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Critique de BVIALLET


« Le dépaysement », sous-titré « Voyages en France », n'est en aucun cas un guide touristique ni même le récit du périple personnel d'un voyageur attaché à rencontrer lieux, monuments et habitants. Reste à définir ce qu'il est et là ce n'est pas si facile. L'auteur lui-même, semble ne pas trop savoir où il voulait en venir. Les lieux choisis arbitrairement sont pour la plupart improbables et assez peu « touristiques » : Culoz, Varennes, Barr, Salins, Font de Gaume ou Origny Saint Benoît. Mais pas uniquement, car l'auteur s'intéresse également à des sites classés et reconnus comme Fontainebleau, le Pont du Gard ou des villes aussi importantes que Bordeaux, Toulouse, Nîmes ou Paris. Mais s'il s'intéresse à ces lieux, c'est toujours pour les présenter par leurs côtés les plus insolites ou les plus improbables : une fabrique de filets et de pièges à Bordeaux, une passe à poisson à Toulouse, la cité universitaire de Paris, les jardins ouvriers de Saint-Etienne ou le familistère de Guise (un des chapitres les plus intéressants d'ailleurs). L'ennui c'est que l'ensemble donne une impression de complet fouillis. Un micro-évènement historique succède à une description géographique, à des considérations sur les Eduens, à une méditation sur la poésie de Rimbaud ou à une analyse des paysages peints par Courbet.
On ne contestera ni l'érudition ni le travail de recherche de l'auteur, respectable universitaire, mais on lui reprochera un style qui se veut élégant, précieux et ciselé et qui n'est malheureusement que pédant, tarabiscoté et amphigourique au point qu'il faille relire souvent deux fois certaines phrases pour vaguement comprendre la pensée de l'écrivain. « Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire en viennent aisément » ! Et là ce n'est pas le cas, d'où une impression d'ennui qui saisit très vite le lecteur. Et comme si cela ne suffisait pas, le texte est truffé de mots anglais non traduits (downtown, skyline, nextdoor et j'en passe) et de toutes sortes de vocables pompeux ou sophistiqués (certains sont d'ailleurs des néologismes particulièrement barbares) comme individuation, photonique, obituaire, délinéation, serlienne, prépanoptique, figural, muséal ou véridicité. Un jargon universitaire qui est loin d'être un plus. Ah ! Avec Bailly, comme on est loin des récits de voyage des grands de la littérature (Stendhal, Stevenson, Chateaubriand ou Nerval) et comme ce monsieur nous les fait regretter ! Un livre à éviter ne serait-ce que parce qu'il ne donne à personne l'envie de visiter notre beau pays.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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