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EAN : 9782881829352
188 pages
Editions Zoé (30/11/-1)
3.32/5   22 notes
Résumé :
Voici un livre sur Damas qui ne parle pas de Damas. C’est un hivernage intime, un trajet de taupe, un enfouissement. Une saison d’hiver passée en 2008 dans le sous terrain du musée national de Damas à dépoussiérer, photographier et répertorier des tablettes sumériennes. Alice raconte cette aventure six ans plus tard quand la Syrie n’est plus celle qu’elle a connue. Alice est une jeune femme qui, quittant l’adolescence, perd l’illusion que l’âge adulte est un état pl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ce n'est pas un roman que je lis là, mais plus un recueil de pensées, des réflexions s'écoulant au jour le jour. C'est un flux qui se remet continuellement en question et qui ne va nulle part. Alice s'interroge sur ce qu'elle voit et ce qu'elle vit, elle compare inlassablement présent (2008 à Damas) à passé (1770 avant J.C. en Mésopotamie) et ensuite son présent (2010, 2013, etc...) à son passé (2008 à Damas).

S'interroge-t-elle sur l'immensité de l'existence de l'individu ? Ou sur son individualité à elle ? En ce sens, tout peut paraître relié. Alice ne cherche pas de réponses, car ce sont les questions qui ont le plus d'intérêt à ses yeux. Cela lui permet à la fois, de ne jamais se reposer sur ses acquis personnels, et d'être toujours prête à repenser, reformuler, évoluer.

C'est un livre de voyage intérieur. Alice se cherche et commence par les débuts : le cunéiforme, la première écriture. Ce premier voyage va l'amener à Damas même, une plongée dans un pays qu'elle magnifiait sans se rendre compte, un pays oriental.
Le livre court sur tout un hiver à Damas, on s'attendrait donc à des vagabondages dans la ville, puis dans le pays ; des rencontres, des découvertes, une immersion complète... Alice ne sortira guère de son train-train maison-travail. Elle ne visitera que la ville de Damas, et ira à Alep sur un hasard. Son voyage est vraiment intérieur, voyage de l'imprégnation.

Il est facile de lire ce livre. Les chapitres sont courts, les personnages ne changent pas, comme le cadre. Les phrases sont claires, il n'y a pas d'intrigue à proprement parler. Pourtant – et c'est là le plus gros et ce qui m'a échappé – il faut saisir le rythme. Il faut se pénétrer de cette écriture intime, entrer à petits pas dans la tête d'Alice.

J'ai eu du mal. Je l'ai toujours. A la troisième partie je n'étais plus dans le roman. La perte de repères d'Alice m'a laissée froide, je ne comprenais pas. Par moments dans la lecture, je pensais me rapprocher de ce qu'elle ressentait. Mais aussi sec Alice prenait un chemin de pensée biscornu, s'éloignait, me perdait. C'est quelque chose qui me semble si intime, que je me demande quelle en a été l'idée de le faire en roman, puis de le faire publier. Ce roman a le style d'un journal intime.

Ce livre me surprend, j'ai envie de dire tout de go « je ne l'aime pas on n'y comprend rien » mais c'est un sentiment purement subjectif. Il n'est pas fait pour moi, trop intellectualisé je pense. Les chemins de pensées de l'héroïne m'intriguent et m'interpellent, mais ils ne me sont pas familiers, et peu compréhensibles. Ils m'en deviennent rébarbatifs d'ailleurs.

Je suis pourtant certaine que ce roman parlera à d'autres.
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Je viens tout juste de finir ce livre et comme chaque fois que j'en termine un qui m'a plu, je ferme les yeux quelques secondes et me fais un résumé rapide de ce qu'il m'a apporté.

