Les mémoires de Chet Baker, musicien autodidacte. Ayant des difficultés à lire les partitions, il a une oreille, une mémoire et un don. de petit gabarit, il ne peut se mettre au trombone et commence ainsi la trompette à treize ans. Il raconte sa jeune enfance, son adolescence, à seize ans s'engage dans l'armée et part pour l'Allemagne, la trompette est toujours présente. Il rentre aux USA, reprend l'école, un professeur de musique lui indique qu'il ne sera jamais musicien… Puis l'époque des amis musiciens, des clubs, des amours et de la drogue. Omniprésente où qu'il soit, aux states ou en Europe, ça le poursuit, les flics aussi. Des mémoires intéressantes.
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Un petit livre beaucoup plus convaincant , que bien de longs écrits sur la vie des Jazzmen .Ici un homme se livre avec beaucoup de simplicité ,d'humour et d'humanité ,des pages attachantes sur l 'Amérique de la dépression ,son enfance ,ses débuts ,l'armée avant ses succés de trompettiste et ses dérives dans les drogues dures .
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Bien sûr, ce n'est pas l'oeuvre d'un "véritable" écrivain et ça ressemble surtout à un carnet de notes (le livre est d'ailleurs plutôt court), mais cette autobiographie apporte un éclairage intéressant sur ce que fut vraiment l'un des plus grands jazzmen de l'histoire, génial mais totalement dépendant des drogues.
Les rockeurs ne sont pas les seuls à mener une vie "rock", les joueurs de jazz les ont précédés
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Il me semble que la plupart des gens sont impressionnés par seulement trois choses : quand on joue vite, quand on produit des notes aigües et quand on joue fort. Je trouve cela un peu exaspérant, mais j'ai beaucoup plus d'expérience maintenant, et je réalise que probablement moins de deux pour cent du public sait vraiment écouter. Par écouter, je veux dire suivre un musicien dans ses idées et être capable de comprendre ces idées en relation avec la structure harmonique, si elle est complètement moderne. Le dixieland est différent - c'est plus facile à suivre, et le rock est encore plus élémentaire que le dixieland, sauf lorsqu'il s'agit d'excellents musiciens de rock (ou de variantes du rock) tels qu'Herbie Hancock, John Scofield, Mike et Randy Brecker et quelques autres.
Après être resté couché vingt-quatre heures dans ma cellule, je me mis à hurler et à frapper contre la porte avec mon soulier. Une demi-heure plus tard, quatre gardiens m’emmenèrent à l’infirmerie et me balancèrent, nu comme un ver, dans une cellule capitonnée. Je n’en revenais pas. Être dans une cellule capitonnée ou être nu ne me dérangeait pas, mais il faisait un froid épouvantable. Peut-être laisser les gens avoir si peur de geler qu’ils n’avaient pas l’occasion de penser à leurs souffrances faisait-il partie de leur psychologie.
A Naples nous jouâmes dans un club et un salaud me vola ma trompette entre deux sets. Peut-être parce qu'on avait l'habitude de m'appeler « Trombo d’oro ». Celui qui me la piqua dut croire qu'elle était en or massif.