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Bastards tome 0 sur 3
EAN : 9782846267878
521 pages
Au Diable Vauvert (20/02/2014)
3.7/5   66 notes
Résumé :
Alexander Byrd, écrivain de renom, n'arrive plus à écrire. Il est possédé par un chat qui l'incite à arpenter les rues de New York, en inventant des vies pour les inconnus qu'il croise.


Son attention se porte sur une vieille femme, Cat-Oldie, qui se serait débarrassée de trois agresseurs grâce à un chat.


Une relation étrange naît entre eux, Cat-Oldie lui offre une amulette aux pouvoirs étonnants.
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
3,7

sur 66 notes
Comment cataloguer ce roman ?

Un hybride ? Définition : l'hybride est un organisme issu du croisement de deux individus ou de genres différents. Un composé d'éléments de différentes natures.

Une chimère ? Définition : être ou objet fantastique composé de parties disparates.

Ces définitions ne sont pas fausses, mais pourquoi vouloir absolument cataloguer un tel roman ?

Ce serait forcément réducteur. Car ce roman est définitivement un thriller, indubitablement un roman fantastique, également une véritable quête initiatique d'un auteur à succès atteint du syndrome de la page blanche, tout autant une parabole sur la fonction de l'artiste, clairement un roman d'action, incontestablement une belle réflexion sur notre société actuelle…

Cette lecture est une expérience assez unique, du genre qui vous reste en mémoire ; fantôme qui hante votre esprit lorsque le livre est posé sur votre table de chevet.

522 pages touffues. Un roman foisonnant de créativité, regorgeant d'idées, pullulant d'imagination. le tout mis en mots par une écriture d'une richesse rare. Une plume très travaillée, belle, addictive, protéiforme. Poétique à certains moments, sèche et dynamique à d'autres. Une qualité narrative très au-dessus du lot.

Je pourrais vous lancer quelques ingrédients du roman à la volée et vous demander d'imaginer. Mais ce serait peine perdue, vous seriez loin d'entrevoir l'étendue de ce récit.

Une histoire d'écrivain en panne d'inspiration donc, mais surtout une histoire de femmes, personnages forts. Une histoire de chats aussi. Très important, le rôle des chats dans cette histoire !

Un écrivain qui se retrouve à mener l'enquête sur de sombres homicides perpétrés par une vieille dame en état de légitime défense, aidée par son matou. Un pitch de départ original (et ce n'est rien par rapport à la suite).

Une histoire qui mêle fiction et réalité, avec l'idée de génie (une parmi d'autres) d'intégrer des écrivains existants à l'intrigue. Des auteurs américains renommés qui se retrouvent directement à participer à cette enquête hors norme : Norman Spinrad, Jerome Charyn, Paul Auster et d'autres encore…

Un récit très moderne et pourtant profondément ancré dans la mythologie. Tout le paradoxe du roman est là. A me lire, on pourrait imaginer se retrouver confronté à un vaste bazar et pourtant ce livre est tout sauf désordonné.

Les chats ne font pas des chiens, c'est de l'Ayerdhal tout craché ! le récit est construit à la perfection, millimétré tout en laissant la possibilité à sa prose de respirer. Initialement publié en feuilletons numériques, on sent que l'édifice a été échafaudé avec minutie.

On retrouve dans cette fiction les ingrédients chers à l'auteur. Une dénonciation (toute en finesse) des travers de notre société de consommation, des institutions et des milieux de pouvoir (CIA, bourse…). Un récit documenté, où la technologie tient une place importante, où l'action côtoie l'émotion et qui est aussi un chant d'amour d'un français à la ville de New York.

Pour plagier la métaphore de l'auteur dans ce roman, Ayerdhal est un peintre qui sait manier l'entièreté de sa palette avec un immense talent. Une palette d'une rare étendue, une explosion de couleurs, d'émotions, de nuances. Ayerdhal doit être un peu magicien quelque part.

Ce roman n'est pas qu'un banal roman, c'est une vraie expérience littéraire, métissée, composite. Un panaché explosif inoubliable. Vous voilà prévenus.

