Je n'avais encore à l'époque aucune idée de ce qu'une relation coupable pût exister entre deux hommes, sinon cette pensée m'aurait peut-être effrayé. Quelque temps plus tard, je trouvai en effet évoqué dans plusieurs récits l'amour entre hommes et j'offris bientôt à mon attention ce sujet, car au cours des années passées il m'avait totalement échappé lors de ma lecture de Plutarque. Mais même à ce moment j'ignorais encore que le plaisir des sens pût y être en jeu ; ce funeste secret ne me devint évident que par la lecture de quelques livres obscènes de Piron que j'eus entre les mains en France. Mais jamais le désir n'a entaché mon penchant pour Fédérigo.