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Jean Paulhan (Autre)
EAN : 9782253007173
310 pages
Le Livre de Poche (21/02/1977)
  Existe en édition audio
3.17/5   202 notes
Résumé :
Les mains liées dans le dos, nue et les yeux bandés, O pénètre dans le château de Roissy, guidée par deux jeunes filles très belles aux robes d'un autre temps retroussées sur leur ventre et leurs reins nus. O passera quinze jours dans ce château où l'a amenée René, son amant adoré. Les sévices subis sont chaque jour renouvelés. O est offerte et prise, fouettée et murée dans le silence, O commence l'apprentissage de l'esclavage. Par amour pour René, O ira très loin d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
3,17

sur 202 notes
« Histoire d'Ô » traînait dans ma PAL depuis des lustres, l'envie de le lire n'était pas vraiment là alors il prenait la poussière. Finalement je me suis décidée à le lire, plutôt pour m'en débarrasser que par réelle envie.
Je ne le fais jamais habituellement mais cette fois-ci j'ai lu quelques avis au sujet de ce roman avant d'écrire mon avis. Comme je m'y attendais, les avis sont partagés mais j'ai été interpellée par les critiques négatives. La plupart du temps, l'opinion négative des lecteurs vis-à-vis du roman tenait au sujet même du récit, à l'aspect sado-masochiste. Beaucoup de lecteurs parlent d'horreur, d'abjection, il y a de l'incompréhension, certains sont choqués, heurtés par le fait même qu'on puisse vouloir raconter ou lire ces choses-là. Un lecteur reproche à l'auteure de faire du viol un fantasme, arguant du fait qu'un tel fantasme n'existe pas. Si je n'ai pas aimé « Histoire d'Ô », ce n'est pas pour ces raisons-là. Il y a beaucoup de choses à reprocher au roman de Pauline Réage mais il me semble que ce n'est pas juste de lui reprocher sa nature. Quant aux fantasmes de viol et de soumission, et bien si ça existe, c'est même assez répandu. Un fantasme, par définition, n'appartient pas au réel, il est une expression de désirs enfouis dans l'inconscient, des désirs souvent inavouables et tordus. Par nature, un fantasme n'est pas fait pour être réalisé puisqu'il n'appartient pas au réel. Tout comme on peut prendre plaisir à lire un roman de guerre sans avoir envie de la vivre réellement, tout comme on peut se régaler à visionner un slasher gore sans avoir envie d'occire des adolescentes dans des gerbes de sang, on peut fantasmer la soumission extrême sans avoir envie d'être violée et fouettée dans la vraie vie. La représentation fantasmatique de ce genre d'actes peut donc tout à fait être émoustillante.

Cette mise au point me paraissait importante pour que je puisse poser un jugement sur ce roman. Lire un roman érotique n'est pas lire n'importe quel roman. On a une certaine attente sensorielle. Sur ce point, « Histoire d'Ô » n'atteint que partiellement le but. le roman produit son petit effet, certaines scènes sont émoustillantes. Mais d'autres passages, en revanche, sont insipides et assommants. Pire, d'autres séquences sont carrément ridicules.

Si mes attentes d'émois sensuels n'ont pas été totalement comblées mes attentes littéraires l'ont été encore moins. Car oui, j'avais aussi des attentes littéraires vis-à-vis d'« Histoire d'Ô ». Après tout, le roman, s'il a été éreinté par certains en raison de son sujet, a globalement plutôt une bonne réputation et il a même reçu un prix l'année suivant sa sortie (le prix des Deux-Magots). Je n'ai pas du tout été séduite par le roman en tant que tel. le roman n'est jamais vulgaire, c'est là la seule qualité littéraire que je lui trouve. En dehors de ça, c'est à peine un roman, le pire étant la caractérisation des personnages. Mais quelle caractérisation ? Et d'ailleurs, quels personnages ? Ils sont tout simplement inexistants. J'ai trouvé l'histoire assez mal racontée, alternant quelques scènes de sexe et de jeux de domination/soumission plus ou moins réussies avec des passages pour meubler le récit qui sont d'une platitude sans nom et qui procurent un ennui abyssal. J'ai également été très agacée par ces logorrhées aux cours desquelles Ô se demande sans cesse pourquoi elle se sent anoblie lorsqu'elle est humiliée. Non seulement poser une même question dix mille fois, même en la formulant de façon différente à chaque fois, est assommant mais en plus le fond même de la question me dérange comme si l'auteure ressentait le besoin d'apporter une justification aux actes qu'elle décrit, comme si elle n'assumait pas totalement. Quant à la fin, il n'y en a pas. Manifestement, l'auteure ne savait pas comment finir son roman. Ca se termine donc en eau de boudin, de façon totalement bâclée.

