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EAN : 9782290043172
J'ai lu (01/08/2005)
4.1/5   86 notes
Résumé :
"On ne bâtit rien sur le désespoir, fors la haine, mais avec la colère et l'usure des souffrances qui se répètent, avec la faim et la peur du lendemain, avec nos seuls coudes serrés pour nous tenir chaud, et nos larmes en écho, et nos rires enfuis, un jour, avec juste ça, entre hommes et femmes, nous n'aurons plus besoin que d'un rêve pour nous éveiller."
Ce rêve, c'est Parleur, marcheur venu de nulle part, qui va l'apporter aux gueux et aux roturiers de la C... >Voir plus
Que lire après Parleur ou les chroniques d'un rêve enclavéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ah, si je me laissais aller, cette critique débuterait par une série d'éloges !
Tout d'abord, avec un tel titre, impossible de ne pas céder à son appel ; il promettait tellement… Une ébauche de rêve à lui tout seul *_* Et je peux vous dire que le réveil m'a trouvée toute chamboulée, bouleversée même ^_^
Je ne connaissais pas l'écriture d'Ayerdhal, voilà encore une lacune que je regrette d'avoir si tardivement corrigée ! Et surtout, pourquoi faut-il qu'un tel auteur nous ait quittés le 27 octobre 2015 ? En lisant sa biographie, je me dis que nous avons perdu un grand Monsieur ce jour-là, et cela me rend triste…
D'emblée, j'ai été conquise par les moments de grâce où la plume du poète Karel se faisait l'intermédiaire de l'auteur, et derrière ses mots, je ressentais toute l'inspiration et la justesse d'Ayerdhal. de même, à travers les paroles de Parleur, toute sa pertinence, son humanisme, et son désir d'abolir les inégalités !
Cette histoire est une utopie, de la trempe de celle qui nous nous font toucher du doigt combien la fraternité pourrait changer le monde, pourrait même nous sauver nous-mêmes.
Un rêve qui prend peu à peu réalité en haut d'une colline, et qui veillées après veillées, défie les injustices et le pouvoir des puissants.
C'est aussi un récit qui vous prend aux tripes et vous fait aimer ses personnages au point de souhaiter ardemment qu'ils survivent. On se surprend à ne plus vouloir les quitter, à trembler pour eux, à vouloir protester à leurs côtés en s'exposant sans broncher aux bâtons de la Garde...
Ce roman est une ode à la liberté, un hymne à la solidarité, un cantique à la gloire des affranchis, une symphonie de la fraternité, et évidemment un choeur de mille voix qui résonnera longtemps dans mon esprit après l'avoir perçu…
Je n'ai malheureusement pas le talent d'orateur de Parleur, vénérable personnage central de cette histoire, même si son humilité réfuterait certainement ce titre, mais je me sentirais bien inutile et ce commentaire vraiment dérisoire, si je n'essayais pas de vous convaincre de lire cette histoire ^^
Ce roman a remporté le Prix Ozone ! J'ai envie de dire « seulement ? » tellement je le place tout en haut, parmi les grands !
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C'est le premier livre que je lis d'Ayerdhal, et, soyons clairs, la dénomination "Fantasy" ne se justifie que parce que rien ne nous dit clairement que ce monde est le nôtre, et nous sommes bien dans un passé qui nous est étranger de par les noms d'endroits, même si familier par ses éléments réalistes. Cependant vous ne trouverez ici ni dragons, ni créatures surnaturelles, ni magie plus puissante que la volonté et l'imagination d'une poignée d'êtres humains. D'un autre côté Ayerdhal nous livre une véritable expérience idéaliste, sociologique et politique, qui est beaucoup plus proche des discours de la science-fiction que des épopées heroic-fantasy.

J'ai limite envie de vous planter là, de vous houspiller, vous exhorter à aller au plus vite lire cet excellent bouquin, mais ça fait un peu court et vague, n'est-ce pas ?

C'est une histoire qui se déroule sur la Colline (là où Sara Doke parlait de "Sous la Colline", haha), une petite province un peu perdue, un peu oubliée des Grands du monde, sauf pour les impôts bien sûr, car elle est assez loin des capitales et hauts faits politiques et guerriers d'un royaume cupide et dominateur. Ses habitants vivent chichement quand ils ne souffrent pas de famine, en silence et sans se rebeller, satisfaits de leur bonheur également limité par les hivers parfois rudes et autres difficultés du quotidien.

