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Critique de bina


Moon palace croise différents parcours de vie, en apparence dissemblables, mais pas tant que ça.

Dans un premier temps, nous plongeons dans la vie de MS Fogg. Parcours familial chaotique, orphelin de bonne heure, élevé par son oncle musicien. Lorsque celui-ci décède, il lui lègue ses biens livresques et sa clarinette, un peu d'argent, mais cela ne suffira pas à le faire vivre bien longtemps. Refusant de travailler, Fogg plonge dans la marginalité et devient SDF à Central Park. Sauvé par deux amis de justesse, il reprend des forces puis trouve un poste de garde malade auprès d'un vieil handicpé excentrique, Thomas Effing.

Nous voilà plongés cette fois dans une autre vie, un autre parcours particulier, que nous dévoile celui qui l'a vécu lors de la préparation de sa notice nécrologique. Oui, on n'est jamais mieux servi que par soi-même.
Mais qui est vraiment Thomas Effing? Combien de vie a-t-il eu? Son parcours de peintre dans le désert américain le conduit aussi au seuil de la mort, dans un décors de western. ''Mieux valait qu'on le croit mort, lui aussi, car au moins son honneur serait sauf, et personne ne saurait à quel point il s'était montré faible et irresponsable. C'est à ce moment-là que Julian Barber a été oblitéré".

Le parcours réel de vie de ces deux hommes est différent, mais le parcours psychologique de ces deux blessés de la vie se rejoint. Central Park pour Fogg est le désert d'Effing, où ''le seul lieu où vous existez vraiment est dans votre propre tête". de Julian Barber à F-ing Thomas, il n'y a qu'un bon de quelques mois, lourd de conséquences.

MS Fogg fini par apprécier ce vieil homme au caractère si insupportable. car malgré cette différence de génération, le lien du sang est le plus fort.
Pourquoi?
Non, je ne vous dirai pas tout. A vous de lire.

Sachez que dans cet ouvrage, Paul Auster se fait le champion de la quête d'identité et des coincidences qui n'en sont pas. Il faut avoir un vécu pour être en mesure de rassembler les morceaux du puzzle de la vie.Quitte à changer de direction et à prendre un nouveau départ, comme Fogg.

C'est le premier livre de Paul Auster que je lis, et il faut vraiment se plonger dedans, être attentif aux personnages, à leur ressenti, à leur psychologie. Une lecture décousue ne permet pas de comprendre l'histoire dans sa globalité. J'ai passé un très bon moment avec cet ouvrage, car c'est aussi, à travers le parcours de ces deux hommes, un livre riche en réflexions sur la société. Plusieurs décennies sont survolées, permettant à l'auteur d'aborder aussi bien les arts et la société dans les années trente, que d'apporter des réflexions sur Hiroshima et le progrès.

Un grand bravo pour la psychologie des personnages, mais aussi pour certains passages de la vie d'Effing, pleins d'humour.
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