« Histoire d'Ô » c'est le genre de livre qu'on lit tout en le détestant, dont on parvient au bout parce que le cerveau reptilien est ce qu'il est et que c'est un bouquin facile. Une fois parvenu à la fin, c'est le genre de livre qu'on a un peu honte d'avoir lu, non pas à cause de son caractère licencieux mais parce que c'est tout de même un peu nul.

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Relever un défi, pour le plaisir et par amour. C'est ainsi que m'apparaît ce roman. Elle, Pauline Réage -gardons ce nom- va le faire, écrire un roman érotique pour offrir à Paulhan un texte qui le surprendra, pour l'étonner, le saisir avec cette lettre d'amour à destination de son amant. J'ai vu dans un reportage cette femme âgée, en retenue, les yeux humides, imposant des silences, des mots escamotés par un débordement de sentiments qui étouffait la parole alors qu'elle était questionnée sur Paulhan et j'ai été émue aux larmes moi aussi. Que d'amour !




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A l'heure où l'érotisme, sous cellophane torride, envahit les cerveaux disponibles – pour reprendre les propos frappés du bon sens d'un ex patron de chaîne télévisée ! –, étalant comme une crème solaire bon marché ses nuances d'ennui, causons donc initiation à la soumission charnelle et sévices en tout genre.
Histoire d'O, de Pauline Réage – un pseudonyme : songez que le livre est paru dans les années 1950 ! –, raconte l'éducation sexuelle d'une jeune femme qui abdique à peu près tout sauf sa nature. Quand je dis « éducation », rien à voir avec l'enseignement dispensé aux jeunes filles d'alors !
Dans ce château de Roissy, l'éducation d'O la conduira à une obéissance aveugle, et librement consentie, à un homme. Si l'on est loin du bréviaire de la perversité que constitue Les 120 journées de Sodome de Sade, le livre de Réage, d'une écriture très classique, est une descente dans les profondeurs de l'assujettissement au désir, à commencer par celui de l'autre. Car le désir a lui aussi ses raisons que la raison ignore. le plaisir ? O le connaîtra d'autant mieux qu'elle aura pleinement admis son statut d'esclave sexuelle. Aveu encore aujourd'hui inacceptable, faisant de Réage une traîtresse à la cause féministe.
O sera alors marqué, au propre comme au figuré. Mais surtout : elle appartiendra enfin à quelqu'un, comme une caution de son existence. O existe parce qu'elle est la possession de quelqu'un. Et c'est un choix délibéré, ce qui est encore plus déroutant.
Selon Jean Paulhan, dont l'auteur – Dominique Aury, de son vrai nom – fut la maîtresse, Histoire d'O révèlerait une vérité au grand jour : les femmes sont ontologiquement dédiées au sexe.
Ce qui différencie Histoire d'O des romans érotiques mièvres ou gratuitement salaces ? En fait, c'est ce qui différencie un bon roman d'un mauvais : son indéniable qualité littéraire. Et lorsque le sujet tient autant en équilibre, étant donné sa nature, il faut une certaine maîtrise pour ne pas sombrer dans la vulgarité facile. Pauline Réage a aussi réussi ce tour de force de ne pas fabriquer un produit de scandale : c'est le scandale qui est venu à elle, une marque des grandes oeuvres.
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Plutôt que «Lu», il faudrait que je coche la case «à moitié lu» mais elle n'existe pas. Je n'ai pas réussi à terminer ce livre car je n'ai pas trouvé ce que j'étais venu y chercher.
J'espérais de l'érotisme et de la sensualité, j'ai eu de la violence, des jeux de pouvoirs tordus et une héroïne soumise.
Pourtant, je dois admettre que c'est bien écrit. Ce n'est pas vulgaire, le vocabulaire est recherché et l'auteur sait créer une ambiance.
Dommage que ça ne soit pas le genre d'ambiance que j'aime !
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O est la fiancée de René. Un jour qu'il vient la chercher en taxi (le roman commence directement par cette scène), il lui demande de se déshabiller sur la banquette arrière et la dépose devant une porte. Il lui dit d'entrer et d'obéir aux ordres qui lui seront donnés. A l'intérieur, O se laisse guider jusqu'à une chambre (une cellule?), tend les poignets pour qu'on l'attache et commence à subir tous les outrages que les maîtres voudront lui infliger (rapports sexuels divers et forcés, coups de fouets, de cravache, humiliations et autres traitements qui rivalisent d'inventivité...).

