AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,96

sur 1324 notes
" Je veux parler de bonheur et de bien-être, de ces instants rares et inattendus où la voix intérieure se tait et où l'on se sent à l'unisson avec le monde ".
J'ai refermé ce livre il y a quelques heures, j'ai un peu de mal à trouver mes mots devant un récit qui m'a profondément marqué.
" Brooklyn Follies "est mon deuxième roman de Paul Auster et j'avoue je suis devenu "accro " .
accro à son style et à sa thématique.
Nathan Glass à 60 ans , un divorce, un cancer en rémission, cet ancien assureur à l'esprit cynique cherche un endroit idéal pour finir ses jours.
Brooklyn le rappelle à son bon souvenir.
Entre écriture et bouquiniste Nathan observe le quartier de sa jeunesse.
La rencontre de son neveu Tom Wood va réveiller en lui des sentiments enfouis, l'amour filial ...
Ces retrouvailles vont être le point de départ à une série d'évènement toutes plus touchantes les unes que les autres .
Une galerie de personnage atypique, Harry le bouquiniste, la petite Lucy, la fragile Aurora, Nancy la jeune maman sublime.
De ces rencontres naitra " l'hôtel existence" un endroit intemporel, un refuge pour les âmes égarées.
Difficile d'être objectif quand on a lu et adoré un livre mais quand je pense aux nombreux livres de Paul Auster qui m'attendent.....
" Je veux me rappeler tout cela.
Et si tout, c'est trop demander, alors une partie. Non, plus qu'une partie.
presque tout."
Commenter  J’apprécie          8615
Paul Auster est un écrivain puissant : puissant par son imagination débridée, puissant par son style jubilatoire et foisonnant, puissant par la richesse de son vocabulaire et puissant dans sa façon de construire son récit (tellement fluide qu'il semble improvisé au fur et à mesure), puissant par la complexité psychologique de ses personnages et leurs liens, bref Paul Auster est un TRES grand écrivain qui ne m'a jamais déçue moi non plus et je me faisais la remarque qu'il est dommage de lire trop souvent de livres médiocres quand il existe de tels écrivains. Sa vision sur notre société est à la fois juste et profondément humaine, et chacun peut se sentir proche de ses personnages. Ecrivain complexe, Auster est à la fois très américain dans sa façon de percevoir le monde qui l'entoure (extrêmement réaliste) et tout à fait universel dans sa manière de la décrire, je ne sais pas si je m'exprime bien. Mais j'aiiiiime et j'admire !
Commenter  J’apprécie          532
Le grand Jacques aurait pu chanter : non , Paul , t'es pas Auster !
Fort d'un récit somme toute classique , basé sur les thèmes universels que sont l'amour , le temps qui passe , la solitude , la réussite , Auster nous balance une histoire toute en sensibilité et en retenue , balayant au passage , d'un revers slicé coupé rétro banane du plus bel effet , tous les poncifs inhérents à de tels questionnements existenciels .
Brooklyn Folies est un roman qui sonne juste et voici son histoire...
Non Johnny , « qui sonne juste » est une expression couramment usitée , inutile d'aller ouvrir la porte...soupir...noir c'est noir...

