"
Résurgences" est la suite de "
Transparences" du même auteur.
Cette fois nous retrouvons nos personnages principaux sur une période couvrant juin 2006 à mai 2009 (les allusions au nouveau président sont d'ailleurs assez savoureuses et ironiques !). Je recommanderais de lire
Transparences en premier étant donné que ce second volet des aventures de Naïs/Ann X reprend en mentionnant des données clés de ce qui s'est passé précédemment et n'y reviendra d'ailleurs pas forcément en détail.
Il est étonnant et agréablement surprenant de voir qu'ici Naïs est mise de côté au profit de Stephen et du personnage fabuleux qu'est le Marksman, tueur à gages d'une incroyable précision (si
Ayerdhal lui dédiait tout un livre, je ne serais pas contre). Stephen, tout comme les autres a d'ailleurs mûri, ça aussi ça fait plaisir de voir un personnage qui évolue avec le temps. En somme l'auteur reprend subtilement l'aspect psychologique et évolutif pour le pousser encore plus loin.
Il est d'ailleurs jouissif de suivre le parcours d'un Stephen bien plus maître de lui-même qui a appris au contact de Naïs (comme de beaucoup d'autres), de le suivre alors qu'il détient une partie des clés, avec une longueur d'avance sur les autres, confirmant ses éclairs de génie qu'il pouvait livrer en tant que criminologue dans le tome précédent,
Transparences. Si Naïs est légèrement mise de côté, elle reste quand même le personnage névralgique de l'histoire loin s'en faut mais en l'écartant dès le départ,
Ayerdhal choisit de construire son roman comme une certaine antithèse de
Transparences et se fixe un défi qu'il relève haut la main.
Vous vous rappelez ce James Bond avec Pierce Brosnan où le personnage de Bond, presque invincible était pourtant retenu en Corée du Nord, subissait les pires tortures avant de rentrer comme monnaie d'échange, pratiquement humilié ? Les 30 premières minutes du film dévoilaient une histoire qui aurait pu être grandiose. Mais le film peina à suivre ensuite... Bon, Ici l'auteur choisit cette optique : laisser Naïs sur le bord de la route (le début assez dur met bien dans l'ambiance il faut dire), pour ensuite la voir se relever au fruit d'une longue rééducation qui tient du miracle.
En somme, à l'héroïne sombre et mystérieuse, radicale et insaisissable presqu'imbattable d'alors, il montre une femme brisée truffée de plomb dès les premières pages. Un arrière goût de Kill Bill ? Non, où alors
Ayerdhal s'intéresse à un Bill d'une trentaine d'année à l'empathie peu commune pour les défavorisés du système. Quand à la vengeance, elle était dans
Transparences, ici d'autres problèmes plus importants se posent, nos héros ont mûris mais ne se sont pas assagis pour autant. le combat continue en somme, mais différemment.
Un grand
Ayerdhal à nouveau. J'ai de plus en plus de mal à l'imaginer revenir à la SF francophone même si je l'ai découvert et apprécié en premier lieu là-dedans...
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