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Un gros coup de coeur.

Je comprends à présent pourquoi ce livre se retrouve toujours dans les listes de livres à lire au moins une fois dans sa vie. Quel plume ! Poétique, incisive, mordante et douce. Il y a un rythme, des métaphores de toute beauté. Cette longue lettre est déchirante et porteuse d'espoir à la fois. J'aurais voulu noter chacune de ses phrases et les enfermer précieusement dans un carnet.

L'héroïne ne perd jamais espoir, on la voit relever la tête, s'affirmer et cela fait du bien ! Je ne pouvais m'empêcher de l'encourager en mon for intérieur, de m'indigner quand elle s'indignait, de m'effondrer quand elle s'effondrait. C'est une femme qui a été humiliée, mutilée au plus profond de son âme, qui se retrouve seule avec 12 enfants à charge et qui ne peut compter que sur elle-même.

Ce texte n'est pas que le texte de l'émancipation d'une femme mais c'est aussi, à mes yeux, l'un des plus beaux textes sur le rôle d'une mère et l'amour qu'elle peut porter à ses enfants. Je vous laisse pour preuve cette citation que je n'ai pu m'empêcher d'ajouter à Babelio.

"Et puis, on est mère pour comprendre l'inexplicable. On est mère pour illuminer les ténèbres. On est mère pour couver, quand les éclairs zèbrent la nuit, quand le tonnerre viole la terre, quand la boue enlise. On est mère pour aimer, sans commencement ni fin."
Lien : https://labullederealita.wor..
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Cette si longue lettre pour dire le si long silence de la femme musulmane, qui doit s'effacer dans une société où tout est fait pour l'homme. Ramatoulaye, une veuve sénégalaise, se confie dans cette lettre à sa meilleure amie. Première épouse délaissée lorsque son mari en prend une seconde, c'est avec beaucoup de sensibilité que cette femme décrit ce qu'elle ressent, face au poids de la coutume et des traditions, qui pèse principalement sur les femmes, évidemment. Il y a de la résignation, souvent, mais aussi un indéniable désir d'une autre vie, pour soi-même et pour changer la condition féminine en Afrique.
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un texte remarquablement écrit sur la condition de la femme musulmane au Sénégal.
L'auteure de cette lettre vient de perdre son mari. Elle détaille tout au long de ce texte
ses épreuves, ses bonheurs, ses joies et jusqu'à un certain point ces choix.
Texte écrit il y a plusieurs décennies. Reste t-il d'actualité aujourd'hui ? .. on en tremble.
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on ne prend pas de rendez avec le destin,le destin empoigne qui il veut,quand il veut
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J'ai aimé ce livre qui conte la vie d'une femme africaine, qui se bat pour suivre des études, ensuite pour choisir un mari de son choix et non imposé par ses parents, pour finalement s'apercevoir après douze enfantements que son mari ne l'aime plus et la délaisse pour une plus jeune, mais beaucoup plus ! Eternel problème de la femme délaissée... le mari meurt brutalement et elle se débat avec les problèmes créés par sa disparition. Cela sent le vécu et les phrases sont simples mais touchantes. Et Ramatoulaye a le mot de la fin : "Le mot bonheur recouvre bien quelque chose, n'est-ce pas ? J'irai à sa recherche. Tant pis pour moi si j'ai encore à t'écrire une si longue lettre...".
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Jamais ne me prit auparavant, l'envie de citer autant de portions d'un livre. Quand une oeuvre arrive à produire l'effet de vous offrir chacun de ces mots, chacune de ces phrases comme des extraits à citer, alors plus qu'une oeuvre nous avons un chef d'oeuvre, et si le chef d'oeuvre s'incline également nous arrivons à une exclusivité littéraire, un réel inédit. le message est simple : tout est une question de volonté. Les hommes doivent en montrer le plus l'exemple et les femmes peuvent s'estimer heureuses uniquement quand elles tombent sur un homme de bonne volonté ; dans le cas contraire, on assiste et on contemple les ravages du laisser aller, de la polygamie, du manque de maîtrise de soi, des vices... L'auteure fait vivre et revivre les valeurs sénégalaises tout en s'ouvrant aux questions modernes, tant sur la condition féminine que sur le devenir de tout un continent. Si l'instruction n'y était pas pour quelque chose... alors continuons à remettre en cause voire rejeter catégoriquement la colonisation...
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Passé cinquante ans, il semblerait que les hommes soient irrésistiblement attirés par les jeunes femmes.
Au Sénégal comme ailleurs, sauf que, dans ce pays, c'est légal d'être polygame.
La « vieille » épouse n'a donc pas réellement le choix soit elle se refuse et est mise au ban de la société (ce sera le cas d'Aïssatou qui se rebelle contre son mari et le quitte quand il prend une deuxième épouse) soit elle « accepte » comme c'est le cas de Ramatoulaye, mariée depuis 30 ans et avec 12 enfants quand son mari prend une deuxième femme.