Situation spatio-temporelle Mr Spock ? Brooklyn , étonnant non ?
Situation historique éleve Angeli ? Pré - 11 Septembre ? Excellent ça , tout aussi surprenant qu'inespéré...
Et le splitch , plich , pritch , raaaahh , le pitch dans tout ça ? J'allais y viendre...
Assez peu de protagonistes à se mettre sous la dent , voire sous le dentier pour nos amis de la maison de retraite «  Ce n'est qu'un au revoir «  que je salue bien bas...
Commençons par Nathan Glass , colonne vertébrale de ce récit qui , la soixantaine égratignée par la vie , décide d'emménager à Brooklyn pour y attendre lucidement un repos qu'il saura sans appel .
Voguant au gré des rencontres au sein de cette ville qu'il apprécie un peu plus chaque jour , quelle ne fut pas sa surprise d'y retrouver , travaillant dans une ancienne librairie , son petit filou de neveu Tom Wood , alors prédit en son jeune temps à un avenir radieux . La trentaine désillusionnée , Tom sévit journalierement sous la coupe protectrice d'Harry Brightman , aussi malheureux en amour qu'au jeu , comme quoi les adages...Harry , sous des dehors respectables , affiche un profil beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît . Véritable escroc ayant déjà sévi malencontreusement dans le monde de l'art , ce dernier ne reve que de partir sur un dernier gros coup qui pourrait s'avérer etre celui de trop en cas de lamentable naufrage . And now , la petite touche douceur dans ce monde de brutes , séquence émotion ! A toi Nico...
Lucy , la jeune niece fantomatique de Tom , refait soudainement surface sans crier gare ! Et pour cause , puisqu'elle ne dit mot...La fille de sa soeur , qu'il vit aussi souvent que Gérard Depardieu aux alcooliques anonymes , deviendra le catalyseur de tout ce petit monde bien décidé à lui prodiguer tendresse et attention qui lui firent , jusqu'ici , cruellement défauts .

Une histoire toute simple , celle de tout un chacun devant se dépetrer d'une vie banale et insipide avant que la grande Faucheuse ne vienne solder les comptes . Un récit familial touchant ou chacun interagit à son niveau , prouvant , si besoin était , que rien n'est jamais figé ! Dans un Brooklyn à l'ambiance pré-apocalyptique , Auster nous délivre un pur moment de bonheur , véritable conte philosophique secrétant et dispersant alentour un prodigieux taux d'endorphine à sa lecture !

Auster , Les Inconnus avaient deja tout dit : aucun doutage , c'est bouleversifiant !!
Commenter  J’apprécie          490
On peut être passionné de littérature américaine et ne jamais avoir lu d'Auster. Bizarre mais c'est comme ça. J'ai très souvent feuilleté ses livres, - ne serait-ce que chaque année sur le joli stand d'Actes Sud du SLP - mais à chaque fois, avec un sentiment irraisonné de "pas envie".

Et puis un jour, il faut que cela cesse, que l'on retrouve la raison, qu'on arrête de faire l'enfant. Et c'est partie pour Brooklyn Follies. Avalé d'une traite. Résultat : pas d'effet "waouh" mais un gros coup de coeur.

D'abord parce que New-York. Et pas Manhattan, Brooklyn. Avec cette atmosphère élégamment décrite, fidèlement reconstituée, tellement particulière.

S'y croisent et s'y retrouvent des personnages désabusés : Nathan, revenu pour y finir sa vie ; Tom, revenu de ses rêves de brillante carrière au profit d'une vie simple et sans enjeu ; Harry, revenu de prison pas complètement "guéri" ; Aurora, revenue d'une vie sex, drug & rock'n roll pour se ranger avec sa fille auprès d'un illuminé ; et Lucy, Rachel, Marina et les autres...

Et d'un seul coup, au gré d'une rencontre, l'amour vient bouleverser ces mornes vies résignées. le sexagénaire, autrefois inapte à la réussite d'une harmonie familiale, renaît au contact d'un neveu, d'une petite-nièce, puis de sa fille. La mère après s'être sacrifiée pour sauver sa fille, se voit offrir une dernière chance salutaire de bonheur. Nancy, autrefois trahie et bafouée, reprend espoir dans les bras de Rory...

Tous ont en commun d'avoir eu une chance de reprendre leur vie en main, et de l'avoir saisie, pour tenter de rejoindre leur "Hôtel de l'Existence".

Paul Auster maîtrise remarquablement son récit, d'un bout à l'autre d'une histoire dont le rythme, lent mais sans faiblesse, constitue sans aucun doute le point fort.

