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EAN : 9782081231443
256 pages
Flammarion (10/02/2010)
3.69/5   277 notes
Résumé :
Trente ans après L’Amour en plus, il se livre une véritable guerre idéologique souterraine, dont on ne mesure pas encore pleinement les conséquences pour les femmes. Le retour en force du naturalisme — qui remet à l'honneur le concept bien usé d'instinct maternel — constitue le pire danger pour leur émancipation et l'égalité des sexes.

À force d'entendre répéter qu'une mère doit tout à son enfant, son lait, son temps et son énergie, il est inévitable ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
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sur 277 notes
Dans cet Essai paru en 2010, Elisabeth Badinter offre une analyse intéressante de l'évolution du féminisme depuis les années soixante-dix.
Elle détaille comment l'arrivée d'un féminisme « naturaliste » s'appuyant principalement sur l'écologie et sur un renforcement des tenants de l'instinct maternel universel (relevant de la biologie) aurait abouti dans les faits à faire peser sur les femmes un choix impossible.
Être une bonne mère aujourd'hui, passerait notamment par l'allaitement prolongé et une garde familiale jusqu'au trois ans de l'enfant (voire l'utilisation des couches lavables…). Qui plus en est, dans notre société où la maternité est devenue un choix, difficile de ne pas vouloir donner « le meilleur » à cet enfant désiré et attendu.
Vous le voyez venir le choix impossible ?
Et oui, comment dans ces conditions mener de front maternité et carrière de haut vol ?

Même si je ne partage pas toutes les convictions d'Elisabeth Badinter, j'ai apprécié le côté extrêmement argumenté de son état des lieux, et le fait que tout en long de son texte, ce qu'elle dénonce, c'est ce jugement social dont la femme sera finalement victime quel que soit le choix qu'elle fasse.
Ne pas avoir d'enfants (égoïste), mener une carrière professionnelle de front avec sa maternité (mauvaise mère) ou bien décider de s'occuper exclusivement de ses enfants (pas intéressante).
Mesdames, il semblerait que nous serons de toutes façons perdantes, alors fermons les écoutilles, écoutons notre voix intérieure et surtout, faisons nous confiance!

Challenge Multi-défis 2017
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Etat des lieux intéressant sur la femme et sa relation à la maternité en Europe et Amérique du Nord, sous forme de tableaux, extraits d'analyses et réflexions sur les différentes politiques et cultures de ces pays.

Badinter s'attache à démontrer que la vague de naturalisme qui sévit depuis les années 80 entraîne une régression des droits des femmes par rapport aux années 70 ( sa propre génération versus les suivantes). Grands coupables: l'allaitement, celui au sein j'entends, et surtout, surtout, La Leche League qui à coups de campagnes de pub et accords judicieux avec diverses organisations de santé culpabilise les femmes qui ne sont pas prêtes à se sacrifier totalement pour leur progéniture. Ca passe bien sûr par l'allaitement donc, mais aussi le maternage, le cododo, le congé parental ou plus si possible.

L'allaitement: question sensible chez Badinter, qui en parlait déjà pas mal dans L'Amour en Plus. Personnellement, étant passé par ces diverses étapes par choix personnel (mais peut-être réfutera-t-elle le terme de choix?), je n'ai pas vécu tout ça comme une aliénation et je suis heureuse d'avoir lu ce livre après avoir eu des enfants! Mais je comprends bien que Badinter tient à mettre le doigt sur l'influence écrasante que peuvent avoir les regards et les pressions extérieures sur une femme, aujourd'hui.

C'est une lecture intéressante qui suscite pas mal de questionnements sur un point - la maternité, désirée ou rejetée - qui est à la fois très intime et très social.
En revanche, j'ai pas mal bondi lorsqu'elle aborde, au début du livre, la progression des mouvements écologistes d'un ton sarcastique assez proche du mépris. Question de génération?

