En ouvrant
Northanger Abbey, j'avais à la fois envie et peur de retrouver tous les ingrédients classiques de
Jane Austen. Envie, parce qu'elle avait un talent extraordinaire. Et peur, parce que c'est parfois un peu décevant de ne lire que des variantes autour d'une même trame, aussi belle soit elle. Au final, pas de deception : ce roman m'a semblé tout à fait original, drôle, intelligent et savoureux.
Jane Austen pousse ici la satire et l'ironie plus loin que d'habitude, forçant parfois le trait jusqu'à la caricature, se moquant même de l'imagination romanesque un peu délirante de son héroïne. Cela toujours avec une grande finesse et beaucoup d'humour. Quel plaisir donc d'écouter Mrs Allen soliloquer sur ses toilettes, d'entendre les grandes protestations d'amitié de l'intrigante Isabelle ou de fuir le grossier et assommant John lors des différentes mondanités de Bath !
J'ai bien aimé aussi les références, tantôt sérieuses tantôt parodiques, au roman gothique, qui m'ont donné envie de m'y intéresser et de lire Udolphe, notamment. Quoi d'autre ? Personnage très secondaire du roman, la mère de Catherine m'a pourtant fait forte impression, par sa bienveillance, sa sagesse et sa sagacité. Et les apartés de
Jane Austen elle-même, en tant qu'auteure, sur le roman en général et ce roman en particulier, m'ont étonnée et séduite. Plus évidemment le happy end pour plaire à la midinette qui sommeille en moi. Résultat : une lecture qui m'a donnée le sourire et que je recommande vivement !
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