Ce premier pas franchi, place aux autres !
Commenter  J’apprécie          3711
« Brooklyn follies » est mon 2e roman de Paul Auster, et il m'a emballé !
Un homme, Nathan Glass, la soixantaine, atteint d'un cancer en rémission, se sent diminué.
Il recherche un endroit où il pourrait finir sa vie paisiblement. Cela l'amène à Brooklyn…
Il fait le bilan de sa vie, et se dit qu'il doit se remettre à vivre au lieu d'attendre la fin.
Pour faire face à son indolence, il décide de se lancer dans l'écriture d'un livre sur sa carrière et sur les gens qu'il a cotoyés durant toute sa vie. Et cela dans un seul but, passer ses journées agréablement.
Il écrit sans méthode particulière, comme ça lui vient, et c'est un tas d'anecdotes qui vont bientôt s'empiler…

Il s'avère que Brooklyn est un lieu favorable pour lui. Il y trouve des gens qui sont de toutes conditions, nationalités, et couleurs de peaux, et qui sont de bons communicants.
Il aime la tonalité vocale des natifs de Brooklyn. Il aime ce quartier qui s'est embourgeoisé dans les années 70 et qui avant, n'était qu'un quartier pauvre d'ouvriers et de familles de travailleurs sans le sou.

Mais ses journées à Brooklyn ne vont pas être de tout repos, dès qu'il va y rencontrer son neveu Tom, qu'il a perdu de vue depuis des années…
« L'étincelle avait disparu du regard de mon neveu et toute son apparence suggérait la défaite. »

Nathan Glass a beaucoup de qualités. Il va sans cesse conseiller, aider, consoler tour à tour les membres de sa famille, les amis, et les gens qu'il va rencontrer.
Il a un don pour prévoir les problèmes que risquent de subir certaines personnes.
Il a du flair. Il est perspicace comme Sherlock Holmes. Nathan joue au justicier parfois…
Souvent les personnes s'adressent à lui, car ils savent qu'ils peuvent lui faire confiance.
Ils reconnaissent en lui le confident dont ils ont besoin.
Nathan est un fin psychologue. Il analyse les comportements des personnes. Il arrive à déterminer leurs traits de caractères et leurs pensées.
Il est sensible. Il est affectueux, bienveillant, généreux, altruiste, paternaliste.
En un mot, Nathan est un héros positif !

J'ai aimé les belles descriptions, que Paul Auster fait de ses personnages, aussi bien du point de vue moral que du point de vue physique.
J'ai aimé ses nombreuses anecdotes, avec son ton léger et rieur.
J'ai aimé sa façon de s'adresser aux lecteurs que nous sommes, en nous interpellant directement, à plusieurs reprises.

Au travers des personnages qu'il met en scène, Paul Auster dénonce aussi les excès et les dérives de son pays, et il s'inquiète du triomphalisme américain, de la « télé nausée », de l'égoïsme vis-à-vis de la pauvreté mondiale, de la dégénérescence de l'éducation américaine, des lobbies des armes à feu, du mouvement anti-avortement, de la propagande fasciste, de l'existence de l'homme…

Ce roman se lit très agréablement. On pénètre complètement dans la vie des personnages qui se débattent avec leurs problèmes et leurs angoisses. Il y a beaucoup de rebondissements et Paul Auster sait tenir en haleine ses lecteurs ! Souvent il nous prévient de ce qu'il va se passer, à mots couverts, et il nous met en appétit. Bien difficile d'en stopper la lecture !
Commenter  J’apprécie          345
C'était un de ces soirs où je venais de terminer un roman et où je me retrouvai à errer devant ma bibliothèque à la recherche d'un roman, une certaine angoisse montant peu à peu. Non pas qu'il ne me restait pas encore une (importante) pile de livres à lire mais, l'humeur n'était pas à la lecture d'un essai, d'un policier, d'un pavé de 800 pages, d'une lecture plombante ou pas assez forte émotionnellement. Bref je ne trouvais rien qui puisse me sustenter.
J'avais envie de me plonger dans un roman où l'atmosphère pourrait m'envelopper au point de réussir à me déconnecter de l'extérieur. J'avais envie d'être bercée par les mots, par l'histoire, les personnages. J'avais envie de retrouver les sensations que j'avais pu éprouver à la lecture de romans de Paul Auster ou encore de ceux de Haruki Murakami.
Et alors qu'il est plus que rare que je relise deux fois le même roman tant ma liste de pense-bêtes est énorme (je me laisserai tout le loisir de relire les plus solaires à mes yeux une fois la retraite venue), j'ai eu comme une révélation. Pourquoi ne pas me pas m'autoriser la relecture d'un des romans d'Auster ?