Enfin, en reprenant au dernier chapitre les points de son premier essai l'Amour en Plus, Badinter montre comment la France et les Français font figure d'exception quand il s'agit de maternité. Intriguant!
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J'avais déjà lu ce livre il y a quelques années (je n'avais pas encore d'enfant à l'époque) et je me rappelle que de nombreux passages m'étaient alors restés en travers de la gorge. Suite à mes lectures de Sarah Blaffer Hrdy il y a peu, j'ai voulu relire le livre d'Elisabeth Badinter. En effet, certains articles tendent à opposer leurs points de vue et toutes deux se citent mutuellement dans leurs écrits, à la différence près que si Sarah Blaffer Hrdy parle d'Elisabeth Badinter et de ses essais de manière plutôt respectueuse, cette dernière tend au contraire à "démonter" la thèse de Sarah Blaffer Hrdy. J'ai donc voulu relire le conflit, la femme et la mère... et j'en ai gardé un goût plutôt amer!

Ce livre a été salué comme étant un ouvrage très féministe. Selon Elisabeth Badinter, le mouvement féministe des années 70 a été oublié au profit du naturalisme, lequel représente un véritable retour en arrière pour la femme. de nombreuses femmes sacrifieraient leur vie professionnelle et leur épanouissement pour leurs enfants auxquelles elles sont censées "tout devoir".

La thèse d'Elisabeth Badinter comporte des aspects très intéressants et on la sent véritablement engagée pour la cause féminine mais... pour moi il y a un grand, un énorme "mais" ! J'ai lu ce livre avec mes yeux de femme mais aussi -et sans doute surtout- avec mes yeux de mère... et c'est là que le bât blesse car visiblement je suis le type de mère qu'Elisabeth Badinter qualifierait sans doute "d'esclave de ses enfants" : une mère qui a pris un congé parental et a pratiqué plusieurs aspects de ce qu'elle appelle le "naturalisme" (certains nomment cela le maternage proximal : à savoir entre autres l'allaitement, le portage en écharpe, le cododo, les couches lavables, le fait de préparer soi-même les repas et d'éviter la nourriture industrielle etc). Est-ce que cela fait de moi une anti-féministe?

L'allaitement, est, selon l'auteur, l'"empêcheur de tourner en rond du féminisme" (ce ne sont pas ses propres mots mais ma manière de résumer les choses) et il existerait une véritable pression poussant les femmes à allaiter, souvent contre leur gré. Elle se penche notamment sur le cas de la Leche League qu'elle considère visiblement comme la grande ennemie du féminisme. Elle en parle avec une ironie et une dureté qui m'ont paru assez injustifiées. A mes yeux, La Leche League est davantage un réseau de soutien et aux femmes souhaitant allaiter qu'un mouvement culpabilisateur face à celles qui ne le souhaitent pas. Dans le même ordre d'idée, je l'ai trouvé extrêmement dure avec les hôpitaux dits "Amis des Bébés".

Elisabeth Badinter dénonce une véritable pression sociale qui imposerait l'allaitement aux mères mais ne se base pour cela que sur le point de vue de ces dernières, ne se demandant absolument pas quel genre de pression est souvent imposée à celles qui allaitent leur enfant. Les discours en France tendent peut-être vers l'allaitement mais c'est loin d'être la vision globale de la société. Il est vrai qu'il existe parfois une certaine culpabilisation envers les mères qui donnent le biberon mais c'est aussi le cas envers les mères qui allaitent, envers celles qui refusent de laisser pleurer leur enfant et celles qui le laissent pleurer, envers celles qui reprennent tôt le travail et envers celles qui choisissent de rester auprès de leur enfant quelques temps, etc. Quel que soit l'objet de la culpabilisation, elle est toujours là à un moment ou un autre. le jugement d'autrui envers les mères a toujours existé et peut-être est-ce contre cela qu'il faudrait lutter plutôt que contre l'allaitement...

Allaiter semble être, aux yeux d'Elisabeth Badinter, en parfaite contradiction avec ce pour quoi les femmes en France se sont battues dans les années 70, notamment du fait de disposer de leur corps selon leurs souhaits. Mais une mère qui choisit d'allaiter ne fait elle pas également ce choix -là? Pourquoi se placer uniquement du côté de celles qui ont allaité parce qu'elles s'y sentaient obligées et non également de celui des femmes qui ont fait ce choix de manière libre et éclairée ou de celles qui ont nourri leur enfant au biberon sans pour autant en être culpabilisées ?

Je pourrais écrire un livre sur le sujet tant j'ai d'exemples en tête mais je vais éviter de m'appesantir là-dessus. Je dirai juste que je trouve extrêmement dommage et trop simple d'opposer ainsi l'allaitement au féminisme.

