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Citations sur Le vent se lève (23)

J’ai oublié le moment où nous avons largué les amarres, l’instant précis où le bateau s’est éloigné du ponton, mais je n’ai pas oublié la mort de Klaus Nomi. C’était l’une des premières victimes célèbres du sida. Il ouvrait le cortège de tous ceux qui ne pensaient pas qu’on puisse mourir d’amour.
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Malgré tout, Horus s'était révélé fiable et valeureux.
Horus, c'était le nom du bateau, le propriétaire précédent l'avait baptisé ainsi, du dieu faucon qui règne sur les airs, dont les yeux sont le soleil et la lune et dont le patronyme signifie "le Lointain". Une divinité aussi bien disposée méritait qu'on s'y attache.
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Jamais pourtant, je n’ai imaginé de ne pas suivre mon frère. Je songe que si nous nous aimons vraiment, Vincent et moi, aucune distance, pas plus que les mois écoulés, ne viendront à bout de nos sentiments. Au fond, j’envisage notre séparation comme une parenthèse. Je n’ai aucune idée de ce qui se joue ni de la façon dont ce périple éclairera ma vie et mes origines. À cette époque, tout me paraissait léger. (p. 19)
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Le soir même, je me met à pleurer et Paul me console. Il me répète : Tu pars quand tu veux. Mais ce que je veux, c’est rester avec lui et retrouver Vincent, aller jusqu'au bout du voyage et rentrer demain. Partir, rester.
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« Manger du pain frais en plein Atlantique est un luxe qui nous renforce dans l'idée que nous sommes les rois de la planète bleue. Adieu les tracas de la vie quotidienne, les cieux plombés de l'hiver, les obligations en tout genre, adieu parents, patrons, collègues. Nous sommes libérés d'une existence qui nous assomme, exempté du poids social, délivrés des mirages de la réussite, soulagés de tous les boulets de l'humanité, et plus encore : affranchis de la rotation terrestre et du temps dont nous modifions la course en poursuivant l'autre hémisphère, échappés de la longue chaîne des hommes dont nous avons choisi de nous exclure momentanément, jusqu'à notre filiation dont nous avons rompu le câble de transmission, la suite naturelle. Nous sommes le chaînon manquant, le mouton noir transformé en oiseau, l'animal domestique converti en poisson volant. Nous planons.
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« On entame l'année à Rio de Janeiro, au pied du Pain de sucre. C'est un mont qui s'avance dans l'eau, comme un avant-poste. Un peu plus en retrait dans les terres, le grand Christ rédempteur veille sur la baie, au sommet du Corcovado. On l'aperçoit, tantôt à babord tantôt à tribord selon l'orientation du mouillage. C'est lui qui nous a guidé, du haut de ses sept cents mètres. C'est lui qui nous a servi de repère quand, après le Cabo Frio, on a passé une nuit à se demander si les lumières de la ville étaient bien celles qu'on cherchait. C'est lui qui nous a accueillis, lui qui rachète les péchés de la cité depuis 1931. À présent qu'on le voit de près, façon de parler vu qu'il est hors d'atteinte, il nous donne une idée de la foi des hommes qui sont si petits face à Dieu qu'ils façonnent. Vivre à l'intérieur de ses deux grands bras déployés n'est pas indifférent. Et trouver sa place entre les remparts de cette agglomération toute en démesure peut s'avérer une épreuve. »
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Chaque fibre de sa personne est dédiée à la mer. Tout, dans sa vie de très jeune homme, s'est organisé autour de ce projet : partir.
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J’ai fait un calendrier dans mon cahier Clairefontaine et chaque matin, je raye au feutre rouge le jour écoulé. Comme un forçat sur le mur de sa prison. Sauf que moi, je marche à l’air libre sur une planète immense.

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- Tu vois, pour moi, dit mon frère, la saveur du voyage, c’est de me sentir étranger.
Je hoche la tête. Je ne ressens pas les choses comme lui, ça ne m’empêche pas de le comprendre.

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Un bonheur sourd m’empêche de trouver le sommeil. L’impatience que j’éprouvais, enfant, me revient. C’était l’été, le soir, dans mon lit ; j’essayais de fermer les yeux sans succès, la perspective de la journée suivante me débordait.
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