Alors je vais essayer de le faire ici avec justesse.
J'ai appris énormément de choses, ce fût très riche sous plusieurs aspects :

- Au niveau historique, nous avons droit à des allers et venues dans le temps, un petit récapitulatif historique. Alice nous relate aussi très bien la subtilité de ses tâches au musée de Damas, quelque chose qui m'était totalement inconnu. Je n'en dis pas plus pour ne pas spoiler. Il y a du avoir un travail de recherche remarquable derrière.

- Humainement. Alice nous raconte son cheminement dans ses réflexions personnelles et comment son passage à Damas y a contribué. Ses déceptions, ses désillusions, tout a parfaitement été mis en mot. A quel point il est difficile pour elle d'accepter la réalité du monde. J'ai ressentit à travers son récit une grande solitude, qui m'a poussé également à réfléchir sur la vie en général, la réalité de notre monde et l'actualité qui va avec et j'ai apprécié.

J'ai découvert un nouvel univers, une belle écriture et j'en suis ravie, je le conseille vivement, d'autant plus qu'il se lit très vite.
Pour finir, je suis enchantée d'avoir participé à la masse critique Babelio et d'avoir eu la chance de découvrir ce livre, qui, je dois dire est différent de ce que je lis d'habitude. Alors je n'ai qu'un mot à dire, MERCI.
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Alice se rend à l'université. Ce jour-là, les intervenants vont présenter leur cours et tenter d'attirer dans leurs auditoires une foule d'étudiants. Antoine Campagnon, le professeur des civilisations mésopotamiennes « porte un pantalon qui fait penser à la fois à celui d'un ramoneur et d'un montagnard, assorti d'une veste en polaire bleu marine. » Il parle d'une voix éteinte et monotone. Rien de bien attirant ! Pourtant, quand il termine par :  « Enfin, le cunéiforme, ce n'est que la plus vieille écriture du monde », il emporte l'adhésion d'Alice. Elle sera son unique étudiante, à la recherche des origines de la civilisation, à la recherche d'elle-même aussi.
Ce roman divisé en trois parties précédées d'une épigraphe, comporte des chapitres dont la longueur n'excède pas cinq pages. Au début, nous sommes envoyés en 1700 avant JC, sur les toits d'une ville où Oubaram élève des oiseaux. Mais la plupart du récit se situe à la période contemporaine et concerne Alice, de 2005 à 2013. La vision, tantôt intérieure, tantôt extérieure, est coupée par de courts textes, écrits en tout petits caractères et centrés en milieu de page. le plus souvent, ce sont des listes.
Et me voilà perplexe. Que puis-je dire ? Il n'y a pas d'histoire. A certains moments, on pense qu'une aventure va démarrer, par exemple, les chercheurs vont faire une découverte ? Peut-être allons-nous en apprendre un peu plus sur la vie d'Oubaram ? Mais non. Les personnages ont l'air de fantômes, il n'y a aucune ligne directrice. A partir de la troisième partie, j'ai décroché. Certes, j'ai parcouru l'ouvrage jusqu'au bout. Mais, que racontaient les pages que je venais de lire ? Je les avais consciencieusement déchiffrées. Quant à expliquer de quoi il était question , j'en étais incapable.
A la lecture de quelques critiques enthousiastes, je me dis que ce livre n'était pas fait pour moi. Il était sans doute intéressant, mais je n'ai pas compris en quoi. Il m'a profondément ennuyée et je l'ai détesté.
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Malgré son titre, ce n'est pas un ouvrage sur la situation actuelle en Syrie. Il s'agit du récit assez largement autobiographie de l'auteur qui a effectué un mission archéologique dans ce pays vers 2008-2009.
Le séjour, cet exil provisoire est l'occasion de nombreuses réflexions sur les relations orient-occident, l'histoire, le voyage et un voyage intérieur. Certains critiques ont fait la relation avec les écrits de Nicolas Bouvier.
Un livre qui suscite la discussion et la réflexion.