Il en est aussi de même, à mon avis, pour ce qu'Elisabeth Badinter nomme le "naturalisme " en général. Se soucier de l'avenir de la planète va t-il vraiment à l'encontre de la libération de la femme? Elle n'a certes pas tort lorsqu'elle dit que ce ne seront pas les papas qui nettoieront les couches lavables car effectivement, dans la plupart des familles, ce sont les femmes qui endossent le plus gros pourcentage des tâches ménagères. Mais n'est-ce pas prendre le problème à l'envers que d'en reporter la faute sur le "naturalisme"? N'est ce pas plutôt une question d'agissement sociétal entre homme et femme plutôt qu'une question d'écologie? Peut-on vraiment parler de retour en arrière concernant les couches lavables ou le fait de préparer soi-même les repas de son enfant ? Ne serait ce pas plutôt une simple prise de conscience? Il est vrai que dans les années 70, les couches jetables et les petits pots tout prêts pour les bébés ont simplifié la vie des mères mais le contexte écologique et ce qu'on en connaissait à ce moment-là n'était pas le même. le fait de cuisiner bio peut-il être considéré comme un retour en arrière pour la femme alors qu'après tout, faire la guerre aux pesticides et aux plats industriels est aussi une manière de lutter contre une aspect de la société et de prendre soin de son propre corps et de celui de ses enfants, ce qui peut finalement rejoindre le courant féministe si l'on considère les choses sous un autre angle. Etre "citoyenne de la planète" en tentant de protéger celle-ci empêche t-il vraiment d'être femme?

Dans le même ordre d'idée, pourquoi un tel acharnement contre celles qui refusent la péridurale ou souhaitent accoucher chez elles? Pouvoir décider ou non d'avoir une péridurale ou décider le lieu où l'on souhaite accoucher est un choix, une liberté qui est offerte à la femme alors pourquoi juger cela ? Et pourquoi diviser les femmes entre deux catégories (pour résumer les mères "natures" qui allaitent, cuisinent bio, utilisent des couches lavables et arrêtent de travailler et les mères "non natures" qui donnent le biberon, reprennent le travail tôt et donnent des petits pots tout prêts). j'ai trouvé ce "tri" très caricatural...

Quand à considérer le bébé comme "le meilleur allié de la domination masculine", j'ai trouvé cela assez terrible... surtout si l'on considère que près de la moitié des bébés en questions sont des filles et donc des futures femmes qui infligeraient à leurs mères le poids d'une domination qu'elles mêmes seraient plus tard amenées à rencontrer pour les mêmes raisons. Faudrait il alors casser la dyade mère/enfant si importante les premiers mois car celle-ci nuirait à la femme et, selon les propos d'Elisabeth Badinter, exclurait le père? Quitte à tenir exactement le genre de propos qui semble alarmer l'auteur, je pense que cette dyade mère/enfant si fusionnelle au début de la vie de l'enfant est essentielle. Défendre le droit des femmes reviendrait il alors à refuser à la mère et l'enfant cette soif de proximité qui les réunit dans un premier temps? Je ne comprend pas en quoi le peau à peau à la naissance, proposé dans le but de favoriser l'attachement entre la mère et l'enfant (et le père aussi d'ailleurs!) serait aliénant pour la femme. Il est bien beau de vouloir défendre les droits de la femme et la place du père mais et l'enfant dans tout cela? N'est-il pas important que ses besoins - et le contact si intense avec sa mère les premiers mois fait parti de ces besoins- soient pris en compte? Considérer le bébé comme un tyran à l'âge où il est, somme toute, le plus innocent me paraît très triste. Ce sont les bébés qui seront les futurs hommes et les futures femmes de demain. Si leurs besoins sont niés dés la naissance au profit d'un confort parental ou d'une idéologie, il est quelque part logique qu'ils en gardent des traces et se manquent mutuellement de respect entre eux à l'âge adulte...

