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EAN : 9782283029633
220 pages
Buchet-Chastel (03/01/2017)
3.75/5   91 notes
Résumé :
« Un loup dans la jungle, voilà ce que je suis. Un ina-
dapté, un solitaire avec la rage au ventre parce qu’on m’a toujours méprisé. Une gueule un peu en biais, c’est vrai, une carcasse d’oiseau de proie qu’a rien croûté depuis six mois, et alors ? Je suis né dans la mort pour résumer.»

A Fresnes, où il fait un séjour pour vol avec ruse, François partage sa cellule avec Medhi, un cador du grand banditisme. Ce Medhi, c’est du lourd. D’ailleurs, ... >Voir plus
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Les romans avec des tueurs en série dedans ont sur moi le même effet que les crucifix sur Nosferatu ou les fringues de chez Vet'Affaires sur Brigitte Macron. Je détale. Mais celui-ci a un titre des plus intrigants. Et il est diablement bien écrit.
Nan Aurousseau se met dans la tête d'un tueur, et avec ce monologue le lecteur assiste impuissant aux agissements d'un homme dénué de la moindre empathie. François possède toutes les caractéristiques du sociopathe que les thrillers cinématographiques et les bouquins de Stéphane Bourgoin nous ont longuement énumérées: le sang froid, les impulsions, les comportements antisociaux. Mais Nan Aurousseau a un truc en plus. Il ne diabolise ni ne sublime l'assassin, il le dépeint tel qu'il est; un homme obsédé par la réalisation immédiate de ses désirs, quelque que soit leur nature, mais qui n'est pas dénué d'une certaine conscience sociale. Et le vocabulaire, comme le style, vont de pair avec la personnalité du bonhomme: « Les gens aiment pas les histoires de prison et pourtant c'est bien crade ce qui s'y passe. Ils aiment que les saloperies de la téléréalité qui n'a rien à voir avec la vraie réalité, les mômes qui se bouffent le cul dans des lofts ou alors les pires histoires de crimes sordides mais arrangées, nettoyées, toutes floutées de partout et racontées par des belles nanas blondes à un expert, raide comme l'injustice derrière son pupitre en verre, qu'a lui aussi tout lu dans le journal ou dans des livres, un peu comme dans « les histoires de l'oncle Paul » qu'on lisait dans Spirou, revues à la sauce des années 2000, en plus épicées. »
Dans Des coccinelles dans des noyaux de cerise, Nan Aurousseau, tel le docteur Frankenstein, a donné vie à une créature répugnante et féminicide qui serait un hideux mélange de Francis Heaulme et de Michel Fourniret, car le fond de cette sombre histoire n'est pas sans rappeler l'affaire Farida Hamiche/ Jean-Pierre Hellegouarch/ trésor de guerre du gang des postiches, le dindon de la farce macabre n'étant pas celui qu'on croit.
On peut lire ce roman comme la version française d'Un tueur sur la route de James Ellroy, qui nous avait offert il y a quelques années déjà le "portait de l'intérieur » du tueur en série Martin Michael Plunkett. La France, c'est moins spectaculaire, mais tout aussi glaçant car il n'y a de divin dans ce roman noir que les bêtes à Bon Dieu. Pas d'espoir, ni de chaleur, juste la misère, sociale, morale et intellectuelle et une bonne louche de cynisme.
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel...

Tout juste sorti de Fresnes, François, un petit délinquant tombé pour vol avec ruse, mène une vie pour le moins paisible. À 43 ans, il n'est pas fatigué ayant au final peu travaillé dans sa vie. Il a finassé, embobiné, volé et fait beaucoup de misères à autrui. En ce moment, il vit dans une caravane, prêtée par un ami, avec sa grosse qu'il a rencontrée au parloir. On peut pas dire qu'il l'aime vraiment, elle a pas vraiment les atouts pour ! Pas grave... François a deux grands projets qu'il compte bien mener à bout... Surtout depuis qu'il a rencontré Medhi, un gars du grand banditisme avec qui le vieux et lui partageaient leur cellule...