J'optais pour « Brooklyn follies » lu il y a une quinzaine d'années. Si je me rappelais l'ambiance, les personnages de l'oncle et du neveu résidant à Brooklyn, si j'étais capable de dire que Paul Auster faisait partie de mes auteurs fétiches, je n'étais malheureusement plus guère en mesure de me rappeler les détails du roman, de m'en faire un résumé détaillé.
Et me revoilà replongée avec une certaine euphorie dans un des romans de Paul Auster.

Nathan Glass a fait sa carrière dans les assurances, divorcé suite à un mariage raté, un cancer en rémission, un brin cynique, avec sa fille en froid. Pour son entrée à la retraite, il n'attend plus grand-chose de la vie, sinon s'installer dans un appartement de Brooklyn et presque attendre sans trop de secousse la mort. C'est un être un peu solitaire, sans beaucoup de connaissances dans le quartier. Peu à peu, il se crée quelques habitudes comme aller diner dans un restaurant, (un peu amouraché d'une jeune serveuse), ou encore aller dans une librairie tenue par Harry, un homosexuel assez étonnant. Nathan a aussi entrepris la rédaction d'un livre « le livre de la folie humaine ». Il note sur des petits papiers de toutes sortes, qu'il range dans des boites par catégorie, des souvenirs de ses déconvenues, petits accidents et anecdotes de la vie, ses impairs et ses ratages…
C'est dans la librairie d'Harry que Nathan se retrouve un jour face à son neveu Tom Wood qui tient la caisse de la boutique. Neveu dont il n'avait plus de nouvelles depuis quelques années. Il le décrit comme intelligent, cultivé et diplômé en littérature. le jeune homme que son oncle voyait promis à un bel avenir est à une étape de sa vie où tout est un peu en stand-by. Les choses finalement ne se sont pas passées comme son oncle aurait pu l'imaginer : Tom a laissé tomber son doctorat, il a été taxi pendant un certain nombre de mois, il a pris pas mal de kilos et ses aventures amoureuses se résument à des histoires sans lendemain.
Les retrouvailles sont le début des aventures et autres péripéties pour Nathan et Tom, où en quelques mois leur vie jusque-là solitaire, un peu terne et sans grande expectative, pourrait prendre un autre tournant.

Cela m'a fait étrange de relire ce roman, probablement que lectrice plus « expérimentée » je n'ai plus le même regard que la première fois. Peut-être avec un oeil plus aguerri à noter les évènements, la structure du roman, le travail d'écriture de l'auteur que j'ai appris à connaître au fil des années et des romans.

« Brooklyn follies » c'est bien entendu ce quartier newyorkais qu'affectionne Auster, avec son ambiance particulière, ce petit microcosme, ses habitants cosmopolites. Dans ce roman, l'auteur aborde des thèmes comme la famille, certaines dérives américaines (notamment politiques), la vie et la mort. Mais il évoque aussi les relations amoureuses, certaines destructrices, d'autres impossibles ou encore improbables. L'amour et ses travers, l'amour et ses revers, l'amour et ses concessions, l'amour et ses belles émotions. La vie qui prend des chemins peut-être inattendus, peut-être à l'opposé de ce qu'on avait imaginé ou rêvé mais des chemins qui finalement peuvent tout aussi bien nous faire rencontrer le bonheur, ou tout du moins un certain apaisement et bien-être, grâce aux personnes bienveillantes près de soi, aux amis indéfectibles et qui contribuent à une certaine sérénité.