J'ai donc trouvé la vision d'Elisabeth Badinter à propos des "mères natures" à la fois caricatural, sarcastique et mal renseignée. D'ailleurs, où sont les sources de ce qu'elle prétend? Les entretiens, les faits scientifiques (car mine de rien, on a beau être dans de la sociologie, certaines questions abordées relèvent également de la science), les statistiques? Il m'a semblé qu'il y avait un certain manque d'information dans ce livre. J'ai eu à certains moments davantage eu l'impression de lire un traité de vengeance et de moqueries plutôt qu'un essai sociologique. Et c'est vraiment dommage car par ailleurs, Elisabeth Badinter soulève des questions particulièrement intéressantes telles que la parité homme/femme au sein d'un couple mais également dans le milieu professionnel. Elle nous parle également du fait de ne pas vouloir d'enfant ce qui, aux yeux de la société est souvent incompris, de la différence entre le fantasme et la réalité de la maternité, les différentes politiques familiales, l'ambiguïté de la féminité ...

Bien que consciente de la chance que j'ai d'être femme ici et non à certains autres endroits de la planète, j'ai également conscience qu'il existe encore en France de gros problèmes au niveau de parité entre les hommes et les femmes et je trouve extrêmement important et honorable de militer pour les droits des femmes. La place du père auprès des enfants est également un sujet sur lequel il mérite de se pencher mais contrairement à Elisabeth Badinter, je ne pense pas que la non implication de certains pères soient dus à l'allaitement ou au peau-à-peau. Il y a un réel travail à effectuer sur cette implication ainsi que sur la parité des hommes et des femmes dans le milieu professionnel. Les questions soulevées par l'auteur sont réellement dignes d'intérêt et méritent qu'on se batte pour accéder à cette parité mais je pense néanmoins qu'Elisabeth Badinter ne s'en prend pas aux bons "coupables "...
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
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Analyse intéressante vue sous un oeil nouveau à mon sens. Rester Femme avant tout, car la maternité ne fait pas la Femme. Etude très poussée qui nous dresse la vision de la maternité tel qu'elle est vue en France et plus généralement en Europe. La maternité n'est pas une fin en soi. L'accomplissement ne passe pas forcément dans le don de soi jusqu'à l'oubli. La femme n'est pas qu'une mère, c'est une femme. On note qu'il y a effectivement une tendance dans le naturalisme et surtout dans le retour à l'allaitement. Une mère qui n'allaite pas n'est pas une mauvaise mère, de même qu'elle n'est pas une mauvaise mère si elle fait garder ses enfants. J'ai trouver ce chapitre sur l'allaitement des plus intéressants et des plus dérangeants concernant la Leache League. L'enfant roi dans toute sa splendeur. La partie sur le choix ne ne pas avoir d'enfant est aussi intrigante car, à mon sens, peu évoqué dans la littérature et évidemment le cas français qui est le plus contradictoire: champion de la contraception mais aussi champion des avortements, champions du nombre de natalités, tout ça en travaillant pour la plupart.
Etre mère aujourd'hui ...
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Livre sur la femme et la maternité (d'où le conflit femme/mère) avec de multiples explications. Avoir des enfants ou pas. Est-ce le but ultime de fonder une famille pour être épanouie ou bien être en couple sans enfants ce qui permet de se consacrer uniquement à l'autre. Est-ce que le bébé tue le couple ?
Etre mère :
Une mère parfaite est celle qui fait passer son bébé avant tout le reste et qui lui donne son temps, son lait (oui, il faut absolument allaiter son enfant car le biberon ce n'est pas bien), son énergie et sa liberté. le sacrifice maternel en somme. La femme s'oublie et si elle fait le choix de prendre du temps pour elle ou bien de reprendre son travail au bout de trois mois, c'est une mauvaise mère, elle n'a pas de coeur et elle sera responsable des possibles déviances de son enfant à l'adolescence.
Le travail :
Pour les femmes qui travaillent, début 1990, crise économique se faisant ressentir, les femmes qui ont un niveau faible ou pas de diplôme sont sous-payées (tout le monde le sait) se trouvent sur un siège éjectable. Il n'y a pas d'aménagement de poste spécifique lorsqu'une femme a des enfants, c'est le stress total (quitter à l'heure son travail, ne pas rater son train, afin de récupérer son enfant à la crèche, chez la nourrice, absences lorsque l'enfant est malade...). Elles se disent, pourquoi finalement ne pas rester à la maison (pour ce que je gagne !) ?Aujourd'hui, les chefs d'entreprises ont tendance pour celles qui prendraient trois ans pour s'occuper de leur bambins, à leur retour, sont mises au placard, ou bien elles peuvent attendre longtemps avant d'avoir une promotion.
Plus une femme est diplômée, moins elle est enceinte ou tard et puis elle a les moyens d'engager quelqu'un à domicile.
L'homme, depuis une vingtaine d'années n'a pas tellement changé d'attitude. Exemple : les tâches ménagères sont toujours gérées en majorité par leur compagne ou épouse.
Mesdames, pensez à vous, n'écoutez personne et faites ce que vous voulez !
La société fait tout pour que le modèle patriarcal dure.
Messieurs, réveillez-vous !!!!