Nan Aurousseau donne la parole à François qui se dévoile petit à petit. de sa cellule à Fresnes en compagnie du vieux et de Medhi à cette caravane sise sur un bout de terrain en pente sur les bords de Marne, l'homme se livre et narre ses (més)aventures, ses ruses qui l'ont conduit en taule, ses gros pépins avec les femmes (surtout les vieilles et les handicapées), son quotidien avec la grosse, sa rencontre avec Muriel, la fille du vieux, ses fameux projets et ses coccinelles dans des noyaux de cerise. Bien malgré nous, l'on s'attache avec cet homme malin, froid, cynique, faussement naïf et sans aucune pudeur. Outre ses coups bas, François va se révéler un fin philosophe de la vie. L'on se délecte de ses quelques réflexions non dénuées de sens. Un ton résolument jouissif de par cette narration directe à la première personne. Un roman noir jubilatoire, surprenant, parfois cru et déjanté.
Un petit j(n)oyau d'humour noir...
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François est une petite frappe, il s'est fait prendre pour vol ; une petite arnaque basique et bien pensée mais sans grande envergure. Un peu comme lui. Avec sa tronche de gars moyen, son train de vie de pauvre type et ses lunettes rafistolées au scotch, tout le monde le prend de haut. Seulement les apparences sont parfois trompeuses… Avec une tronche de pauvre type on a l'avantage de ne pas attirer l'attention et ça, ça arrange bien François. L'attention et la célébrité lui ce n'est pas ce qu'il recherche. Lui il fait travailler ses méninges en sous-marin tout en se faisant passer pour un looser de première classe. Mais sous la couche de vernis se cache un type plutôt brillant qui va se révéler au fil des pages machiavélique.

Une histoire de misère sociale, de misère humaine. C'est crasseux, noir, cynique. le ton froid à la première personne nous enferme dans la tête de François et nous dévoile peu à peu le psychopathe étrangement humain par ses réflexions. Une humanité malade, dévoyée. Pas étonnant quand on connaît son histoire. Pourtant François a un côté attachant avec ses réflexions sur la vie, sa philosophie à part et sa vision du monde. Un personnage déroutant il faut bien l'avouer.

Une intrigue bien construite, une histoire noir de jais, de l'humour noir, a priori tout pour me plaire et pourtant je n'ai pas accroché avec la plume. le narrateur étant François, le langage est adapté de manière très cohérente. C'est le langage d'un taulard, d'un gars sans éducation qui a poussé comme la mauvaise herbe entre deux dalles de béton. L'exercice est difficile et souvent me séduit, mais ici je n'ai pas été emportée. J'ai buté sur les mots.

Un bon roman noir, brut, parfois cru mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable. A lire tout de même ne serai-ce que pour l'intrigue rondement menée. Sans compter que certains ont beaucoup aimé.
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Des coccinelles dans des noyaux de cerise, c'est joli comme titre, c'est printanier, et pourtant....
Ça commence comme à l'apéritif, comme ces biscuits qu'on déguste, naissance du héros, puis, à peine digérée l'entrée, présentation des autres protagonistes, c'est le plat principal, et là, ça commence à peser sur l'estomac, vous ne vous attendiez pas à ça, c'est du lourd, fini les gentillesses, si vous avez oublié le citrate de bétaïne, c'est trop tard car arrive le dessert, on frôle l'indigestion... Euh ! c'est au fond à gauche messieurs dames...
Si vous mettez dans votre menu Des coccinelles dans des noyaux de cerise, vous ne serez pas déçu et je vous l'assure, vous irez de surprise en surprise.
Bienvenue dans le monde de François, petit délinquant à peine sorti de Fresnes. Petit délinquant, mais avec de grandes ambitions. Pourtant il ne paye pas de mine le François, vivant chichement dans une pauvre caravane, avec sa grosse, c'est comme ça qu'il l'appelle, et occasionnellement Muriel, la fille de son ami, qui vient, armée d'une bombe de chantilly, lui procurer un peu de.....plaisir....
Mais Nan Aurousseau est un malin, il nous sert l'apéritif a grand coup d'humour noir et plus on avance dans le repas, plus notre appétit s'éveille, plus le plat devient consistant, ce qui démarrait comme une comédie, s'enfonce dans la noirceur du récit, jusqu'à l'apothéose, le dessert, la surprise du chef.
Parce que le talent de l'auteur, il est là, nous faire croire qu'on est invité pour s'amuser, d'ailleurs, on entre dans le jeu, on y croit.
Amateurs de romans noirs, vous ne serez pas déçu. le maître vous accueille avec un grand sourire, mais, méfiez-vous, dans le dos du cuisinier sa main tient un grand couteau....
Une première rencontre avec l'oeuvre de cet écrivain et quelle rencontre étonnante. Un roman que j'ai dévoré en quelques heures.
Je donne quatre étoiles, sur mon guide du lecteur gourmet, à Nan Aurousseau sans doute reviendrai-je goûter à une autre de ses spécialités.

Merci aux Editions Buchet Chastel et a Masse Critique Babelio pour ce bon moment de lecture.