Dans ce roman, c'est Ramatoulaye qui écrit la longue lettre du titre, à son amie Aissatou. Elle est très critique (parfais amère sur sa situation) et finira par se révolter quand le frère de son défunt mari lui « offre » de devenir une énième épouse.

De nombreuses scènes m'ont paru surréaliste… notamment quand Ramatoulaye apprend qui est la deuxième épouse (sa coépouse donc) de son mari (elle l'apprend par l'imam après ce fameux mariage)

Un livre très intéressant ….
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Une si longue lettre est un grand roman,très grand qui traite de la société africaine dans son ensemble,à travers la société sénégalaise,la culture les traditions et les problèmes famillaux.
Je prends le cas de Mawdo Bâ médecin qui épouse sa cousine parce que sa mère le veut,en ces temps là ,la parole paternelle et maternelle pesait plus lourdement qu'aujourd'hui dans l'orientation des destinées,on se pliaient à des exigences familiales qui allaient parfois à l'encontre de nos désirs et intérêts.Les femmes acceptent la polygamie quand c'est elles qui viennent s'ajouter dans la masse,mais la prémière épouse n'accepte jamais,elle si consente quand elle a beaucoup d'enfants comme c'est le cas de Ramatoulaye,moi je ne suis pas contre la polygamie si le respect y est.

J'attends avec impatiente la biographie de MARIAMA BÂ ET LES ALLEES D'UN DESTIN;
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Voici un court livre qui se lit comme un témoignage.
On y découvre combien les femmes, bien que fortes ( car finalement dans les situations de crises présentées c'est elles qui portent leur famille ), se trouvent écrasées par le poids de certaines traditions ( cérémonies, éducation, relations avec la belle famille ... ) et doivent subir le comportement et les décisions parfois égoïstes/immatures de leur époux ( polygamie, négligence ... ) .
Une lecture intéressante ! ( la suite est à lire ici : http://blabliblo.canalblog.com/archives/2010/09/26/19165894.html )
Lien : http://blabliblo.canalblog.c..
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Je triche un peu, je n'ai pas lu le roman, je l'ai écouté dans son adaptation dans le Feuilleton de France Culture - avec la très belle voix d'Aïssa Maïga qui incarne la Narratrice.
" Instrument des uns, appâts pour d'autres, respectées ou méprisées, souvent muselées, toutes les femmes ont presque toutes le même destin, que des religions ou des législations abusives ont cimenté". Ce roman, ou plutôt une longue lettre, porte la voix et le cri d'une femme, Ramatoulaye. Mariée, 50 ans, 12 enfants, puis abandonnée par son mari et désormais veuve. Ramatoulaye est sénégalaise, mais Ramatoulaye est universelle. Elle est touchante par la force de ses sentiments, par sa sincérité aussi puisqu'elle se livre totalement à sa correspondante.
Parler du couple, du mariage, de la famille, des enfants, du désir, de la jalousie, du vieillissement aussi, ce sont des propos qui pourraient être tenus à différentes époques, dans différents lieux. L'originalité ne vient donc pas des thématiques abordées. L'originalité ne vient pas non plus du décor : certes, le récit a pour cadre le Sénégal. Mais, pour moi, ce n'est pas si important dans le texte. Il y a des cauris, des griots, mais ce ne sont que quelques petites touches qui évoquent un cadre et une culture différents. Tel que je l'ai lu, ce n'est pas un roman sur le Sénégal, c'est un roman sur la condition des femmes.
Bien sûr, la polygamie est évoquée et dénoncée. Mais, après tout, en tant que lectrice occidentale, on pourrait remplacer le terme par liaison adultère avec une femme plus jeune, et le propos serait le même. Ce n'est donc pas une attaque contre la polygamie, mais une critique du patriarcat sous ses différentes formes.
Au-delà de ces aspects, ce qui m'a intéressé, c'est que le récit se passe dans un Sénégal indépendant, après la colonisation. En arrière-plan apparaît donc la démocratisation avec tous ces hommes notables qui s'engagent politiquement ou syndicalement, la modernisation et le développement économique aussi. Ces hommes sont des nouveaux riches, qui veulent afficher leur fortune par leurs villas, les bijoux de leurs femmes, leurs jeunes conquêtes... Un comportement assez universel là-encore.
Un roman qui émeut donc par la force du cri de son héroïne plus que par son originalité propre.
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