J'ai eu plaisir à me replonger dans « Brooklyn Follies », à retrouver le style d'Auster, son humour, ses humeurs, son regard sur la vie. J'ai eu plaisir à retrouver tous ces personnages, à croiser des êtres parfois cassés, abimés, des lumineux, volontaires, combattifs. En relisant ce roman, j'ai retrouvé certains de ces moments incroyables où le plaisir de lecture est tel qu'on a un sourire aux lèvres, le coeur qui vibre au pouvoir des mots.

(P.S. : J'en profite pour lancer une bouteille à la mer : je suis à la recherche d'un auteur comme Paul Auster, Haruki Murakami, Russel Banks ou Romain Gary. Un auteur que je pourrais suivre encore quelques années et qui me donnera l'impression de m'accompagner sur un petit bout de chemin)
Commenter  J’apprécie          325
Il fallait bien que ça arrive : pour une fois, Paul Auster ne m'a pas vraiment emmenée dans ses Brooklyn Follies que j'ai lues dans déplaisir mais en traînant un peu des yeux.

Ce n'est pas faute d'avoir crée des personnages attachants, si réels dans leurs doutes et leurs douleurs : ceux en voie de rédemption, Nathan le sexagénaire, Tom le trentenaire en panne, Lucy la gamine abandonnée et Aurore sa mère cadenassée, et ceux qui traversent leurs vies pour les ramener à la lumière, Harry l'imposteur magnifique, Nancy la belle...
Mais il y a quelque chose qui n'a pas fonctionné pour moi dans l'intrigue, je n'ai pas "cru" aux mésaventures de Harry, à la métaphore trop jolie de l'hôtel Existence, à la roue de la chance qui se met à tourner bien facilement pour tout ce petit monde.

Reste, comme souvent, une évocation toute en lumières de Brooklyn et quelques auteurs (Kafka, Svevo...) semés en chemin comme des petits cailloux, que l'on a envie de ramasser.
Commenter  J’apprécie          280
Et me voilà retombée avec délices dans l'univers austérien.. Il y avait si longtemps que je m' y étais pas risquée. Depuis la Trilogie New-yorkaise, je pense, lue et beaucoup appréciée à sa sortie.
Une fois encore un challenge m'a incitée , il m'a fallu choisir et j'ai pioché un petit bijou
Car Brooklyn Follies est une pépite , un roman chaleureux où chacun essaye de trouver son 'hôtel d'existence "mais difficile d'y parvenir seul. Heureusement la famille, les amis qui vous entourent , vous aiment et vous comprennent sont là pour vous aider à le trouver ...
Nathan Glass, la soixantaine, se réinstalle à Brooklyn après un divorce douloureux. Heureux de retrouver la ville de son enfance, il prend ses marques , renoue pour son plus grand plaisir avec Tom son neveu .. de fil en aiguille, les rencontres , les retrouvailles, tissent autour de lui un cocon qui pourrait sans y prendre garde ressembler à du bonheur. Mais le bonheur existe t'il en ce bas monde?
Nous sommes en l'an 2000, la campagne présidentielle bat son plein, les américains s'interrogent et si le monde ....



