Essai d'épistémologie passionant, conceptuellement agréable à lire et à comprendre. J'aime particulièrement l'habituelle critique du réalisme par
Bachelard mais je suis aussi attiré par le concept de profil épistémologique inventé dans ce livre, même si il mériterait plus de développement. Sur le dernier chapitre : je souhaiterais que l'on conserve le principe d'identité et le principe de contradiction en les pensant en effet différemment, par une généralisation induite d'un retravail des règles rationnelles lors du progrès de l'activité scientifique comme le dit
Bachelard (le "non"). le "non" entendu ici ce n'est pas la négation, encore moins le nihilisme, mais le réexamen "discontinu" des règles de la raison ou d'un domaine rationnel à un plus haut niveau de généralité ou de rationalité (anti-réaliste) sans nécessairement nier ce qui fonctionnait dans un cadre borné (par exemple, la logique non-aristotélicienne ne vient pas nier la logique aristotélicienne dans ses fonctions mais considérer une logique non-continuelle par rapport à elle venant "dialectiquement" l'achever), bien que les anciens phénomènes non-travaillés soient raturés. Un profil épistémologique, pour comprendre les usages réalistiques naïfs ou rationalistes, est cela dit demandé. L'usage du terme dialectique n'est donc pas dans un sens hégélien et se rapporte davantage à l'activité scientifique qu'à la forme, même si, du coup, je suis peut-être plus formaliste que l'auteur. Une expression à garder en tête : (sur)rationalisme ouvert.