Pour terminer, un mot sur l'édition papier et le travail magnifique réalisé par l'éditeur Au diable vauvert (comme à son habitude) : couverture magnifique, en relief, présentation haut de gamme et le petit détail qui fait la différence, le logo de l'éditeur (le diable) transformé en petit chat avec une queue de diablotin. Une petite idée tout simplement géniale ;-)
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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Babelio est un site formidable, une mine de découvertes. Après avoir lu la formidable critique de Gruz (allez lire la critique de Gruz, et celle de Blackwolf aussi (difficile d'arriver après)), j'avais placé ce livre en tête de ma wish-list. J'ai profité du salon du livre pour l'acheter sur le stand du Diable vauvert. J'ai d'ailleurs eu le plaisir de le faire dédicacer par l'auteur, qui a l'air d'être très sympathique.

Mais revenons à nos moutons (ou devrais-je dire à nos chats). Bastards est composé de multiples ingrédients ; thriller fantastique avec un zeste d'espionnage, le tout légèrement saupoudré d'humour. Mais jamais le roman ne ressemble à une tambouille indigeste. Tout est cohérent et coule tout seul.
Certains éléments du récit auraient même facilement pu tomber dans le ridicule (la vieille dame adepte des arts martiaux, l'écrivain timide qui devient un tombeur...) mais tout passe, tout est crédible.

Les personnages sont attachants, profonds, bien campés. Les personnages des femmes qui composent le clan de Bast sont très réussies, à la fois fascinantes et inquiétantes. Leurs relations sont intelligemment dépeintes ; rancoeurs, jalousie, mépris. Tensions dont elles font fi pour unir leurs forces lorsque un danger menace leur famille-meute. Alexander, seul mâle au milieu de ces tigresses, est loin d'être dominant.
Le métier d'écrivain d'Alexander n'est pas un gadget. Au contraire, il est une composante essentielle de sa personnalité. Et, chose rare, on a presque l'impression de pouvoir dire ce que racontaient ses livres. A travers lui, Ayerdhal s'interroge sur la fonction d'artiste.

La qualité des personnages n'est pas au détriment de l'action. Et de l'action, il y en a, beaucoup. Les rebondissements et les péripéties s'enchaînent à un rythme effréné (à en faire louper sa station de métro).

Le genre de lecture qui procure tant de plaisir qu'on a instantanément envie de savoir tout ce qu' l'auteur a fait d'autre.
Gruz, merci pour la découverte.
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En Résumé : J'ai passé un bon moment de lecture avec ce roman qui m'a plongé dans une histoire décapante, démarrant comme un polar pour finir dans une histoire mystique avec une pointe de fantastique qui se révèle vraiment passionnante. L'ensemble est vraiment bien rythmé, rempli d'action et on a du mal à lâcher le livre. La construction du récit se révèle intéressante, un peu comme une série TV où chaque chapitre représente un épisode. Les personnages se révèlent tous intéressants, attachants et efficaces. Alors certes, certaines révélations m'ont paru trop facile, certains liens se nouent parfois trop rapidement et j'ai trouvé la critique sociale un peu soft, surtout au vu des autres romans de l'auteur, mais ces défauts sont vite balayés par la frénésie qui emporte le lecteur pour peu qu'il se laisse aller. La plume se révèle vraiment vive, efficace et entrainante. La conclusion laisse des questions en suspens, peut-être pour une suite. En tout cas je lirai sans soucis d'autres romans de l'auteur.

Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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On pourrait penser à un polar mâtiné d'éléments fantastiques au début de la lecture, mais l'auteur ne nous donne pas vraiment le temps de prendre du recul pour s'intéresser au genre : on est immédiatement plongé dans l'action, et les événements s'enchaînent sans qu'on ait le temps de reprendre son souffle. Par de savantes touches au préalable partielles, puis de plus en plus présentes, l'auteur distille son fantastique par le biais de chats qui semblent se multiplier à mesure que de nouveaux personnages apparaissent. Il y a un moment où nous sommes un peu perdus entre tous ces protagonistes, mais on reprend vite pied et l'histoire mystérieuse titille bien trop notre curiosité pour que l'on abandonne en si bon chemin. Arrivé au milieu du livre, on a le sentiment d'être proche de la fin et pourtant rien de va plus : l'action rebondit sans effort ni artifice d'aucune sorte et l'histoire bascule tout à fait dans le fantastique teinté de mythologie égyptienne bien menée et bien vue.
C'est un peu comme si l'on quittait avec le héros la réalité trop banale de notre quotidien pour se plonger tout à fait dans une autre réalité, celle des portes "Houdini" comme les appelle Alexander.