Commenter  J’apprécie          270
Retour de lecture sur "Brooklyn follies", un très beau roman de Paul Auster, publié en 2005. Ce livre raconte l'histoire de Nathan, un retraité de 60 ans, qui vient s'installer à Brooklyn pour finir sa vie dont il n'attend plus grand chose. Il sort d'un divorce difficile, est en rémission d'un cancer et en conflit avec sa fille et n'a donc pas le profil d'un héros particulièrement charismatique. Il tombe par hasard sur son neveu, qu'il n'avait pas vu depuis longtemps, et qui lui aussi, malgré sa jeunesse, a subi des revers dans sa vie. Leur relation et d'autres rencontres dans ce New-York pré 11 septembre, seront le point de départ de cette histoire très touchante qui parle d'amitié, d'amour, de la vieillesse, de la famille, de la vie en général. Une histoire où il ne se passe pas grand chose, tout est dans le relationnel entre les personnages, leurs sentiments. Un livre de Paul Auster très déroutant, beaucoup moins cynique que les autres livres que j'ai pu lire de lui. Cela commence déjà par le décors, avec ce Brooklyn qui est peint avec beaucoup de tendresse, on sent immédiatement beaucoup d'attachement pour ce quartier de New-York et de ses habitants. Il nous raconte tout ça avec beaucoup de nostalgie, c'est son monde d'avant qu'il nous décrit, sa vie, son quartier. Tout tourne autour d'une librairie de livres d'occasion et de livres anciens. C'est un monde qui a changé depuis, puisque cette librairie, qui en est l'un des symboles, est amenée à disparaître et on comprend aussi, à la toute fin, que c'est toute son Amérique qui ne sera plus la même, qui aura perdu une grande partie de l'innocence qui lui restait. Auster nous raconte l'histoire d'un homme tout ce qu'il y a de plus banal dans ses relations avec les autres, et à travers son écriture il arrive à nous rendre captivants ses humeurs, ses joies, ses peines et toutes ces petites choses de la vie. C'est un livre particulièrement attachant, on le commence avec un homme désabusé qui parle de mourir, et au fil des pages, après des rencontres et des retrouvailles avec d'autres personnages tous plus ou moins cabossés, on passe progressivement à autre chose, à quelque-chose de bien plus optimiste, à la vie. Un livre qui déborde d'humanité, avec un message politique toujours très subtil. Auster nous raconte ces vies qui d'un côté sont simples et d'un autre côté tragiques avec énormément de tendresse et nous place tout ça dans l'histoire globale de l'Amérique et dans une tragédie d'une toute autre échelle. Au final un livre très agréable à lire, pour peu que l'on se laisse prendre par cette atmosphère, ces personnages. Un livre intelligent d'une tendresse et d'une subtilité rare. C'est un feel-good signé Paul Auster, ce n'est pas commun, et on aurait tort de nous en priver.
Commenter  J’apprécie          2310
Mon premier Paul Auster, quelle découverte merveilleuse, quelle richesse dans l'écriture. Je suis rarement aussi enthousiaste mais ce livre m'a apporté la joie et la bonne humeur.
L'histoire d'un homme de soixante ans, ex vendeur d'assurances vie, rescapé d'un cancer n'ayant plus d'épouse, fâché avec sa fille, enfin seul quoi, désabusé et plutôt cynique décide de retourner à Brooklyn, sa ville de naissance.
Il n'y connaît personne et prend ses marques petit à petit en fréquentant des restaurants différents jusqu'à rencontrer une serveuse, pas libre, mais qui le fait rêver.
Ensuite il tombe sur son neveu, plus vu depuis des années et qui semble ne pas avoir réussi dans la voie qu'il s'était tracée.
Et là commence une histoire pleine d'aventures, d'amours diverses et extrêmement touchantes.
Je ne veux rien divulgacher bien évidemment sauf qu'on termine le livre avec déjà la nostalgie de l'avoir quitté.
À lire absolument ! (J'en ai déjà 2 autres en attente)
Excellente lecture à tous.
Commenter  J’apprécie          210




Lecteurs (3221) Voir plus



Quiz Voir plus

Paul Auster

Sous quel pseudonyme a-t-il publié un roman ? (indice : ce pseudonyme est également le nom de certains de ses personnages)

Paul Dupin
Paul Retsua
Paul Benjamin
Paul Palace

10 questions
275 lecteurs ont répondu
Thème : Paul AusterCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..