Lors de ma première lecture, il y a plusieurs années, je m'étais arrêtée très vite (dès les premiers coups de fouets). La maltraitance d'O m'était insupportable. En fait, c'est surtout son absence de rébellion qui me paraissait inconcevable. Comment cette fille pouvait être aussi passive, aussi soumise, assez idiote pour accepter d'être livrée en pâture aux "amis" de son fiancé sans broncher? Quelle image dégradante de la femme me montrait-on là?

Je ne comprenais pas.

Et effectivement...Je n'avais rien compris.

Je n'avais pas compris qu'il y a une autre façon d'aborder histoire d'O.

Il ne faut pas le prendre au 1er degré mais le considérer comme ce qu'il est à la base: un fantasme.

Qui plus est, un fantasme de femme.

Pauline Réage (c'est un pseudo, on finira par découvrir la véritable identité de l'auteur -Dominique Aury - après des années de folles rumeurs) a écrit ce récit pour émoustiller son amant de l'époque "Je n'étais pas jeune, je n'étais pas jolie. Il me fallait trouver d'autres armes." expliquera-t-elle longtemps après.

Une fois qu'on a accepté cette idée, il est beaucoup plus facile d'entrer dans le récit et de l'apprécier. En avançant dans la lecture on comprend (ce n'est pas dit tout de suite) qu'O n'est pas une victime, elle est parfaitement consentante (je n'aime pas le terme de "victime consentante" - mais c'est un autre débat...). Elle accepte d'être soumise, de s'abandonner totalement à celui qu'elle aime, d'être son esclave dévouée. Et elle en tire du plaisir. de la fierté aussi. Quand elle a des moments de doute et d'angoisse, ce n'est pas à cause des mauvais traitements qu'elle subit mais parce qu'elle redoute que son maître ne l'aime plus autant, qu'il se lasse d'elle et la rejette. Elle est dépendante de l'attention qu'il lui porte.

J'ai trouvé très intéressant de se placer du point de vue de la soumise et d'essayer de comprendre ses motivations. Mais encore une fois, je pense qu'il ne faut pas chercher trop loin. Il faut lire histoire d'O comme petite curiosité coquine, piquante, et le consommer avec légèreté.

Bien que destiné à un public averti, le style, il n'est pas si cru qu'on pourrait s'y attendre. L'auteur a tendance à survoler les scènes d'amour en utilisant des termes vagues, un peu désuets. Les situations sont suffisamment parlantes et dérangeantes pour que l'auteur n'ait sans doute pas jugé utile d'en rajouter. Cependant, on regrettera un peu le manque de vocabulaire pour décrire les scènes charnelles et désigner les parties du corps. Toujours les 2 mêmes mots, imprécis, le ventre pour parler du vagin, les fesses pour désigner l'anus. Ce n'est pas comme si la langue française était limitée pour parler d'amour.