J'avoue que l'auteur m'a parfois un peu perdue au milieu de l'intrigue un peu trop teintée de nouvelles technologies pour moi, et je pense n'avoir pas compris toutes les allusions mythologiques, n'étant pas une experte ès mythologie égyptienne, mais l'ensemble reste tellement plaisant et sans temps mort, l'histoire est tellement touffue et riche, que je garde un très bon souvenir de cette lecture enrichissante, puisqu'elle m'a poussée à me renseigner un peu plus sur certains thèmes qui m'étaient trop méconnus.
Seul bémol, le trop grand nombre de personnages et l'action rondement menée empêchent le développement des différents protagonistes qu'on aurait aimé mieux connaître. C'est presque toute une saga réduite à un seul roman et, arrivé au terme de l'histoire, on ressent un peu de frustration de n'avoir pas pu rester plus longtemps à explorer les histoires des uns et des autres, les secrets et mystères qui demeurent encore, et bien sûr continuer la route qu'emprunte chacun… Peut-être que toute cette histoire méritait plusieurs tomes ! Et pourtant, dieu sait que je n'aime pas les histoires qui sont délibérément étalée sur des tomes et des tomes. Mais pour le coup, c'est un peu comme si Harry Potter était racontée en 500 pages ! (la comparaison avec le célèbre sorcier s'arrête bien entendue là, n'y voyez pas d'autres points communs, il n'y en a pas).

Pour terminer sur une note plus positive, il n'en reste pas moins que ce roman est riche d'une grande originalité qui le propulse vers le haut et qui me fera lire, bien entendu, d'autres romans du grand Ayerdhal !
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Alexander Byrd est un jeune écrivain new-yorkais qui a connu un certain succès avec ses premiers romans. Il a même reçu le prix Pulitzer pour son quatrième et dernier en date. Malheureusement, cette reconnaissance qu'il a reçu pour son travail lui a un peu coupé les ailes de l'inspiration et il ne parvient pas à commencer le prochain. Ce n'est autre que Colum McCann, qu'il rencontre un jour à Central Park, qui l'aiguille sur un sujet possible. En effet, depuis quelques temps, une vieille dame semble se débarrasser de voyous avec une facilité déconcertante, malgré son très grand âge. Toujours accompagnée d'un chat selon les témoignages, elle a été baptisée Cat-Oldie par les médias. Intrigué, Alexander part alors à sa recherche. Mais ce qu'il va trouver dépasse de loin tout ce qu'il a pu imaginer...

Voici donc le troisième roman que je lis du sieur Ayerdhal. Après L'Histrion et Demain, une oasis, deux romans de début de carrière du romancier français. S'ils appartiennent plus à la veine science-fictive (car Ayerdhal a marqué de son empreinte la SF française des années 90), ce Bastards relève plutôt du Thriller. Et c'est le tout dernier en date d'une bibliographie déjà bien fournie.

Qu'en est-il alors de ce roman au titre si singulier ? Tout d'abord qu'il part sur les chapeaux de roue ! En quelques courts chapitres, Ayerdhal accroche son lecteur de façon remarquable. Tout de suite, on a envie de savoir ce qui va se passer la page suivante et l'on se surprend à faire défiler les chapitres à une vitesse folle. En plus, on rencontre plein de gens connus (même si je ne les ai pas tous lus), comme Colum McCann (déjà cité), Jerome Charyn, Norman Spinrad... Ce dernier étant un ami personnel du romancier français, on se doute qu'il a dû lui demander la permission de lui faire jouer un rôle relativement important dans l'intrigue (pas majeur non plus, mais quand même), mais pour les deux autres, je ne sais pas.

Ensuite, il y a quelques scènes érotiques comme rarement j'en ai lu dans un roman. Elle sont explicites, certes, mais vraiment superbes. Je ne dirais pas qu'il faut acheter ce roman pour ces petits plaisirs-là, mais pas loin.

Enfin, il y a l'écriture d'Ayerdhal, toujours aussi bien trouvée. Pour faire simple, c'est remarquablement bien écrit. le style est ciselé, les personnages toujours bien campés.