Lu en avril 2019 / le Livre de Poche : 6,60 €.
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Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
Chaque culture est dominée par un modèle maternel idéal qui peut varier selon les époques. Qu'elles en soient conscientes ou non, il pèse sur toutes les femmes. On peut l'accepter ou le contourner, le négocier ou le rejeter, mais c'est toujours par rapport à lui qu'on se détermine en dernière instance.
Aujourd'hui, le modèle est plus exigeant que jamais. Davantage encore qu'il y a vingt ans où l'on remarquait déjà l'extension des devoirs maternels. [...]
Comme par ailleurs, l'idéal féminin ne recouvre pas le modèle maternel et que l'épanouissement personnel est la motivation dominante de notre temps, les femmes se retrouvent au coeur d'une triple contradiction.
La première est sociale. Alors que les partisans de la famille traditionnelle blâment les mères qui travaillent, l'entreprise leur reproche leurs maternités répétées. [...]
La seconde contradiction concerne le couple. On l'a vu, l'enfant n'est pas propice à la vie amoureuse. La fatigue, le manque de sommeil et d'intimité, les contraintes et les sacrifices qui imposent la présence d'un enfant peuvent avoir raison du couple. [...]
La contradiction la plus douloureuse réside au sein de chaque femme qui ne se confond pas avec la mère. Toutes celles qui se sentent écartelées entre leur amour pour l'enfant et leurs désirs personnels. Entre l'individu égoïste et celle qui veut le bien-être de son petit. L'enfant conçu comme une source d'épanouissement peut donc se révéler un obstacle à celui-ci.
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Le maternalisme tant prôné n'a pour l'heure engendréni matriarcat, ni égalité des sexes, mais plutôt une régression de la condition des femmes. Régression consentie au nom de l'amour que l'on porte à son enfnat; du rêve de l'enfant parfait et d'un choix moralement supérieur..... Chacun le sait: rien ne vaut la servitude volontaire!.... C'est l'innocent bébé- bien malgré lui- qui est devenu le meilleur allié de la domination masculine.
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L'idée convenue que l'enfant renforce la solidité d'un couple a fait long feu.... A l'inverse; les couples sans enfant se plaisent à souligner les avantages du tête à tête : vivre l'un pour l'autre, faire plus de choses à deux que les parents, être à l'écoute des sentiments et des désirs de l'autre.
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Si l'allaitement est un droit, le non allaitement l'est-il encore? (...) A présent, le discourt a changé et tend à se faire plus ferme. (...) On parle de moins en moins de droit et de plus en plus de devoir. Aujourd'hui le biberon [est] synonyme d'égoïsme maternel. (...) Pourtant certaines adeptes de la Lèche League [pour l'allaitement maternel] (...) se plaignent de n'être plus qu'un "repas ambulant" ou une "tétine géante"
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Force est de constater que la maternité reste la grande inconnue. Ce choix de vie qui induit un changement radical des priorités tient du pari. Les unes y trouvent un bonheur et un bénéfice identitaire irremplaçables. D'autres parviennent tant bien que mal à concilier des exigences contradictoires. D'autres enfin n'avoueront jamais qu'elles n'y parviennent pas et que leur expérience maternelle est un échec. En effet, rien n'est plus indicible dans notre société que cet aveu. Reconnaître que l'on s'est trompée, que l'on n'était pas faite pour être mère et qu'on en a retiré peu de satisfactions ferait de vous une sorte de monstre irresponsable. Et pourtant il y a tant d'enfants mal aimés, mal élevés et abandonnés à eux-mêmes dans toutes les classes de la société qui témoignent de cette réalité !
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