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C'est l'histoire d'un oiselier. Mais c'est également l'histoire d'une jeune fille qui grandit. Et puis, c'est aussi l'histoire d'un pays, vu d'hier et d'aujourd'hui, vu de si près mais de si loin. C'est l'histoire d'un hiver qui marque un tournant dans une vie. Un livre doux comme la neige, mais froid aussi comme l'est le fait de regarder son passé et de comprendre (ou pas) comment les choses se sont imbriquées. Un livre léger (...léger léger comme un rêve!) à lire, mais assez profond pour faire réfléchir sur ce qu'est grandir, ce que c'est que choisir, ce que c'est que voir le monde par soit même. En bref, un livre qui m'a découvrir une jeune auteure dont j'ai bien envie d'aller explorer le reste de l'oeuvre…
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je suis d'une nostalgie bête, puérile, de choses que je n'ai même pas connues. Jalouse de cet homme sur les remparts, dont la vie était quatre fois plus courte et mille fois plus difficile que la mienne mais que j'envie pour la place laissé aux projections, aux rêves, aux questions – insolubles historiquement- sur le monde qui l'entourait. Jalouse de son plaisir à imaginer ce qui pouvait se trouver au-delà des océans, plaisir mille fois supérieur à la connaissance certaine de frontières qu'une vie d'homme ne suffit plus à parcourir. J'ai la nostalgie de l'ignorance, de la naïveté, de l’imagination, des promenades en longues jupes dans l'enfance de ma grand-mère, des familles regroupées devant la télé le 21 juillet 1969 et assistant médusées aux premiers pas de l'homme sur la lune. Chaque période passée suscite ainsi en moi des regrets sans fondement, un romantisme à rebours, une nostalgie qui est aussi pratique, réconfortante et contradictoire. Je rêve de cahiers en beau papier alors que je n'écris plus que sur l'ordinateur et me félicite ainsi d'épargner des forêts alors que je ne les côtoie même plus.
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On aime imaginer celui qui écrit en artiste, en joaillier de la langue. On aime penser que celui qui écrit traite les mots comme des joyaux précieux, les baigne dans des huiles très fines, les élime, les rend à la fois purs et transparents jusqu'à ce qu'ils ne désignent plus qu'une seule évidence, la délicatesse et la précision d'une pensée. (p. 38)
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 Non rien n'est vraiment rentable, si on cherche à justifier le travail de l'épigraphiste. Alors pourquoi insister, pourquoi continuer ? C'est qu'il y a la curiosité. Il y a ce code crypté, qui est comme une provocation. L'information existe. Il faut juste savoir la lire. Il faut savoir patienter, imaginer les corrélations les plus étranges, donner un sens aux marques et aux répétitions. L'inverse de notre société, qui brade souvent une information accessible et simplifiée que nous ne pensons pas toujours à vérifier. 
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Il n'y à rien à faire si ce n'est des actions de plancton dans un océan dont il faudrait changer les courants. Pourquoi ne m'avait-on jamais dit tout cela?
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Elle imagine un homme debout sur les toits, qui contemplerait le monde du deuxième millénaire avant Jésus Christ. Il regarderait le même ciel qu'elle, tout en ignorant ce que sont une heure, un siècle, un millénaire.
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Videos de Aude Seigne (27) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Aude Seigne
Matthieu Ruf, Aude Seigne, Anne-Sophie Subilia et Daniel Vuataz lisent un extrait de leur roman "Le Jour des silures".
Dans un futur proche, la montée des eaux a eu lieu. Jeune présidente d'une ville pratiquement engloutie, Colombe croit à la décrue. Alors que la population se serre dans les derniers étages des immeubles et mène une vie nouvelle, communautaire, aquatique, Boris et Salömon, un duo de scaphandriers, plongent dans les rues à la recherche de vestiges et d'archives. Une mission qui n'est pas sans danger – surtout quand disparaissent les enfants et que rôdent les silures.
https://www.editionszoe.ch/livre/le-jour-des-silures
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