Cependant, une fois qu'on a passé les deux-cents premières pages, et qu'on en sait un peu plus sur les tenants et les aboutissants de l'histoire, l'attention a tendance à retomber un peu. Je ne dirais pas que je me suis ennuyé, loin de là, mais les rebondissements m'ont semblé alors un peu trop tirés par les cheveux. Je dois bien avouer que je n'ai pas trop accroché aux révélations qui nous sont données à un moment du récit (dont je ne dirai pas un mot). En plus, certains passages avec du name droping dedans m'ont paru arriver comme un cheveu sur la soupe, un peu trop artificiel.

Je dois dire que l'intérêt de ce roman remonte fortement sur la fin. Les cent dernières pages reprennent le rythme imposé au début et la lecture s'en trouve facilitée. La toute fin est un véritable feu d'artifice qui rend les réserves exprimées au-dessus obsolètes. C'est tant mieux parce que je ne voudrais pas que vous pensiez ce Bastards être un mauvais roman. Bien au contraire ! Mais je ne peux pas trop en dire si je ne veux pas vous gâcher l'effet de surprise. A vous à présent de vous faire votre propre opinion. Lisez Bastards et revenez par ici, qu'on puisse en discuter tranquillement.

A signaler aussi qu'Ayerdhal rend hommage à sa compagne, Sara Doke, en la citant en fin d'ouvrage. Mais je vous laisse découvrir comment...

Au final, malgré ses longueurs, Bastards est un super roman qui fera passer au lecteur de vrais bons moments de lecture !
Lien : http://les-murmures.blogspot..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
" - A la bonne heure ! s'exclame Jérôme. Tu sais comment les Français appellent le Bogeyman ?
- Aucune idée.
- Le croque-mitaine. Ca signifie the Crunch Mitts. C'est une belle image, non ? Ils ont aussi une autre expression rigolote pour dire sensiblement la même chose : le père Fouettard.
Ca peut se traduire par the Whipping Dad.
- Tu trouves ça rigolo ? Je dirais plutôt que c'est terrifiant.
- Tu trouves ça plus effrayant qu'un barbu bedonnant qui ramone les cheminées avec des cadeaux emballés par une armée d'esclaves dans du papier non recyclable ? Tiens, imagine la terreur d'un môme à qui tu dirais : "Si tu n'es pas sage, je t'envoie travailler vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans une mine au pôle Nord. p.148
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Tu as involontairement ranimé un conflit né avant toi entre deux groupes qui cachent de nombreux cadavres dans leurs placards. A l’évidence la CIA et le KGB étaient impliqués, mais ils n’étaient pas les seuls ou ils ont fait des petits qui n’entendent pas rester sur un statu quo. Janet Bond est au cœur du conflit et tu es le plus court chemin qui mène à elle. Ils ont patienté plusieurs décennies, ils n’abandonneront pas de sitôt. Si tu as une information que nous ne possédons pas, c’est le moment d’en parler. Alexander dégage l’un des fauteuils, se laisse tomber dedans. – Le Serpent, ça vous dit quelque chose ?
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Bien qu'elles se diluent dans notre amnésie collective, les personnes âgées n'ont pas toujours été des personnes âgées.
Avant que la succession des ans ne les courbe, les plisse, les fripe, les ralentisse, avant que le fil des saisons ne leur entaille les chairs, le souffle et la mémoire, avant qu'elles ne soient plus aux yeux du monde des vieillards friables à demi transparents, elles ont traversé des âges que beaucoup d'entre nous ne connaîtront pas, construit des existences que nous sommes incapables de soupçonner, riches d'expériences dont nous ne savons rien.
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Sans s'éroder vraiment, il arrive un âge où l'émerveillement ne s'exprime plus que par bouffées, souvent provoquées par la simple lassitude des banalités. Il suffit d'une couleur un peu vive dans un décor blafard, d'un rire cristallin dans le métro du petit matin, d'un geste qui prend l'indifférence à contre-pied, d'une parole qui ne reflète aucun prêt-à-penser. Avoir l'œil et l'oreille est un avantage, entretenir un minimum d'espièglerie un atout maître. Il n'est pas inutile aussi de posséder l'imagination vagabonde.
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Comme la plupart des gens, il ne craint pas ce qu'il connaît et qui devrait suffire à l'effrayer, il a peur de ce qui est étranger, donc de sa propre ignorance.
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Videos de Ayerdhal (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Ayerdhal
Extrait de la conférence "Scintillements! Hommage à Ayerdhal, maître de la SF et du thriller" aux Imaginales 2019.
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