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Des coccinelles dans des noyaux de cerise, des pépins avec les femmes, des femmes qui tombent, des éléphants sur des grains de riz, des moustiques sur les c*uilles, des jambes lourdes, une caravane au sol fragile, des copains de taule, des magouilles, un plan d'enfer pour bloquer Paris, un JJ flic trop gentil ou pas futé...

Il y a tout cela et beaucoup plus dans ce roman noir qui s'annonce rigolo et gentillet comme du Marie-Sabine Roger, se poursuit avec un humour mordant façon Iain Levison et JB Pouy, et qui devient de plus en plus sordide, comme certains Jonquet et le film très noir 'C'est arrivé près de chez vous' (de/avec R. Belvaux, A. Bonzel, B. Poelvoorde, 1992).

Lu quasi d'une traite, avec un sentiment de nausée croissant et un intérêt décroissant malgré l'envie de connaître le fin mot, quand même. L'intrigue est surprenante, l'humour noir ne manque pas, mais bon... Tout ça pour ça, bof.

• Merci Marina pour le prêt ! 😊
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
J'ai d'abord entendu sa mobylette. Elle vient d'entrer dans la caravane. Elle porte des sacs en plastique parce qu'elle vient de faire les courses. Elle a enlevé son casque à pointe. Faut voir la dégaine. Une cloche, quoi, une vraie, avec un gros pif et tout ce qui va avec, gros bide, cul carré comme une machine à laver, cheveux merde de pigeons séchée, mollets de chez Michelin, avec des chaussettes s'il vous plait. Une paire de lunettes vertes. Enfin pour quelqu'un qui serait pas blindé y aurait de quoi se suicider. (…)
- T'as vu ce temps pourri qu'y fait dehors ?
Je vous raconte pas la voix qui va avec parce qu'on peut pas décrire des choses comme ça, même à des sourds.
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J'ai une montre à laquelle je tiens beaucoup. Elle s'est arrêtée le jour de ma naissance. Vous pouvez y croire vous à des choses comme ça ? Eh bien pourtant c'est vrai. Dix heures vingt-sept pile poil. J'en revenais pas. Du coup je l'ai gardé comme ça. C'est bien d'avoir toujours la même heure, c'est moins angoissant que quand ça change tout le temps. Moi ce que j'aimerais c'est que rien ne change jamais. S'il pouvait être par exemple tout le temps midi avec un grand soleil, ou même dix heures dix, onze heures vingt pourquoi pas mais que ça change jamais. C'est peut-être ça le paradis je me dis des fois quand j'y pense, la même heure éternellement. 
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Si seulement la vie était comme ça, qu'on se laisse traîner jusqu'au bout en restant affalé sur sa banquette avec un ticket aller, sans avoir à penser ni à bouger son cul, comme ça jusqu'au bout, jusque dans le trou avec quelqu'un d'un peu idiot qui parle à votre côté, quelque'un que vous n'écoutez pas, qui fait comme une musique de fond pour vous endormir. Seulement voilà la vie elle est pas comme ça du tout. Ça dure pas longtemps les voyages, et puis c'est cher, et puis c'est sale le RER et en plus ça va pas loin. Bon Dieu ce que la vie est dégueulasse quand même je me disais.
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J'ai pris dix-huit mois ferme confirmés en appel. [...] J'étais resté à Fresnes pour purger ma peine. Je tenais pas à pleurer pour un aménagement. Les psys, tout ça, le parcours de 'désistance', ils pouvaient se le carrer où je pense. Même avec les musulmans je gardais ma réserve. J'en connais un paquet qui se convertissent à l'islam [en prison] pour avoir la paix alors qu'ils en ont strictement rien à faire, c'est la mode pour pas être emmerdé. Mais moi non, je les respecte, ils le savent mais je ne peux pas me mettre à genoux sur un tapis miteux parce que je suis parano, j'ai l'impression que n'importe qui peut arriver par-derrière et me sodomiser.
(p. 27-28)
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Les gens aiment pas les histoires de prison et pourtant c'est bien crade ce qui s'y passe. Ils aiment que les saloperies de la téléréalité qui n'a rien à voir avec la vraie réalité, les mômes qui se bouffent le cul dans des lofts ou alors les pires histoires de crime sordide mais arrangées, nettoyées, toutes floutées de partout et racontées par des belles nanas blondes avec un expert, raide comme l'injustice derrière son pupitre en verre.
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Videos de Nan Aurousseau (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nan Aurousseau
A l'occasion du festival Quais du Polar 2021, découvrez un entretien en compagnie de Nan Aurousseau écrivain et réalisateur français, qui nous en dit plus sur son roman noir "Grizzly". Les Éditions Buchet-Chastel, mai 2021
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