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Critique de alaiseblaise


Livre lu dans le cadre de la 12ème édition de Masse Critique.
(et encore un grand merci à Babelio!)

Ceux d'en bas
de Mariano Azuela
Edition de L'Herne

«La Révolution est un ouragan, et l'homme qui se donne à elle n'est plus un homme, mais une misérable feuille emportée par le vent...»

Pour la grande histoire. Celle d'en haut.
1913. Mexique.
A la tête des «fédérés», suite à un coup d'Etat militaire, le général Huerta prend le pouvoir.
A la tête des révolutionnaires, deux illustres figures héroïques, Emiliano Zapata et Pancho Villa.
Pancho Villa, «l'aigle aztèque qui a planté son bec d'acier dans la tête de vipère de Huerta». Pancho Villa, le «Napoléon mexicain.»

Pour la petite histoire. Celle d'en bas. Celle racontée par Azuela.
Ceux d'en bas.
Demetrio Macia et sa bande de «pieds nickelés». Des bandits révolutionnaires. Des illustres inconnus au bataillon.
Des pilleurs, des tueurs.
Aux doux noms de la Fardée, le Blondin, La Caille, le Négro, La Grosse, La Poudrée. Ils n'ont rien à perdre, ils n'ont rien.
Ici bas, dans la poussière, affamés, assoiffés de mezcal, les grades
s'échangent comme de la monnaie de singe : paysan un jour, général le lendemain !
«Quel grade vous avez ?
Captitaine, mon général.
Venez donc...Je vous fais major."
Ici bas, chacun s'invente de glorieux combats, chacun s'accorde sur un même idéal : à boire, à manger, une femme.
C'est tout cela que nous raconte Azuela. Loin, bien loin des scènes de «galas révolutionnaires».
Dans un style sobre, économe, détaché et parfois ironique.
Un peu comme Istrati, le Gorki des Balkans, qui peignait la Russie paysanne des «petites gens» avec de simples couleurs.
Un livre qui sait décrire la réalité d'une révolution (de toutes les révolutions ?) comme dans ce passage.
«Le versant de six cent mètres, est jonché de morts, cheveux emmêlés, vêtements souillés de terre et de sang, et dans cet entassement de cadavres encore chauds, des femmes déguenillées vont et viennent comme des coyotes faméliques, fouillant et dépouillant.»

L'auteur, Azuela, était médecin major dans l'armée révolutionnaire de Médina. Et pourtant, ce livre, trop loin des icônes de la révolution ? pas assez idéaliste ? fut taxé de contre-révolutionnaire !

A noter la préface très instructive de Valérie Larbaud et la très belle édition de L'Herne avec ses gravures signées Diego Rivera.

A lire, donc, pour se faire une idée...vue d'en bas !
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