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Cliff Chiang (Illustrateur)
EAN : 9781401215521
144 pages
DC Comics (19/09/2007)
4/5   1 notes
Résumé :
Brian Azzarello and Cliff Chiang join forces to tell the adventures of Dr. Terrence Thirteen, a parapsychologist who disproves reports of supernatural activity. In this story collected from TALES OF THE UNEXPECTED #1-8, Dr. Thirteen rounds up a group of the world's magical beings to prevent strange forces from tearing asunder the very fabric of the past, present, and future!
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il s'agit d'une histoire complète, initialement parue dans les numéros 1 à 8 de "Tales of the unexpected", en 2006/2007, anthologie qui comprenait une partie consacrée à "Doctor 13", et une au "Spectre". le scénario est de Brian Azzarello, les dessins et l'encrage de Cliff Chiang, la mise en couleurs de Patricia Mulvihill.

L'histoire s'ouvre avec 2 pages consacrées à Anthro (le premier homme dans la continuité DC) qui découvre l'inscription en français sur le mur d'une grotte : "Prenez garde aux architectes". En même temps les cellules de texte ironisent sur l'inutilité et la prétention des prologues. L'histoire se poursuit par une plongée dans un rêve de Terrence Thriteen (Doctor 13) qui tient dans ses bras le cadavre du fantôme Captain Fear, puis qui fouille ses poches pour donner une pièce à Genius Jones (un petit garçon qui répond à toutes les questions moyennant une pièce de monnaie), puis qui voit sa fille Traci se glisser en nuisette dans son lit. Il se réveille et part (bien éveillé) avec sa fille pour enquêter dans les Alpes françaises sur un cas de cannibalisme qui laisserait croire à l'existence du yéti. Une fois arrivé sur place, tout va aller de travers. Doctor 13 (personnage créé en 1951) va devoir faire face à Andrew Bennett (I... Vampire), Anthro (créé en 1968), Captain fear (Fero, personnage crée en 1972), Genius Jones (créé en 1942), et Infectious Lass (une superhéroïne au pouvoir tellement ringard et idiot, que la Legion of Super-Heroes n'en a pas voulu, créée en 1963). Problème : Terrence Thirteen a voué sa vie à prouver que les manifestations surnaturelles ne sont que des supercheries.

Contre toute attente, cette histoire tirée par les cheveux jouit d'une excellente réputation. Il est vrai qu'elle a été concoctée par Brian Azzarello (créateur et scénariste de 100 Bullets) et Cliff Chiang (ce dernier ayant relancé Wonder Woman en 2011, sur des scénarios d'Azzarello, à commencer par Blood). Mais elle met en scène des personnages oubliés, méconnus, voire jugés idiots pour un public actuel. Pire encore, le principe de base de Doctor 13 est pulvérisé au bout du premier chapitre puisqu'il se trouve manifestement face à un vampire dont il ne peut réfuter l'existence, toutes ses dénégations tombent ensuite à plat. En termes de composantes loufoques ou ridicules (en fonction de l'état d'esprit du lecteur), le gorille parlant habillé en soldat nazi se pose également là.

Les péripéties s'enchaînent à un rythme soutenu, toutes plus délirantes les unes que les autres, d'une sorte de fortin en bois, jusqu'à l'assaut du Daily Planet dans un New York de pacotille. le lecteur a encore le droit à l'apparition de quelques personnages pas piqués des hannetons, tel cet être de pierre à la quadruple tête (les présidents immortalisés sur le Mont Rushmore) ou encore le fameux général J.E.B. Stuart guidant les déplacements du Tank Hanté (voir The haunted Tank, bon d'accord fameux pour quelques vieux lecteurs de l'univers DC).

C'est vrai qu'en cours de chaque chapitre, le lecteur découvre une anecdote narrée en voix intérieure par Terrence Thirteen qui relève d'une vision adulte, légèrement cynique, que ce soit sa profession de foi sur la supercherie qu'est l'occultisme, la manière dont il a découvert que le père Noël n'existe pas, l'imperfection du langage qui entache toute communication de mensonge, le souvenir qu'il a des convictions religieuses de son grand-père (farouchement athée) et de sa grand-mère (allant à l'église tous les dimanches, conduite par son mari qui restait dans la voiture), ou encore les 5 étapes du deuil telles que théorisées par Elizabeth Kübler-Ross (Sur le chagrin et sur le deuil).

Le véritable objet du récit est révélé en cours de route par Thirteen lui-même lorsqu'il regarde les personnages qui l'entourent, ainsi que leurs péripéties, il s'agit bien sûr d'une métaphore sur l'existence. le lecteur a même pu discerner avant lui la métaphore sur l'avenir de personnages jugés désuets et obsolètes. Lorsque les architectes apparaissent, il est aisé de reconnaître les boucles d'oreille de Grant Morrison sous le masque de Wonder Woman, le crâne rasé d'Azzarello sous le masque de Batman et de supputer que l'identité de celui portant le masque de Superman doit être Geoff Johns. L'allusion relative à un univers devant rester actuel et à un grand chamboulement en 2007 fait référence au crossover Infinite Crisis. Sous couvert des aventures d'un sceptique, Azzarello donne sa version du devenir des personnages de fiction jugés ringard, devenus inadaptés au public actuel.

Loin d'être ennuyeux ou trop conceptuel, ce récit constitue un met de choix de pour les habitués des univers partagés de Marvel et DC. Il peut facilement repérer des clins d'oeil visuels. Cela peut-être facile comme Logan, Scott Summers et Peter Parker passagers dans une rame de métro, ou très pointu comme le véhicule logotisé Superman sur le toit du magasin de vente d'occasion de Funky Flashman (personnage créé par Jack Kirby dans la série "Mister Miracle"). Ce véhicule Superman faisait partie d'une gamme de jouet (modèle réduit de voiture, de type "petite voiture") dans les années 1970/1980). Il est plus facile de reconnaître les différents types de Batmobiles ou la moto de Batman.

Cliff Chiang s'amuse donc à insérer des éléments graphiques cocasses, comme une Terre plate à la fin du premier épisode ou la pluie de cartes dispersées par un joueur de bonneteau avec l'effigie de personnages plus ou moins connus de l'univers DC. Il est adepte d'un style plutôt réaliste aux contours simplifiés (pas de photoréalisme), avec quelques contours discrètement arrondis pour être plus plaisants à l'oeil. Il a trouvé le juste milieu entre des dessins prosaïques et des composantes typiquement superhéros, permettant au Docteur 13 et sa clique de naviguer entre sérieux et parodie, en phase absolue avec le ton du récit.

Cette histoire se lit avec délectation (sous réserve d'être familier de l'univers partagé DC pour capter les références pas toutes évidentes), comme un métacommentaire sur les anciens personnages de fiction n'ayant pas été adaptés pour être acceptables aux yeux de lecteurs actuels. Cliff Chiang réalise des dessins faciles à lire, avec une forme d'espièglerie malicieuse. Par rapport à la production habituelle de superhéros, cette histoire vole largement au dessus. En termes de réflexion postmoderne sur le devenir des personnages de fiction oubliés, Azzarello ne joue pas dans la même division qu'Alan Moore ou Grant Morrison. Sa mise en scène est habile et bien tournée, mais sa réflexion reste embryonnaire.
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