Histoire d'O a reçu le prix des 2 magots en 1955
Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
O songea aux prisonniers comme en voyait sur les gravures dans les livres d'histoires, qui avaient été enchainés et fouettés aussi, il y avait combien d'années ou de siècles, et qui étaient morts. Elle ne souhaitait pas mourir, mais si le supplice était le prix à payer pour que son amant continua à l'aimer, elle souhaita seulement qu'il fût content qu'elle l'eût subi, et attendit, toute douce et muette, qu'on la ramenât vers lui.
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« Vous êtes ici au service de vos maîtres. Le jour durant, vous ferez telle corvée qu’on vous confiera pour la tenue de la maison, comme de balayer, ou de ranger les livres ou de disposer les fleurs, ou de servir à table. Il n’y en a pas de plus dures. Mais vous abandonnerez toujours au premier mot de qui vous l’enjoindra, ou au premier signe, ce que vous faites, pour votre seul véritable service, qui est de vous prêter. Vos mains ne sont pas à vous, ni vos seins, ni tout particulièrement aucun des orifices de votre corps, que nous pouvons fouiller et dans lesquels nous pouvons nous enfoncer à notre gré. Par manière de signe, pour qu’il vous soit constamment présent à l’esprit, ou aussi présent que possible, que vous avez perdu le droit de vous dérober, devant nous vous ne fermerez jamais tout à fait les lèvres, ni ne croiserez les jambes, ni ne serrerez les genoux (comme vous avez vu qu’on a interdit de faire aussitôt votre arrivée), ce qui marquera à vos yeux et aux nôtres que votre bouche, votre ventre, et vos reins nous sont ouverts. Devant nous, vous ne toucherez jamais à vos seins : ils sont exhaussés par le corset pour nous appartenir. Le jour durant, vous serez donc habillée, vous relèverez votre jupe si on vous en donne l’ordre, et vous utilisera qui voudra, à visage découvert – et comme il voudra – à la réserve toutefois du fouet. Le fouet ne vous sera appliqué qu’entre le coucher et le lever du soleil. Mais outre celui qui vous sera donné par qui le désirera, vous serez punie du fouet le soir pour manquement à la règle dans la journée : c’est-à-dire pour avoir manqué de complaisance, ou levé les yeux sur celui qui vous parle ou vous prend : vous ne devez jamais regarder un de nous au visage. Dans le costume que nous portons à la nuit, et que j’ai devant vous, si notre sexe est à découvert, ce n’est pas pour la commodité, qui irait aussi bien autrement, c’est pour l’insolence, pour que vos yeux s’y fixent, et ne se fixent pas ailleurs, pour que vous appreniez que c’est là votre maître, à quoi vos lèvres sont avant tout destinées. Dans la journée, où nous sommes vêtus comme partout, et où vous l’êtes comme vous voilà, vous observerez la même consigne, et vous aurez seulement la peine, si l’on vous en requiert, d’ouvrir vos vêtements, que vous refermerez vous-même quand nous en aurons fini de vous. En outre, à la nuit, vous n’aurez que vos lèvres pour nous honorer, et l’écartement de vos cuisses, car vous aurez les mains liées au dos, et serez nue comme on vous a amenée tout à l’heure ; on ne vous bandera les yeux que pour vous maltraiter, et maintenant que vous avez vu comment on vous fouette, pour vous fouetter. À ce propos, s’il convient que vous vous accoutumiez à recevoir le fouet, comme tant que vous serez ici vous le recevrez chaque jour, ce n’est pas tant pour notre plaisir que pour votre instruction. Cela est tellement vrai que les nuits où personne n’aura envie de vous, vous attendrez que le valet chargé de cette besogne vienne dans la solitude de votre cellule vous appliquer ce que vous devrez recevoir et que nous n’aurons pas le goût de vous donner. Il s’agit en effet, par ce moyen, comme par celui de la chaîne qui, fixée à l’anneau de votre collier, vous maintiendra plus ou moins étroitement à votre lit plusieurs heures par jour, beaucoup moins de vous faire éprouver une douleur, crier ou répandre des larmes, que de vous faire sentir, par le moyen de cette douleur, que vous êtes contrainte, et de vous enseigner que vous êtes entièrement vouée à quelque chose qui est en dehors de vous. Quand vous sortirez d’ici, vous porterez un anneau de fer à l’annulaire, qui vous fera reconnaître : vous aurez appris à ce moment-là à obéir à ceux qui porteront ce même signe – eux sauront à le voir que vous êtes constamment nue sous votre jupe, si correct et banal que soit votre vêtement, et que c’est pour eux. Ceux qui vous trouveraient indocile vous ramèneront ici. On va vous conduire dans votre cellule. »