Seulement, il y a eu Karel. Karel, un jeune poète, philosophe, penseur, rêveur ? Un gars qui ne savait pas se taire, qui avait trop d'idées, des idées dangereuses même s'il ne les maniait pas avec violence et qu'elles n'ont mené à aucune révolution, mais des idées trop dérangeantes pour ne pas le mener à sa perte, décidée par les pouvoirs dont il dénonçait les abus. Karel n'est plus, mais ses discours sont toujours présents, dans la mémoire de sa soeur Vini entre autres, et aussi dans non seulement l'esprit mais aussi les comportements de Parleur, un nouveau venu. Étranger portant les paroles d'un ami et quasi-prophète aux yeux du peuple, il va non seulement se faire accepter mais remettre doucement mais sûrement beaucoup de choses en question, bouleversant petit à petit le petit univers avec l'aide des personnes - finalement assez nombreuses - qu'il gagne à sa cause, menant la Colline à la formation de l'Enclave, un territoire indépendant des princes de Macil, afin de garantir une vie un peu meilleure à ses habitants et se dresser contre les abus de pouvoir quotidien au nom de la simple liberté des hommes.

Ce livre raconte ce combat de longue haleine, les petites actions et aussi les grandes, et tout ce que cela amène dans la vie et les esprits des personnages - tous à peu près cités dans le résumé de couverture. Je ne vais pas m'étendre sur les évidences : les difficultés matérielles et humaines, les retournements de situation, les événements et réactions prévisibles. Seulement j'ai beaucoup apprécié alterner régulièrement entre les différentes échelles de narration - Vini est la conteuse, toujours, mais tantôt elle est focalisée sur elle-même tantôt sur d'autres personnages, et tantôt sur la Colline entière. Je me suis facilement attachée aux personnages, certes ils sont tous très différents mais c'est je trouve tout ce qui fait l'intérêt de les suivre, de comprendre leurs points de vue, objectifs et doutes, y compris ceux qui ne m'étaient pas très sympathiques au départ. Malgré le ton sérieux et les drames l'humour est présent ici et là, parfois léger parfois grinçant, porté comme tout le reste par la très bonne plume de l'auteur.

Il y a Machiavel, il y a Victor Hugo, il y a d'autres auteurs encore qui me sont passés en tête à cette lecture tant elle condense d'idées, d'humanité, d'espoir et de désespoir, de force et de philosophies. Cela fait plus d'un mois que j'ai refermé le livre et je sens qu'il s'attache à ma mémoire, à mon vécu de lectrice.
Lien : https://croiseedeschemins.wo..
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Fan d'Ayerdhal, J'attendais avec beaucoup d'impatience de lire ce roman qui faisait partie de ma pile-à-lire depuis un bon moment.

Tout les ingrédient semblaient au rendez-vous : une grande conspiration pour manipuler des roitelets, une ville coupée en deux par le niveau de vie (la colline et la ville basse), quelques personnages bien campés, un hivers rigoureux et meurtrier ... Un héros charismatique et une héroïne intelligente...

Malheureusement, la sauce ne prend pas et le roman est lourd. Il se traîne à n'en plus finir.
C'est de l'Ayerdhal et en puissance du très bon Ayerdhal. Cependant, c'est comme si le film était projeté au ralenti. On finit par s'ennuyer.

Dommage.
N'hésitez cependant pas à visiter cette auteur (voyer mes autres critiques à son sujet)
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Ayerdhal nous conte ici l'insurrection de la Colline, quartier très pauvre de la grande cité de Macil. Cela commence avec Karel, jeune poète assassiné pour ses vers séditieux, et se poursuit avec sa soeur, Vini, accueillant le correspondant de son frère, nommé Parleur. Petit à petit, celui-ci, entouré de ses amis, tente d'insuffler aux Collinards l'envie de s'entraider, puis celle de se rebeller.
Le message de cet ouvrage, en fait assez ancien, est toujours d'actualité. Certains en parlent comme d'un roman de fantasy, il a d'ailleurs été primé dans ce genre. Cependant, il a également été publié dans des collections de science-fiction. le cadre est imaginaire, mais c'est bien le seul lien avec la fantasy. La portée humaniste de la réflexion est, quant elle, typiquement dans l'esprit de la SF. Mais quoi qu'il en soit, on ne lit pas Parleur pour l'un ou l'autre de ces genres, ni même comme un roman. Plus que cela, il s'agit d'une réflexion intellectuelle sous forme de récit, un essai politique et social accessible à tous.
La démonstration n'est-elle viable que dans le cadre d'un monde imaginaire ? La question est légitime. Les racines en sont réelles, puisées dans les tentatives, rarement heureuses, de l'humanité de créer une société plus égalitaire. On pense à la Commune, bien sûr, mais pas uniquement. L'auteur a créé un monde in vitro, pour nous montrer ce que l'entente et la raison pourraient donner si chacun y mettait du sien. Malheureusement, cela ne semble pas toujours réaliste… La réflexion est toutefois très intéressante, elle nous pousse à privilégier le dialogue, l'entraide et la non-violence plutôt que l'individualisme (même s'il ne faut pas l'étouffer) et les conflits.
Ce récit est un « et si » mis en oeuvre pour nous déciller. On peut faire le choix de survivre seul ou de surmonter les différences pour s'allier et vivre plus décemment, on peut faire le choix de subir le système et d'agir comme celui-ci l'attend de nous ou d'en créer un autre plus juste.

