéressants, à l'exception cependant de l'époux d'Iris et sa belle-soeur, tous deux des crapules sans grande épaisseur (ils sont même pro-nazis, histoire d'en ajouter une couche dans la vilénie !). On finit par éprouver un vif intérêt pour eux, intérêt renforcé par le style très sensible de Margaret Atwood et par les touches d'humour noir dont elle parsème son récit. Malgré sa taille et quelques longueurs, ce beau pavé se lit donc très facilement et m'a donné fortement envie de découvrir la reste de l'oeuvre de Mme Atwood. de bonnes heures de lecture en perspective !
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Citations et extraits (78) Voir plus Ajouter une citation
Comment se fait-il que nous tenions tellement à laisser quelque chose de nous-mêmes ? Alors même que nous sommes encore en vie. Nous voulons affirmer notre existence à l'égal des chiens qui pissent sur les bouches d'incendie. Nous exhibons nos photographies encadrées, nos diplômes académiques, nos coupes plaquées argent ; nous brodons nos monogrammes sur notre linge, sculptons nos noms sur les arbres, les griffonnons sur les murs des toilettes. Tout cela répond à une impulsion identique. Qu'en attendons-nous ? Des applaudissements, de l'envie, du respect ? Ou juste l'attention, quelle qu'elle soit, qu'il nous est possible d'obtenir ?
A tout le moins, nous voulons un témoin. Nous ne supportons pas l'idée que notre voix puisse se taire en fin de compte, comme une radio en bout de course.
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Quelle invention, ces mères. Des épouvantails, des poupées de cire faite pour que nous y plantions des aiguilles, des figures grossières. Nous leur refusons une existence propre, nous les fabriquons pour qu'elles nous servent - nous, nos appétits, nos désirs, nos faiblesses.
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Si on savait ce qu'il va se passer, si on savait tout ce qu'il va se passer ensuite - si on connaissait d'avance les conséquences de ses actes -, on serait condamné. On serait aussi anéanti que Dieu. On serait une pierre. On ne mangerait ni ne boirait ni ne rirait ni ne sortirait jamais de son lit le matin. On n'aimerait jamais personne, on n'aimerait jamais une seconde fois. On n'oserait jamais.
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«  La nuit est presque là maintenant .Il n’y a pas de vent ; le bruit des rapides qui balaie le jardin a tout d’un long soupir. Les fleurs bleues se fondent dans l’air , les rouges sont noires , les blanches brillent , phosphorescentes .Les tulipes ont perdu leurs pétales et présentent un pistil nu ——noir, pareil à un groin , sexué . Les pivoines sont presque finies , chiffonnées et molles comme des Kleenex humides , mais les lis sont sortis ; les phlox aussi .Les deniers orangers amers ont perdu leurs fleurs et jonchent la pelouse de confettis blancs . »
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Les gens pleurent aux mariages et devant des dénouements heureux pour une raison analogue : parce qu'ils veulent désespérément croire en quelque chose dont ils savent que ce n'est pas crédible.
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Videos de Margaret Atwood (49) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Margaret Atwood
Bernardine Evaristo nous parle de « Manifesto ».
Ne jamais abandonner: telle est la devise que n'a cessé de suivre Bernardine Evaristo tout au long de son extraordinaire trajectoire. Née d'un ouvrier nigérian et d'une institutrice anglaise, l'autrice de Fille, femme, autre – qui lui a valu le Booker Prize en 2019 aux côtés de Margaret Atwood – raconte ici son enfance dans la banlieue londonienne des année 1960, ses épreuves, le racisme, les injustices, mais aussi la foi inextinguible et joyeuse qui l'a guidée dans ses nombreuses aventures. Autoportrait de l'artiste en femme rebelle, passionnée et touche-à-tout, Manifesto nous entraîne dans les coulisses d'une vie trépidante, faite de voyages, d'amours, de poésie, de théâtre et d'engagements. Ce texte intime jette un regard neuf sur quelques-unes des questions essentielles de notre époque – le féminisme, la sexualité, le militantisme, le communautarisme.
Avec panache, humour et générosité, Bernardine Evaristo nous invite, chacune et chacun, à devenir ce que nous sommes, envers et contre toutes les formes d'oppression.
Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Françoise Adelstain
Actuellement en librairie
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