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[incipit]
Son amant emmène un jour O se promener dans un quartier où ils ne vont jamais, le parc Montsouris, le parc Monceau. A l’angle du parc, au coin d’une rue où il n’y a jamais de station de taxis, après qu’ils se sont promenés dans le parc, et assis côte à côte au bord d’une pelouse, ils aperçoivent une voiture, avec un compteur, qui ressemble à un taxi. « Monte », dit-il. Elle monte. Ce n’est pas loin du soir, et c’est l’automne. Elle est vêtue comme elle l’est toujours : des souliers avec de hauts talons, un tailleur à jupe plissée, une blouse de soie, et pas de chapeau. Mais de grands gants qui montent sur les manches de son tailleur, et elle porte dans son sac de cuir ses papiers, sa poudre et son rouge.
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C’est que, se voyant sur le point d’être quittée par Sir Stephen, elle préfèra mourir. Il y consentit.
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En huit jours elle apprit la peur, mais la certitude, l’angoisse, mais le bonheur. René se jeta sur elle comme un forban sur une captive, et elle devint captive avec délices, sentant à ses poignets, à ses chevilles, à tous ses membres et au plus secret de son corps et de son cœur les liens plus invisibles que les plus fins cheveux, plus puissants que les câbles dont les Lilliputiens avaient ligoté Gulliver, que son amant serrait ou desserrait d’un regard. Elle n’était plus libre ? Ah ! Dieu merci, elle n’était plus libre. Mais elle était légère, déesse sur les nuées, poisson dans l’eau, perdue de bonheur. Perdue parce que ces fins cheveux, ces câbles que René tenait tous dans sa main, étaient le seul réseau de forces par où passât désormais en elle le courant de la vie. Et c’était si vrai que lorsque René relâchait sa prise sur elle — ou qu’elle se l’imaginait — lorsqu’il semblait absent, ou s’éloignait avec ce qui paraissait à O de l’indifférence, ou lorsqu’il demeurait sans la voir ou sans répondre à ses lettres, et qu’elle croyait qu’il ne voulait plus la voir ou qu’il allait ne plus l’aimer, ou qu’il ne l’aimait plus, tout s’étouffait en elle, elle suffoquait. L’herbe devenait noire, le jour n’était plus le jour, ni la nuit la nuit, mais d’infernales machines qui faisaient alterner le clair et l’obscur pour son supplice.
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Une institutrice ? Une femme de pasteur ? Une jeune divorcée ? Une femme de ménage ? Une écrivaine de génie. Une inconnue. La vie d'Hélène Bessette (1918-2000), autrice de treize romans et d'une pièce de théâtre, tous parus chez Gallimard en seulement vingt ans, de 1953 à 1973 (et tous épuisés), semble avoir été faite de rendez-vous manqués et d'incompréhensions. Son premier roman, Lili pleure, obtient le prix Cazes en 1954. Plus tard, ses romans seront régulièrement inscrits sur les listes du prix Goncourt et l'admiration de nombreuses personnalités (Michel Leiris, Simone de Beauvoir, Dominique Aury, Jean Dubuffet, Claude Mauriac, Alain Bosquet, André Malraux) laisse présager une reconnaissance à la hauteur de son talent et d'un style entièrement nouveau qui ne ressemble à aucun autre. Par ces trois lettres aussi : GRP, ou Gang du Roman Poétique, l'occasion pour Bessette d'exprimer une théorie nouvelle et exigeante du roman.
Par Laure Limongi, autrice et éditrice, enseignante en création littéraire à l'École nationale supérieure d'arts de Paris Cergy.
Lecture par Anaïs de Courson, comédienne.
En savoir plus sur le cycle Autrices oubliées : https://www.bnf.fr/fr/agenda/autrices-oubliees-de-lhistoire-litteraire
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