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Critique de Chtitepuce


Hikikomori faisait parti de mes envies de septembre, alors quand Babelio l'a proposé dans une de ses masses critiques, je n'ai pas hésité. Malheureusement, j'avoue n'avoir rien ressenti lors de ma lecture.

Thomas est un hikikomori, terme japonais qui désigne des personnes restant cloitrer chez elle, sans contact avec le monde. Suite à la mort de son fils, le père s'est enfermé pour pleurer et ça fait trois ans que ça dure. Silke, sa femme, est désemparée face à cette exclusion et ce mutisme. Elle fait donc appel à une jeune japonaise, Megumi, pour aider son mari. Megumi connaît plutôt bien le syndrome, son frère était un hikikomori.

Au premier abord, Hikikomori me plaisait pour son côté dramatique et pour cette spécificité japonaise qu'est le hikikomori, d'ailleurs nous n'avons pas de mot dans nos pays occidentaux pour désigner le phénomène. Jeff Backhaus nous dessine ici le destin de deux personnes touchées par la mort et réunies par l'hikikomori.
Au fil du roman, on voit Megumi se rapprocher petit à petit de Thomas pour le faire sortir de cette pièce. L'homme est rentré dans un cercle vicieux, à force de rester enfermer, il n'a plus de raison de sortir, et que vont penser les gens, personne n'aime la culpabilité d'un père, et il ne veut d'aucune compassion.

Le style est direct et concis. On tergiverse un peu sur la façon dont est mort le garçon de Silke et Thomas, on se demande si le père est vraiment coupable. Puis vient le tour de Megumi, que lui est-il arriver, pourquoi elle a quitté le Japon, qu'est devenu son frère. Presque chaque jour Megumi est présente de l'autre côté de cette porte qui sépare Thomas du reste du monde et de sa femme. Chaque jour, elle lui parle, lui raconte sa vie, lui offre des origamis, jusqu'à ce que la porte s'entrouvre.

J'ai parfois été mal à l'aise face à ses deux personnages. Leur relation prend un tournant pas vraiment surprenant et si par moment elle m'a « touchée », elle m'a aussi gênée dans certains aspects. J'ai eu du mal à m'attacher aux personnages.
Jeff Backhaus a peint Megumi comme les jeunes filles que j'ai pu rencontrer dans ma lecture de Love & Pop. D'un côté discrète et délicate, de l'autre, directe et surprenante. Elle n'hésite pas à vendre ses petites culottes au Japon pour gagner de l'argent, voire de se prostituer. Pour le coup, l'auteur retranscrit à travers Megumi des faits et mentalités ancrés au Japon.
Thomas est écorché par le décès de son fils qu'il n'a pas su sauver. Il remet en cause sa qualité de père face au destin. Il noie son angoisse de retrouver le monde et sa culpabilité dans cette simple pièce qu'il n'a pas quitté depuis des années.
Je crois que j'ai eu plus de sentiments pour Silke, cette pauvre femme qui elle aussi à perdu son fils. Elle subit la souffrance de son mari sans pouvoir l'aider. Elle lui parle tous les jours, elle se retrouve à dormir dans la chambre de son enfant, elle continue sa vie seule. Et la seule solution qu'elle trouve, c'est d'engagé une jeune fille qui potentiellement pourrait le sauver, là où elle a échoué. Elle m'a fait de la peine car dans tout le roman, c'est elle qu'on oublie alors qu'elle a autant souffert.

Hikikomori est un roman court sur la mort, la vie et sur nos rapports avec les autres. Je n'ai ni aimé, ni détesté ce roman, les personnages m'ont laissé de marbre, à part une petit gêne, leur histoire ne m'a pas ému, mais j'ai apprécié le travail de l'auteur sur les moeurs du Japon.
Lien : https://lapucealoreilleblog...
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