La suite sur mon blog...
Lien : http://livropathe.blogspot.f..
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Si vous ne devez lire qu'un seul livre d'Ayerdhal, que ce soit celui-ci. (Mais ce serait dommage, tant cet auteur est incontournable selon moi !)
Un roman de fantasy politico-social avec une dimension philosophique.
Mais surtout, et c'est la tout le talent d'Ayerdhal, les personnages y sont tous très vrais très justes. En quelques phrases , il sait vous les rendre réels proches.
Il y règne une atmosphère unique.
C'est aussi un de ses romans "médicament" qui vous laisse content de l'avoir lu.
C'est probablement un des livres que j'ai le plus prêté et relu.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
— Simplement que la noblesse et ses mouches à miel ne se contentent pas de vivre sur le dos des roturiers ; ils ne peuvent en aucun cas se passer d’eux… de nous, donc… alors que l’inverse n’est pas vrai.
— L’inverse ?
— Si nous refusons de trimer pour leur bon plaisir et si nous ne payons pas l’impôt, ce seront les Castan et leurs parasites qui perdront le plus.
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— Combattre ne se fait pas forcément par les armes, Qatam, et la mort n’est jamais une victoire.
— Après saint Qatam, voici saint Karel, railla le trappeur.
Je l’aurais volontiers giflé, mais la gifle n’aurait pas atteint sa destination et il m’aurait remerciée de lui donner raison. Parleur usa d’un autre argument :
— Ce n’était pas de Karel. Même lorsqu’il maniait les évidences, Karel était beaucoup plus élégant que moi, beaucoup plus retors aussi. Par exemple, dans une situation comme la nôtre, il aurait écrit : La violence est la seule légitimité de ceux qui bafouent la justice. Le juste,lui, n’a besoin d’aucune excuse pour faire valoir le droit…
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C'était l'année où le prince adouba son aîné, l'année où il lui confia la ville pendant qu'il guerroyait pour son Roi sur d'autres rivages. Jamais les mères n’avaient pleuré autant d'enfants, jamais les épouses n'avaient perdu autant de maris, jamais n'avaient-elles autant été souillées.
Sale année.
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«Il est arrivé un matin, au petit matin, le cinquième jour de la fermentation, quand le miel prend sa première amertume. C'était l'année où le Prince adouba son ainé, l'année où il lui confia la ville pendant qu'il guerroyait pour son Roi sur d'autres rivages. Il est arrivé avec le vent de mer, un havresac au bout du bras droit, le chat sur l'épaule gauche.»
C'est ainsi que Vini, l'épistolière, recueille Parleur et le présente à ses amis : Mescal le magicien, Halween la Mante, Gabar l'Ours, Teng le Gros, Qatam le guerrier, le Vielleux...
C'est ainsi depuis des siècles sur la Colline, sous le joug des Princes de Macil et de la Citadelle... Parce qu'on naît pauvre et qu'on le reste, en redoutant la Garde et les questeurs d'impôts, en tremblant devant le Prévost ou le Connétable, en agonisant doucement.
C'est ainsi, mais le frère de Vini écrivait que ce ne pouvait pas toujours l'être. Et Parleur dit que cela doit changer.
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Parce que lui seul a un intérêt dans leur relation, c’est le bourreau qui dépend de sa victime.
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Videos de Ayerdhal (21) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Ayerdhal
Extrait de la conférence "Scintillements! Hommage à Ayerdhal, maître de la SF et du thriller" aux Imaginales 2019.
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